VI-CONCLUSION
Pour la réalisation de ce travail, nous nous sommes
basés sur l'international self reported delinquency 2 qui a
été effectué dans toute la Suisse (Alémanique,
Romande et Tessin). Il s'agit d'un sondage de délinquance
auto-révélée.
Le sondage de délinquance
auto-révélée a pour but de faire en sorte qu'une personne
révèle d'elle-même les délits commis durant une
certaine période. Ce genre de sondage a des avantages comme des
inconvénients notamment au niveau de leur validité et de leur
fiabilité.
Aebi (2006), nous apprends qu'avec ces sondages, il existe un
certain nombre de problèmes. Ces sondages sont plus efficaces chez les
jeunes que chez les adultes notamment s'ils ont déjà eu des
problèmes avec la police (Junger-Tas, 1989).
Il peut y avoir aussi dans ces sondages un amalgame entre les
concepts de prévalence et ceux d'incidence. Le premier étant
« le pourcentage de personnes qui ont commis des
délits » et le second « le nombre de délits
commis ». il y a aussi le problème du
« téléscopage » c'est-à-dire de la
localisation des évènements dans le temps ; de la
compréhension du libellé d'une question.
Cependant, ces sondages permettent de mieux toucher le chiffre
noir que les statistiques officielles.
Dans notre étude, la prévalence portait aussi
bien sur la prévalence vie que sur la prévalence dernière
année ou dernier mois en fonction des différents délits.
Il a permis de voir la prévalence de jeunes qui ont commis au moins une
fois ces délits dans ce laps de temps ou qui en ont été
victimes.
Nous avons essayé de voir l'influence qu'avaient
certaines variables environnementales sur la commission d'un délit par
un jeune. Mais malheureusement pour certaines comme la dégradation du
quartier, le petit nombre d'effectifs à disposition ne nous permet pas
de généraliser nos résultats.
Nos différentes hypothèses se sont
confirmées dans la plupart de nos analyses et au niveau de notre
quatrième hypothèse, pour la délinquance, les facteurs
individuels étaient plus déterminants sur l'individu que les
facteurs environnementaux. Par contre pour la victimisation, c'est le contraire
que nous avons obtenu avec nos résultats.
Dans notre partie théorique, nous nous sommes
intéressés aux travaux de l'Ecole de Chicago notamment ceux de
Shaw et McKay (1924, 1942, 1969), à la théorie des
« broken windows » et à la théorie du
contrôle social. Nous avons choisi nos questions de recherche et nos
hypothèses en prenant en compte les idées de ces courants
doctrinaux.
Les trois premières hypothèses de notre
recherche se basent sur les théories des « broken
windows » et du contrôle social. Nous avons voulu voir l'effet
qu'a les différents types de quartiers que nous avons défini sur
la réalisation de la délinquance et de la victimisation.
Concernant le lien affectif et la cohésion sociale au
sein d'un quartier nous nous sommes basés sur la théorie du
contrôle sociale avec notamment le « neighbourhood
watching ». En ce qui concerne la dégradation du quartier sur
les « broken windows » et nous nous sommes aperçu
qu'en Suisse le nombre de jeunes (en tenant compte de notre sondage) affirmant
vivre dans un quartier dégradés est très minoritaire.
Nous avons pu découvrir concernant notre
quatrième hypothèse que les facteurs de types individuels
étaient plus déterminants dans la réalisation d'un
délit par le jeune que les facteurs de type environnementaux. Ces
résultats vont à l'encontre de ceux de Shaw et McKay (1924, 1942,
1969), mais vont plutôt dans le sens de Weijters et al (2007). Cela
pourrait s'expliquer par le fait que la première étude se soit
déroulée aux Etats-Unis et la seconde en Hollande. Notre
recherche faite en Suisse et qui va dans le sens de l'étude Hollandaise
montre que les causes déterminantes de la délinquance ne sont pas
les mêmes aux Etats-Unis qu'en Europe.
Concernant la victimisation, aussi bien des facteurs de types
environnementaux notamment la dégradation du quartier qu'individuels
agissent dans le fait qu'un jeune soit victime ou pas d'un des types de
victimisation que nous avons dans le sondage.
Nous pensons avoir dans ce travail malgré les
imperfections dégagés une certaine tendance de la
délinquance et de la victimisation dans les quartiers et qu'il serait
intéressant pour les années à venir d'y consacrer des
études plus poussées. Le sujet mériterait aussi
d'être développé plus en avant avec une base de
données comprenant tous les autres pays dans lesquels ont
été aussi réalisés ce sondage de délinquance
auto reporté.
ANNEXE
|