3.4.3-La synthèse
Dans cette partie où nous avons essayé de tester
notre hypothèse selon laquelle lorsque dans un quartier, le processus de
dégradation de celui-ci est entamé, plus le taux de
délinquance y sera élevé, nous avons vu que dans la grande
partie de nos analyses, elle a été confirmée notre
hypothèse.
En ce qui concerne la consommation de substances, au niveau de
la prévalence vie, que ce soit pour la consommation de haschisch ou
celle de drogues dures, nous obtenons des résultats significatifs.
Pareil également en ce qui concerne la prévalence-dernier
mois.
Cependant les jeunes consommant le haschisch sont plus
nombreux que ceux consommant les drogues dures dans les deux cas de figure
(prévalence vie et prévalence-dernier mois). Cela pourrait
être du comme dit précédemment au fait qu'il serait plus
facile de se procurer du haschisch que des drogues dures.
L'état de dégradation d'un quartier a donc un
impact sur la consommation de substances sur les jeunes. André Beaudoin
(2000) montre que dans le centre ville d'une ville qu'il a nommé
C...quand les immeubles et le quartier ont commencé à se
dégrader, il a commencé à avoir dans ce quartier plus de
consommation de drogues et de ventes de drogues. Dans les quartiers
dégradés sans contrôle, viennent s'installer
généralement une population marginale ce qui va permette une
véritable organisation sociale du crime, des marchés de
substances illégales se forment et les consommateurs proviennent pour
l'essentiel de ces quartiers. (Cusson. 1989).
En ce qui concerne les comportements déviants, que ce
soit pour la prévalence vie ou la prévalence douze derniers mois,
nous obtenons des résultats significatifs. Là encore notre
hypothèse se trouve confirmée. Pour l'existence des relations
statistiques entre nos différentes variables dépendantes et notre
variable indépendantes, nous avons eu à utiliser dans certains
cas le test de Fischer et comme nous l'avons dit plus haut cela se fait dans le
cas ou dans notre tableau croisé, nous avons des cellules qui ont un
effectif inférieur à 5.
Concernant notre hypothèse à proprement
parlée, elle peut être résumée par Cusson (1989) qui
dit que ces quartiers deviennent de véritable « no man's
land » notamment les nuits pour les quartiers Américains ou se
développe la criminalité.
Skogan (1977) dit en ce qui concerne les villes
Américaines qu'à la longue ces quartiers (notamment ceux du
centre ville) vont se vider peu à peu de leur population qui va aller
s'installer ailleurs (dans la banlieue). Bourdon (1977) quant à lui voit
dans ce déplacement des populations la présence d'un effet
pervers, car pour lui ces citoyens fuyant le centre ville pour la
périphérie à cause du crime abandonnent une partie
stratégique aux criminels.
Mais nous voyons qu'il y a une différence avec les
quartiers Européens et notamment Suisse car ici le centre ville n'est
généralement pas le centre des habitations.
Il est à signaler aussi qu'indépendamment de la
non significativité des résultats de certains comportements
déviants pour ce qui est de la prévalence 12 derniers mois, les
tendances vont dans le même sens. C'est-à-dire les jeunes vivant
dans les quartiers fortement dégradés commettent plus de
comportements déviants que ceux qui ont un quartier faiblement
dégradé.
Au regard de nos différents résultats obtenus
dans nos analyses, nous pouvons mettre un bémol dans
l'interprétation de nos résultats. Car comme nous le constatons
le taux de personnes affirmant que leur lieu de résidence connaît
une forte dégradation est nettement inférieur à ceux qui
affirment le contraire. Ils sont 60 contre 3531.
Il serait intéressant de savoir est ce que l'on
obtiendra les mêmes résultats si nous avons sensiblement le
même ordre de personnes dans ces deux catégories.
Hypothèse 3 : Moins il y aura de
cohésion sociale au sein d'un quartier de résidence, plus l'on y
retrouvera de la délinquance
Pour la vérification de cette hypothèse, nous
utiliserons toujours les tableaux croisés dans lesquels, nous mettrons
en relation notre variable dépendante et celle indépendante pour
voir l'existence d'un lien statistique en eux. Il est à noter que
concernant notre variable indépendante, cohésion sociale, nous
l'avons divisé en trois partie qui sont une forte cohésion
sociale, une moyenne cohésion sociale et une faible cohésion
sociale.
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