CHAPITRE 3 : PHENOMENES DU POUVOIR DANS
L'ORGANISATION
SECTION 1 : APPROCHE CONCEPTUEL DU POUVOIR
Dès lors que les acteurs unissent leurs efforts dans le
cadre d'une entreprise, il y a création d'interactions entre eux et
apparition du pouvoir. Ce pouvoir s'exprime d'abord sous une forme
particulière l'autorité qui n'est autre que la
légitimité du pouvoir du point de vue de l'organisation. Parmi
tous les modes d'influence, l'autorité occupe une place
particulière, puisqu'elle trace la ligne de démarcation entre le
comportement des individus en tant que membres de l'organisation et leur
comportement en dehors de celle-ci.
C'est l'autorité qui confère à
l'organisation sa structure formelle. La hiérarchisation pyramidale
articule un ensemble de positions statutaires subordonnées, l'effectif
par rang croissant en raison inverse du statut. Cette configuration
résultante possède des propriétés formelles et
porte des fonctions.
L'ancêtre de l'organigramme est la structure
représentée traditionnellement par un tableau que Fayol
, appelait «tableau d'organisation». Il n'y a pas
d'entreprise sans structure, c'est à dire qui ne présente pas une
division en organes distincts auxquels sont confiés des fonctions ou des
groupes de fonction exceptée dans l'artisanat. Or la structure est
étroitement liée au commandement. Elle est l'apanage de la
direction, elle résulte en partie de la volonté des dirigeants
d'obtenir certains résultats en appliquant certains principes. Ainsi, la
structure apparaît avant tout comme la division du commandement de
l'entreprise, la répartition des fonctions entre les chefs, le
pouvoir.
La représentation habituelle de la structure prenait
à l'époque de Fayol volontiers la forme
pyramidale d'un arbre généalogique dont le sommet est
occupé par celui en qui repose l'autorité finale. De ce sommet
découlent les divisions qui constituent l'ordre hiérarchique de
l'autorité.
Ainsi, une organisation se caractérise par un
système de statuts, ou de positions dans la structure de l'organisation,
qui peut être fondé sur un principe hiérarchique qui
précise les relations de supériorité ou de subordination
dans une chaîne de commandement ou sur un principe fonctionnel qui
définit un domaine de juridiction. Le statut est alors affecté
d'un indice hiérarchique et prend sa place dans une échelle de
prestige et de pouvoir, sinon dans une chaîne d'autorité.
Nous avons vu que l'autorité est une forme de pouvoir
particulière qui confère à celui qui en use le droit de
commander ou de se faire obéir.
Mais limiter le concept de pouvoir à la seule
autorité serait bien trop restrictif. Nous allons voir, que, dans
l'organisation, le pouvoir n'est pas réservé aux seuls
détenteurs de l'autorité; il peut émaner de structures
informelles et donc appartenir à chacun des acteurs de
l'organisation.
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