3) Influence de la note
d'autoévaluation
Nous avons vu que les variables Note globale Alcool
(calculée à partir de la formation et de l'expérience
professionnelle du médecin) et Note d'autoévaluation
(auto-attribuée par le médecin) étaient fortement
corrélées (coefficient = 0,96).
Dans la suite des calculs, nous utiliserons la Note
d'autoévaluation, plus chargée de sens pour les
médecins que la Note globale Alcool.
4) Significativité de l'effet
induit par les variables Formation et Activité
Pour savoir si la formation/expérience a une réelle
influence sur le score de prise en charge du médecin, nous allons
comparer trois groupes :
- Groupe 1 : les médecins s'estimant peu ou
insuffisamment informés (note d'autoévaluation = 1 ou 2)
- Groupe 2 : les médecins s'estimant
moyennement informés (note d'autoévaluation = 3 ou 4)
- Groupe 3 : les médecins s'estimant
très bien informés (note d'autoévaluation = 5 ou 6)
En calculant la variable de test Z, nous obtenons les
résultats suivants :
|
Note autoévaluation
|
Nb médecins
|
Fréquence de prise en charge
|
Z
|
p (Z>u)
|
Test Z Grp Mal informé
|
1 ou 2
|
11
|
0,65%
|
-1,47
|
0,075
|
Test Z Grp Moyen
|
3 ou 4
|
30
|
0,97%
|
-0,79
|
0,215
|
Test Z Grp TB informé
|
5 ou 6
|
9
|
1,96%
|
3,57
|
0,001
|
Nous pouvons en déduire que le groupe des
médecins mal informés en alcoologie (Note 1 ou 2) n'est pas
atypique à p = 0,05 de l'ensemble de la cohorte en matière de
prise en charge de la problématique Alcool en consultation. La
fréquence de prise en charge de ce groupe est néanmoins
très inférieure à celle des médecins moyennement
informés.
Par contre, le groupe des médecins très bien
informés (Note 5 ou 6) est fortement atypique de l'ensemble de la
cohorte en matière de prise en charge de la problématique Alcool
en consultation, dans le sens des valeurs élevées (3,57
écarts-type au-dessus de la fréquence moyenne de prise en
charge).
5) Validation de l'hypothèse
L'hypothèse 1 est vérifiée au plan
descriptif : les médecins ayant reçu une formation
spécifique en alcoologie et/ou ayant exercé des activités
dans ce domaine assureront une meilleure fréquence de prise en charge
des patients présentant un problème d'alcool que les
médecins non formés ou s'estimant mal informés.
Néanmoins, le groupe des médecins non
formés/informés ou ayant une formation/expérience faible
n'est pas significativement différent de l'ensemble de la cohorte en
matière de prise en charge du problème d'alcool.
Seul le groupe des médecins s'estimant très bien
informés se révèle atypique : la fréquence de
prise en charge du problème alcool est alors significativement
supérieure à celle du reste de la cohorte (1,96% vs 0,89%,
p<0,005).
La fréquence moyenne de prise en charge du
problème Alcool par les médecins très bien informés
(2,05%) reste toutefois très inférieure aux chiffres de l'alcool
en France (9% de la population des plus de 15 ans a une consommation
excessive). Malgré les réserves émises dans la section
consacrée à la validation de l'échantillon, nous pourrions
donc supposer que la formation/expérience n'est pas le seul facteur
justifiant la faiblesse de la prise en charge.
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