Consommation occasionnelle puis
régulière
Sauf s'il est allergique à l'alcool ou
déterminé, pour des raisons éthiques, religieuses ou
personnelles, à ne jamais en consommer, son comportement social
amènera l'individu à boire occasionnellement de l'alcool à
des fins récréatives. Cette consommation pourra également
être induite par des problèmes psychiques ou psychosociaux
(dépression, états anxieux, phobie sociale, troubles de la
personnalité, etc.).
La consommation régulière d'alcool, qu'elle soit
festive ou qu'elle corresponde à une automédication,
déclenche une série de processus physiologiques ayant pour
conséquence le renforcement de la conduite d'alcoolisation :
- Sensibilisation du « système de
récompense » dopaminergique qui va inciter l'individu à
reproduire l'expérience de boisson.
- Constitution de processus associatifs puissants
(conditionnement opérant, mémoire des expériences
agréables, association de l'alcool et du plaisir, savoir-vivre,
fête, convivialité, etc.), automatisation des comportements.
- Développement d'une tolérance biologique due
à l'épuisement des effets pharmacologiques de l'alcool et
à la nécessité d'augmenter les doses pour obtenir les
mêmes sensations.
- Développement d'une dépendance psychique,
à la fois comportementale (effectuer des activités liées
à l'alcool), émotive (retrouver une humeur ou des sensations
agréables ou éloigner des sentiments désagréables)
et cognitive (raisonner différemment).
Dépendance
Le phénomène de tolérance aboutit à
une dépendance physique pour l'alcool.
L'intoxication chronique développe un ensemble de
processus adaptatifs qui caractérisent l'état de
dépendance. De nature homéostatique, ces processus tentent de
contrebalancer les effets pharmacologiques de l'alcool sur les systèmes
neuronaux concernés. En cas de sevrage, l'équilibre sera rompu et
les effets physiologiques des processus adaptatifs provoqueront des
symptômes (dits « de sevrage »). Ces derniers se
produiront non seulement lors d'une abstinence, mais également lorsque
l'alcoolémie deviendra insuffisante (fins de nuit par exemple), et de
plus en plus fréquemment à mesure que la dépendance
deviendra sévère.
Pour atténuer et faire disparaître ces
symptômes, le malade dépendant devra recourir à l'alcool,
augmentant ainsi sa tolérance et la sévérité de sa
dépendance.
La principale responsabilité des symptômes de
sevrage est attribuée à un hypofonctionnement de la transmission
GABAergique, comme l'expliquent à la fois les signes neurologiques
(hyperexcitabilité du SNC), les signes végétatifs
(tremblements, sudation) et l'efficacité des benzodiazépines
(notamment Valium) dans le traitement de ces symptômes.
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