Analyse pragmatique du témoignage des anciens malades alcooliques sur les forums Internet : Influence et représentations( Télécharger le fichier original )par Michel Naudet Université Paris 8 - Maîtrise de psychologie clinique 2004 |
IvresseL'ivresse est une conduite d'alcoolisation aiguë pouvant se rattacher à n'importe laquelle des catégories d'usage ou de mésusage. Nous avons défini l'alcoolodépendance comme la perte de la maîtrise de consommation. Pour tenter de comprendre l'alcoolisme et par suite le fonctionnement des alcooliques, Il convient de préciser un peu cette notion. Poursuivant l'approche de Jellinek5(*) (1960) qui catégorisait les différentes sortes d'alcoolisme en fonction de l'existence ou non de dépendance, Edwards et Gross (1976) considérèrent le comportement de dépendance comme un syndrome et en firent une description complète6(*). Cette dernière a déterminé le modèle bidimensionnel de l'alcoolisme qui différencie complètement le comportement d'abus (usage nocif) de l'alcoolodépendance. Bénéficiant d'un large consensus, elle a servi de référence pour établir les critères du syndrome de dépendance alcoolique dans les classifications internationales (CIM 10 et DSM IV) et renforcé ainsi la notion de « maladie alcoolique », noyau syndromique homogène quasi universel, ce qui n'était pas le cas des « dommages et incapacités liées à l'alcool » qui varient selon les pays et les cultures. Quelques années plus tard, l'OMS a repris en les affinant les sept critères d'Edwards classés en trois catégories : - Altération du comportement vis-à-vis de l'alcool
- Altération de l'état subjectif
- Altération de l'état psychobiologique
Les quatre premiers facteurs sont généralement désignés par le terme de dépendance psychologique. Ils ont trait au comportement et au psychisme du sujet. Les derniers, symptômes de sevrage et tolérance, caractérisent la dépendance physique (physiologique). Le diagnostic de « dépendance alcoolique » a de plus en plus tendance à remplacer celui d'alcoolisme, avec les avantages suivants : - Neutralité morale du concept qui devient purement
médical, facilitant ainsi la reconnaissance de la maladie et
l'accès aux soins. - Le concept de dépendance aide le patient à
trouver un sens à sa conduite ailleurs que dans sa faiblesse.
L'alcoolodépendant n'est plus coupable (il est malade) mais reste
responsable (c'est lui et personne d'autre qui porte le verre à sa
bouche) ; et de fait la décision d'arrêter de boire et le
travail d'abstinence restent à sa charge. - La sévérité de la dépendance permet
d'orienter les choix thérapeutiques. - Le diagnostic de dépendance rend improbable le retour
à une consommation modérée, et c'est l'abstinence totale
que doit atteindre le sujet.
* 5 * 6 Edwards G., Gross MM, Alcohol Dependence : provisional description of a clinical syndrome, 1976, Br Med J. ; 1:1058-1061, cité dans Adès et lejoyeux, Alcoolisme et psychiatrie, p 68, 1997, Masson, Paris |
|