Impact des microcrédits sur le vécu quotidien des PVV: Etude menée dans l'ONG les Bà˘tisseurs dans la ville province de Kinshasa( Télécharger le fichier original )par Eustache NDOKABILYA DUNIA ISTM Kinshasa - Licence 2007 |
Hommes et femmes par tranches d'âgeLe tableau V stratifie par tranches d'âge les résultats des hommes et des femmes de l'EDS ainsi que ceux des trois derniers passages de la sérosurveillance chez les femmes enceintes. On n'observe pas de tendance nette, si ce n'est qu'à tous les âges les chiffres de la sérosurveillance sont sensiblement supérieurs à ceux des femmes enrôlées dans l'enquête l'EDS. Tableau V- Résultats de l'EDS 2007 par tranche d'âge et de la sérosurveillance 2003-2006
D'après les données de l'EDS, le taux de prévalence chez les femmes sont supérieurs à ceux des hommes dans toutes les tranches d'âge, sauf celle de 15 à 19 ans. Lorsqu'on examine en détail ce groupe d'âge, on observe que c'est dans la tranche 15-17 ans que la différence se situe, avec 2.4% (n = 573) chez les garçons, contre 0.4% (n = 538) chez les jeunes filles. Dès l'âge de 18 ans, le rapport s'inverse21(*). 2.1.2.3. Taux de prévalence du VIH par province ou site sentinelleDans un pays aussi vaste et peuplé que la RDC, et dont l'Est subit un conflit de longue durée, on peut suspecter que la prévalence du VIH dans la population générale ne soit pas homogène. La figure et les tableaux suivants mettent l'hétérogénéité des données en évidence. Fig. 2.3: Prévalence du VIH chez les femmes enceintes par sites sentinelles en RDC, 2006.
Source : PNLS, Rapport annuel 2007 En 2006, l'année des données de sérosurveillance les plus récentes, des échantillons de femmes enceintes ont été prélevés dans un total de 24 sites à travers le pays, trois à Kinshasa, 10 en milieu rural et 12 en milieu urbain. Les taux de prévalence du VIH vont de 2.0% (à Katwa) à 6.9% (à Lodja). Trois sites urbains, Lubumbashi, Tshikapa et Kisangani, et trois sites ruraux, Lodja, Neisu et Karawa, ont un taux dépassant 5%. Certains résultats peuvent être expliqués. Ainsi, à Lodja a séjourné une force armée étrangère durant quatre années au cours du conflit de 1998 à 2003. Les sites de Lubumbashi et de Tshikapa sont situés tout près de la frontière avec la Zambie, où le taux de prévalence national est estimé à 15.2% [ONUSIDA 2008]. 2.1.2.4. Impact du VIH/SIDA sur la vie sociale en RDCDans les secteurs sociaux, les répercussions générales de la crise sont très graves. L'environnement en RDC se caractérise par une absence virtuelle d'investissement et par d'énormes difficultés à obtenir un régime alimentaire équilibré, des soins de santé de base, une éducation, une eau potable et un logement décent. Tout ceci constitue un terrain extrêmement fertile pour des épidémies comme celle du VIH/SIDA et pour la propagation des infections opportunistes. Les coûts du VIH/SIDA s'étendent à toute la société étant donné que la majorité des victimes de cette épidémie laisse en moyenne 4 à 6 enfants derrière elle en moyenne en RDC. Ces enfants sont pour la plupart mal nourris, non éduqués, formant ainsi un capital humain très faible pour la future génération. Par ailleurs, la maladie touche toutes les couches de la population, et décime des catégories dont la fonction sociale est d'une importance particulière tels que les professeurs ou les personnels médicaux. Le VIH/SIDA oeuvre contre l'accumulation du capital humain futur puisque les décès humains prématurés ont tendance à augmenter le nombre d'orphelins qui sont moins susceptibles de développer pleinement leur capacité intellectuelle et physique. Le choc émotionnel suscité par la perte des parents, difficile à mesurer et à quantifier, contribue très certainement aussi à réduire les chances des enfants orphelins du sida. En RDC, on estime qu'il y a aujourd'hui plus 5 millions d'orphelins du sida. En ce qui concerne les coûts directs seuls évalués à $ 225 par cas de VIH/SIDA en 1990 à Kinshasa (Bertozzi et Coll), les dépenses supportées par les familles, les communautés et le pays pour les soins se chiffrent chaque année entre $90 millions et $125 millions, et davantage si on prend en compte la thérapie anti-rétrovirale. 2.1.2.5. Corrélation entre le VIH/SIDA et la pauvreté La majorité des familles congolaises vit en dessous du seuil de pauvreté, avec moins d'un dollar par personne et par jour [DFID, 2008]. Cette situation est la conséquence de la crise socio-économique multiforme que connaît le pays depuis plusieurs années. Avec un taux de croissance estimé à 7.5% pour 2008 et une population qui ne cesse de s'accroître, le pays éprouve d'énormes difficultés à prendre les plus faibles en charge, ce qui pousse certains parmi ces derniers à se débrouiller pour survivre. Les plus jeunes, surtout de sexe féminin, en profitent pour se prostituer et ainsi s'exposer à la contamination au VIH/SIDA et autres IST [M. Kasongo 2007; B. Lapika D. 2008] * 21 EDS, 2008 |
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