Impact des microcrédits sur le vécu quotidien des PVV: Etude menée dans l'ONG les Bà˘tisseurs dans la ville province de Kinshasa( Télécharger le fichier original )par Eustache NDOKABILYA DUNIA ISTM Kinshasa - Licence 2007 |
2.1.2.2. Estimation des taux de prévalence dans la population généraleLa RDC connaît actuellement une épidémie de type généralisée, comme le montrent les travaux menés par divers chercheurs sur des groupes cibles variés, qui ont enregistré des prévalences régulièrement supérieures à 1 % auprès des groupes représentatifs voisins de la population générale18(*). Néanmoins, les prévalences apparaissent relativement stables et modiques, comme le montreront les tableaux et figures ci-après. Tableau III- Taux de prévalences du VIH, avec IC95 et tailles d'échantillons, chez les femmes de 15 à 49 ans au niveau national
Notes: a pour la PTME, `n' correspond au nombre de femmes ayant consenti au test de VIH dans l'ensemble des services du pays. Voir détails dans le texte ci-après. b à titre comparatif, les estimations officielles de l'ONUSIDA chez les adultes des deux sexes. La séro-surveillance chez les femmes enceintes a débuté en 1985 avec six sites sentinelles. Le nombre de sites est passé à 13 durant les années 90; il y a en a eu 17 en 2004 et 23 en 2005, dont 10 en milieu rural et 13 en milieu urbain [P Kayembe 2007]. Enfin, en 2006, 24 sites sentinelles ont été pris en considération, dont 3 à Kinshasa, 12 en zone urbaine et 9 en zone rurale19(*). Hommes et femmes en généralL'EDS 2007 est la première enquête à avoir recruté un échantillon d'hommes et de femmes considéré comme représentatif de la population générale. Comme mentionné ci-dessus, le taux de prévalence observé chez les femmes était de 1,6%, tandis qu'il était de 0.9% chez les hommes. Le rapport final de l'EDS [2008] signale que cet écart de 1,78 (178 femmes infectées pour 100 hommes) s'observe dans d'autres pays d'Afrique sub-saharienne, confirmant ainsi la plus grande susceptibilité des femmes à l'infection transmise par voie sexuelle. Lorsqu'on analyse les résultats après stratification des données selon 20 critères différents (socio-économiques, démographiques ou de comportement sexuel), on observe que les taux de prévalence restent plus élevés chez les femmes dans toutes les situations, à l'exception de quatre: · le taux est plus élevé chez les jeunes hommes de 15 à 17 ans (2.4%; n = 573) que chez les jeunes filles du même groupe d'âge (0.4%; n = 538); par contre, c'est l'inverse à partir de 18-19 ans et dans les autres groupes d'âge. · Le taux est plus élevé chez les jeunes hommes que chez les jeunes filles célibataires et sexuellement actifs: 1.3% contre 0.6%. · Il est également plus élevé chez les hommes qui déclarent avoir effectué au moins trois séjours en dehors du ménage au cours des 12 derniers mois. · Enfin, il est également (légèrement) plus élevé chez les hommes ayant eu des rapports sexuels à risque au cours des 12 derniers mois, qu'ils aient utilisé le préservatif ou non. Figure 2.1: comparaison des taux de prévalence dans les pays d'Afrique Source : ONUSIDA, Rapport sur l'épidémie mondiale de VIH 2008 Toutefois, malgré ce taux de prévalence relativement peu élevé, de part son poids démographique important, la RDC compte en nombre absolu plus de personnes infectées par le VIH que nombre de ses voisins: plus d'un million d'adultes et enfants vivant avec le VIH. Les estimations du nombre des cas de VIH/SIDA entre 2008 et 2012 sont montrées dans le tableau 2.3 ci-dessous. Tableau IV- Estimation du nombre de PVV en RDC entre 2008 et 2012
Source : Ministère de la Santé, Plan stratégique de lutte contre le VIH/SIDA dans le secteur de la Santé, 2008 Selon ces estimations, obtenues avec les logiciels Spectrum et EPP, le nombre total de PVV atteint presque 1.4 million en 2008 et s'approchera de 1.6 million en 2012. Le nombre de nouvelles infections progressera lentement mais sûrement. Ainsi, entre 2008 et 2009, le nombre total de nouvelles infections progressera de 3.9%. Les chiffres ci-dessus contrastent avec ceux que l'ONUSIDA a publiés dans son tout dernier rapport sur la situation de l'épidémie mondiale de sida, paru juste avant la Conférence Internationale de Mexico. ONUSIDA situe désormais le nombre de PVV en RDC dans une fourchette allant de 400 à 500.000 adultes et enfants [ONUSIDA 2008, Annexe 1]. Cet écart important entre les estimations d'ONUSIDA et celle du PNLS résulte logiquement de la différence d'appréciation de la séroprévalence nationale en RDC. A l'heure actuelle, le PNLS estime devoir maintenir ses estimations antérieures. Figure 2.2: Évolution de la prévalence du VIH en RDC, de 1980 à 2006, et projections jusqu'à 2011 Source : PNLS, "Mise à jour des estimations et projections de l'épidémie de VIH et du sida et des besoins en traitements antirétroviraux, rapport 2006 » ; Kinshasa ; décembre 2007. La figure 2.2 a été produite à partir à l'aide du logiciel EPP, à partir d'études ponctuelles chez les femmes enceintes (avant 2003) et des données de la sérosurveillance nationale à partir de 2003. Les courbes suggèrent une progression rapide de l'épidémie en RDC jusqu'à un pic vers 1985, avant qu'elle ne se stabilise autour de 4% chez les adultes (15-49 ans) des deux sexes. Indépendamment du pourcentage indiqué, cette figure est surtout importante parce qu'elle suggère une stabilisation remarquable de l'épidémie au cours des 20 dernières années20(*). * 18 PNMLS, Rapport sur l'Analyse de l'Epidémie 2008, p14 * 19 PNLS, rapport annuel 2006 * 20 PNLS, EPP/Spectrum Estimates, Kinshasa, 2005 |
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