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L'égalite souveraine des Etats au miroir de la mondialisation

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par Patsho LULA MUNGENGA
Université de Kinshasa - Licence 2006
  

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§2. Avantages et désavantages de la mondialisation pour le sud

Le sud, particulièrement l'Afrique se trouve aujourd'hui au centre de nouveau enjeux planétaires. Avec près du tiers de réserves de matières premières de la planète, abandonnées par les anciennes puissances métropolitaines qui se dégagent progressivement, tant du point de vue de la population (laissée désormais aux ONG) que du point de vue militaire, les pays africains sont devenus la proie facile de la mondialisation (les grandes puissances, les institutions financières multilatérales et les firmes multinationales).

Les gouvernements des anciennes puissances, plus les moyens de leur politique en Afrique, les multinationales propriétaires et manipulatrices d'énormes capitaux occupent désormais la place laissée vacante, et de gré ou de force, mettent en place un nouvel ordre politique et juridique dicté par leurs seuls intérêts au détriment des populations.(151(*))

Notons que la mondialisation apporte, à travers les firmes multinationales, aux Etats du tiers-monde un certain nombre d'avantages non moins négligeables ; tels que le transfert de technologie, l'apport des IDES et autres.

En dépit de ces avantages, la mondialisation présente un danger pour la vie politique des Etats d'Afrique. aujourd'hui, aucune institution, aucune organisation nationale ou internationale ne peut opposer de résistance notable à ces nouveaux maîtres du monde. Cette réalité touche pratiquement tous les pays du sud en général, et d'Afrique en particulier.

Pour bien examiner ce problème posé par la mondialisation sur l'égalité souveraine des Etats, partant sur la souveraineté des Etats du sud, nous allons de prime abord démontrer la violation du principe de non-intervention sur le territoire des Etats du sud occasionnée par la mondialisation (A) et la violation du principe de non-ingérence (B).

A. Violation du principe de non-ingérence

Certes, aujourd'hui personne n'ignore la dépendance et la domination politique du sud vis-à-vis du nord. Cette situation se remarque dans l'impossibilité de diriger les affaires nationales que les pays du sud présentent.

F. PEROUX définit la domination avec précision : « la domination est l'effet de domination ; l'effet de domination intentionnelle ou non, est une influence dissymétrique ou irréversible. Sa mesure tient dans l'avantage extérieur au contrat ou au à la marge d'indétermination introduite par comparaison à l'équilibre d'échange pur. Les composantes sont la force contractuelle de l'unité, sa dimension et son appartenance à une zone active de l'économie. Son action s'exerce directement ou par intermédiation ».(152(*))

Evidemment, bon nombre d'Etats du sud n'arrivent plus à faire respecter leur intégrité territoriale à cause des effets surtout des firmes multinationales, leurs frontières sont devenues des boulevards publics internationaux où traversent les troupes armées étrangères en promenade de santé.

D'autre part, les grandes puissances arrivent même à intervenir militairement, en violation des dispositions de la charte des Nations Unies. Pour bien illustrer cette prise de position, il suffit de la remarquer dans l'intervention des Etats-Unis à Kosovo. Le monde devenu unipolaire, les Etats-Unis interviennent partout en violation éhontée de la charte même qu'ils faisaient la promotion d'être le fondateur en vue de maintenir la paix et la sécurité internationale.

Ainsi, les Etats-Unis ont intervenu à l'Irak(2005) sans l'accord du Conseil de sécurité qui, juridiquement devrait disposer du monopole d'usage de force en cas de menace contre la paix, à travers les opérations de maintien de la paix (l'application du chapitre 7 de la charte).

Outre les interventions militaires américaines, nous pouvons également citer celle de la France en Côte d'Ivoire (2002) ; certes, dans la guerre civile en Côte d'Ivoire l'impérialisme français a la main de deux côtés pour chercher à préserver la domination dans la région. Le 8 décembre 2004, la France, ancienne puissance colonisatrice, venait de réaffirmer sa volonté de se maintenir comme puissance néocoloniale en Côte d'Ivoire. le 06 décembre, l'armée française a détruit la petite force aérienne que s'était procurée la Côte d'Ivoire (quatre avions de chasse et cinq hélicoptères de combat). La France n'est pas seulement limitée en Côte d'Ivoire mais aussi dans d'autres pays africains tels que le Sénégal, le Liberia, le Tchad, République Centre Africaine, Djibouti... Cette pratique, devenue monnaie courante pour les Etats du Nord, met en cause le principe de l'égalité souveraine entre les Etats du Nord et du Sud pourtant, ils devraient tous bénéficier du même niveau du respect de leur souveraineté nationale pour sauvegarder la paix et la sécurité internationales, but des Nations Unies. Ainsi, il est important de nous poser la question de savoir, si eux-mêmes, membres originaires des Nations Unies, ayant légiféré la charte, commencent à la violer, quelle sera la raison d'être de l'ONU ?

Par ailleurs, sur le plan économique, les firmes multinationales originaires des Etats du Nord, toujours en recherche de monopole d'exploitation au tiers-monde, bafouent à leur gré le respect de l'intégrité territoriale des Etats du sud. Ils arrivent même à renverser le gouvernement, si celui-ci refuse le marché, ils soutiennent les troupes rebelles pour arriver à gagner le marché.

Pour soutenir cette position sur l'intervention des grands géants de l'économie internationale, il convient pour nous de le remarquer dans la guerre de libération en République Démocratique du Congo où l'AMFI, compagnie canadienne opérant à partir de l'Arkansas aux USA, dans le fief de l'ex-Président des USA, Bill Clinton, avait signé les accords pour la cession de mines congolaises.(153(*))

Il en résulte qu'après la guerre de libération et sa victoire, le nouveau Président L.D. Kabila s'est livré aux dirigeants de l'AMFI, ses futurs meurtriers, avec qui en avril 1997 il avait signait un accord de cession de la GECAMINES. Cependant, le divorce intervient lorsque L.D. Kabila viole les accords conclu avec l'AMFI, le Rwanda et l'Ouganda renvoie brutalement les contingents militaires rwandais présents au Congo-Kinshasa.(154(*))

* (151) BARACYETSE, P. « L'enjeu géopolitique des sociétés minières internationales en RDC », in S.O.S. Rwanda-Burundi, Buezet, Bruxelles, 1999, p.2.

* (152) PEROUX, F. Cité par Maurice BYE, op.cit, p.32.

* (153) BARACYETSE, P., op.cit, p.7.

* (154) Loc.cit

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe