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Demande du riz importé, demande et offre du riz produit localement au Togo: une étude économétrique( Télécharger le fichier original )par Tchabletienne KOMBATE Université de Lomé (Ecole Supérieure d'Agronomie) - Ingénieur Agroéconomiste 2008 |
3.3.2. Consommation du riz au TogoAu Togo, le riz a été longtemps considéré comme un aliment de luxe et était surtout consommé dans les villes et uniquement pendant les fêtes en zones rurales (SOFRECO, 1996). Aujourd'hui, la consommation de riz semble se généraliser rapidement comme dans la plupart des pays d'Afrique de l'Ouest où la consommation per capita de riz elle évaluée à 23,5 kg/hbts/an (FAO, 2003). Le tableau 3.5 ci-dessous montre l'évolution de la consommation apparente per capita au Togo. Il montre que cette consommation per capita a rapidement augmenté de 12 kg/tête/an en 1990 à 23,62 kg/tête/an en 2005 ; soit une évolution de 3,3 % par an. La croissance démographique étant estimée à 2,4 % par an, il apparaît que la demande par tête de riz au Togo évolue plus rapidement que la croissance démographique. Tableau 3.4 : Évolution de la consommation apparente par habitant de 1990 à 2005
Source : à partir des données de la DGSCN, DSID, 2007 L'environnement de la production rizicole actuelle ne permettant pas de faire face à cette demande de plus en plus croissante, l'on comprend la dépendance de plus en plus grande à l'importance de riz. Cette dépense n'est pas sans conséquence pour l'économie déjà en difficulté. En 2006, les dépenses à l'importation de riz sont estimées à plus de 4 milliards de FCFA8(*) en valeur CAF. Cette demande à l'importation est essentiellement urbaine, car les productions locales restent généralement dans les zones de production où elles sont auto consommée à 90 % (SOFRECO, 1996). Seule une petite quantité arrive dans les zones urbaines où elle est à du mal à se positionner face aux riz importés en termes de prix et de qualité. Bien que le riz local présente une qualité nutritive plus que le riz importé, il n'est pas apprécié par les consommateurs urbains pour un certain nombre de raisons. D'abord, il est mal présenté, ensuite aucun effort de marketing n'est entrepris à son égard et pour finir il revient trop cher lorsqu'il est ramené à un état de qualité comparé à celui du riz importé. Le sac de 50 kg de riz de Kovié vendu par l'OSAT à Lomé est à 20000 FCFA, soit 400 FCFA/kg ; alors que le riz importé thaïlandais varie entre 13000 et 16000 FCFA. Compte tenu de tous ces facteurs, les ménages urbains préfèrent se tourner vers le riz importé qui est moins cher.
* 7 Consommation apparente=Production + Importation - (Réexportation + Exportions). * 8 Les chiffres réels sont nettement en dessus de celle présentée ici et fournie par la DGSCN |
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