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Demande du riz importé, demande et offre du riz produit localement au Togo: une étude économétrique( Télécharger le fichier original )par Tchabletienne KOMBATE Université de Lomé (Ecole Supérieure d'Agronomie) - Ingénieur Agroéconomiste 2008 |
CHAPITRE IV :ANALYSE ÉCONOMÉTRIQUE DE LA DEMANDE DE RIZ AU TOGO4.1. Base théoriqueLa base théorique pour la modélisation de la demande de riz au Togo est celle de la théorie de la maximisation de l'utilité du consommateur. Stone (1954), fut le premier économiste a estimé un système de demande dérivé explicitement de la théorie des consommateurs (Abdelkrim, 2000). Il utilise le modèle connu sous l'appellation abrégée LES (Linear Expenditure System) proposé par Klein et Rubin (1947) et Samuelson (1947). Dans cette spécification des préférences, Stone (op.cit.) suppose que la demande des biens dépend linéairement du revenu et des prix des biens. Plusieurs autres modèles ont été proposés par la suite, ceux de Rotterdam proposés par Theil (1965) et le modèle Translog indirect de Christensen, Jorgenson et Lau (1975). Pour Ravelosoa, et al (1999), l'objet de la théorie du consommateur est d'expliquer comment un consommateur rationnel choisit ce qu'il va consommer quand il est confronté à une variété de prix et un budget limité. Le consommateur néoclassique dans ses emplettes quotidiennes agit de façon à maximiser sa satisfaction ou utilité retirée de la consommation d'un bien dans la limite que son budget impose à ses achats (contrainte budgétaire). L'expression formelle de comportement est conditionnée par la représentation de la fonction objective de l'individu étudié. Soit
Dans cette étude il est supposé l'hypothèse de séparabilité des préférences. Cette hypothèse suppose qu'il est possible d'étudier les comportements de demande du riz, indépendamment du comportement des consommateurs vis-à-vis des autres biens. Cette hypothèse, à l'origine du processus de budgétisation par étapes10(*), est fréquemment utilisée dans les études empiriques (Yakam, 2004; Bazoche et al, 2005 ; Koffi-Tessio, 2002). Selon Bazoche et al (op.cit.), l'hypothèse de séparabilité faible offre l'avantage de réduire le nombre de variables à prendre en compte dans l'analyse et par suite le nombre de paramètres à estimer (il n'est plus nécessaire d'intégrer les prix de tous les autres biens). En tenant compte de cette hypothèse, les produits peuvent être partitionnés en groupes de sorte que des préférences au sein d'un groupe puissent être décrites indépendamment des quantités des autres groupes ; et à l'intérieur du groupe de biens, chaque produit a une fonction d'utilité propre en fonction des autres biens du groupe (Koffi-Tessio, 2002). La séparabilité forte est une des hypothèses les plus restrictives sur les préférences. La fonction d'utilité directe du groupe de bien considéré est la somme des fonctions de sous utilité. Les conditions nécessaires et suffisantes qu'une fonction d'utilité soit séparable ont été dérivées par Leontief (1974, cité par Koffi-Tessio, op.cit.). Soit n biens partitionnés en m groupe
tel qu'on est La fonction d'utilité définie par : est exprimé comme : Où chaque Ainsi, l'hypothèse de séparabilité faible d'une fonction d'utilité implique une indépendance entre les groupes de biens considérés. Dans ce cas, la fonction d'utilité peut s'écrire comme suit : Où chaque Avant de définir la fonction d'utilité
La fonction d'utilité
Avec La fonction de demande de riz issue du programme de
maximisation de la fonction (1) sous la contrainte du budget total
En supposant que le riz est faiblement séparable des
autres produits
L'hypothèse de séparabilité faible permet
d'envisager un second stade de budgétisation selon lequel le
consommateur décide d'allouer son revenu
Le modèle flexible AIDS (Almost Ideal Demand System) fréquemment utilisé dans la littérature de la demande des biens de consommation est choisi pour la modélisation empirique de la demande de riz importé et de riz produit localement au Togo. Le modèle AIDS est défini à partir du
modèle PIGLOG (Price Independent Generalized Logarithmic Linearity). Ce
modèle est représenté via la fonction de dépenses
en riz
Où
Alors que la fonction est sous la forme suivante :
En remplaçant
où Additivité :
Homogénéité de degré 0 :
Symétrie :
Avec le lemme de Shephard, il est possible de déduire les fonctions de demande à partir de la fonction de coût ci-dessus en dérivant la fonction de coût par son prix soit :
où : Cette part de dépenses
Où
Comme le suggère (Deaton et Muelbaeur, 1980 ; cité par Savard, anonyme), cet indice de prix ne se comporte pas toujours très bien et suggère l'indice des prix de Stone (1953) qui est une approximation de cet indice de prix et est plus facile à manipuler ;
L'utilisation de P* élimine la nécessité d'utiliser des techniques non-linéaire comme serait le cas en utilisant P (Savadogo, 1990). Les équations (6) et (8) donne :
Les élasticités compensées (Hicksiennes) et non compensées (Marshalliennes) sont calculées, en utilisant les formules rapportées par Jung (2000). Les élasticités prix et dépense Marshalliennes sont spécifiées comme suit :
Où Les élasticités Hicksiennes sont exprimées par l'équation suivante :
* 10 La budgétisation par étapes consiste simplement à allouer la totalité du budget du consommateur en deux étapes : lors de la première, le consommateur décide d'allouer une partie de son budget à un groupe de bien ; à la deuxième étape, il décide répartir ce budget aux biens appartenant au groupe. |
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