CONCLUSION
Le stage que j'ai effectué en institution scolaire, au
sein de l'établissement secondaire Eça de Queirós au
Portugal m'a permis de vivre une première expérience
enrichissante en tant qu'enseignante de FLE. Les seules difficultés qui
se sont posées à moi étaient liées au type
d'institution d'enseignement qui m'a accueillie et à
cet établissement en particulier. En tant qu'assistante de
français, il m'a été difficile de trouver ma place et de
faire mon travail de diffusion de la langue et de la
culture française. Et si le programme d'assistanat m'a
particulièrement déçue, les situations en face à
face pédagogique m'ont toujours procuré un énorme plaisir,
venant par là même confirmer mon désir d'être
enseignante de FLE et ainsi concrétiser mon projet professionnel.
Quant à la recherche menée ici, questionnant les
possibilités d'intégrer l'interculturel dans
l'enseignement-apprentissage d'une langue étrangère en milieu
scolaire, elle m'aura permis d'approfondir un sujet qui me tenait à
coeur, étant moi-même porteuse d'une double-culture,
franco-portugaise, partagée entre deux langues, deux cultures, deux
terres d'affects mais aussi riche de tout cela. Cette part d'interculturel en
moi s'est toujours manifestée par une sorte d'empathie
et de curiosité naturelles à l'égard des cultures
étrangères, fascinée par cette diversité infinie de
perception d'un monde qui est pourtant commun à tous les êtres
humains. Aussi, lorsque Mlle Emilie Perrichon nous a présenté un
cours sur l'interculturel dans le cadre du Master 1 FLE, cela a
éveillé en moi un vif intérêt et l'envie
d'approfondir ce sujet. La possibilité d'être assistante de
français au Portugal offrait donc le cadre idéal pour exploiter
cette problématique. Ma démarche a donc
été déductive puisque l'objet de mon mémoire
était déjà tout trouvé. Ce n'est
qu'à partir de mes observations et de ma pratique sur le terrain que
j'ai pu resserrer l'objet de mon analyse et l'adapter à ce contexte en
particulier.
Enfin, l'expérience de ce stage et la rédaction
de ce mémoire auront permis de mettre en évidence l'importance
d'intégrer une approche interculturelle à
l'enseignement-apprentissage d'une langue étrangère. A la fois
valeur et outil pour appréhender la langue-culture cible, une telle
approche permet non seulement d'élargir les horizons culturels des
apprenants comme il permet d'élargir leur compétence de
communication, si tant est que la conception d'enseignement-apprentissage d'une
langue étrangère est de pouvoir communiquer en situation
réelle et interagir avec des locuteurs natifs. Dans un
établissement secondaire où
l'enseignement-apprentissage d'une langue étrangère ne s'inscrit
pas dans une perspective communicationnelle, plus que de
faire acquérir une véritable compétence interculturelle
aux élèves, c'est une démarche d'ouverture à la
culture cible qui aura été privilégiée à
travers des activités de découverte visant toutes
à créer du lien entre la langue-culture source et la
langue-culture cible. Ensuite, les èlèves auront pu
être sensibilisés à une approche interculturelle de la
langue source à travers le contact avec une langue autenthique -
notamment avec ma présence et les activités
présentant des chansons de la nouvelle scène française -
et à travers des activités visant une pratique vivante de la
langue, les plaçant tour à tour dans l'action
(être capable de comprendre des instructions en français pour
réaliser des crêpes lors de la Chandeleur) ou dans l'interaction
(projet interscolaire d'échanges à distance) avec des objectifs
de communication immédiats.
Pour finir, si les textes du CECR mentionnent la
compétence interculturelle comme faisant partie des compétences
générales que tout apprenant de langue doit acquérir, il
reste encore beaucoup à faire en matière de formation des
enseignants et d'élaboration de matériel pédagogique, pour
passer des nombreux apports théoriques à une véritable
pratique
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