IV. 2.
4 De la perception des parents et des mères sur l'organisation des
services de vaccination
Le comportement à risque des agents de santé et
de vaccination qui se traduit souvent par les mauvaises réponses et le
refus de répondre effectivement aux questions des ménages lors
des JNV a été relevé par la présente
étude.
Séverin SEKEGBE sur les facteurs de refus à la
vaccination auprès de la population de TOVIKLIN au BEINN en 2004 avait
trouvé que les femmes avaient une bonne connaissance de la
vaccination, mais leurs enfants avaient un mauvais statut vaccinal
.Malgré que l'étude de Séverin SEKEGBE soit
réalisée dans une autre région du pays, nous avons abouti
à des résultats semblables.
Les principales raisons du refus de la vaccination
relevées par la présente étude sont le manque de
communication, manque d'implication de la population aux activités du
PEV et la MAPI. Selon les enquêtés, la MAPI se présente
sous forme d'anémie, fièvre, abcès et pleurs de l'enfant.
L'implication des communautés dans les activités
de vaccination n'est pas effective dans la commune de Zogbodomey. Les JNV et
les stratégies avancées sont organisées.
Mais ce sont les aides soignants et les volontaires qui s'en
occupent, pire la population n'est pas du tout impliquée dans la
conception et la réalisation des activités de vaccination.
L'incompréhension se crée entre les agents de santé et la
population. « Il est impossible de tout faire par
soi-même ; il faut impliquer les autorités locales et les chefs traditionnels ».
En résumé, au vu de tout ce qui
précède, il est utile et nécessaire de faire une
étude par observation directe sur les services de vaccination à
Zogbodomey afin d'apprécier les conditions de vaccination et autres
facteurs de refus relevés par la présente étude. Ceci
permettra de confirmer ou d'infirmer la perception des mères sur
l'organisation des services de vaccination.
CONCLUSION
GENERALE
L'étude des facteurs de la réticence à la
vaccination anti-poliomyélite par la population dans la commune de
Zogbodomey a constitué l'objet de cette étude. Au terme de
celle-ci, nous aboutissons aux conclusions suivantes :
- la majorité des enquêtés étaient
des Béninois d'ethnie Fon et Holli ;
- Le PEV n'a pas de structures décentralisées
qui fonctionnent effectivement dans la commune, ce qui ne favorise pas l'effet
d'interaction ``PEV-Communautés'' ;
- Le PEV n'a pas un micro plan spécifique à la
réduction du phénomène de réticence à la
vaccination dans la commune ;
- Les activités du PEV ne sont pas visibles dans la
commune (93,8% des parents ou tuteurs affirment ne pas connaître
l'institution) ;
- Les élus locaux interrogés sur les
activités du PEV affirment qu'il leur est difficile de se prononcer car
leur implication est très limitée ;
- La proportion des parents ou tuteurs ayant à charge
un enfant de 0 à 5 ans dans la commune et qui refusent la vaccination
est de 24,9% ;
- La perception des enquêtés sur l'organisation
des services de vaccination, en particulier les JNV polio, montre que le
refus de la vaccination est la conséquence:
§ des connaissances inexactes des enquêtés
sur la vaccination en général et les VPO en particulier ;
§ du mauvais accueil aux services de vaccination et des
JNV en particulier ;
§ de la non instruction des enquêtés ;
§ des Manifestations Adverses Post-Immunisation
(MAPI).
Par contre les croyances et religions des communautés,
l'âge des enquêtés ne semblent pas avoir d'influence sur le
refus de la vaccination.
Quelques suggestions ont été faites pour
contribuer à la résolution du problème de refus de la
vaccination dans la commune de Zogbodomey. Pour améliorer cette
situation il urge de s'attaquer à trois facteurs à savoir :
les MAPI, l'implication des populations à l'élaboration des
activités du PEV dans leur zone et la non connaissance des mères
sur la vaccination. Nous espérons que ces résultats aideront les
autorités sanitaires à divers niveaux à relever le
défi de l'adhésion de la population à la mise en oeuvre du
PEV.
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