2.3- Les phytoséiides: systématique, biologie
et écologie
Les phytoséiides forment la famille des acariens, ennemis
naturels, prédateurs des ravageurs des cultures.
2.3.1- Systématique
Les phytoséiides sont des acariens appartenant à
l'Embranchement des Arthropodes, au Sous-Embranchement des
Chélicérates, à la Classe des Arachnides, à la
Sous-Classe des Acari, à l'ordre des Parasitiformes et à la
famille des Phytoseiidae.
2.3.2- Biologie
En général les espèces de la famille de
Phytoseiidae sont les plus importantes et certainement les mieux connues de
tous les acariens prédateurs. Jusqu'en 1992, seulement mille (1000)
espèces ont été décrites (Richard et al.,
1992). Leur importance s'explique par les raisons suivantes: (1) ils montrent
une forte capacité de prédation (2) ils sont capables de
maîtriser les acariens phytophages présents même à
des densités faibles (3) ils sont relativement faciles à
élever (Richard et al., 1992).
Les individus de ce groupe sont essentiellement des
prédateurs. Certaines espèces peuvent se développer sur
les acariens ériophyides, les oeufs de cochenilles, les thrips, les
aleurodes, le pollen, les exsudats végétaux et le miellat
(Richard et al., 1992 ). La plupart d'entre-eux se nourrissent de
tétranychides. Les phytoséiides sont caractérisés
par une productivité élevée et un cycle biologique court,
proche de celui de leur proie. En général, leur cycle vital
(oeuf, larve, protonymphe, deutonymphe et adulte) dure environ une (1) semaine
à 25oC. La Figure 1, présente le cycle de
développement des phytoséiides. Les femelles pondent trente (30)
à soixante-dix (70) oeufs au cours de leur vie (quatre (4) à six
(6) semaines) (Richard et al., 1992).
Tableau 2: Quelques variétés de
niébé
Noms
|
Synonymes
|
Port
|
Cycle (jours)
|
Caractéristiques
|
Saisons de
culture
|
Rendement s grain (T /ha)
|
Points
forts
|
Points faibles
|
IT 82 E
32
|
Gbenami Sévérine
|
Semi- érigé
|
60
|
Rougeâtre, moyenne et lisse
|
Grande
et petite
saison pluvieuses
|
1,5 à 2,2 avec 2 à 3 traitements
|
Insensibilité au
photopériodisme
, précocité,
bonne, aptitude
des feuilles en
sauce légume, bonne qualité de grain
|
Traitements obligatoires, sensibilité
au Striga
|
IT 84 D
513
|
Glegnon
|
Erigé
|
70
|
Rouge, moyenne, et lisse
|
Grande
et petite saison
|
1,5 à 2 avec
2 à 3 traitements
|
Bonne qualité de la graine
|
Traitement phytosanitaire obligatoire
|
IT
81 D 1137
|
Evedoa
|
Erigé
|
70-80
|
Blanchâtre, grosse et rugueuse
|
Grande
et petite saison
|
1,8 à 2,2
avec 2 traitements
|
Insensible
au photopériodisme
, assez résistant à
la bruche,
cuisson rapide,
bonne qualité
des graines
|
Sensibilité
au Striga et à la virose, traitements
phytosanitaires obligatoires.
|
IT 84 S 2246-4
|
Gnonmli
n
|
Erigé
|
60
-70
|
Brune, grosse et ridée
|
Grande saison et petite saison
|
1,5 avec 2 à
3 traitements
|
Résistant aux bruches, aux
aphides, et
thrips, cuisson
rapide, bonne
qualité organoleptique, bonne qualité de
|
Sensibilité
au Striga et à la
virose, traitement
phytosanitaire obligatoire
|
|
|
|
|
|
|
|
gâteau
|
|
TN 61
|
-
|
Erigé
|
70
|
Gris Noir,
moyenne
|
Principal
es
|
1,2 à 1, avec 2à 3 traitements
|
-
|
Traitements phytosanitaires obligatoires
|
TVX
185001F
|
-
|
|
65
|
Rougeâtre, moyenne à grosse
|
Principal
es
|
1,7 avec 2 à 3 traitements
|
-
|
Traitements phytosanitaires obligatoires
|
VITA 5
|
-
|
Semi- rampan t
|
70
|
Blanche, moyenne
|
|
1,5 avec 2 à 3 traitements
|
-
|
Traitements
obligatoires, très
sensibles aux
parasites
|
TVX 32-36
|
-
|
Erigé
|
70
-75
|
Crème- marron
|
|
1,6 avec 2 à 3 traitements
|
-
|
Traitements obligatoires,
graines farineuses
|
KPODJI
-GUEGUE
|
-
|
Semi- érigé
|
60
-70
|
Gris violet,
brun
|
Grande saison et petite saison
|
1,5 à 2,4
avec 2-3 traitements
|
Rustique, résistant
|
Susceptibilit é aux maladies
virales et cryptogamiques
|
Figure 1: Cycle de développement de
Phytoséiide à 27°C et 70%
d'humidité relative.
Source: Yaninek et al., 1989.
Selon Polis et al., (1992), la forme et la source de
l'aliment sont des facteurs très importants dans l'alimentation des
prédateurs d'insectes. Selon Diehl (1993), l'âge et l'abondance
des proies sont aussi déterminants dans la consommation alimentaire
des
prédateurs. A cet effet, il faut dire que lorsque les
proies sont d'âge avancé, elles sont difficiles à capturer
par le prédateur. Les stades plus jeunes (larves ou oeufs) sont plus
vulnérables à la prédation. Aussi, la
vulnérabilité de chaque stade de la proie à la
prédation, varie-t-elle en fonction de son espèce et celle du
prédateur.
Amblyseius swirskii est un prédateur
généraliste. Il se nourrit des proies du genre Tetranychus
sur lesquelles il se reproduit très bien (McMurtry,et al.,
1991). Ce même auteur affirme que toutes les espèces du genre
Amblyseius peuvent se reproduire en l'absence de proies lorsqu'ils
sont nourris au pollen, avec une vitesse de croissance normale telle sur un
régime alimentaire constitué de proies. Des exsudats de plantes
et le miellat peuvent servir d'aliments de survie ou de réserves qui
peuvent accroître le potentiel de reproduction de A. swirskii en
présence de la proie. Il est évident que la sève brute des
feuilles soit aussi utilisée par A. swirskii (Nomikou, 2003).
Les proies potentielles de A. swirskii regroupent les thrips qui
favorisent plus ou de façon identique, sa reproduction comme dans le cas
d'un régime de pollen ou autres acariens.
L'importance de A. swirskii n'a été
révélée qu'en 2003 par le centre de recherche
néerlandais. Ce prédateur semble posséder de nombreuses
qualités: il s'attaque préférentiellement aux larves de
thrips et manifeste également une activité sur les aleurodes
(oeufs et larves mobiles essentiellement). Amblyseius swirskii n'a
montré aucune réduction de sa capacité de prédation
ni de sa vitesse de croissance en présence des pollens des
espèces du genre Typha (Nomikou, 2003). En l'absence de proie,
sa capacité à se maintenir sur les plantes à partir des
pollens permet de la placer en traitement préventif sur certaines
cultures. De plus, l'inquiétude sur la susceptibilité de A.
swirskii aux pesticides a trouvé de réponse. Ces
prédateurs ont survécu dans les champs sur des cultures ayant
subi des traitements avec des insecticides systémiques. Même
après application de ces pesticides il a gardé sa capacité
de prédation qui lui permis de réduire de façon
considérable la population des aleurodes sur les concombres et Typha
australis dont il consomme les pollens comme aliments alternatifs
(Nomikou et al., 2003). Amblyseius swirskii offre donc de
nouvelles possibilités pour lutter contre les thrips.
2.4- Amblyseius swirskii Athias-Henriot (Acari:
Phytoseiidae): Systématique, Biologie et Ecologie
Amblyseius swirskii est un nouvel acarien d'importance
écologique en matière de lutte biologique et sur lequel, des
études sont actuellement en cours (Nomikou, 2003)
2.4.1- Systématique
La systématique de Amblyseius swirskii se
présente comme suit: Règne: animal
Embranchement: Arthropodes
Sous-embranchement: Chélicérates
Classe: Arachnides
Sous-classe: Micrura
Infra-classe: Acari
Ordre: Parasitiformes
Sous-ordre: Dermanyssina
Super-famille: Ascoidea
Famille: Phytoseiidae
Genre: Amblyseius
Espèce: swirskii
Descripteur: Berlese (1904)
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