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Etude de quelques paramètres biologiques de Amblyseius swirskii Athias

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par Joel DAYE LOFFA
Université d'Abomey-Calavi - Diplôme d'Ingénieur Agronome 2007
  

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5.3- Fécondité de Amblyseius swirskii suivant différents pollens

Pour évaluer l'influence des pollens des plantes hôtes sur la fécondité du prédateur, il a été recueilli comme données, le nombre d'oeufs pondus par les femelles du prédateur, selon qu'elles sont nourries aux pollens de V. unguiculata, T. candida, Z. mays, L. sericeus ou T. australis. Les résultats obtenus montrent que le prédateur se nourrit bien des différents pollens quelle que soit leur source. Ces résultats ont été prédits par Nomikou (2003), qui, ayant étudié l'oviposition du prédateur, a constaté que cette espèce d'acarien est un polyphage. Il peut se nourrir et se reproduire à partir du régime alimentaire autre que les proies. Ce même auteur a évoqué que les pollens des espèces du genre Typha assurent mieux la fécondité des femelles du prédateur, ce qui est également le cas dans la présente étude. Les résultats de Nomikou (2003) montrent que les femelles peuvent pondre jusqu'à 5 oeufs par femelle et par jour à 25°C et 70% d'humidité relative. La différence entre le taux de ponte obtenu dans nos conditions d'essais, peut s'expliquer par les écarts entre nos conditions thermo-hygrométriques et celles de Nomikou (2003). En effet, nos essais ont été effectués dans une gamme de température de 25 à 27°C avec une humidité de 54 à 70%. Cette capacité de A. swirskii à se reproduire si aisément sur les pollens trouve son application dans l'utilisation de ces substrats en particulier celui de T. australis pour l'élevage au laboratoire de A. swirskii en vue des lâchers au champ.

5.4- Table de vie de Amblyseius swirskii

La table de vie de A. swirskii a été étudiée avec différents régimes alimentaires pour évaluer leurs effets sur certains paramètres biologiques du prédateur.

5.4.1- Effet de la combinaison de pollen et larves sur le taux de prédation

Les analyses effectuées sur l'influence de la combinaison de pollen de niébé et larves sur le prédateur montrent que la différence entre les deux traitements est

significative au seuil de 5%. Ces résultats sont conformes à ceux obtenus par Nomikou (2003), qui a révélé que la capacité de prédation de A. swirskii diminue lorsqu'il est en présence simultanée de la proie et d'un aliment alternatif comme le pollen. Van Rijn (2002) a découvert que lorsque le phytoséiide I. degenerans est nourri aux larves de thrips, B. tabaci avec addition de pollen, ce prédateur n'arrive pas à capturer les larves au moment de la ponte (Nomikou, 2003). Il faut aussi rappeler que nos résultats ont montré que le plus fort taux de ponte a été obtenu sur l'aliment mixte. Donc, comme les femelles pondaient beaucoup, elles se fatiguent plus vite et n'arrivent plus à remporter les combats de prédation ou ne les engagent pas du tout, et se contentent facilement de l'aliment alternatif qu'est le pollen. Cet état de chose pourrait aussi expliquer le faible taux de prédation constaté avec l'aliment mixte. De plus, puisqu'après la ponte, il est évident que la femelle soit fatiguée, elle mettra sans doute plus de temps à consommer l'aliment alternatif au détriment des larves. Car, la prédation est un véritable combat (Van Rijn, 2002). Cependant, le taux moyen de prédation obtenu avec le régime mixte, montre que le prédateur peut réduire autant que possible la population de ravageur lorsque ce dernier sera sur son hôte en train de causer des dommages sur les pollens de niébé. De plus, cette habileté du prédateur, montre que ce dernier peut réduire la population du ravageur quel que soit l'aliment auquel il est soumis dans le temps.

Dans le cas précis de nos travaux, nous pouvons expliquer cette diminution de la prédation par le fait que les larves s'alimentent aussi du pollen de niébé, grandissent plus vite et deviennent donc invulnérables (Tamo, 1991). Ces résultats confirment ceux obtenus par Ragusa & Swirski (1977) qui stipulent que la population des thrips ravageurs ne peut être exterminée par ce prédateur. Dans la pratique, pour le succès de l'application de A. swirskii dans la lutte biologique contre les thrips floricoles, il s'avère nécessaire d'avoir des connaissances approfondies sur le rapport entre le prédateur et sa proie. Pour ce faire, il faudrait pouvoir déterminer pour le niébé, la période de son pic de floraison et son pic de densité du ravageur. Ainsi, une superposition de ces deux pics permettra de mieux identifier la période critique à laquelle, l'application des phytoséiides sera efficiente, de façon à éviter les périodes de fortes densités du ravageur et celle du pic de floraison pour contourner la préférence des phytoséiides aux pollens de niébé. Ces résultats traduisent aussi une concurrence résultant de la coexistence du

prédateur et du stade invulnérable de la proie (Murdoch et al., 1987; Van Rijn et al., 2002).

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