Mémoire de DEA
Sujet : Les facteurs de succès
et les causes d'échec des entreprises dans les zones enclavées.
Mémoire présenté en vue de l'obtention du
diplôme d'étude Approfondissement en Sciences de Gestion
Par : Oumar LIMAN
Maîtrise
ès sciences de gestion
Sous la direction de :
Professeur KOMBOU Lucien
Agrégé en Sciences de gestion
Doyen de la FSEG
Université de Ngaoundéré
Année académique 2001/2002
SOMMAIRE
SOMMAIRE
2
A) DEDICACE
3
B) REMERCIEMENTS
4
I.INTRODUCTION
5
I.1 CONTEXTE DE L'ETUDE
6
I.2 PROBLEMATIQUE
7
I.3 OBJECTIFS
8
I.4 INTERET
9
I.5 CADRE THEORIQUE
9
I.6 HYPOTHESES
14
I.7 METHODOLOGIE
15
I.8 JUSTIFICATION DU PLAN
16
I ère Partie : Contribution à
l'identification des facteurs de succès et des causes
d'échec : synthèse de la littérature
17
Chapitre I :
18
Analyse de la notion de succès et celle des
entreprises à succès
18
SECTION I : Le concept de Succès
18
SECTION II : Les entreprises exemplaires
26
CHAPITRE II :
30
La notion d'échec et le modèle
d'analyse
30
SECTION I : Le concept d'échec
30
SECTION II : Relation environnement -
organisation - stratégie
36
II ème Partie : VERS L'IDENTIFICATION
DES FACTEURS DE SUCCES ET DES CAUSES D'ECHEC DES ENTREPRISES DANS LES ZONES
ENCLAVEES
42
CHAPITRE III :
43
APPROCHE METHODOLOGIQUE
43
SECTION 1 : Méthodologie de collecte
des données et choix de l'échantillon théorique.
43
Section II : échantillon final et
traitement
49
CHAPITRE IV :
54
Section 1 : Préalable
méthodologique
54
Section 2 : caractéristiques des
entreprises dans la zone enclavée
55
CONCLUSION
81
BIBLIOGRAPHIE
84
QUESTIONNAIRE
87
A) DEDICACE
A ma
mère disparue, FATIME ABOUYA
A mon
Père, LIMAN ABAMADAM
A mes
soeurs et Frères
Pour tout.
B) REMERCIEMENTS
Nos
remerciements vont en tout premier lieu à Allah qui nous a permis
d'achever ce travail par sa miséricorde.
Ensuite, nous adressons nos sincères remerciements au
Professeur Lucien Kombou, Doyen de la Faculté des Sciences
Économique et de Gestion de l'Université de
Ngaoundéré. D'abord, pour avoir dirigé ce travail.
Ensuite, pour avoir encouragé dans la quête du savoir.
Nous tenons à remercier à cet effet tout les
enseignants de la Faculté des Sciences Économique et de Gestion
de l'Université de Ngaoundéré, sans oublier tous les
enseignants qui sont venus de l'extérieur du Cameroun et des autres
Universités camerounaises.
Nous sommes également redevable à la famille
Barounga pour nous avoir assisté moralement tout au long de
cette année.
Nous adressons aussi nos remerciements à tous nos amis
qui ont accepté de lire ce travail sous sa forme manuscrite.
Tout les chefs d'entreprises qui nous ont
réservé un peu de leur temps, reçoivent l'expression des
notre profonde gratitude.
Nous ne pouvons finir ce volet sans adresser nos remerciements
à nos camarades et amis de niveau dont nous tenons à citer
nommément : Biya A ; Bouba H ; Bouba I ; Boukar
H ; Chi C ; Dantse S ; Dayim, S.E ; Dempouo Mireille ;
Djilo G ; Kemkeng B ; Ndonfack R ; Oumarou I ; Yadang
A ; Zoumara L.
I.INTRODUCTION
Dans une économie, le tissu industriel notamment sa
pleine vigueur, est en relation avec son développement
socio-économique. Ainsi, le développement d'un pays, d'une
région, d'une ville est corrélé avec son éclosion.
A un tissu solide correspond une région prospère
en opposition avec cette première idée et par analogie avec la
médecine, on peut retenir que l'économie d'une zone sous
industrialisée est dans un état pathologique profond.
En effet, sur le plan historique les États africains
ont hérité à leur indépendance des entreprises
jeunes. « Cette jeunesse, pour
Mouillexeaux, se lit dans la dualité
du paysage économique avec, très schématiquement, des
entreprises gérées de manière traditionnelle et quelques
grosses sociétés fonctionnant selon le modèle
importé. »1(*)
Depuis ce temps, plus d'un tiers de siècle a
passé. Et en un tiers de siècle, le monde est entré dans
un processus de globalisation où les barrières protectionnistes
n'existent pratiquement plus. A cette nouvelle donne, nous nous interrogeons
sur le devenir des entreprises africaines et camerounaises en particulier.
Dans le contexte camerounais, on constate une
disparité dans le paysage des entreprises. Des régions comme le
littoral ou l'ouest du Cameroun connaissent un développement de leur
voie de communication, notamment la proximité du principal port (celui
de Douala). Elles disposent de grandes industries et d'un tissu
particulièrement étoffé. Mais certaines régions,
restent enclavées, à l'instar du Grand - Nord ou de l'Est, et
fortement sous industrialisées
. A titre d'illustration, en prenant l'exemple du Nord, selon
une étude statistique, on retrouve huit (8) véritables
entreprises employant plus de vingt (20) salariés dans la province du
Nord, cinq (5) dans l'Adamaoua, moins de cinq dans l'Extrême Nord, soit
un total de dix-huit (18) entreprises véritables pour une population
d'environ cinq (5) million d'habitants.
Cette disparité peut- elle s'expliquer seulement par
l'enclavement de ces régions ? En d'autres termes, est - ce - que
l'insuffisance des infrastructures et des voies de communication participent
à elle seule au manque d'égalité ? N'y a t - il pas
d'autres facteurs qui contribuent à ce manque
d'égalité ? Pour trouver une réponse à ce
questionnement, il paraît utile d'axer notre réflexion sur
l'aspect managérial essentiellement.
La maîtrise d'un certain nombre de facteurs liés
aux résultats est une nécessité absolue. Notre recherche
vise à étudier un ensemble des éléments contribuant
aux résultats du succès et d'échec des entreprises dans
les zones enclavées. Nous dépasserons le cadre du succès
évoqué par Camilleri. Ce dernier affirme :
« en Afrique, la réussite ne dépend pas seulement
du travail mais aussi du destin de Dieu, des fétiches, de la chance bref
d'un environnement fort peu maîtrisable »2(*) En d'autres termes,
pour que le succès d'une entreprise en Afrique se réalise,
il faut qu'elle soit soutenue par le magicien.
I.1
CONTEXTE DE L'ETUDE
Le contexte de l'étude est la zone enclavée. A
la question de savoir qu'est-ce qu'une zone enclavée ? Le Grand
dictionnaire encyclopédique la définit comme étant une
zone ne disposant pas de relations faciles, de liaisons, de moyens de transport
avec l'extérieur.
A cet effet, le Grand Nord Cameroun nous sert de cadre
d'étude spécifique. Selon Roupsard, « le retard
économique du Nord Cameroun par rapport aux régions du sud et
aussi par rapport aux pays voisins est généralement
attribué à un facteur déterminant, l'isolement
géographique (ou enclavement) »3(*) il poursuit en ces termes :
« ...l'enclavement du Nord Cameroun peut être
présenté sous plusieurs aspects. Il correspond à un
problème de relation intérieur avec la partie méridionale
du Pays en même temps que de liaisons avec le principal port
national »4(*).
Nous désignerons tout au long de cette étude sous
le terme de zone enclavée, le Grand Nord Cameroun.
I.2
PROBLEMATIQUE
Le concept de facteur de succès soulève un
intérêt certain depuis sa popularisation dans les années 80
par Porter. La recherche des facteurs de succès dans une industrie et /
ou pour une entreprise donnée est désormais
considérée comme une étape de l'analyse stratégique
(Mayaux, 1990). Un certain nombre de travaux empiriques ont été
menés en stratégie (Boukry, 1985) et dans l'entrepreneuriat
(Mayaux ,1990 ; Assignon, 1993). En étudiant les facteurs de
succès, Mayaux (1990) a également mis en évidence les
causes d'échec des entreprises. Le succès et l'échec sont
deux résultats opposés.
Néanmoins, malgré les efforts soutenus des
chercheurs, il n'en demeure pas moins que l'explication des facteurs et des
causes d'échec reste encore floue ou est difficilement
appréhendable. Ainsi Saporta dit : « le problème
du succès ou de l'échec est complexe et on ne connaît
aucune réponse globale satisfaisante. » 5(*)
Pourtant, la compréhension de ce
phénomène de réussite et de l'échec est
impérative. Elle est d'autant plus impérative que dans la
région où nous explorons (la zone enclavée), le taux
d'échec y est élevé et le taux de création y est
faible. Ceci est opposé à la pensée classique des
théoriciens de la création, à l'instar de Sweeney qui
affirme : « les régions où le taux de
création est élevé sont aussi les régions où
le nombre d'échec y est élevé. »6(*) Par conséquent le
tissu industriel de la région est fortement rétréci.
Malgré cet environnement apparemment hostile, certaines entreprises
réussissent, d'autres échouent au point de disparaître.
Fort de ce constat et en adoptant une approche
contingente7(*), nous posons
la question de savoir : pourquoi certaines entreprises
réussissent ? Ou de façon opposée pourquoi est ce-que
d'autres échouent ? C'est de cette double interrogation
que notre recherche a trouvée son origine. La question principale de la
recherche a dès lors été formulée comme suit :
Qu'est-ce qui oppose et discrimine les entreprises qui
ont réussi de celles qui ont échoué ? En
d'autres termes, la présente recherche étudie les
différences qui existent entre les deux groupes d'entreprise pour en
identifier les facteurs déclencheurs de la réussite et ceux de
l'échec. Autrement dit, quels sont les véritables
déterminants de la compétitivité des entreprises en zone
enclavée ? S'agit - il de la triptyque environnement - organisation
- stratégie ?
La réponse à la question principale suscitera
des intérêts à plusieurs points de vue et engendrera un
ensemble d'objectifs à atteindre.
I.3 OBJECTIFS
La présente étude s'inscrit dans le courant des
travaux entrepris (Math, 2002)8(*) pour observer le comportement des entreprises dans la
zone enclavée du Cameroun.
Notre premier objectif est de décrire et d'analyser les
deux groupes d'entreprises à succès et à échec afin
de ressortir les caractéristiques suivantes :
· l'environnement des entreprises,
· le profil organisationnel et
· la stratégie.
En d'autres termes, il s'agit d'entrer dans les secrets des
entreprises, objet de notre échantillon pour en identifier un ensemble
de facteurs appartenant à chacun des deux groupes sus - cités.
Un deuxième objectif majeur est celui qui vise à
comparer les caractéristiques des deux groupes (entreprises à
succès et à échec) pour faire ressortir de façon
claire et distincte les différences qui en découlent. Ce
cheminement nous conduira à répondre à notre question de
recherche. Ceci pour constituer, cerner les éléments à
considérer pour favoriser le succès ou en limiter les
échecs. L'atteinte de ces objectifs permettra de dégager les
intérêts.
I.4 INTERET
Cette étude présente divers
intérêts :
En premier lieu, elle est d'une actualité
brûlante au moment où la majorité des entreprises sont en
voie de privatisation, de restructuration, voire de stimulation par
l'État, de créations nouvelles entreprises. La prédiction
du succès ou de l'échec permettra de délivrer les
informations clés aux décideurs sur les erreurs à
éviter et les précautions à prendre.
Ainsi, sur le plan économique l'utilisation des
résultats permettra d'éclairer les responsables politiques, les
investisseurs et autres sur LE PRIX DE
L'EXCELLENCE.
Sur le plan social, le chemin de la réussite
retrouvée peut se présenter aussi comme une solution efficace
à une pénurie d'emploi dans la région.
En second lieu, elle contribuera à élargir le
champ de la connaissance scientifique si modeste soit-elle. En d'autres termes,
elle se propose d'enrichir le champ théorique.
I.5 CADRE THEORIQUE
L'objectif de cette analyse de la littérature est de
bâtir les bases conceptuelles qui permettent la construction et la
formulation du modèle théorique à appliquer dans notre
étude. Elle traite de la relation entreprise - environnement.
Les premières justifications de la relation entre
l'entreprise et son environnement nous viennent de l'approche systémique
de l'entreprise. Katz et Kahn (1966) définissent l'entreprise comme un
système ouvert, c'est-à-dire qu'elle opère des
échanges avec son environnement. Ce dernier, selon le dictionnaire
Larousse est défini comme « l'ensemble des
éléments naturels ou artificiels où se déroule la
vie... »
Thompson (1967) attribue à l'environnement un
rôle prépondérant. Pour lui, le succès ou
l'échec d'une entreprise peut résider dans sa capacité
à contrôler ses frontières.
Ainsi, pour expliquer les caractéristiques des
entreprises, le modèle que nous nous proposons traite essentiellement de
la relation entre l'entreprise et son environnement (interne ou externe). Le
cadre théorique utilisé pour justifier le comportement de ces
entreprises est la théorie de la contingence et la théorie de
l'écologie des populations.
I.5.1 Théorie de la Contingence
La théorie de la contingence analyse l'influence de
plusieurs facteurs dont les principaux portent sur : l'âge, la
taille, la stratégie, la technologie et l'impact de
l `environnement externe.
- Pour l'âge Stinchombe (1965) affirme que les
structures actuelles de l'organisation sont liées à la
période à laquelle leurs types d'industrie sont apparus. Il
établit une classification périodique.
- Blau (1972) mesure la taille au nombre des membres dans
l'organisation. Il énonce ses conclusions en une série de
propositions. Aldrich (1979) résume la pensée de Blau (1972) en
ces termes : le ratio de l'encadrement par rapport à l'ensemble du
personnel est proportionnellement plus faible dans les grandes organisations
que dans les petites.
- L'étude de Woodward (1970) porte sur l'organisation
de cent (100) firmes anglaises de l'industrie manufacturière, il
constate des différences importantes du fait de la technologie
employée par la firme située à l'échelle
suivante.
- Chandler (1962) a étudié l'histoire des plus
grandes et plus importantes entreprises des Etats-Unis. Il en déduit que
les changements de stratégie de l'entreprise précèdent et
sont les causes de changements de structure. En d'autres termes, la structure
suit la stratégie, elle-même établit pour tirer le meilleur
parti des conditions de l'environnement externe. Child (1977) poursuit les
analyses de Chandler (1962) en estimant que le choix d'objectifs et de cours
à suivre pour atteindre, sont le fait de la coalition dominante dans
l'organisation (propriétaire, fondateur). Et ces choix sont contraints
par les concurrents, les fournisseurs, l'Etat... En plus des quatre (4)
variables citées, on y ajoute l'environnement. Pour Rojot et Bergman
(1989), les théories de la contingence structurelle enregistrent une
contribution majeure avec l'intégration de l'environnement
C'est ainsi que parlant de l'introduction de l'environnement,
ils affirment que « plusieurs modes d'organisations peuvent
coexister avec succès en fonction des conditions différentes
(l'âge, la taille, la technologie, la stratégie). Mais cette fois,
ces conditions simples ou multiples ne proviennent pas essentiellement des
données internes de l'entreprise mais directement de
l'environnement »9(*).
- Burns et Stalker (1966), dans une étude menée
sur les entreprises écossaises montrent que la variabilité de
l'environnement agit sur les structures organisationnelles. Aux deux
extrémités se trouvent les structures mécanistes et
organiques. La première évoquée équivaut à
un environnement très stable et la deuxième à un
environnement dynamique qui change rapidement.
Les structures mécanistes sont complexes,
formalisées et centralisées. Elles exécutent des
tâches de routine. Alors que les structures organiques sont flexibles et
adaptables. Burns et Stalker concluent en affirmant qu'aucun type n'est
supérieur à l'autre. Les deux formes sont bonnes en fonction de
l'environnement dans lequel l'organisation opère. Les problèmes
surgissent quand une organisation adopte une structure totalement
inadaptée à son environnement ou quand l'environnement change.
Emery et Trist (1963), suite à une étude sur une
entreprise anglaise de conserves, mettent en évidence l'impact de
l'environnement sur les organisations. Ils distinguent quatre types
d'environnement :
- L'environnement placide aléatoire : peu
changeant, les éléments influant sur l'organisation sont stables
et répétitifs.
- L'environnement placide regroupé : il est peu
changeant comme le précédent mais les éléments
influant sur elle, sont repartis avec précision. La connaissance des
éléments est indispensable.
- L'environnement mouvant réactif : il est
changeant et dynamique et il y a interaction entre éléments de
l'environnement et organisation.
- L'environnement de champ turbulent : il est complexe de
par son dynamisme et son incertitude. Il y a interaction entre plusieurs
organisations. Lawrence et Lorsch (1967) font une étude sur dix (10)
firmes dans trois (3) industries différentes (industries de plastique
hautement compétitives, avec un environnement variable et dynamique,
l'industrie de l'emballage avec un environnement certain relativement et
l'industrie de conserves). L'environnement extérieur est mesuré
en termes d'incertitude sur trois (3) facteurs : le taux de changement
dans les conditions de l'environnement, le degrés auquel l'information
acquise est certaine. Ils ont examiné l'adaptation des structures des
entreprises à leurs environnements respectifs.
Lawrence et Lorsch (1967) parviennent à la conclusion
selon laquelle une forme d'organisation est contingente à des variations
externes ou internes. Cet environnement n'est pas homogène et à
un instant donné, l'environnement peut présenter des facettes
différentes à différentes parties de l'organisation.
En conclusion de cette théorie de la contingence, Rojot
et Bergmann donnent l'analyse suivante qui reflète l'ensemble de la
théorie : « la théorie de la contingence
présente un avantage énorme de libérer la réflexion
théorique du postulat de l'existence d'un seul bon mode
d'organisation. »10(*) En d'autres termes, contrairement à
l'école classique et des relations humaines, la théorie de la
contingence postule qu'il existe plusieurs cas de figure. A des situations
diverses et variables, correspondent des modes d'organisation divers et
variables.
I.5.2 La théorie de l'écologie
des populations
Après avoir analysé cette théorie,
Bergmann et Rojot affirment :
« pour les théoriciens de l'écologie des
populations, l'organisation n'est pas seule face à un environnement mais
face à une population d'organisations »11(*)
Hannan et Freeman définissent une population
d'organisation comme étant « un ensemble des organisations
ayant une forme commune à l'intérieur des frontières d'un
système donné (défini par le marché, la politique,
la géographie, le produit, etc.) »12(*)
L'écologie des populations s'assigne comme tâche
de chercher à comprendre les distributions d'organisation à
travers les états de l'environnement et les limites qui s'imposent sur
les structures organisationnelles des différents environnements et plus
généralement de répondre à la question
« pourquoi y a-t-il autant d'espèces
d'organisation ? » 13(*)Bergmann et Rojot répondent dans leur analyse
en ces termes : « la diversité de formes
d'organisation est isomorphe à la diversité des
environnements ».14(*)
Aldrich (1979) affirme pour sa part que les organisations
très spécialisées devraient se trouver dans des
environnements stables et certains, et des organisations
généralistes, dans des environnements mouvants et incertains.
L'idée sous jacente des partisans de l'écologie des populations
est que l'environnement joue un rôle primordial, qu'il sélectionne
les organisations devant survivre et cela, indépendamment de l'action
des dirigeants. C'est le principe de `rationalité' de la
sélection naturelle. Ainsi, certaines formes d'organisations ne
parviendront pas à prospérer dans certains types d'environnement,
car elles sont en concurrence avec d'autres formes.
Hannan et Freeman (1984) dans une nouvelle version, admettent
que nombre de théories retiennent que l'évolution sociale est
lamarkienne plutôt que darwienienne. C'est-à-dire qu'au lieu
d'être aveugle, elle tient compte de l'apprentissage dans le
comportement.
Aldrich (1985) quant à lui, propose une
troisième version. Il accorde un rôle plus important aux
décideurs. Il distingue entre l'environnement qui est composé
d'attributs ou de forces non négligeables et la niche dans cet
environnement. Avec cette différence qu'elle est un ensemble dynamique
d'attributs manipulables. Les organisations ne peuvent utiliser que les
ressources qui se trouvent dans l'environnement, mais dans leurs efforts
à se créer une niche, elles introduisent elles-mêmes des
changements dans l'environnement.
I.6 HYPOTHESES
Après cette étude sur la théorie de la
contingence et les théories de l'écologie des populations, nous
retenons que toute organisation évolue dans un environnement. Et de la
relation environnement - organisation, naissent des entreprises plus ou moins
performantes en fonction des stratégies mises en oeuvre. Il existe donc
par rapport au succès ou à l'échec de l'organisation, une
trilogie environnement - organisation - stratégie.
D'ailleurs, un certain nombre de recherches sur le
succès ou l'échec des entreprises, ont mis en relation les
variables environnementales, d'organisation et de stratégie (Miller et
Friesen, 1978 ; Bamberger, 1979 ; Lenz,
1980 ; Boukry, 1985).
De cette analyse nous posons trois grandes
hypothèses :
H1 : Les entreprises à succès ont
un avantage environnemental favorable, alors que les entreprises à
échec ont un avantage environnemental défavorable.
H2 : Le profil organisationnel des entreprises
à succès est différent de celles des entreprises à
échec.
H3 : la stratégie des entreprises à
succès est différente de celles des entreprises à
échec.
Ces grandes hypothèses seront divisées en sous
hypothèses. Toutes les hypothèses et les sous hypothèses
vont être explicitées dans la conclusion de la première
partie.
I.7 METHODOLOGIE
La démarche méthodologique est dictée par
notre sujet qui vise à ressortir les facteurs clés de
succès et causes d'échec des entreprises. Ainsi, nous adopterons
l'approche de Bidault (1988) qui prône la comparaison entre les
entreprises qui réussissent et celles qui échouent afin d'en
déterminer les facteurs déclencheurs de l'un ou l'autre
résultat.15(*)
Cette recherche que nous mènerons adopte une
démarche théorique puis empirique. Dans un premier temps, nous
ferons le tour de la question en précisant le sens des concepts
utilisés dans la littérature et les définitions que nous
retiendrons. De cette partie nous en tirerons un modèle d'analyse que
nous testerons de façon empirique.
Dans un second temps, nous utiliserons les données
empiriques obtenues sur le terrain pour les interpréter. Les
données seront recueillies auprès d'un échantillon
représentatif. Cet échantillon sera un `échantillon
apparié et typique', c'est-à-dire composé du même
nombre d'entreprises dans les deux groupes, à savoir : les
entreprises qui répondront à la définition de
succès et de l'échec.
L'outil de collecte des données est le questionnaire
qui sera composé des questions ouvertes, semi-ouvertes et
fermées. Il se subdivisera en quatre (4) blocs :
1) Caractères généraux de
l'entreprise ;
2) Caractéristiques de l'environnement ;
3) Organisation et stratégie ;
4) Mesure de la performance.
Le questionnaire sera adressé aux chefs d'entreprises
ou aux personnes ressources de la zone enclavée, notamment ceux des
localités principales (Ngaoundéré, Garoua, Maroua) dont
nous jugeons l'échantillon représentatif du paysage des
entreprises de cette zone.
Comme nous avons évoqué dans le cadre
réservé au contexte de l'étude, la zone
d `étude sera la partie septentrionale du Cameroun qui est
considérée comme zone enclavée.
Les informations collectées vont subir des traitements
statistiques avec l'utilisation du logiciel d'analyse des données,
notamment SAS. Le développement sur l'approche méthodologique
sera fait avec d'amples précisions dans le chapitre III qui lui est
réservé.
I.8 JUSTIFICATION DU PLAN
Notre plan de recherche se subdivise en deux parties :
Dans la première, nous ferons une analyse critique de
la littérature. Elle vise à faire le point sur l'état de
la question et d'en retenir un ensemble d'éléments qui nous
fournirons des informations fondamentales pour la détection des
éléments contribuant aux résultats de succès ou
d'échec. De cette partie, nous développerons un modèle
d'analyse.
Dans la deuxième partie, nous confronterons les
hypothèses retenues avec les données obtenues sur le terrain. De
cette confrontation, nous ressortirons une les facteurs de succès et les
causes d'échec.
I ère Partie :
Contribution à l'identification des facteurs de succès et des
causes d'échec : synthèse de la
littérature
Dans cette partie, nous essaierons de faire le point sur la
littérature. Nous ferons ressortir au travers de nos deux chapitres, ce
que renferment la notion de succès et celle d'échec et l'ensemble
de leurs corollaires. Elle constitue une des étapes primordiales de
notre recherche. Il est en outre important de préciser que la revue de
la littérature que nous présenterons ne sera pas exhaustive.
Notre démarche vise à donner un aperçu de l'état de
la connaissance et de faire une analyse critique pour constituer un
modèle d'analyse.
Chapitre I :
Analyse de la notion de
succès et celle des entreprises à succès
On s'est longtemps demandé pourquoi certaines
entreprises sont plus aptes à réussir par rapport à
d'autres. Les travaux des stratèges et des spécialistes en
entrepreneuriat permettent aujourd'hui de donner quelques réponses
à cette question. Ainsi l'objet de ce chapitre sera d'une part,
d'éclaircir le lecteur sur la notion de succès ou de
réussite ; et d'autre part, d'identifier les
caractéristiques des entreprises à succès. Dans cette
perspective, premièrement, nous verrons : ce que renferme le
concept de succès en affaire.
Deuxièmement, nous donnerons une vue
générale sur l'entreprise exemplaire.
SECTION I : Le concept de
Succès
Le concept de succès soulève deux
problèmes majeurs : celui de la définition qu'en font les
auteurs et celui des indicateurs choisis pour la mesure. Cette section se
subdivise en deux sous sections : Le succès et les indicateurs du
succès
A-
Le succès
Nous définirons d'abord le succès et ensuite
nous identifierons les facteurs de succès.
1-
Définition du succès
Dans la littérature, le succès semble être
une notion plus ou moins touffue, peu d'auteurs le définissent d'une
façon claire. Néanmoins nous avons retenu quelques
définitions.
Les auteurs comme Rotschild et Ohmae (1984) définissent
le succès par rapport aux concurrents directs : il s'agit de faire
partie des meilleurs, d'être parmi les leaders. Pour eux, le
succès est déterminé par le comportement d'une entreprise
par rapport aux autres. Cette définition nous paraît restrictive,
car elle ne peut seoir aux entreprises en position de monopole ou dans un
environnement à faible intensité concurrentielle. L'analyse que
nous voudrons mener dépasse largement le cadre d'une industrie et a
fortiori d'un groupe stratégique, où s'affrontent des concurrents
directs.
Cooper, Dunkelberg et Woo (1988) définissent la
réussite ou le succès d'une façon simpliste. Pour eux,
réussit celui qui n'échoue pas, même si au demeurant
l'entreprise reste petite et peu profitable. Ils réduisent le concept de
succès à celui de survie.
Verna (1994) la définit comme étant à la
fois le fait qu'une entreprise soit toujours en vie et les circonstances
grâce auxquelles elle se maintient. Mais la question qui nous vient
à l'idée est de savoir si une entreprise qui, plusieurs
années après sa création continue de stagner est une
entreprise à succès. Le même Verna (1994) pense qu'une
entreprise qui survie a pour caractéristique principale
l'appauvrissement en détruisant ses propres moyens de production pour
faire face aux situations. Ainsi réduire le succès à la
notion de survie semble quelque peu légère.
Quant à Churchil et Lewis, (1983) la réussite
peut être perçue à trois niveaux : la réussite
simple, la réussite - désengagement, la réussite
croissance.
L'entreprise, après avoir franchi l'étape de la
naissance, de la survie, doit exploiter la position acquise en la
développant. Les entreprises se contentent de leur stabilité et
de leur rentabilité. La réussite simple est la première
étape de la réussite selon Churchil et Lewis.
Dans la phase de réussite - désengagement,
l'entreprise devient économiquement saine, elle acquiert une taille et
une pénétration de marché pour assurer sa réussite
économique et une rentabilité satisfaisante. L'entreprise peut
rester indéfiniment à ce stade. Ceci à condition que des
changements dans l'environnement ne sapent pas son marché ou qu'un
management inefficace n'entame ses possibilités compétitives.
Au stade de la réussite - croissance, le
propriétaire consolide son entreprise et utilise ses ressources pour son
développement. Il risque le tout pour le tout en mettant les moyens
financiers et ses possibilités au service du développement de son
entreprise.
Pour les tenants de l'entrepreneuriat, Bruyat et Saporta
(1994 ; 1994), la réussite de l'entreprise peut être
perçue sous un autre angle qui est celui de l'entrepreneur. Ils
affirment que sa satisfaction est d'autant plus forte que l'entreprise
réussit et se développe. Ils estiment que plus de la
moitié des entrepreneurs évaluent leur réussite en
comparant ce qu'ils sont devenus à ce qu'ils voulaient être
à l'époque de la création de l'entreprise. Donc, la
problématique du succès est un jumelage complexe entre la
réussite de l'entreprise et celle de l'individu.
Cette vision de la réussite ne sera pas retenue dans
notre étude, car elle vise plutôt des entreprises qui ont au moins
trois (3) ans d'âge ou d'existence. Les entreprises qui ont moins de
trois (3) ans sont des entreprises vues dans le sens du processus.
De toutes ces définitions, nous retenons que la
réussite d'une entreprise est le fait de survivre plusieurs
années après sa création, de se stabiliser et de
croître. En d'autres termes, le succès se réduit à
la croissance.
Pour Verna, la croissance est
« le fait qu'une entreprise devienne plus importante et les
circonstances de cet agrandissement (...) il y a croissance si l'entreprise
s'enrichit régulièrement »16(*).
En fait, le succès est la résultante d'un
ensemble de choses. On se retrouve face à un faisceau de facteurs.
Autrement dit, l'obtention du résultat de réussite
dépendra alors de plusieurs facteurs mis en commun. Cet ensemble de
faits, est regroupé sous le vocable de facteurs de succès. Ainsi,
il est important d'expliciter cette notion.
2- Les facteurs de
succès
Le mot facteur vient de `factor' qui veut dire `ensemble
d'éléments contribuant aux résultats'. Selon le
dictionnaire de gestion, le facteur de succès est pour une entreprise
l'avantage déterminant de sa compétitivité par rapport aux
concurrents. Le facteur/avantage réside dans le rapport
qualité/prix, dans le service après vente, dans l'image
commerciale.
Dans un sens un peu différent, le facteur de
succès est parfois désigné par l'expression formule
d'exploitation. Il désigne alors le domaine dans lequel l'entreprise
possède un avantage distinctif, une supériorité sur les
autres. Celui-ci peut être composé de positions avantageuses sur
les créneaux, des produits/services spécifiques, des
systèmes de productions performants.
Ce concept a été popularisé par Porter
(1980), mais jusqu'à un passé récent, peu de travaux
empiriques ont été consacrés aux facteurs de succès
ans les pays en voie de développement (Assignon, 1993).
Churchil et Lewis (1983) ont identifié huit
facteurs-clés de succès dans les PME. Ils ont divisé ces
facteurs en deux : celles qui concernent l'entreprise et celles qui se
rapportent aux propriétaires.
Les facteurs qui ont trait à l'entreprise
sont :
· Les ressources financières, y compris la
trésorerie et les possibilités d'emprunt.
· les ressources humaines, en nombre, compétence
et qualité du personnel, particulièrement au niveau de la
direction et des services fonctionnels.
· Les systèmes de gestion, en termes du
degré de sophistication des systèmes d'information, de planning
et de contrôle.
· Les ressources compétitives, comprenant les
relations avec la clientèle, la part du marché, les relations
avec les fournisseurs, les procédés de fabrication et de
distribution, la technologie, la réputation, autant de facteurs
déterminants que prend l'entreprise dans son industrie et ans son
marché.
Les facteurs inhérents aux propriétaires
sont :
· Les objectifs que le propriétaire s'est
fixés pour lui-même (ou elle-même) et pour son entreprise.
· Les compétences opérationnelles du
propriétaire dans la réalisation de tâches importantes
telles que le marketing, l'invention, la production, et la gestion de la
distribution.
· La capacité de gestion du propriétaire,
sa volonté de déléguer aux subordonnés et son
aptitude à gérer leurs activités.
· Les aptitudes stratégiques du
propriétaire qui lui permettent de voir au-delà du présent
et d'adapter les forces et les faiblesses de son entreprise aux objectifs qu'il
(ou elle) s'est fixés.
· Kombou (1999) identifie un certain nombre de facteurs
de succès pour les PME camerounaises. Ils sont au nombre de trois :
le savoir-faire de l'entreprise, la puissance et la logistique de
l'entreprise ;
- La capacité de l'entreprise d'obtenir les inputs
à moindre coût.
· Il définit le savoir-faire comme la
capacité pour une entreprise d'utiliser au mieux la technologie
existante afin de mettre à la disposition de leurs clients, un produit
de qualité par rapport à ses clients
· La puissance logistique est la capacité pour les
entreprises à couvrir entièrement ou partiellement le
marché national.
· La capacité des entreprises à obtenir les
inputs à moindre coût. Pour adopter une domination par les
coûts, il s'avère opportun pour les entreprises de maîtriser
leur coût et ainsi de fournir les produits ou services à moindres
coûts.
Pour le but de notre étude, les facteurs de succès
seront ceux qui différencient deux groupes d'entreprises, ceux qui
répondront à notre définition du succès et de
l'échec (la notion d'échec sera explicitée plus bas).
Pour parvenir à ces fins il est nécessaire de
trouver un certain nombre d'indicateurs à notre notion de
succès.
B- Les
indicateurs de succès
L'identification du succès implique
l'élaboration d'une liste d'indicateurs fondés sur la
définition du concept. Un indicateur est une caractéristique qui
permet de mesurer le concept. Il permet d'obtenir une définition
opératoire du concept.
D'après les auteurs comme Burnett et Ellis (1982), les
critères généralement choisis, pour l'évaluation du
succès en affaire peuvent être subjectifs ou objectifs.
1- Les critères
subjectifs
Un critère est dit subjectif quand il est individuel et
susceptible de varier en fonction de la personnalité de chacun.
Peters et Waterman avaient utilisé comme critère
de réussite la réputation. Ils s'expriment en ces termes :
« nous fîmes une sélection de soixante quinze (75)
entreprises très réputées »17(*). La réputation fut
mesurée auprès d'un groupe d'observateurs de la vie
économique : hommes d'affaires ; experts conseil ;
membres de la presse économique ; universitaires.
Cette manière de procéder entraîne des
réponses divers selon les intervenants, d'où son caractère
subjectif.
De même Assignon (1993), a eu recourt à des
experts qui sont en contact permanent avec les entreprises pour évaluer
le succès. En l'occurrence : Les banquiers et les experts
comptables et les conseillers en gestion. Mais il est à noter qu'ils ont
aussi inclus les critères objectifs pour bien cerner le concept de
succès.
Boukry dans sa thèse de doctorat a utilisé comme
critère de mesure du succès, l'efficacité. Celle-ci a
été mesurée par l'approche objective. Une entreprise est
considérée comme à succès lorsqu'elle
réalise les objectifs qu'elle s'était fixés. Il affirme
que plusieurs dirigeants des entreprises considèrent le critère
de degré d'atteinte des objectifs comme un indicateur important. Il
explique son choix en affirmant : « en partant du principe
que la stratégie est un ensemble d'action et de manoeuvres entreprises,
en vue d'atteindre un ou plusieurs objectifs, il paraît alors, difficile
de justifier le recours à des critères autres que les objectifs
visés... »18(*)
2- Critères
objectifs
Ce sont des critères qui ne font pas intervenir des
éléments affectifs ou personnels dans ses jugements. On ne peut
donc pas contester le caractère scientifique de ces critères. Les
critères objectifs qui rendent compte du succès sont des mesures
comptables et financières traditionnelles : les chiffres
d'affaires, les profits et les parts de marché.
Pour Edminster, Alves et Robinson (1970 ; 1978 ;
1983), le bénéfice net et la croissance du chiffre d'affaires
sont les critères les plus importants.
Assignon (1993) arrive aux
mêmes conclusions que ces auteurs, la croissance du chiffre d'affaires et
le profil semblent à même de mesurer le
succès. Il adjoint à ces
critères, celui subjectif évoqué plus haut (la
consultation des professionnels dans le domaine).
Peter et Waterman (1983) allient aux critères
subjectifs la performance financière. Les variables retenues par eux
sont :
- la croissance cumulée des actifs ;
- la croissance annuelle des fonds propres ;
- le ratio de la valeur boursière sur la
croissance ;
- le rendement moyen des capitaux permanents ;
- le rendement moyen des fonds propres ;
- la marge nette moyenne sur le chiffre d'affaires.
Les entreprises retenues en fin de compte avaient une note au
moins de 4/6 sur une période de vingt (20) ans.
Le tableau ci dessous fait un récapitulatif des choix
des indicateurs dans les études antérieures.
Tableau n°1 : récapitulatif
des critères de succès dans la littérature
type de critères
auteurs
|
Critères objectifs
|
Critères subjectifs
|
Edminster, Alves et Robinson (1970 ; 1978 ; 1983)
|
- la croissance du chiffre d'affaires
- le bénéfice net
|
|
Peters et Waterman (1983)
|
- La croissance cumulée des actifs,
- La croissance annuelle moyenne des fonds propres,
- Le ratio de la valeur boursière sur la croissance,
- Le rendement moyen des capitaux permanents,
- Le rendement moyen des fonds propres.
|
Réputation de l'entreprise
|
Assignon (1983)
|
Chiffre d'affaires et bénéfice net.
|
Consultation des experts
|
Mc Dougal et De Nisi(1992)
|
- rentabilité économique
- croissance de la part de marché
|
|
Sandberg et Hofer (1987)
|
- survie
- rentabilité des capitaux propres
|
|
Gupta et Govindarajan (1984)
|
- taux de croissance des ventes
- cash - flow
- rentabilité - économie
- profitabilité
|
|
La mesure de la performance dans une zone hostile comme celle
de l'enclavement est difficile. Dans cet environnement, le critère de
survie peut être considéré comme la base de mesures. Mais
cet indicateur ne permet pas de différencier les entreprises existantes
et les met au même pied d'égalité.
Ainsi, pour les fins de cette étude, nous avons
privilégié quatre (4) indicateurs simples et dynamiques pour
mesurer le concept de succès :
- la croissance du chiffre d'affaires ;
- l'augmentation du bénéfice net ;
- l'augmentation de l'effectif ;
- l'augmentation de la part de marché.
Nous utiliserons la méthode de Score pour
évaluer le succès ou l'échec (voir chapitre
méthodologique).
SECTION II : Les entreprises
exemplaires
Cette section se subdivise en deux sous sections :
- la première porte sur la définition de
l'entreprise à succès,
- la deuxième s'attellera à ressortir les
caractéristiques des entreprises exemplaires.
A- Qu'est-ce qu'une
entreprise à succès ?
Pour bien cerner la notion d'entreprise à
succès, il s'avère important de présenter la notion
d'entreprise et ensuite les différents points de vue des parties
prenantes et celles des auteurs.
1- L'entreprise
La conception de l'entreprise a évolué, pour
Venkatraman (1995), elle n'est plus perçue comme une simple unité
de production comme dans la période des `'trente glorieuses'', ou comme
un porte feuille d'activité dans les années quatre-vingts (80) ou
celui des compétences dans les années quatre vingt dix (90). A
l'horizon deux mille (2000), elle est plutôt considérée
comme un portefeuille d'alliances.
Selon Levasseur et Quintart : « l'entreprise
contemporaine n'est plus seulement une unité de production, de
commercialisation ou de prestation des services, voire un centre de
profit ; elle est devenue un lieu de rencontre complexe de plusieurs
groupes de personnes qui y trouvent par consensus, l'occasion de poursuivre des
objectifs spécifiques... »19(*).
Dans le même sens, Alchian et Demsetz (1972) avaient
déjà assimilé l'entreprise à une fiction juridique
fondée sur les droits de propriété à
l'intérieur de laquelle différents acteurs économiques
disposent d'une fonction d'utilité spécifique.
Cette nouvelle vision de l'entreprise amène une
remarque. L'entreprise étant vue sous plusieurs angles, son
succès ou son échec sera appréciée
différemment de la ou des positions des parties prenantes qui
l'expriment dans l'entreprise. En d'autres termes, il sera intéressant
de tenir compte des différentes opinions.
2- L'entreprise à
succès
L'entreprise à succès peut être
perçue différemment selon chaque partie prenante : les
actionnaires, les créanciers, les clients et les salariés.
- Les actionnaires et les créanciers sont plus
intéressés par les indicateurs financiers. Pour les actionnaires,
l'objectif se définit d'une manière simple la rentabilité
de leur investissement.
- Le succès de l'entreprise sera alors mesuré
par cet indicateur. Les créanciers quant à eux mesurent le
succès par la
- capacité de l'entreprise à rembourser ses
dettes. Si elle ne dégage pas assez de ressources pour le faire, les
créanciers la percevront comme une entreprise qui a
échoué.
- Pour les clients, l'entreprise réussit selon que les
biens et services mis à leur disposition leur procure l'utilité
et la satisfaction escomptée. La réussite sera traduite par une
évaluation spécifique prenant en compte les facteurs jugés
importants par les clients. La réponse aux préoccupations du
client devient un indicateur du succès : le respect des
délais de livraison, la qualité du produit ou du service, ainsi
que le coût à payer.
- Les salariés évalueront le succès
proportionnellement à leurs rémunérations.
B- Caractéristiques des
entreprises exemplaires
Les entreprises allient un certain nombre de qualités
qui leur permettent de réussir. Ces qualités constituent leur
caractéristique. Nous développerons certaines
caractéristiques identifiées par les auteurs.
Peters et Waterman définissent une entreprise à
succès comme celle qui innove sans cesse. Mais sont aussi des
entreprises particulièrement habiles à réagir aux moindres
changements dans leur environnement. Ils s'expriment en ces termes :
« (...) contrairement aux entreprises inertes d'Adrew
Pettigrew [les entreprises à réussite] quand l'environnement
se transforme, ces entreprises se transforment également. Lorsque les
besoins de leurs clients se modifient, que leurs concurrents deviennent plus
compétents, que l'humeur du public devient incertaine (...), les
entreprises changent de cap, se rénovent, s'ajustent, se transforment et
s'adaptent »20(*) Ces auteurs ont également
identifié huit (8) attributs des meilleures entreprises, à
savoir :
- elles ont le parti pris de l'action. Ces entreprises
fonctionnent en suivant la norme « faire, aménager,
tester. » Elles expérimentent et testent leurs idées
sur le client ;
- elles restent à l'écoute du client. L'adage
`le client est roi 'prend toute sa place. Ces entreprises apprennent beaucoup
de leurs clients et mettent en oeuvre un ensemble d'outils pour répondre
aux suggestions des clients ;
- elles favorisent l'autonomie et l'esprit novateur. Ces
entreprises novatrices entretiennent de nombreux leaders et novateurs à
tous les niveaux de l'organisation ;
- elles associent la productivité sur la motivation du
personnel. Les meilleures entreprises traitent la `base' comme la source
maîtresse de la qualité et des gains de
productivité ;
- elles se mobilisent autour d'une valeur clé ;
- elles s'en tiennent à ce qu'elles savent
faire ;
- elles présentent une structure simple et
légère ;
- elles allient souplesse et rigueur. Ces entreprises
utilisent l'alliance des structures centralisées et
décentralisées.
- Miller et
Friesen (1978) remarquent que les entreprises
à succès sont celles qui combinent bien les variables complexes
d'environnement, d'organisation et de stratégie.
Quant à Assignon
(1993), les meilleures PME qu'il a recensées au Togo allient la
compétence et le dynamisme de l'équipe dirigeante. Le
succès que connaissent ces entreprises tient à plusieurs
éléments dont : la compétence technique, la bonne
gestion, le choix du créneau, une concurrence restreinte et
dominée, la diversification du produit ou service, un bon service
à la clientèle et la connaissance du marché.
Ainsi, après la présentation de la notion de
succès, il sera important de faire une analyse du concept
d'échec.
CHAPITRE II :
La notion d'échec et le modèle
d'analyse
Il est courant d'entendre parler d'échec d'entreprise
ou de projet d'entreprise. L'échec d'une entreprise peut se
présenter différemment. I est lié à un ensemble de
facteurs. La compréhension de cet ensemble de facteurs devrait permettre
de mieux prévenir l'échec. Mais avant la présentation de
ces causes, la réponse à la question qu'est-ce que l'échec
est important. Ainsi, dans ce chapitre, nous présenterons le concept
d'échec, les causes inhérentes à l'échec et le
modèle d'analyse.
SECTION I : Le concept
d'échec
Cette section porte sur la définition de l'échec
et de la présentation de l'échec comme un processus
d'apprentissage.
A- L'échec
Pour expliquer le phénomène de l'échec,
il s'avère important de définir l'échec et d'en
déterminer les causes.
1- Définition de
l'échec
Il n'est pas facile de donner une définition du concept
de l'échec. Celui-ci est pluriel et subjectif. Dans le dictionnaire
encyclopédique, l'échec est défini comme :
« une notion qui s'entoure d'un halo douloureux. Chacun y
investit, le cerne de ses propres ecchymoses intérieures, chacun s'y
sent subtilement concerné. »
Dans la littérature, le concept d'échec est
difficilement appréhendable et varie d'un auteur à l'autre.
Waston et Everett (1993) affirment avec raison que le taux d'échec des
entreprises varie significativement en fonction de la définition
utilisée par les auteurs.
Ainsi pour Berryman (1982), l'échec est une notion
multiple. Il en donne plusieurs définitions :
- Échoue, une entreprise dont la rentabilité est
insuffisante : une entreprise a échoué si elle ne rencontre
pas de façon continue un taux de rendement sur les investissements
adéquats ;
- Échouent, les entreprises qui ont cessé leurs
activités et ont légalement déclaré faillite ;
ont causé des pertes à leurs créanciers ; ont
fermé volontairement sans s'acquitter entièrement de leurs
obligations ; ont été impliquées dans des
réorganisations ; ont négocié des ententes
volontaires de remboursement avec leurs créanciers entreprises ;
- Échoue, les entreprises atteintes par une faillite
légale ;
- Échoue, les entreprises qui fait
régulièrement des pertes et qu'on liquide pour mettre fin
à cette situation.
Beaucoup d'auteurs assimilent des définitions de
Beryman à la faillite. Ainsi,
Julien (1997) constate les écarts importants
dans le taux d'échec suivant la définition utilisée. Il
affirme qu'il est nécessaire de faire une distinction entre échec
et faillite avant de formuler quelque conclusion que ce soit.
La faillite est une forme complète de l'échec.
Pour une entreprisse, elle est marquée par une cessation de paiement.
Alors que l'échec est un résultat négatif d'une tentative
selon le dictionnaire Larousse.
Nous en retenons que la faillite est une forme d'échec.
Dans le cadre de ce travail. Nous opterons pour la définition qu'en
donne Mayaux (1990). Il prend toutes les entreprises
n'ayant pas répondu à sa définition du succès comme
celles qui ont échoué. Certains auteurs présentent
l'échec comme une source d'apprentissage.
2- L'échec comme source
d'apprentissage
A la question de savoir qu'est-ce que l'échec ?
Shapero répond : « d'un point de vue social, c'est un
apprentissage. En général, quand un homme échoue, avant
trois ans, il pense à repartir. Les blessures se sont
cicatrisées ». De même, Maidique et Zirger (1985)
estiment que l'échec est une importante source d'apprentissage.
Peters et Waterman (1983) affirment que la tolérance
réelle de l'échec caractérise l'environnement positif et
novateur orienté vers la réussite.
En d'autres termes, tous ces auteurs convergent vers
l'idée selon laquelle, l'échec peut être perçu comme
une étape de la réussite. Elle permet à l'organisation qui
a échoué de se remettre en question, d'adapter de nouvelles
méthodes et d'améliorer ses résultats. Mais l'échec
tout comme la réussite est due à un ensemble de facteurs que nous
réunissons sous le vocable causes d'échec. Autrement dit, tous
ces auteurs convergent vers l'idée selon laquelle l'échec peut
être perçue comme une étape de la réussite. Elle
permet à l'organisation en cause de se remettre en question, d'adopter
les nouvelles méthodes et d'améliorer ses résultats.
B- Les causes
d'échec
Cette section se subdivise en deux : on
distingue les raisons liées à l'entrepreneur et celle
liées à l'entreprise.
1- Les raisons
liées à l'entrepreneur
Capo - chichi et al. (1991)
identifient les causes d'échec liées à l'entrepreneur
(à l'idée de création, à l'aspect financier et
à l'environnement) suite à une étude menée sur les
entreprises africaines. Ces différentes raisons sont :
Les aspects liés à la
création
Les plus importants aspects à la création
sont :
· Surestimation de l'idée : les entrepreneurs
ont tendance à surestimer la viabilité de leur idée de
projet et ne prennent pas la précaution de l'évaluer.
· Insuffisance de maturité : les
entrepreneurs dans leur précipitation, ne laisse pas le temps à
l'idée de mûrir ; généralement, ils commencent
les premières démarches de la création sans s'assurer de
la viabilité de l'idée.
· Manque de confiance en soi : les entrepreneurs
manquent d'assurance, hésitent dans les prises des décisions et
vendent mal leur idée.
· Manque de créativité : de nombreux
entrepreneurs ne font pas preuve d'imagination. Et ne sont pas tentés
par l'innovation.
Les aspects liés à
l'environnement
Nous citons entre autres :
· Les conflits familiaux pour lesquels plusieurs cas
peuvent se présenter : un conflit entre l'entrepreneur et un membre
de la famille (employé de l'entreprise) peut se régler en dehors
de l'entreprise.
· Opposition de la famille : cette situation est
très fréquente chez les personnes qui quittent un emploi stable
pour créer leur propre entreprise. La famille peut s'opposer
également à ce qu'un de ses membres s'investisse dans un
métier traditionnellement réservé à une caste.
· Concurrence déloyale de l'État :
elle se traduit par le fait que l'État produit le même bien ou le
même service que les entreprises.
Les aspects financiers
Ceux - ci sont :
· Insuffisance des capitaux propres : l'entreprise
est souvent amenée à s'endetter considérablement pour
combler l'insuffisance des capitaux propres. La rentabilité de
l'entreprise se trouve affectée par le paiement d'intérêts
importants.
· Gestion inefficace de la trésorerie : peu
d'entrepreneurs utilisent le plan e trésorerie comme outil de
gestion.
· Insuffisance du fonds de roulement : les
entreprises qui connaissent une structure du bilan
déséquilibré, ont tendance à recouvrir un
crédit à court terme, pour combler l'insuffisance du fond de
roulement.
2- Les causes
liées à l'entreprise
Clifford et
Cavanagh (1987), attribuent les raisons de
l'échec à trois causes : les erreurs de conception, les faux
pas financiers, les errements humains.
- Les erreurs de conception : l'entreprise maintient le
statu quo alors qu'il y a mutation. Elle échoue parce qu'elle n'a pas su
changer sa manière de gérer. L'exemple du passage de la TPE
à la PME. L'entreprise échoue parce que son marché est
très limité au départ. Ici, l'échec est lié
à l'étroitesse de marché. L'échec est aussi
lié au manque d`innovation. L'entreprise ne modifie, ne s'adapte pas au
changement survenu dans l'environnement ;
- Les faux pas financiers : les entreprises
échouent parce qu'elles financent mal leur croissance. Certaines
constituent des stocks et embauchent du personnel très
tôt ;
- Des errements humains :
· L'échec est dû au manque d'un climat
d'enthousiasme et de coopération
· Le chef d'entreprise perd tout bonnement
intérêt dans son affaire.
Kombou (1999)
identifie quelques causes liées à l'échec
des grandes entreprises camerounaises :
o La non maîtrise technologique : les entreprises
utilisent des technologies complexes dont ils n'ont pas la maîtrise. Il
existe en outre une forte dépendance vis-à-vis de
l'extérieur.
o Le manque de gestionnaires de haut niveau : la non
existence d'une culture managériale et l'inexpérience sont
avancées comme les causes de déficience des entreprises.
o Le financement de l'organisation : la structure
complexe demande de moyens financiers importants. Lorsque ces moyens ne sont
pas disponibles, elles évoluent dans un contraste financier et finissent
par disparaître.
Mouilleuxeaux (1997) regroupe les
causes d'échec en quatre problèmes spécifiques :
problèmes commerciaux, financiers, techniques et relationnels.
Tableau n°2 : les causes d'échec selon
Mouilleuxeaux
Problèmes
|
Causes
|
%
|
commerciaux
|
Marché mal ciblé
Clientèle potentielle surévaluée
Délais de décision des clients
sous-évalués
Gamme de produits insuffisants
Politique d communication négligée
|
75
|
Financiers
|
Sous-évaluation des besoins financiers
Plan d'investissement mal échelonné dans le
temps
Sous-estimation du coût de revient
Sous-évaluation des délais de paiement des
clients
|
40
|
Techniques
|
Mauvaise conception du produit
Absence d'évolution technique du produit ou de la
prestation
Compétence technique non mise à jour
Erreur dans les choix des matériels
|
30
|
relationnels
|
Mésentente entre les associés
Problèmes familiaux
Malhonnêteté d'un partenaire
|
15
|
Source : Mouillexeaux (1997)
SECTION II : Relation environnement -
organisation - stratégie
Dans cette section, nous présentons notre modèle
d'analyse. Un modèle d'analyse est composé de concepts et
d'hypothèses qui sont étroitement articulés entre eux pour
former un cadre d'analyse cohérent et unifié.
L'hypothèse est définie par Aktouf comme
étant « la base avancée de ce que l'on recherche
à prouver. Une formulation pro forma de la conclusion que l'on compte
tirer et que l'on va s'efforcer de justifier et de démontrer
méthodiquement et systématiquement. »21(*) Le même auteur
affirme que l'hypothèse, pour être entérinée, doit
avoir quatre caractéristiques :
- être vérifiable ;
- être spécifique ;
- être rattachée à une théorie
existante ou connue.
- Nos hypothèses sont rattachées aux
théories de la contingence et de l'écologie de la population
comme présentées dans l'introduction.
Dans la documentation scientifique, traitant du succès
et de l'échec des entreprises, les recherches ont utilisé comme
prédicteurs du succès et de l'échec une multitude de
variables et de facteurs. Les synthèses théoriques
(Miller et Friesen,
1978 ; Bamberger, 1979 ;
Lenz, 1980 ; Boukry,
1985) regroupent ces variables en caractéristiques de l'environnement,
de l'organisation et de la stratégie.
Par exemple Miller et Friesen identifient six (6)
modèles d'entreprises à succès et à échec.
Ils remarquent que ces différents models semblent constituer des
gestalts complexes entre variables d'environnement, d'organisation et de
stratégie. Ainsi notre modèle s'articule en trois
variables : environnement et organisation - stratégie.
A- L'environnement
Une thèse dominante actuellement fait
référence à la première variable, à savoir
l'environnement. Elle est celle de l'écologie des populations
élaborée par les sociologues, entre autres, Hannan et Freeman qui
affirment que dans « ...chaque configuration de l'environnement
qu'il est possible d'isoler de façon distincte ne se trouvera en
équilibre, que la forme d'organisation adaptée de façon
optimale aux démarches de cet environnement... »22(*)
Ainsi nous retiendrons comme première
hypothèse :
H1 : Les entreprises à succès ont
un avantage environnemental favorable, alors que les entreprises à
échec ont un avantage environnemental défavorable.
Porter (1980) en donne une
étude plis claire, il identifie cinq (5) forces qui influent sur
l'entreprise :
· Le degré de la rivalité dans le
secteur ;
· Le pouvoir des fournisseurs ;
· Le pouvoir des clients ;
· Les produits substituts ;
· Les nouveaux entrants.
Suite à une analyse, nous retiendrons le degré
des rivalités entre les entreprises le pouvoir des fournisseurs et
l'intégration d'une politique de la clientèle.
H1. 1 : Les entreprises à
succès sont localisées dans les secteurs à faible
degré de concurrence
L'enclavement étant par définition un lieu
difficile d'accès, il est important pour les entreprises d'avoir une
relation particulière avec les fournisseurs. Ceci pour faciliter
l'acheminement des produits.
H1. 2 : Les entreprises à
succès nouent des relations contractuelles avec les fournisseurs.
Cette sous - hypothèse a été retenue en
faisant référence à une étude antérieure ans
les zones enclavées. (Math, 2002).
Étant donné le poids de la clientèle pour
toute entreprise, pour étudier son environnement, il est important de
tester la relation politique - clientèle - entreprise.
H1 3 : Les entreprises à succès
agissent différemment avec leur clientèle.
B-
Organisation et stratégie
1- Organisation
L'organisation comme le dit Thiétart « va
permettre de définir les tâches à accomplir, de les
regrouper, d'établir les liens d'autorité, de coopération
et d'information qui uniront les hommes entre eux... ». Donc la
manière de s'organiser s'avère très importante. Ainsi, la
deuxième hypothèse s'énonce comme suit :
H2 : Le profil organisationnel des entreprises
à succès est différent de celles des entreprises à
échec.
H2 1 : Les entreprises à succès
présentent un profil de dirigeants diffèrent.
H2 2 : Les entreprises à succès
adoptent des méthodes de gestion modernes.
2- Stratégie
La stratégie est une variable d'action sur le futur.
Elle vise à répondre aux menacent survenues dans l'environnement
en identifiant les opportunités et les menaces qui se présentent
afin de connaître les facteurs de réussite. En raison du faible
pouvoir d'achat dans la zone enclavée, le marché se réduit
à des niches comme l'affirme Kombou : « le pouvoir
d'achat n'est pas homogène, le marché réduit peut
également être constitué de nombreux segments des
marchés, voire des niches ou des poches »23(*).
Ainsi la troisième hypothèse se
présente :
H3 : la stratégie des entreprises à
succès est différente de celles des entreprises à
échec.
H3. 1 : Les entreprises à
succès agissent sur des niches de marché.
Kombou affirme que l'une des stratégies qui pourrait
mieux s'adapter aux entreprises camerounaises est celle relative à :
« la stratégie de maillage en réseau .qui pousse
les entreprises à mettre ensemble des ressources, à attaquer
ensemble des marchés, à s'interconnecter pour mieux
résister à paraître grandes alors qu'elles sont
petites ». Ainsi nous posons comme deuxième sous
hypothèse relative à la stratégie :
H3. 2 : Les entreprises à
succès nouent des relations inter entreprises.
Nos hypothèses sont présentées sous une
forme schématique en adaptant le modèle de Bamberge
ENVIRONNEMENT
- degré de concurrence
- relations contractuelles fournisseurs
- intégration politique - clientèle
STRATEGIE
- Niche
- Coopération interentreprises
ORGANISATION
- Profil du dirigeant
- Mode de gestion
SUCCES OU ECHEC
H1
H3
H2
SOURCE : ADAPTATION DU MODELE
DE BAMBERGER (1982)
Cette première partie de notre recherche nous aura
donc permis de poser les bases théoriques de notre travail. Ainsi,
après avoir défini la notion de succès, d'échec et
fait le choix des indicateurs de mesures de ces notions. Nous avons
développé les hypothèses et les sous hypothèses,
puis nous avons ressorti un modèle d'analyse. Sur la base de ce travail,
nous avons recueilli des données empiriques. Il convient à
présent de les traiter dans le but de les interpréter.
II ème Partie : VERS L'IDENTIFICATION DES
FACTEURS DE SUCCES ET DES CAUSES D'ECHEC DES ENTREPRISES DANS LES ZONES
ENCLAVEES
La première partie nous a permis de faire état
de la littérature et la mise en oeuvre du modèle d'analyse. Cette
deuxième partie vise à vérifier le modèle. Pour
cela il sera important de présenter la méthodologie d'ensemble et
de présenter les résultats obtenus sur le terrain. Elle se
divisera en deux chapitres. Le premier présentera l'aspect
méthodologique et le second, donnera les résultats obtenus sur le
terrain.
CHAPITRE III :
APPROCHE METHODOLOGIQUE
L'objectif de ce chapitre est de présenter la
démarche que nous suivrons tout au long de notre travail. Il porte sur
la description de la méthodologie de collecte des données, la
population cible, le cadre de l'échantillonnage retenu, la
méthode d'administration retenue, la présentation de
l'échantillon final et les difficultés rencontrées..
SECTION 1 : Méthodologie de
collecte des données et choix de l'échantillon
théorique.
La méthode de collecte des données choisie est
le questionnaire. Celle-ci entraîne une méthode d'administration
particulière, dans notre cas qui est l'administration en face à
face. Mais avant la mise en oeuvre de toute enquête, il est
nécessaire de définir une population d'une part ; et la
méthode d'analyse d'autre part.
A- Le
questionnaire
Selon Thiétart et
Coll (1998), le questionnaire permet d'interroger directement des
individus en définissant au préalable, par une approche
qualitative, les modalités de réponses au travers des questions
dites fermées. Le questionnaire, pour eux, a pour avantage de pouvoir
faire face à un échantillon vaste pour en établir une
relation statistique. Il comprend trois étapes à savoir : la
construction d'un questionnaire, le choix des échelles de mesure et
l'administration proprement dite.
1- La construction du
questionnaire.
Notre questionnaire est structuré à la fois par
des questions fermées, ouvertes et semi-ouvertes. Nous avons
évité trop de questions ouvertes pour ne pas engendrer des refus
de réponses et des réponses assez longues et variées. En
outre, il existe un ensemble de questions que nous qualifions de questions de
contrôle.
Elles permettront de vérifier de la
vraisemblabilité des réponses ainsi que de leur cohérence.
Le questionnaire se présente sous forme de rubriques :
- La première vise à présenter les
caractéristiques générales des entreprises. Elle est
composée de cinq questions. Elles sont dites d'identification. Nous
avons choisi de les mettre au début du questionnaire pour mettre le
répondant en confiance et elle nous permettra à nous de
vérifier si l'entreprise respecte les critères de choix et ainsi
faciliter le dépouillement.
- La deuxième porte sur l'environnement de
l'entreprise. Elle comprend dans l'ensemble neuf (9) questions se rapportant
à la concurrence, aux fournisseurs et à la clientèle.
- La troisième traite de l'organisation des
entreprises. Elle est composée de quatorze questions qui se divisent en
deux sous blocs, celui du profil des dirigeants et du mode de gestions.
- La quatrième rubrique porte sur la stratégie
et comprend deux questions principales.
- La cinquième, majeure, celle-ci vise à mesurer
les performances (succès ou échec). Elle a deux questions. Il est
important de souligner que l'absence de réponse à la question une
(1) de cette rubrique entraîne l'élimination de l'individu objet
de l'enquête.
2- Le choix des échelles
de mesure et méthode d'administration
La mesure appelle deux précisions : celle des
échelles de mesure retenues et celle de l'évaluation. Pour un
certain nombre de questions, nous avons utilisé l'échelle de
Likert. Cette échelle se fonde sur l'idée que l'attitude des
gens se mesure à partir de leurs opinions. Elle passe par la
rédaction d'items positifs et négatifs. L'intérêt de
celle-ci permet de déterminer avec fiabilité le score des
variables (BEN M'BAREK ; 1983).
On a aussi fait recours dans un certain nombre de cas à
l'échelle de Bogardus qui consiste à opérer un choix
binaire : oui ou non.
Le résultat est obtenu par la simple addition des
réponses pour mesurer les variables. Elle consiste à
l'attribution d'une valeur numérique à chaque variable. Ceci pour
se faire une idée sur sa performance (succès ou échec).
Ainsi, pour évaluer le succès ou l'échec, nous utilisons
la méthode de score. Le score est la somme des points obtenus sur des
indicateurs choisis. Nous avons choisi au total quatre indicateurs et trois
échelles de mesure, que nous présentons sur le tableau
suivant :
Tableau n°3 : mesure de la performance
Facteur d'évolution
|
En baisse
(1)
|
Stable
(2)
|
Hausse
(3)
|
Nombre de salariés
|
|
|
|
Chiffre d'affaires
|
|
|
|
Part de marché
|
|
|
|
Bénéfice net après impôt
|
|
|
|
Les chiffres 1, 2, 3 caractérisent l'évolution
de la variable.
Ainsi 1 exprime la baisse, 2 la stabilité et 3, une
évolution en hausse.
Le score des variables choisis varie de 1 qui est la
performance minimale, à 3 qui est la valeur maximale.
· Le score supérieur est de douze (12) qui
représente une évolution en hausse totale ;
· Le score inférieur est de quatre (4) ;
· La moyenne est de huit (8) soit 12 + 4/2.
Toute entreprise présentant un score supérieur
à la moyenne à savoir huit (8) sera dite à succès,
le reste étant considéré comme répondant à
la définition de l'échec.
La méthode d'administration choisie est le face
à face. Dans notre contexte, tout choix d'autres méthodes (par
téléphone, par voie postale ou voie informatique) engendrera un
faible taux de réponse et s'avèrera énormément
coûteux.
Un autre avantage de la méthode face à face nous
permet de répondre directement aux interrogations que peuvent se poser
les répondants sur la nature même de la question. La principale
limite de cette méthode est la possibilité d'influencer le
répondant.
Avant la phase d'administration, il est important de
définir la population à enquêter. Ainsi ce questionnaire
sera administré auprès d'un échantillon que nous nous
sommes constitué.
B- La construction de
l'échantillon
L'échantillon se définit comme la population sur
laquelle porte l'enquête. Cette population est l'ensemble des
éléments concernés par son objet. Il est important de
souligner que l'étude porte sur la détermination des facteurs de
succès et des causes de l'échec des entreprises en
général et que le contexte de l'étude est la zone
enclavée, particulièrement celle du Grand Nord Cameroun. Du fait
de l'impossibilité de mener une enquête sur l'ensemble des
entreprises, nous sommes amené à définir une sous
population représentative.
La représentativité est définie comme la
capacité d'extrapoler les résultats sur l'ensemble de la
population mère à partir d'un groupe restreint. En effet,
celle-ci n'est pas donnée de façon directe, il est
nécessaire de l'extraire. Elle se fait par la mise en place d'un cadre
d'extraction.
1. Les critères de
formation de l'échantillon
L'obtention de l'information sur les entreprises de la zone
enclavée est effectuée auprès des Directions de la
Statistique Provinciale, dans les Délégations du Ministère
du Développement Industriel et Commercial et dans les Greffes. Nous
allons utiliser un échantillon non probabiliste imposé par la non
existence des bases de données fiables car, après une petite
enquête, il existe une différence entre la liste que nous avons
obtenu auprès de ces sources et celles du terrain.
Nous veillerons à ce que les trois grandes sous - zones
géographiques soient représentées dans leur
diversité. Il se trouve que les différences de concentration
existent entre ces zones. Garoua est la plus représentée et
obtiendra le plus grand nombre d'entreprises à enquêter.
Il sera constitué des entreprises de divers secteurs
d'activité. Ainsi, le choix de Ngaoundéré, Garoua et
Maroua, se justifie par le fait que nous jugeons de leur
représentativité due à la forte concentration des
entreprises dans ces villes.
Les critères de choix de la population retenue
sont :
- avoir leur siège social dans la partie
enclavée ;
- ne pas être une filiale ;
- avoir au moins quatre salariés ;
- avoir plus de trois ans d'âge ;
Le critère du siège social nous est d'une
importance capitale car toute entreprise se déploie, définit ses
objectifs, développe ses stratégies à partir de son
siège. En outre, inclure les filiales, nous paraît léger.
Les filiales sont en effet le reflet de la société mère.
Dans ce cas précis, celles-ci sont exemptes des contraintes
environnementales en partie.
Notre choix d'exclure les entreprises de moins de quatre
salariés a pour souci de s'offrir un échantillon des entreprises
qui font office de véritables organisations. Nous avons enfin choisi de
mener notre recherche sur les entreprises ayant plus de trois ans d'âge,
car celles en deçà sont considérées comme
étant dans la phase de processus de création qui induit d'autres
indicateurs pour la mesure du succès. Les critères ainsi
définis nous conduisent au choix de la taille de notre
échantillon.
2. La taille de
l'échantillon
La définition de cette taille doit respecter un certain
nombre de considérations que nous nous sommes assignées :
- pour les besoins de tests que nous voulons mener notamment
les tests paramétriques, notre échantillon doit être
supérieur à trente entreprises ;
- pour les besoins de la représentativité et en
raison des différences du nombre d'entreprises dans les villes choisies,
nous attribuerons un pourcentage de 50 % à la ville de Garoua, 25 %
à Maroua et 25 % à Ngaoundéré ;
- en respectant la démarche de Bidault (1988)
pour la détermination des facteurs de succès et des
causes d'échec, nous aurons un échantillon « typique et
apparié », c'est-à-dire constitué du même
nombre d'entreprises dans les deux groupes.
Section II : échantillon final et traitement
Cette section se subdivise en deux parties :
- présentation de l'échantillon final,
- présentation de l'enquête.
A- Présentation de
l'échantillon final
Ici nous présenterons le type de l'échantillon
et la population enquêtée.
1- Type de
l'échantillon : échantillon apparié et typique
Un échantillon apparié est celui qui
présente des caractéristiques similaires sur certains
critères. Ici précisément il s'agit des critères
suivants :
- relatifs à l'âge ;
- au siège social ;
- au nombre d'employés.
L'échantillon apparié permet de mesurer nos
hypothèses en s'assurant que l'effet mesurer provient de la variable
testée et non de la différence de l'échantillon. Selon
Cook et Campbell (1979), apparier les éléments avant de
répartir les individus de manière systématique entre
différents groupes est la meilleure manière de réduire les
erreurs liées aux fluctuations de l'échantillon.
Ensuite, on a effectué une stratification de la
population en fonction du score obtenu sur la variable performance.
Après ce dépouillement, nous avons procédé à
l'élimination des entreprises qui ne respectaient pas les
critères ou celles dont le taux de réponse est faible. Puis
ensuite, nous avons retenu le même nombre d'entreprise dans les deux
groupes.
Les entreprises retenues sont à caractère
typique, c'est-à-dire qui caractérise au mieux la description de
la population de référence.
Le biais qui peut affecter notre échantillon peut
être dû au processus de sélection, notamment la mauvaise
utilisation de l'estimateur (le score). Le biais est susceptible d'exister par
le fait que les entreprises retenues sont le reflet de notre propre initiative.
Il aurait été plus commode d'introduire pour les choix des
entreprises l'avis des experts. Eut égard au temps et à notre
faiblesse des moyens, nous nous sommes tenu à la méthode
citée ci dessus Après la présentation de notre type
d'échantillon, nous allons présenter l'échantillon
enquêté.
2- La population
enquêtée
Compte tenu de l'analyse que nous voulons faire et des
réponses aux questionnaires, nous avons fixé l'échantillon
final à 60. Le tableau ci-dessous présente les réponses
à cette enquête.
Tableau n°4 : Présentation de
l'échantillon
Questionnaire
Ville
|
Questionnaires
administrés
|
Questionnaires
retenus
|
Questionnaires reçus
|
Taux de
Réponse (en%)
|
Questionnaires
Non retournés
|
Garoua
|
40
|
32
|
34
|
85
|
6
|
Maroua
|
20
|
15
|
17
|
85
|
3
|
Ngaoundéré
|
20
|
13
|
15
|
75
|
5
|
Total
|
80
|
60
|
66
|
82,5
|
14
|
Le taux de réponse est bon, ce fort taux est dû
en partie à notre choix d'effectuer l'administration en face à
face et à la formulation de notre questionnaire qui est en
majorité composé de question fermées. Ceci a
facilité les réponses. Notre enquête a porté
définitivement sur 60 entreprises.
En effet, l'échantillon est composé de soixante
entreprises (60) crées au moins avant 1999 dans les trois chefs lieux
des provinces du Nord Cameroun. Nous avons contacté au départ
quatre-vingt entreprises issus des trois provinces sur lesquelles soixante
réponses exploitables ont été retenues, soit un aux de
réponse de 82,5%.
L'enquête a été réalisée
du 22 juillet au 15 août. L'échantillon et composé e 4
à 50 salariés. Plus de la moitié des entreprises sont
commerciales comme on peut le lire sur le tableau ci dessous.
Tableau n°5 : Répartition des
entreprises enquêtées par secteur
Secteur
Ville
|
commerce
|
production
|
services
|
Total
|
Garoua
|
16
|
7
|
9
|
32
|
Maroua
|
9
|
0
|
6
|
15
|
Ngaoundéré
|
7
|
3
|
3
|
13
|
Total
|
32
|
10
|
18
|
60
|
Il ne s'agit pas d'un choix mais plutôt d'une tendance
qui et le reflet du paysage entrepreneurial du Nord Cameroun. La forme
juridique prédominante est la société individuelle (55%),
puis la SARL (33,3%), la SA, la GIC et les sociétés
coopératives viennent en troisième lieu (3,3%). En dernier lieu,
nous avons une ONG, soit 1,7%.
Tableau n°6 : Répartition des entreprises
selon la forme juridique
Type de société
|
nombre
|
%
|
Ste ind
|
33
|
55
|
Sarl
|
20
|
33,3
|
SA
|
2
|
3,3
|
GIC
|
2
|
3,3
|
Ste coop.
|
2
|
3,3
|
ONG
|
1
|
1,7
|
B- Présentation de
l'enquête et validité
Elle sera faite en deux parties : la première
traitera des difficultés rencontrées et la seconde aura comme
titre la validation du travail de recherche.
1- Les difficultés
rencontrées
La principale difficulté rencontrée est
liée à la différence observée entre les
données recueillies auprès de l'administration. Nous avons
été obligé de faire une remise à jour des bases de
données, ceci en ajoutant ou en retranchant certaines entreprises de
l'échantillon.
Il s'est également posé un problème de
siège des entreprises recensées. Il aurait fallu que nous
opérions une recherche systématique dans le but de retrouver
leurs différents sièges.
Une autre difficulté est celle inhérente au taux
important d'autodidactes et de ceux qui ont le niveau du primaire que nous
avons rencontrés sur le terrain (28,3 %). Il était
nécessaire d'expliquer aux répondants l'objet de notre travail et
le contenu du questionnaire, ce qui nous prenait énormément de
temps.
Le cadre d'échantillonnage constituait aussi une
difficulté. Au départ, nous nous sommes fixé pour objectif
de travailler sur des entreprises ayant au moins 4 ans d'âge. Mais dans
les fiches recensées (chez le notaire), il y avait une divergence entre
l'année de création et celle de déclaration. Cette
divergence nous a contraint à administrer le questionnaire à un
certain nombre d'entreprises en plus de celle répondant à nos
critères. Ensuite, nous avons fait un tri qui nous a permis d'ajouter
à notre base d'autres entreprises.
2- La validité du
travail de recherche
Dans un travail de recherche, on distingue la validité
externe et la validité interne. Selon Tsapi (1997), la validité
interne porte sur le champ couvert par l'étude et la validité
externe, concerne la possibilité de généraliser les
résultats.
La validité externe, qui a pour caractéristique
la possibilité d'extrapoler les résultats observés
à la population mère. Elle est ainsi garantie par le choix de
l'échantillon. L'effort fait par nous pour le choix de
l'échantillon nous assure une certaine confiance quant à leur
représentativité. Il nous fait croire que notre recherche est
susceptible d'avoir les mêmes résultats dans les mêmes
conditions.
Quant à la validité interne, notre effort
d'éliminer les biais relatifs au questionnaire, nous fait espérer
d'une certaine transparence. Ainsi, comme l'affirme le même auteur, la
constitution du questionnaire, en majorité des questions fermées,
peut constituer une garantie.
Après avoir présenté notre
méthodologie, nous passons à l'interprétation des
résultats.
CHAPITRE IV :
Les
facteurs de succès et d'échec des entreprises dans les zones
enclavées
Ce chapitre est consacré à la
présentation des résultats de l'enquête. En d'autres
termes, il est le résultat de la confrontation des données
théoriques et celle du terrain. Il consiste en la vérification
des hypothèses et de leur interprétation.
Mais avant de présenter les résultats portant
sur les variables de l'environnement, de l'organisation et de la
stratégie, il nous paraît utile de faire un préalable
méthodologique.
Section 1 : Préalable méthodologique
Dans cette section, nous présentons les règles
statistiques qui s'imposent pour accepter ou rejeter une hypothèse.
· Ho : les deux variables sont
indépendantes
· Le test statistique approprié pour une mesure
d'association entre deux variables au niveau de la mesure nominale est le Khi
Deux.
· Le Khi Deux mesure les écarts entre la
distribution observée et la distribution théorique afin de tester
la probabilité qu'ils produisent sous Ho.
· Le seuil de confiance désiré (risque de
rejeter Ho pour erreur) est de 0,05 pour un échantillon n = 60. Le seuil
de 0,05 a été retenu conformément au seuil choisi dans les
recherches en sciences sociales face à un échantillon de moins de
100 individus.
· Nous rappelons les variables supposées
refléter la structure de l'entreprise que nous allons tester :
l'environnement, l'organisation et la stratégie.
Pour l'environnement, nous avons retenu trois sous
hypothèses et donc trois variables que nous testerons. Il s'agit des
variables suivantes : Le degré de concurrence, de la relation
contractuelle et de l'intégration de la réclamation de la
clientèle dans la politique de l'entreprise.
Quant à l'organisation, nous la mesurerons à
l'aide de deux sous hypothèses. La première est liée au
profil des dirigeants sera testée par la variable suivante : le
niveau d'étude, l'âge et le sexe. Quant à la
deuxième, elle sera testée par les variables suivantes :
organigramme (présence ou absence), système de
comptabilité général, contrôle des activités
et étude de marché.
Enfin pour la stratégie, nous avons deux sous
hypothèses. La première sous hypothèse porte sur
l'étendue du marché et la seconde est relative à la
coopération inter entreprise. Après la présentation de
cette partie méthodologique, nous allons à présent donner
les résultats des différents tests.
Section 2 : caractéristiques des
entreprises dans la zone enclavée
Nous avons effectué l'analyse croisée entre
plusieurs variables. Celles-ci portent sur l'environnement, l'organisation et
la stratégie présentés dans la conclusion de la
première partie sous forme d'hypothèse et sous-hypothèse.
Elles ont été aussi l'objet de rappel dans la section
méthodologique de ce chapitre.
A- L'influence
de l'environnement sur la performance des entreprises
Il s'agit ici de l'analyse croisée entre la performance
et le de degré de concurrence, la relation contractuelle et
l'intégration d'une politique de la clientèle.
1- Degré de concurrence
et performance
Tableau n°7 :
Répartition des entreprises par type de concurrence
|
Secteur concurrentiel
|
Concurrent direct
|
Concurrent indirect
|
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Oui
|
59
|
98,3
|
12
|
80,0
|
12
|
80,0
|
Non
|
1
|
1,7
|
48
|
20,0
|
48
|
20,0
|
TOTAL
|
60
|
100
|
60
|
100
|
60
|
100
|
Le tableau n°7 présente que sur les soixante
entreprise retenues, 98,3 % sont dans un secteur concurrentiel et 1,7 % , soit
un individu, sa trouve dans un secteur sans concurrence. En outre, 80 % des
entreprises évoluent face à une concurrence directe. Le
degré de concurrence est de 76,7 % fort et faible dans une proportion de
23,3 %. Il est important d'observer que nous avons un échantillon
« apparié ». Et que nous avons le même nombre
d'observations dans les deux catégories d'entreprises (succès et
échec).
Suite à cette vue générale sur la
concurrence des entreprises dans la zone enclavée, il convient de faire
la liaison entre le degré de concurrence et la performance.24(*)
Tableau n°8 : Liaison degré de concurrence et
performance
Fréquence
% Total
% ligne
%colonne
|
Echec
|
Succès
|
TOTAL
|
Fort
|
28
46,67
60,87
93,33
|
18
30,00
39,13
60,00
|
46
76,67
|
faible
|
2
3,33
14,29
6,67
|
12
20 ,00
85,71
40,00
|
14
23,33
|
TOTAL
|
30
50,00
|
30
50,00
|
60
100,00
|
x² = 9.317 Probabilité = 0,002 Phi coefficient =
0,394 dl = 1
Selon le tableau précédent, nous retrouvons
60,87 % d'entreprises non performantes dans un secteur fortement concurrentiel
et 39,13 % seulement qui sont performantes dans cet environnement. Par contre,
on a 85,71 % d'entreprises performantes dans un secteur à faible
intensité de concurrence face à 14,29 % d'entreprises non
performante.
Les résultats obtenus par les entreprises performantes
dans les secteurs à forte intensité de concurrence nous
paraissent paradoxaux. Cela dans la mesure où nous y retrouvons plus
d'entreprises, soit 60 % des individus. Boukry (1985)
avait déjà affirmé que les entreprises performantes sont
localisées dans les environnements à forte intensité
concurrentielle. Mais dans ce cas, cette concentration est en partie
expliquée par le fait que près de 78 % des entreprises
interrogées sont en proie à une forte concurrence.
Les résultats les plus intéressants sont ceux
qui comparent leur proportion dans les deux cas. Il s'agit des résultats
concernant l'échec et le succès (60,87 % et 39,13 %) dans les
secteurs à forte concurrence. Et surtout, le résultat 85,71 %
obtenu par les entreprises qui sont performantes dans l'environnement à
faible concurrence, en comparaison aux entreprises non performantes (14,29 %).
Ceci n'est que la confirmation de notre hypothèse. Elle est en relation
avec les affirmations de Woo selon lesquelles, c'est
dans les environnements les plus stables que les meilleures performances sont
réalisées. De même Assignon (1993) dit que le succès
des PME togolaises dépend de plusieurs facteurs, parmi lesquels une
concurrence restreinte et dominée.
Le pourcentage élevé des entreprises non
performantes dans les secteurs à forte concurrence peut s'expliquer par
l'étroitesse des marchés des zones enclavées. Cette
étroitesse des marchés, due à l'enclavement de la
région et accentuée par la faiblesse du pouvoir d'achat des
populations, entraîne un dépècement. Celui -ci
réduit la performance des entreprises.
La sous hypothèse H1. 1 est fortement significative
à ce propos. La probabilité obtenue est très faible par
rapport au seuil théorique retenu, soit 0,002 < 0,05 ainsi que le
x² = 9,317 > 3,86. Ce qui entraîne que cette sous
hypothèse est vérifiée. Les observations théoriques
corroborent les observations obtenues sur le terrain.
En conclusion, il existe une relation étroite entre le
faible degré de concurrence et le succès.
2- Relation contractuelle et
performante
Tableau n°9 : Présentation de la
variable relation contractuelle
|
Pourcentage
|
Nombre
|
Oui
|
66,7
|
40
|
Non
|
33,3
|
20
|
TOTAL
|
100
|
60
|
Sur la variable relation contractuelle telle que
présentée dans le tableau ci-dessus, nous observons que 66,7 %
des entreprises interrogées ont répondu de façon positive
à la question de savoir si elles ont une relation contractuelle avec
leurs fournisseurs. Seulement 33,3 % d'entre elle n'entretiennent pas de
relation suivie avec leurs fournisseurs.
Tableau n°10 : Mesure des facilités
à l'approvisionnement
Facilité commande
|
Pourcentage
|
Nombre
|
Jamais
|
13,6
|
8
|
Souvent
|
59,3
|
35
|
Tout le temps
|
27,1
|
16
|
TOTAL
|
100
|
59
|
En outre, à la lecture du tableau ci-dessus 59,3 % des
entreprises disent avoir souvent des facilités de commande avec leurs
fournisseurs et 27,1 % des entreprises l'ont tout le temps, alors que 13,6 %
des entreprises avouent n'avoir jamais eu de facilité de commande avec
leurs fournisseurs.
Le résultat intéressant mis à jour par ce
tableau est le faible pourcentage obtenu par la modalité facilité
des commandes tout le temps. Celle - ci peut être contournée par
les entreprises qui établissent des relations contractuelles avec leurs
fournisseurs. Ces dernières peuvent être le gage d'une
réussite. C'est ce que nous allons vérifier dans le tableau
suivant.
Tableau n°11 : Liaison relation contractuelle et
performance
Fréquence
% totale
% ligne
% colonne
|
Échec
|
Succès
|
TOTAL
|
Oui
|
16
26,67
40,00
53,35
|
24
40,00
60,00
80,00
|
40
66,67
|
Non
|
14
23,33
70,00
46,67
|
6
10,00
30,00
20,00
|
20
33,33
|
TOTAL
|
30
50,00
|
30
50,00
|
60
100,00
|
x² = 4,800 Prob. = 0,028 dl = 1 Phi coefficient = -
0,283
L'examen de la relation croisée des variables relations
contractuelles et performance, permet de constater que 80 % des entreprises qui
réussissent ont des relations contractuelles avec leurs fournisseurs.
Tandis que 53,3 % des entreprises non performantes ont une relation avec
ceux-ci. Le résultat le pus intéressant est celui qui oppose le
nombre d'entreprises qui n'ont pas de relations contractuelles, soit 46,67% des
entreprises à faible performance contre 20% seulement des entreprises
performantes. Ce pourcentage peut être du au fait des entreprises qui
s'approvisionnent sur place. La probabilité observée dans cette
distribution est faible (0,028) par rapport au seuil de confiance (0,05).
L'hypothèse H1. 2 est vérifiée. Elle l'est d'autant plus
que le khi deux observé (4,800) est supérieur au khi deux
théorique (3,84). Cette relation a été mise en
évidence par les études de Math (2002).
L'influence de la relation contractuelle est aussi plausible
que l'isolement, entraîné par l'enclavement, engendre pour le bon
fonctionnement d'une entreprise, une relation étroite avec leurs
fournisseurs. Ceci pour bénéficier des facilités des
commandes. Cette influence est accentuée par le fait que la
majorité des entreprises de la zone enclavée, soit 83,3 %
s'approvisionne à l'extérieur de leur périmètre
d'action comme le présente le tableau ci-dessous :
Tableau n°12 : Principales sources
d'approvisionnement
|
Pourcentage
|
Nombre
|
Sur place
|
16,7
|
10
|
Au niveau national
|
50,00
|
30
|
Extérieur
|
30,00
|
20
|
Total
|
100,00
|
60
|
3- Intégration de la
réclamation clientèle et performance
Tableau n°13 : Tri à plat sur la question
relative à la politique de la clientèle
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Oui
|
50
|
83,3
|
Non
|
10
|
16,7
|
TOTAL
|
60
|
100
|
Certaines entreprises de la zone enclavée placent la
préoccupation liée à la réclamation de la
clientèle dans un pourcentage de 83,3 comme importante. Par contre,
d'autres y accordent une faible place, soit 16,7 %. Mais il est important de
vérifier cette relation par une mesure d'association entre les variables
d'intégration de la clientèle et performance.
Assignon (1993) présente sur une étude
menée sur les PME togolaises qu'un bon service à la
clientèle est une cause de succès
Tableau n°14 : Intégration de la
réclamation clientèle et performance
Fréquence
% total
% ligne
% colonne
|
Échec
|
Succès
|
TOTAL
|
Oui
|
22
36,67
44,00
73,33
|
28
46,67
56,00
93,83
|
50
83.33
|
Non
|
8
13,33
80,00
23,67
|
2
3,33
20,00
6,66
|
10
16,67
|
TOTAL
|
30
50,00
|
30
50,00
|
60
100,00
|
X² = 4,320 dl = 1 Prob. = 0,038 Phi coefficient =
-0,268
Deux éléments intéressants peuvent
être extraits de ce tableau. D'abord la concentration des observations
dans la ligne des entreprises qui répondent « Oui »
à une intégration de la réclamation de la clientèle
dans leur politique. Nous avons observé une proportion de 93,33 % des
entreprises performantes et 73,33 % des entreprises non performantes. Ensuite
la différence de perception de la réclamation de la
clientèle existe entre les deux formes d'entreprises. Celle-ci est
relativement forte chez les entreprises performantes que chez celles non
performantes. Le Khi deux détecte une liaison significative entre les
deux variables. Le Khi Deux observé (4,320) est supérieur au Khi
deux théorique. La probabilité observée est faible (0,038)
par au seuil de 0,05.
Tableau n°15 : Récapitulatif des
résultats obtenus sur les variables environnement
Variables
|
Hypothèses
|
Résultats
|
Conclusions dégagées
|
Degré de concurrence
|
H1. 1 Les entreprises qui réussissent
sont localisées dans les secteurs à faible concurrence
|
Validée
|
Il y a un fort pourcentage des entreprises qui
réussissent dans l'environnement à faible concurrence.
|
Relation contractuelle
|
H1. 2
Les entreprises qui réussissent nouent des relations
contractuelles avec les fournisseurs.
|
Validée
|
Les entreprises qui réussissent dans une
majorité forte de 80 % ont une relation contractuelle avec leurs
fournisseurs.
|
Intégration de la réclamation
clientèle
|
H1. 3
Les entreprises qui réussissent intègrent les
réclamations de la clientèle dans leur politique.
|
Validée
|
Les entreprises tiennent compte de la plainte
déposée par leurs clients face à leurs prestations.
|
B- L'impact du profil
organisationnel sur la performance des entreprises dans les zones
enclavées
Dans cette partie nous allons donner les résultats des
hypothèses liées à l'organisation (profil organisationnel
et mode de gestion).
1- Relation, profil du
dirigeant et performance
Cette sous hypothèse sera examinée à la
lumière des données sur le niveau d'étude, le sexe et
l'âge.
- Liaison, niveau d'étude et
performance
Tableau n°16 : Profil du
gestionnaire (Niveau d'étude)
Niveau
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Supérieur (secondaire et universitaire)
|
43
|
71,7
|
Autodidacte (primaire ou sans niveau)
|
17
|
28,3
|
TOTAL
|
60
|
100
|
Comme on peut le constater dans le tableau ci-dessus, bon
nombre de dirigeants d'entreprises ont au moins le niveau du secondaire et du
supérieur, soit environ 72 %. Ces résultats sont importants dans
notre contexte de zone enclavée du Nord - Cameroun où le taux
d'instruction est faible. Ceci peut être le gage d'une évolution
certaine dans le domaine de l'entrepreneuriat. En effet, seuls 28 % d'entre eux
ont un niveau d'instruction inférieur au secondaire.
Tableau n°17 : Relation niveau d'étude et
performance
Fréquence
% total
% ligne
% colonne
|
Échec
|
Succès
|
TOTAL
|
Supérieur
|
22
36,67
51,16
73,33
|
21
35,00
48,84
70,00
|
43
71,67
|
Autodidacte
|
8
13,33
47,06
26,67
|
9
15,00
52,94
30,00
|
17
28,33
|
TOTAL
|
30
50,00
|
30
50,00
|
60
100
|
x² = 0,082 Prob. = 0,774 Dl = 1 Phi coefficient = 0,037
c = 0,037
A la lecture de ce tableau, on remarque que 70 % des
entreprises qui réussissent ont des dirigeants ayant au moins le niveau
du secondaire. Et seulement 30 % des personnes interrogées et dirigeant
des entreprises qui réussissent ont le niveau du primaire et moins.
Dans les entreprises non performantes, le niveau du
collège prime toujours avec73, 33 %. Ces résultats sont dus
à forte concentration des répondants soit 78,67 % dans le cas
des personnes possédant le niveau du supérieur.
Mais il est important de noter que le test de Khi Deux ne
décèle aucune relation significative entre les deux variables. La
probabilité observée est supérieure à la
probabilité théorique soit 0,774 > 0,05. De même, le khi
deux observé est inférieur au khi deux théorique. Par
contre, le Phi coefficient et le c se décolle de 0. ce qui signifie
qu'il existe une faible liaison entre les deux variables.
En conclusion,
malgré cette faible liaison, nous retenons que la première
variable de l'hypothèse H2.1 est rejetée.
- liaison âge et performance
Tableau 18 : Répartition par tranche
d'âge des dirigeants
Tranche d'âge
|
Nombre
|
Pourcentage
|
21-35 ans
|
20
|
33,9
|
36-45
|
27
|
45
|
45 et plus
|
12
|
20,3
|
TOTAL
|
59
|
100,00
|
Les dirigeants d'entreprise sont assez jeunes, en effet 79,7 %
(47 individus) d'entre eux ont entre 21 et 35 ans comme l'indique le tableau
ci-dessus. En outre, on constate une forte concentration de dirigeants des
entreprises de la zone enclavée dans la tranche d'âge 36-45. Cette
tranche est considérée comme la plus dynamique dans le domaine de
l'entrepreneuriat. Parmi ces dirigeants, un certain nombre sont des
propriétaires dirigeants.
Tableau n°19 :
Liaison âge et performance
Fréquence
% total
% ligne
% colonne
|
Échec
|
Succès
|
TOTAL
|
21 - 35
|
11
18,64
55,00
36,67
|
9
15,25
41,00
21,03
|
20
33,90
|
36 - 45
|
12
20,34
44,44
40,00
|
15
25,42
55,56
51,72
|
27
45,76
|
46 et plus
|
7
11,86
58,33
23,33
|
5
8,47
41,67
17,24
|
12
20,34
|
TOTAL
|
30
50,85
|
29
49.15
|
59
100,00
|
X² = 0,850 Prob =
0,654 DL = 2 Phi coefficient = 0,120
Les entreprises qui ont la plus grande performance sont
dirigées par les managers situés dans la tranche d'âge de
36 - 45 ans, soit 51,72 %. Les autres répondants des entreprises qui
ont réussi se répartissent entre 21 - 35 ans et 45 et plus,
soit environ 49 %. Le test de Khi n'a détecté aucune relation
entre les deux variables. La probabilité observée est
supérieure au seuil de confiance (0,654 > 0,05). De même la
valeur du Khi deux observée est inférieure au Khi deux
théorique. Il est important de noter que la valeur du Khi deux est de
5,991 avec un degré de liberté égale à 2.
- Liaison sexe et performance
Tableau n°20 :
Répartition des entreprises par rapport au sexe des dirigeants
Sexe
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Masculin
|
51
|
85,00
|
Féminin
|
9
|
15,00
|
TOTAL
|
60
|
100,00
|
La remarque que nous faisons de ce tableau est que la
majorité des entreprises de la zone enclavée sont dirigées
par les hommes, soit 85 %.Compte tenu du contexte régional (l'influence
des facteurs socioculturels), le pourcentage de 15 de femmes dirigeantes est
intéressant.
Tableau n°21: Relation sexe et performance
Fréquence
% total
% ligne
% colonne
|
Échec
|
Succès
|
TOTAL
|
Masculin
|
28
46,67
54,90
93,33
|
23
38,33
45,10
76,67
|
51
85,00
|
Féminin
|
2
3,33
22,22
6,67
|
7
11,67
77,78
23,33
|
9
15,00
|
TOTAL
|
30
50,00
|
30
50,00
|
60
100,00
|
X² = 3,268 DL = 1 Prob. 0,071 Phi coefficient =
0,233
Warming : 50 % des cellules ont moins de 5 individus. Le
Khi deux n'est pas valide.
Le test de Khi Deux n'est pas significatif. En plus, il n'est
pas valide, parce que 50 % de cellules ont moins de 5 individus (Voir tableau
ci-dessous).
En conclusion, cette hypothèse relative au profil des
dirigeants n'est pas vérifiée. Sur trois variables qui nous ont
servi de mesure aucune n'a été validée. En d'autres
termes, le profil des dirigeants n'est pas significativement différent
dans les deux groupes d'entreprises. Ceci va en contradiction avec les
résultats obtenus par Assignon, dans le cas des PME togolaises. Celui -
ci affirme que le profil des dirigeants des entreprises à succès
diffèrent des autres.25(*)
2- Mode de gestion et
performance.
La vérification de l'hypothèse relative au mode
de gestion sera examinée à travers les variables suivantes :
organigramme, système de comptabilité général,
contrôle, étude de marché.
- Liaison organigramme et performance
51,7 % des entreprises interrogées avouent avoir une
répartition des tâches alors que 48,3 % d'entre elles n'ont pas
d'organigramme formel.
Tableau n°22 : Tri à plat sur la
variable organigramme
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Oui
|
31
|
51,7
|
Non
|
29
|
48,3
|
TOTAL
|
60
|
100
|
Tableau n°23: Relation organigramme et performance
Fréquence
% total
% ligne
% colonne
|
Échec
|
Succès
|
TOTAL
|
Présence
|
13
21,67
41,94
43,33
|
18
30,00
58,00
60,00
|
31
51,67
|
Absence
|
17
28,33
58,62
56,67
|
12
20,00
41,38
40,00
|
29
48,33
|
TOTAL
|
30
50,00
|
30
50,00
|
60
100,00
|
X² = 1,669 Prob. = 0,196 DL = 1 Phi coefficient =
0,167
Une lecture de ce tableau fait ressortir que 60 %
d'entreprises performantes adopte un organigramme formel. Par contre, 43,33 %
des entreprises non performantes le possèdent. Sur ce tableau, on
observe presque les mêmes fréquences dans les cellules. Par
conséquent, la possession ou non d'un organigramme n'a pas d'influence
sur la performance.. Le test de Khi Deux ne détecte aucune liaison. La
probabilité observée est supérieure à la
probabilité théorique (0,196 > 0,05) et le Khi deux
observé est inférieur au Khi Deux théorique (0,19 >
3,84). De même le c et le Phi coefficient sont négatifs. En
conclusion, la première variable de la sous hypothèse H2. 2 est
rejetée.
- Liaison système de comptabilité
générale et performance.
Tableau n°24 : Présence ou absence de
comptabilité générale
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Absence
|
25
|
41,7
|
Présence
|
35
|
58,3
|
Total
|
60
|
100
|
Parmi les 60 chefs d'entreprises interviewés 58,3 %
disposent d'un système de comptabilité général.
Tous les autres ne tiennent pas une comptabilité.
Tableau n°25 : Liaison comptabilité
générale et performance
Fréquence
% total
% ligne
% colonne
|
Échec
|
Succès
|
TOTAL
|
Absence
|
17
28,33
68,00
56,67
|
8
13,33
32,00
26,67
|
25
41,67
|
Présence
|
13
21,67
37,14
43,33
|
22
36,67
62,86
73,33
|
35
58,33
|
TOTAL
|
30
50
|
30
50
|
60
100
|
X² = 5,554 Prob. = 0,018 DL = 1 Phi coefficient =
0,304
Dans le tableau ci-dessus, nous constatons que 73,33 % des
entreprises qui réussissent ont une comptabilité
générale. Seuls 43,33 % d'entreprises non performante l'adoptent
aussi. En outre, 68 % des entreprises qui ont échoués ne tiennent
pas de comptabilité générale contre seulement 32 % des
entreprises performantes.
Le test de Khi Deux confirme la relation significative entre
cette variable et la performance car la probabilité observée est
faible par rapport au seuil de confiance. Le Khi Deux observé est
supérieur au Khi Deux théorique.
- Liaison contrôle des activités et
performance
Tableau n°26 : contrôle des
activités
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Absence
|
39
|
65,00
|
Présence
|
21
|
35,00
|
TOTAL
|
60
|
100
|
Une grande majorité des entreprises soit 65 % n'ont pas
une manière spécifique de contrôler leurs activités
alors que 35 % d'entre elles contrôle leurs activités.
Tableau n°27 : Relation contrôle des
activités et performance
Fréquence
% total
% ligne
% colonne
|
Échec
|
Succès
|
TOTAL
|
Absence
|
26
43,33
66,67
56.67
|
13
21,67
33.3
43,33
|
39
65,00
|
Présence
|
4
4,67
19,05
13,33
|
17
28,33
80,95
56,67
|
21
35,00
|
TOTAL
|
30
50,00
|
30
50,00
|
60
100
|
X² = 12,381 Prob. = 0,00 DL = 1 Phi coefficient =
0,454
Les entreprises performantes contrôlent bien leurs
activités. En effet 56,67 % affirment avoir une vue sur leurs
activités alors que 13,33 % des entreprises non performantes disposent
aussi d'un système de contrôle. En faisant une comparaison en
ligne, 80,95 % des entreprises performantes suivent leurs activités par
le contrôle contre seulement 19,05 des entreprises non performantes.
Le test de Khi Deux est valide. La probabilité
observée est insignifiante par rapport à la probabilité
théorique. La valeur du Khi Deux observée est largement
supérieure à la valeur du Khi Deux théorique (12,381 >
3,84). Donc il existe une très forte relation entre le contrôle
des activités et le succès des entreprises.
- Liaison étude de marché et
performance
Tableau n°28 : Présence ou absence
d'étude de marché
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Oui
|
35
|
58,3
|
Non
|
25
|
41,7
|
TOTAL
|
60
|
100
|
Les entreprises dans la zone enclavée font des
études de marché dans l'ordre de 53,3 %. Et 41,7 % n'utilisent
pas cette méthode de connaissance de marché.
Tableau n°29 : Relation étude de
marché performance
Fréquence
% total
% ligne
% colonne
|
Échec
|
Succès
|
TOTAL
|
Oui
|
14
23,33
40,00
46,67
|
21
35,00
60,00
70,00
|
35
58,33
|
Non
|
16
26,67
64,00
53,33
|
9
15,00
36,00
30,00
|
25
41,67
|
TOTAL
|
30
50,00
|
30
50,00
|
60
100,00
|
X² = 3,360 Prob. = 0,067 DL = 1 Phi coefficient =
-0,237
Le Khi deux théorique est supérieur au Khi deux
observé soit 3,84 > 3,360.De même, la probabilité
observée est supérieure à la probabilité
théorique soit 0,067> 0,05. En conséquence, il n'existe pas de
relation significative entre les deux variables.
Tableau n°30 : Récapitulatif des
résultats obtenus sur les variables d'organisation
Variables
|
Hypothèses
|
Résultats
|
Conclusions dégagées
|
Profil des dirigeants
Sexe
Niveau d'étude
Age
|
H2.1 Le profil des dirigeants des
entreprises qui réussissent est différent
|
Non validée
Non validée
Non validée
|
Sur la variable sexe, le test de Khi Deux n'est pas valide.
Le test de Khi Deux ne décèle aucune relation
significative.
Le test de Khi Deux ne décèle aucune relation
significative.
|
Variables
|
Hypothèses
|
Résultats
|
Conclusions dégagées
|
Méthodes de gestion
Organigramme
Comptabilité générale
Contrôle activités
Étude de marché
|
H2.2 Les entreprises qui réussissent
adoptent des méthodes de gestion moderne.
|
Non validée
Validée
Validée
Non validée
|
Par conséquent l'hypothèse relative au profil
des dirigeants n'est pas vérifiée
Le test de Khi Deux ne décèle aucune relation
significative.
Le test de Khi Deux confirme la relation significative.
Le test de Khi Deux confirme la relation significative.
Il n'existe pas de grandes différences entre les
entreprises sur la variable étude de marché
|
c- Influence
de la stratégie sur la performance
Dans cette partie, nous allons vérifier deux
hypothèses portant sur les variables étendue de marché et
coopération.
1- Liaison entre étendue
du marché et performance
Tableau n°31 : Étendue des
marchés
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Local
|
48
|
80
|
international
|
12
|
20
|
TOTAL
|
60
|
100
|
Sur les 60 entreprises qui ont répondu à la
variable « étendue du marché », 80 % agissent
sur le marché local et seules 20 % interviennent au niveau
international. Sur le vocable marché international, nous allons faire la
combinaison de deux modalités, à savoir les marchés
national et international.
Tableau n°32 : Relation
étendue de marché et performance
Fréquence
% total
% ligne
% Colonne
|
Échec
|
Succès
|
TOTAL
|
Local
|
21
35
43,75
70,00
|
27
45,00
56,25
90,00
|
48
80,00
|
International
|
9
15,00
75,00
30,00
|
3
5,00
25,00
10,00
|
12
20,00
|
TOTAL
|
30
50,00
|
30
50,00
|
60
100,00
|
X² = 3,750 Prob. = 0,053 DL = 1 Phi coefficient =
-0,250
Le tableau précédent qui met en évidence
la variable « étendue du marché » stipule que
90 % des entreprises performantes agissent sur le marché local. De
même, un nombre important d'entreprises non performantes ont les
mêmes comportements. Le résultat intéressant dans ce
tableau est le faible taux d'entreprises qui franchissent les barrières
locales. Seules 10 % dans le cas des entreprises performantes et 30 % des
entreprises non performantes.
En définitive, le test de Khi deux n'est pas valide. Il
n'existe donc pas de relation significative entre les deux variables.
2- Liaison entre
coopération et performance
Tableau n°33 :
Présence ou absence de la relation de coopération
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Absence
|
21
|
35,00
|
Présence
|
31
|
65,00
|
TOTAL
|
60
|
100,00
|
Le faible poids économique des entreprises de la zone
enclavée amène celles - ci à recherche à se
constituer un réseau étendu de relations extérieur
grâce à une politique de coopération. Les modalités
de coopération sont très diverses et vont des relations de
partenariat, de réseau ou d'alliance. Ainsi, parmi les 60 entreprises
interrogées, 65 % ont une relation de coopération, 30 % ont une
relation de partenariat, 10 % une relation d'alliance et 35 % de réseau.
On peut ainsi penser à une organisation étendue des entreprises
bien qu'il soit difficile pour nous d'en établir l'ampleur.
Tableau n°34 : Liaison stratégie de
coopération et performance
Fréquence
% total
% ligne
% colonne
|
Échec
|
Succès
|
TOTAL
|
Absence
|
15
25,00
71,43
50,00
|
6
10,00
28,57
20,00
|
21
35,00
|
Présence
|
15
25,00
38,44
50,00
|
24
40,00
61,54
80,00
|
39
65,00
|
Total
|
30
50,00
|
30
50,00
|
60
100,00
|
X² = 5,934 Prob. = 0,015 DL = 1 Phi coefficient =
0,134
Sur les 60 entreprises interrogées, les 80 % qui sont
performantes sont en relation de coopération. Alors que c'est seulement
50 % de celles qui ne sont pas performantes qui possèdent cette
relation. En faisant une comparaison en ligne entre les entreprises
performantes et non performantes, 61,64 % des performantes ont une relation de
coopération, mais seules 38,46 des non performantes l'ont.
Le test de Khi Deux est fortement significatif. La
probabilité observée est faible par rapport à la
probabilité théorique. En plus le Khi Deux observé est
supérieur au Khi Deux théorique. Donc il existe une relation
significative entre la stratégie de coopération et la
performance.
Tableau n°35 :
Récapitulatifs des résultats obtenus sur les variables
stratégiques
Variables
|
Hypothèses
|
Résultats
|
Conclusions dégagées
|
Étendue de marché
|
H3.1 Les entreprises qui réussissent
opèrent sur des niches de marché
|
Non validée
|
Le test de Khi deux n'est pas vérifié
|
Coopération
|
H3.2 Les entreprises qui réussissent
nouent des relations de coopération interentreprises
|
Validée
|
Il existe une relation significative entre la
coopération et la performance.
|
Après la lecture des interprétations obtenues
sur le terrain, nous présenterons la conclusion générale
de ce travail.
CONCLUSION
Notre recherche a porté sur l'identification des
facteurs de succès et des causes d'échec des entreprises dans les
zones enclavées. Elle a posé comme base de recherche la
comparaison des entreprises qui ont une bonne performance et celles qui n'en
ont pas.
Les objectifs que nous nous étions assignés
étaient de ressortir les différences entre les deux formes
d'entreprises au travers des variables suivantes : l'environnement,
l'organisation et la stratégie.
Nous avons utilisé une méthodologie qui
s'articule en deux points. La première partie faisait un état de
la littérature. Mais avant d'aborder la deuxième partie, nous
avions proposé un modèle d'analyse qui était le
résultat de l'adaptation du modèle de Bamberger. Elle est
constituée de trois grandes hypothèses :
H1 : Les entreprises à succès ont
un avantage environnemental favorable, alors que les entreprises à
échec ont un avantage environnemental défavorable.
H2 : Le profil organisationnel des entreprises
à succès est différent de celles des entreprises à
échec.
H3 : la stratégie des entreprises à
succès est différente de celles des entreprises à
échec.
La preuve du succès ou de l'échec des
entreprises se mesure par l'évolution des variables suivantes :
- chiffre d'affaires ;
- le nombre des salariés ;
- la part de marché et le bénéfice
net.
La méthode de mesure est celle du score. Une entreprise
qui avait pour performance un score supérieur à 8, était
jugée à succès. Alors que les entreprises qui avaient un
score inférieur ou égal à 8 étaient classées
non performantes.
Les résultats qui se dégagent de cette
étude montrent que, parmi les nombreuses variables théoriques
détectées lors de l'analyse de la littérature, une partie
seulement s'est avérée explicative pour différencier les
entreprises à succès et à échec. Il apparaît
clairement qu'il n'existe pas un ou plusieurs facteurs de succès ou
d'échec prédominants et indépendants. On se retrouve face
à un ensemble de facteurs liés.
Les hypothèses étaient subdivisées en
raison de leur caractère général par des sous
hypothèses. Les résultats et les conclusions de l'étude
ont été mesurés par le biais des analyses statistiques,
notamment le test du khi deux.
La sous hypothèse 1 portant sur le degré de
concurrence est validée. Le test de khi deux a détecté une
liaison entre le degré de concurrence et la performance.
La sous hypothèse 2 relative à la relation
contractuelle avec les fournisseurs est validée.
La sous hypothèse 3 portant su la politique de la
clientèle est aussi validée.
La sous hypothèse 4 ayant trait au profil des
dirigeants n'est pas vérifiée.
La sous hypothèse 5 relative au mode de gestion est
partiellement vérifiée.
La sous hypothèse 6 axée sur l'étendue du
marché n'est pas vérifiée.
Enfin, la sous hypothèse 7 portant sur la
coopération, est validée.
La limite de l'étude peut être due
à :
- L'estimateur de performance ;
- La non consultation des spécialistes dans le domaine
des entreprises (les banquiers, les experts comptables, les
fiscalistes...) ;
- L'exclusion des entreprises qui ont totalement
disparues ;
- La non utilisation de l'analyse factorielle ;
- Le fait de n'avoir fait une étude de cas de
entreprises à succès et échec.
L'orientation future qu'on peut donner à ce travail est
une étude comparative des entreprises de la zone enclavée
à celle du reste du pays. Ainsi, le sujet s'intitulera les facteurs de
succès et les causes d'échec des entreprises : analyse
à partir des caractéristiques des entreprises camerounaises.
BIBLIOGRAPHIE
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«Industrial organizations theory and
practice», London, Oxford University Press, 1965.
Questionnaire
Dans le cadre de nos travaux académiques, nous
effectuons une recherche portant sur les éléments contribuant aux
résultats du succès ou d'échec des entreprises dans les
zones enclavées. Si vous êtes dirigeant d'une entreprise, ce
questionnaire s'adresse à vous. Veuillez répondre aux questions
suivantes en mettant une croix sur la case correspondante ou écrire
votre réponse en toutes lettres.
La confidentialité des réponses recueillies est
de rigueur.
Merci pour votre disponibilité.
I - CARACTERISTIQUES GENERALES
Nom de l'entreprise____________________________________
1- Année de
création______________________________________
2 Quelle est la forme juridique de votre entreprise ?
Sté individuelle SARL SA GIC
1 2 3 4
Sté coopérative ONG
5 6
3 - Siège social Gra Mra Ndéré
1 2 3
4- Quelle est votre activité principale ?
Commerce générale Production service
1 2 3
5 - Quelle est l'effectif de votre
entreprise ?_________________
II- ENVIRONNEMENT
6 - Etes- vous dans un secteur concurrentiel ?
OUI NON
1
2
7 - Avez - vous des concurrents sur le marché ?
Directs Substitution
1 2
8 - Comment jugez-vous le degré de concurrence dans votre
secteur d'activité ?
1 Fort 2 Moyen 3 Faible
9 - Quelle est votre principale source d'approvisionnement ?
Sur place au niveau national à l'extérieur
1 2 3
10 - Avez-vous des relations contractuelles avec vos
fournisseurs ?
OUI NON
1 2
11 - Avez-vous des facilités pour obtenir vos
commandes ?
jamais souvent tout le temps
1 2 3
12 - Intégrez-vous les réclamations des clients
dans votre politique ?
OUI NON
1 2
13 - Respectez-vous les délais convenus avec la
clientèle ?
Jamais souvent tout le temps
1 2 3
14 - Signez-vous des contrats de vente avec vos clients ?
jamais souvent tout le temps
1 2 3
II- ORGANISATION
A - Profil des dirigeants
15 - Quel est votre niveau d'étude ?
Primaire secondaire supérieur autodidacte
1 2 3 4
16 - Type de formation suivie :
en économie ou gestion en droit en science en
littérature
1 2 3 4
autre (à préciser)
5
17 - Combien d'années avez-vous passé dans
l'entreprise ?
________________________________________________________
18 - Quel est votre
âge ?_____________________________________
19 - Quel est votre sexe?
1 M 2 F
A- Mode de gestion
20 - Disposez-vous d'une autonomie de gestion ?
OUI NON
1 2
21 - Qui fixe les grandes décisions ?
Directeur général conseil d'administration autres
(à préciser)
1 2 3
22 - Existe- t - il dans votre entreprise une répartition
des tâches ?
OUI NON
1 2
23 - Votre entreprise est- elle régit par un organigramme
écrit ?
OUI NON
1 2
24 - Les décisions courantes sont - elles :
Centralisées décentralisées
collégiales
1 2 3
25 - Parmi les outils suivants, quel sont ceux dont vous disposez
dans votre
Entreprise ?
1 système de comptabilité général
2 systèmes de comptabilité analytique
3 systèmes de contrôle des activités
26 - Faites-vous des études de marché ?
OUI NON
1 2
27 - Faites-vous des prévisions ?
OUI NON
1 2
28 - Faites-vous recours à des experts dans le cadre de
votre gestion ?
OUI NON
1 2
STRATEGIES
29 - Quelle est l'étendue de votre marché ?
local national international
1 2 3
30- Avez-vous des relations avec d'autres entreprises ?
1 OUI 2 NON
Si oui, lesquelles?
1 Partenariat
2 Alliance
3 Réseaux
IV - PERFORMANCE DE L'ENTREPRISE
31 - Quelle est l'évolution des variables suivantes durant
les trois dernières années ?
Facteur d'évolution
|
En baisse
|
stable
|
hausse
|
Nombre de salariés
|
|
|
|
Chiffre d'affaires
|
|
|
|
Part de marché
|
|
|
|
Bénéfice net après impôt
|
|
|
|
32 - Comment appréciez-vous l'évolution de
l'entreprise par rapport
aux objectifs de départ ?
mauvaise moyenne bonne
1 2 3
Table de matière
SOMMAIRE
2
A) DEDICACE
3
B) REMERCIEMENTS
4
I.INTRODUCTION
5
I.1 CONTEXTE DE L'ETUDE
6
I.2 PROBLEMATIQUE
7
I.3 OBJECTIFS
8
I.4 INTERET
9
I.5 CADRE THEORIQUE
9
I.5.1 Théorie de la Contingence
10
I.5.2 La théorie de l'écologie
des populations
12
I.6 HYPOTHESES
14
I.7 METHODOLOGIE
15
I.8 JUSTIFICATION DU PLAN
16
I ère Partie : Contribution
à l'identification des facteurs de succès et des causes
d'échec : synthèse de la littérature
17
Chapitre I :
18
Analyse de la notion de succès et celle des
entreprises à succès
18
SECTION I : Le concept de Succès
18
A- Le succès
18
1- Définition du succès
18
2- Les facteurs de succès
21
B- Les indicateurs de succès
23
1- Les critères subjectifs
23
2- Critères objectifs
24
SECTION II : Les entreprises exemplaires
26
A- Qu'est-ce qu'une entreprise à
succès ?
26
1- L'entreprise
26
2- L'entreprise à succès
27
B- Caractéristiques des entreprises
exemplaires
28
CHAPITRE II :
30
La notion d'échec et le modèle
d'analyse
30
SECTION I : Le concept d'échec
30
A- L'échec
30
1- Définition de l'échec
30
2- L'échec comme source
d'apprentissage
32
B- Les causes d'échec
32
1- Les raisons liées à
l'entrepreneur
33
2- Les causes liées à
l'entreprise
34
SECTION II : Relation environnement -
organisation - stratégie
36
A- L'environnement
37
B- Organisation et stratégie
38
1- Organisation
38
2- Stratégie
39
II ème Partie : VERS
L'IDENTIFICATION DES FACTEURS DE SUCCES ET DES CAUSES D'ECHEC DES ENTREPRISES
DANS LES ZONES ENCLAVEES
42
CHAPITRE III :
43
APPROCHE METHODOLOGIQUE
43
SECTION 1 : Méthodologie de collecte
des données et choix de l'échantillon théorique.
43
A- Le questionnaire
43
1- La construction du questionnaire.
44
2- Le choix des échelles de mesure et
méthode d'administration
45
B- La construction de l'échantillon
46
1. Les critères de formation de
l'échantillon
47
2. La taille de l'échantillon
48
Section II : échantillon final et
traitement
49
A- Présentation de l'échantillon
final
49
1- Type de l'échantillon :
échantillon apparié et typique
49
2- La population enquêtée
50
B- Présentation de l'enquête et
validité
52
1- Les difficultés
rencontrées
52
2- La validité du travail de
recherche
53
CHAPITRE IV :
54
Les facteurs de succès et d'échec des
entreprises dans les zones enclavées
54
Section 1 : Préalable
méthodologique
54
Section 2 : caractéristiques des
entreprises dans la zone enclavée
55
A- L'influence de l'environnement sur la
performance des entreprises
55
1- Degré de concurrence et
performance
56
Nombre
56
2- Relation contractuelle et performante
58
3- Intégration de la
réclamation clientèle et performance
61
B- L'impact du profil organisationnel sur la
performance des entreprises dans les zones enclavées
63
1- Relation, profil du dirigeant et
performance
63
2- Mode de gestion et performance.
68
c- Influence de la stratégie sur la
performance
76
1- Liaison entre étendue du
marché et performance
77
2- Liaison entre coopération et
performance
78
CONCLUSION
81
BIBLIOGRAPHIE
84
QUESTIONNAIRE
87
* 1 C. Mouillexeaux
,Economie d'entreprise, Paris, éd. Foucher,
1997.
* 2 J.-L.Camilleri,
La petite entreprise africaine : mort ou
résurrection, éd. L'Harmattan, 1996.
* 3 M. Roupsard,
Nord- Cameroun, Ouverture et développement, Coutances
(Manche), PIIF de Claude Bellé, 1987.
* 4 Ibid.
* 5 B. Saporta, « La
création d'entreprises : enjeux et perspectives »,
Revue française de gestion, n°101 nov.-
déc. 1994.
* 6 G. P. Sweeney,
Les nouveaux entrepreneurs : petites entreprises
innovatrices, éd. Organisation, Paris, 1982.
* 7 L'approche contingente met
un accent sur l'influence du contexte organisationnel et environnemental sur la
performance de l'entreprise.
* 8
* 9 J. Rojot et A. Bergmann,
Comportement et organisation : comportement organisationnel et
théorie des organisations, éd organisations, Paris,
1989.
* 10 ibid
* 11 ibidem
* 12 M. T. Hannan and J.
Freeman, `The population ecology of organization',
American Journal of sociology, vol.82, n°5,
1977.PP. 929-965.
* 13 J. Rojot et A. Bergmann,
op. cit.
* 14 ibid
* 15 F. Bidault, Le
champ stratégique de l'entreprise, éd. Economica,
Paris, 1988.
* 16 G.Verna, `croissance
ou survie ? quelle sera l'attitude la plus probable pour une petite
entreprise légale du Tiers monde', Gestion 2000, vol.4,
1994, PP. 93-113.
* 17 T. Peters et R. Waterman,
Le prix de l'excellence : le secrets des meilleurs
entreprises, éd. Interédition, Pari, 1983.
* 18 B. Boukry,
« contribution à l'identification des facteurs de
succès dans les secteurs en difficulté »,
thèse de doctorat en sciences de gestion, IAE, Bordeaux I, 1985.
* 19 M. Levasseur et A.
Quintart, Finance, éd économica, Paris,
1998.
* 20 T. Peters et R. Waterman,
op. Cit.
* 21 O. Aktouf,
Méthodologie des sciences sociales et approche qualitative des
organisations, Québec, Presse des universités du Québec,
1987.
* 22 Hannan et Freeman, op. cit
* 23L Kombou, ,»quelle
entreprise pour le grand Nord Cameroun? Leçon inaugurale à
l'occasion de la rentrée solennelle de l'Université de
Ngaoundéré, 30 octobre 1999.
* 24 La performance
désigne ici le résultat du succès ou de l'échec
(Saporta, 1994).
* 25 L'étude faite par
Assignon est une étude non comparative réalisée sur les
entreprises jugées performantes uniquement.
|