II- ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE ET
DEMOGRAPHIQUE
L'environnement économique actuel est le
résultat partiel de l'ajustement structurel qui a commencé en
1986 par contre l'état démographique de la population tunisienne
est le fruit d'une politique de limitation des naissances entamée depuis
une longue date et renforcée corrélativement avec une politique
sanitaire de dimension préventive depuis l'avènement de
l'ère nouvelle.
A- ENVIRONNEMENT DEMOGRAPHIQUE
Le financement de sécurité sociale et
surtout le régime de retraite qui
en Tunisie fonctionne suivant le système de
répartition (c'est-à-dire les actifs par leurs cotisations
financent les prestations des retraités inactifs), est affecté
selon l'importance relative de ces derniers par rapport à la population
active occupée.
Malgré que les variables
démographiques varient lentement avec le temps et ses effets ne se
manifestent qu'à long terme, et la population tunisienne est encore
jeune, le rapport démographique (actifs cotisants/pensionnés) se
détériore de plus en plus vite dans le secteur
public.
Cette tendance de vieillissement si elle n'est pas
compensée par une croissance soutenue de l'emploi dans ce secteur, va
influer négativement l'équilibre financier de ce
régime.
années
|
1980
|
1988
|
1989
|
1990
|
1991
|
Actifs/retraités
|
8
|
5,9
|
5,7
|
5,6
|
5,4
|
Source : annuaires statistiques de la
CNRPS.
1- Baisse de la natalité
La politique de l'Etat Tunisien en matière de
limitation des naissances à travers un programme de planning familial
soutenu par l'amélioration du niveau économique et social de la
population et de l'accès de la femme au marché de l'emploi, a
engendré une baisse notable de la natalité comme le montre le
tableau suivant :
années
|
1966
|
1980
|
1986
|
1990
|
Taux brut de natalité pour 1000 habit.
|
45,1
|
35,2
|
31,1
|
25,5
|
Nombre d'enfants par femme
|
7,1
|
5,4
|
4,5
|
3,5
|
Taux d'acct. naturel de la pop.en %
|
3,0
|
2,76
|
2,47
|
1,9
|
source : Institut national de la statistique de
Tunisie.
3- Baisse de la mortalité
L'amélioration de la couverture sanitaire et
du niveau de vie de la population a introduit une baisse au niveau de la
mortalité ce qui va influencer positivement l'espérance de vie
à la naissance des personnes (l'espérance de vie en Tunisie est
passée de 58 ans en 1980 à 69 ans en 1991).
Cette tendance signifie qu'il y aura de plus en plus
une proportion assez importante de personnes âgées.
années
|
1980
|
1983
|
1986
|
1991
|
Taux brut de mortalité pour 1000 ha
|
7,6
|
6,9
|
6,4
|
6,0
|
Espérance de vie
|
58
|
62
|
65
|
69
|
4- Accroissement du nombre de personnes
âgées
Compte tenu de l'amélioration sensible de
l'espérance de vie à la naissance et de la baisse
simultanée de la mortalité et de la natalité, la structure
de la population tunisienne a connu un accroissement soutenu de la part des
personnes âgées, ce qui va se traduire par des charges
supplémentaires en matière de prestations sociales.
années
|
1966
|
1984
|
1984
|
1991
|
Proportion des personnes âgées de 60 ans et
plus en %
|
5,6
|
6,6
|
6,8
|
7,6
|
Source :Institut national de la statistique de
Tunisie.
4- Accroissement de la population en âge
d'activité (15-59 ans)
La population en âge d'activité (15-59
ans) a connu un accroissement régulier dans le temps comme le montre le
tableau ci-dessous. Cette augmentation est de nature à accroître
le nombre de demandeurs d'emplois mais le nombre de postes d'emplois
effectivement crées va dépendre du niveau de croissance et
d'absorption de l'économie tunisienne.
années
|
1966
|
1989
|
1991
|
Proportion des personnes en age d'activité
en%
|
53,5
|
54,5
|
55,8
|
B- ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL
Etant donné que la sécurité
sociale se trouve au coeur de l'activité économique, il est tout
à fait naturel qu'elle sera affectée par le changement des
différentes variables économiques comme : l'emploi, la
rémunération, les prix, etc.
Dans une situation de plein emploi et de croissance
accélérée, le financement de la sécurité
sociale ne pose aucun problème par contre en période de crise
cette tache ne sera pas aisée.
1- Accroissement du produit intérieur
brut
L'économie tunisienne a connu durant la
période 1987-1991 une croissance respectable compte tenu d'une
conjoncture internationale défavorable et plusieurs aléas
climatiques intérieurs (sécheresse, inondation).
Durant cette période, la croissance du PIB
est fluctuante avec un taux maximum de 7,6% en 1990 et un taux annuel moyen de
4,3%.
années
|
1987
|
1988
|
1989
|
1990
|
1990
|
Accroissement du PIB en %
|
6,7
|
0,1
|
3,7
|
7,6
|
3,5
|
Source : Institut national de la statistique de
Tunisie
2- Taux de chômage élevé
Compte tenu d'un accroissement de la population
active (18-59 ans), de l'ordre de 3,4% par an, le taux de chômage est
actuellement à un niveau assez élevé.
Cette tendance ne fait pas le bonheur de la
sécurité sociale puisque le nombre de cotisants va
connaître en conséquences une baisse assez importante.
années
|
1980
|
1984
|
1989
|
Taux de chômage en %
|
11,4
|
13,1
|
15,3
|
3- Déséquilibre entre l'offre et la demande
d'emploi
Malgré un effort d'investissement
appréciable pour les trois dernières années du
VIIème plan avec un taux d'accroissement annuel moyen de 10,7%, la
demande additionnelle d'emplois se trouve à un niveau supérieur
aux créations avec tout de même une légère
amélioration à la fin du VIIème plan.
|
Demande additionnelle
|
Créations d'emplois
|
Taux de couverture en %
|
IVème plan (1973-1976)
|
198 000
|
164 000
|
82,2
|
Vème plan(1977-1981)
|
275 000
|
209 000
|
76,0
|
VIème plan (1982-1986)
|
324 000
|
200 000
|
61,7
|
VIIème plan (1987-1991)
|
300 000
|
204 000
|
68,0
|
Source : VIIème plan de développement,
Tunisie.
4- Importance relative des secteurs privé et
public
Jusqu'au VIIème plan, le secteur public est
prédominant avec 50,5% de l'effort iotal en investissement.
Cette configuration sera inversée au cours du
VIIIème plan, conformément à l'instauration de
l'économie du marché et de la promotion du secteur
privé.
Les investissements qui seront injectés dans
le secteur privé représentent ainsi 52,3% pour la première
fois.
5- Rémunération et effectif des
salariés dans le secteur public
Globalement, l'évolution des salariés
dans le secteur public est de l'ordre de 7,6% grâce surtout aux
augmentations des années 1990 et 1991.
Si l'effectif des salariés de la fonction
publique ne cesse d'accroître avec un taux annuel moyen de 2,6%,
l'effectif des salariés des entreprises publiques connaît une
diminution légère mais significative, ce qui laisse croire que le
programme d'ajustement structurel et surtout la promotion du secteur
privé a mobilisé plus d'emplois au profit du secteur privé
et on assiste de ce fait à une mobilité de la main d'oeuvre
à ce secteur au détriment du secteur public.
années
|
1986
|
1992
|
Accroissement annuel moyen en %
|
Minimum garanti (régime 48H)
|
105
|
138
|
4,7
|
Fonction
Publique
*Effectifs en milliers
*Salaire annuel moyen en D.
|
1986
258,6
3248
|
1991
294,0
4677
|
2,6
7,6
|
Entreprises publiques
*Effectifs en milliers
*Salaire annuel moyen en D.
|
1986
99,8
3939
|
1991
92,0
5690
|
-1,6
7,6
|
6- Dépenses en matière de
santé
L'Etat tunisien fournit depuis longue date une
politique en matière de santé visant à offrir à sa
population en croissance les soins nécessaires.
Ainsi, les dépenses de santé ne cesse
de s'accroître au fil des années. Elles représentent en
moyenne durant le VIIème plan 4,5% du PIB.
D'autre part et en conformité avec
l'encouragement de la médecine de libre pratique et
l'élévation sans précédent du niveau de vie de la
population, la consommation médicale a connu quant à elle une
augmentation notable.
En effet, l'indice spécifique base 100 en
1983 concernant l'entretien, l'hygiène et les soins a atteint la valeur
143,6 en 1989 accusant ainsi un accroissement de 43,6% en l'espace de six
années.
années
|
1969-72
|
1973-76
|
1977-81
|
1982-86
|
1987-90
|
Dépense tot.santé/PIB en %
|
-
|
3,5
|
3,9
|
4,4
|
4,5
|
Malgré l'effort important fourni
comparé aux pays en voie de développement dont le ratio de la
dépense totale de santé par rapport au PIB varie entre 2 et
4% ; ce rapport est en deçà de celui enregistré dans
les pays développés tels que :France(8,7%), Allemagne(8,2%),
Suède(8,8%), U.S.A(11,8%) .
7- densité médicale
Le personnel médical et paramédical a
connu lui aussi une croissance régulière ce qui a permis une
amélioration notable de la densité médicale en Tunisie qui
a passé d'un médecin pour 2200 habitants en 1986 à un
médecin pour 1800 habitants en 1991.
années
|
1986
|
1991
|
Accroissement annuel moyen en %
|
médecins
|
1350
|
4500
|
5,5
|
pharmaciens
|
1240
|
1538
|
4,4
|
dentistes
|
525
|
898
|
11,3
|
paramédicaux
|
20300
|
23883
|
3,3
|
|