VI Modification des biosorbants
VI.1. Justification de la modification des biosorbants
De par la présence de certaines fonctions chimiques
à leurs surfaces, les biosorbants démontrent un potentiel
adsorbant naturel vis-à-vis d'un grand nombre de substances organiques
et inorganiques. La performance de certains biosorbants est telle qu'ils
arrivent à concurrencer les charbons actifs. Cependant, l'utilisation de
certains biosorbants revêt des difficultés techniques qu'il
convient de souligner. En particulier, les sous produits du bois
(écorce, sciures) en plus de colorer l'eau à traiter, ont une
capacité élevée de gonflement et de rétention d'eau
qui diminue le pouvoir sorbant de ces matériaux. Le Tableau 7
présente les valeurs de ces paramètres pour trois
matériaux. Les désavantages liés à la
capacité de rétention d'eau et le gonflement résident dans
le fait que plus le premier est élevé, moins grande est la
capacité d'adsorption, tandis que le second nécessite un
surdimensionnement de la taille de l'installation de traitement.
Tableau 7 : Capacité d'hydratation de quelques
biosorbants
Biosorbants Gonflement CRE
Vol. (ml/g) % (g.g-1)
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Fraction soluble
(%) Références
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Bagasse native 25 11 155 (mg/g COD) Joseph et al.,
2007
Pulpe de betterave 17.9 --- 21.2 15 Reddad, 2002
Algue marine 21 7.4 88.1 (%) 8 Matheickal et al.,
1998
Par ailleurs, la présence de certains cations comme
K+, Na+, Ca2+ et le Mg2+ au niveau
de la surface de la biomasse constitue aussi un facteur de réduction de
son potentiel d'adsorption (Hawari et al., 2006). Car, le nombre de
sites disponibles est en partie occupé par ces cations. De plus, le
processus d'adsorption pour les biomasses est généralement lent,
42 heures ou plus dans certains cas. Ces matériaux naturels polluent par
le relargage de substances telles que le carbone organique et certains cations.
En conséquence, les chercheurs ont entrepris le développement de
techniques pouvant améliorer la capacité d'adsorption ainsi que
la tenue
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Projet de Fin d'Etudes de Elmyre Clervil
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Synthèse de littérature sur l'utilisation
de biosorbants pour l'épuration des effluents liquides chargés
en polluants organiques et minéraux.
mécanique de ces matériaux. En effet, un
prétraitement des biosorbants permet la libération d'un plus
grand nombre de sites d'adsorption, en éliminant les
élément indésirables au niveau de la surface utile de ces
matériaux (Yan et al., 2000 ; Hawari et al., 2006).
Plusieurs procédés de traitement ont ainsi été mis
en oeuvre, parmi lesquels les traitements chimiques, physiques, biologiques ou
la transformation des biosorbants en charbon actifs. Chacun de ces
procédés modifie différemment les propriétés
du matériau par conséquent.
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