Conclusion
Ce travail de recherche avait pour but d'explorer la
sphère des outils de gestion environnementaux et de se pencher sur ceux
dont l'utilisation était la plus répandue. Le but final
était de pouvoir valider d'une part l'hypothèse supposant qu'il
s'agit d'outils de pilotage, et d'autre part de déterminer quelles sont
les données utilisées pour mesurer et traduire l'impact
environnemental.
Derrière ce travail se cachait en fait un challenge:
celui de faire un pas de plus dans l'étude théorique et empirique
des nouveaux outils, qui permettent aux entreprises de répondre à
des problématiques émergentes, encore peu étudiées.
Ce sujet m'a tout de suite incité à découvrir les
processus mis en place au sein des entreprises pour répondre à
ces problématiques. Des outils comme l'éco-bilan et le bilan
carbone, commencent à se généraliser et sont relativement
standardisés. Ils répondent bien aux demandes actuelles des
entreprises en matière d'environnement, à savoir de dresser un
bilan global de leurs impacts et poser des repères pour les
progrès à réaliser.
Mon sujet de recherche, qui concernait d'avantage le pilotage
au quotidien et la prise de décision, m'a orienté vers des outils
plus "expérimentaux", souvent mis en place en interne par les
entreprises pour répondre à des besoins de suivi environnemental,
avec, pour certains groupes, des objectifs de réduction des impacts
d'une année sur l'autre.
Ces tableaux de bord environnementaux sont les outils les plus
adaptés pour valider la première hypothèse, car ils sont,
en théorie, parfaitement adaptés pour le pilotage. L'observation
sur le terrain a confirmé le fait que ces outils sont adéquats,
mais l'hypothèse est cependant invalidée car le pilotage
environnemental n'est pas encore mis en place au sein des entreprises. L'impact
environnemental est souvent l'objet d'un suivi ou d'un diagnostic, qui permet
de situer l'entreprise et de définir les champs d'action, de communiquer
sur les progrès réalisés et potentiel. Elle est
également beaucoup utilisée comme outil de communication interne
ou externe. En interne, il est important que les collaborateurs soient
imprégnés des messages que
veut véhiculer l'entreprise. En externe, se sont
principalement les investisseurs, les clients et les autorités
légales qui sont visées. Il est très clairement ressorti
que sensibiliser les parties prenantes fait partie des priorités des
entreprises.
En ce qui concerne les données utilisées, il
s'est avéré qu'il s'agissait dans une très grande
proportion de données physiques, ce qui valide l'hypothèse de
départ à ce sujet. Les données financières sont un
complément d'information précieux, mais on ne peut pas encore,
à ce jour, traduire de façon précise un impact
environnemental en unités financières. De part cette
différence, il est difficile à ce jour de faire un lien entre la
logique financière et la logique environnementale, et répondre
à des questions de type "un projet plus couteux mais moins impactant est
il plus avantageux qu'un projet peu couteux mais lourd en termes
d'environnement?". Pouvoir établir un lien direct entre les deux
logiques permettrait de prendre des décisions rationnelles en incluant
à la fois les paramètres économiques et
environnementaux.
Les émissions de carbone contribuent néanmoins
à faire le lien entre la logique environnementale et la logique
financière: la mise en place de quotas d'émissions de carbone
négociables sur le marché incite de façon très
claire les entreprises à se concentrer en priorité sur cet impact
environnemental, tout en l'associant à un enjeu économique: celui
de minimiser ses dépenses en "droits à polluer". Si les
entreprises parviennent à traduire un bon nombre de leurs impacts en
équivalent carbone, elles auront une vision nettement plus claire des
conséquences financières que représentent ces impacts.
Encore faut il que l'innovation en la matière atteigne un stade plus
avancé.
Ces conclusions représentent la réalité
à ce jour. Ce n'est pas une réalité figée mais
inscrite dans une dynamique qui veut que la problématique
environnementale prend de plus en plus d'ampleur au sein des entreprises et les
oblige à y répondre de façon de plus en plus pertinente.
Il serait donc très utile de reconduire une étude de ce genre
d'ici quelques années afin d'observer l'évolution qui sera
opérée au niveau des outils de gestion environnementaux et
reconsidérer les hypothèses ici posées.
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