III Synthèse bibliographique
Les études génétiques de parenté sur
de l'ADN ancien peuvent apporter des informations essentielles quant à
l'organisation des sociétés et le mode de vie des populations du
passé.
Dans le cas de résultats positifs, ces études
permettent parfois de nous renseigner sur le statut de la famille au sein de la
société, le fonctionnement marital (endogamie, exogamie) ou
permet encore de déterminer si un système matrilocal ou
patrilocal était adopté par ces populations.
Afin d'obtenir toutes ces informations, plusieurs marqueurs
génétiques sont utilisés.
L'ADN mitochondrial (ADN mt) est presque toujours le premier
marqueur analysé pour les raisons que nous avons
énumérées précédemment. Il permet de
repérer les liens maternels. Très souvent, lorsque des
résultats sont obtenus à partir de l'ADN mt, des analyses sur les
STR autosomaux sont réalisées. Les STR (short tandem repeat) sont
de petites séquences de quelques paires de bases se
répétant de manière variable au sein du génome
nucléaire et présentant un polymorphisme important entre
individus. Pour ces marqueurs, nous disposons chacun d'un allèle
transmis par nos deux parents et il est donc possible de repérer des
liens de parenté biparentaux à partir de la taille de ces STR. Le
même concept est utilisé pour le chromosome Y et permet alors de
déterminer uniquement les liens paternels.
Sur les chromosomes sexuels XY, les analyses peuvent
également porter sur un marqueur spécifique du sexe : le
gène de l'amélogénine, afin de confirmer le sexe
morphologique de l'individu.
On recense actuellement très peu d'articles (moins d'une
quinzaine) portant sur les liens de parenté génétiquement
établis à partir d'ADN ancien.
Cette réalité résulte sûrement du
fait que les études sur l'ADN ancien se heurtent à de nombreux
obstacles (ADN dégradé, contaminations...) ne permettant pas
d'aboutir à des résultats exploitables. Néanmoins, une
grande majorité de ces études datent des années 2000, et
l'on peut donc espérer qu'elles se multiplient dans un avenir proche
grâce aux progrès méthodologiques qui seront
réalisés quant à l'extraction et l'amplification de
l'ADN.
Nous avons souhaité établir, dans le cadre de ce
mémoire, un bref bilan (non exhaustif) des études
paléogénétique de liens de parenté publiées
à ce jour. Cette synthèse bibliographique présente
plusieurs intérêts. Il s'agit en premier lieu de présenter
le contexte
archéologique des sites étudiés ainsi que
les motivations principales conduisant à ces études de liens de
parenté. Quelles données importantes pourraient ressortir de ces
liens de parenté établis génétiquement ? Les
informations qui seront obtenues pourront-elles être
généralisées à une population, une époque...
?
Elle permet ensuite de faire un point sur les techniques et
protocoles utilisés pour effectuer ces analyses
génétiques. Retrouve-t-on, de manière systématique
dans ces études, toutes les précautions reconnues aujourd'hui
comme essentielles à la conservation de l'ADN, à la limitation
des contaminations ainsi qu'à la détection de celles-ci ?
Quels résultats génétiques, ces
études obtiennent t'elles pour l'ADN mitochondrial et l'ADN
nucléaire ? Peut-on faire un rapprochement entre les précautions
prises et la qualité des résultats obtenus ?
Pour finir, qu'obtiennent ces études en terme de liens de
parenté ? Et que peut-on en conclure ?
Neuf publications seront présentées dans le
cadre de cette synthèse bibliographique non exhaustive : (Haak et
al. 2008 (art n°2) ; Cappellini et al. 2003 (art n°4) ;
Bouwman et al. 2008 (art n°3) ; Keyser-Tracqui et al.
2003 (art n°6) ; Dudar et al. 2003 (art n°9) ; Mooder
et al. 2005 (art n°1) ; Rudbeck et al. 2005 (art
n°7) ;.Clisson et al. 2002 (art n°5) ; Adachi et al.
2004 (art n°8) (tabl. 4 et 5).
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