4.1.7. Vers un Web 3.0?
L'expression de Web 3.0 est un buzzword (mot à la mode
qui désigne à la fois tout et n'importe quoi). Cette expression
définit le Web à venir, mais les spécialistes
débattent sur le sens exact de ce terme. Il n'est donc pas
évident de comprendre les caractéristiques du Web 3.0, mais deux
aspects se dégagent des nombreuses publications sur le sujet.
La mobilité et les objets. Tim O'Reilly, l'inventeur du
concept de Web 2.0, pense que le Web 3.0 sera celui des objets. Si de
nombreuses personnes s'accordent sur l'aspect mobile du futur du Web, il sera
caractérisé par la multiplication des objets permettant d'aller
sur Internet. On envisage aujourd'hui d'aller sur Internet grâce à
un mobile, un GPS, et il est probable que ce type d'objets se multiplie. Il
s'agirait d'objets existants aujourd'hui, et qui développeront les
capacités d'aller sur le Net (un lecteur MP3 par exemple). Cela peut
également se matérialiser par le développement des
applications sur téléphone mobile, de type recettes de cuisine,
GPS, vidéos, programme TV, le tout relié à Internet.
Centré sur les besoins de l'internaute. On envisage
l'avenir du Web comme centré sur l'internaute. Tout serait
envisagé pour que l'internaute navigue de
façon plus simple. Avec le Web sémantique par
exemple, où les informations sur Internet seraient traitées de
façon intelligente par les ordinateurs, afin d'apporter à
l'internaute ce qu'il cherche vraiment. Cet aspect répond à la
multiplication continue des sources d'informations sur Internet. Mais c'est
également, les plateformes et les identifiants uniques, comme nous
l'avons évoqué précédemment. Car avec la
multiplication de sites auxquels l'internaute est inscrit, il est de plus en
plus difficile de gérer et suivre toutes ses actualités. Les
identifiants uniques répondent donc à ce besoin (Facebook
Connect, Yahoo IDÉ). Mais on peut se demander si ces identifiants
uniques n'entraîneront pas une bataille entre géants du Net. En
effet des sites comme Yahoo et Google ont tout intérêt à
avoir le monopole de ces identifiants uniques. Pour une marque qui communique,
choisir son identifiant unique pour un site doit se réfléchir en
termes de fréquentations (nombre d'abonnés) et en termes de
retombées (sociales ou pas). Pour l'instant la meilleure solution reste
de proposer différents identifiants et de laisser à l'internaute
le loisir de choisir celui qu'il préfère.
4.1.8. La publicité qui me correspond
Ce n'est pas nouveau. La publicité sur Internet est de
plus en plus ciblée en fonction des sites que l'on visite, des mails que
l'on reçoit, ou de son identité. La publicité
comportementale va se développer massivement dans les années
à venir. Parce qu'on sait que sur le Net, on ne s'adresse pas à
la masse mais à l'internaute, la publicité comportementale semble
toute trouvée face à cette problématique.
De nouveaux outils pour les marketeurs vont certainement se
développer. Ils permettront de dresser un portrait précis des
internautes et de leurs relations: qui sont les amis avec qui je communique le
plus (Google identifie déjà les personnes que l'on contacte le
plus sur Gmail), qui sont les internautes les plus réceptifs aux
sollicitations commerciales (sur les réseaux sociaux par exemple), qui
sont les internautes qui ont le même profil, et bien sur qui sont les
influenceurs. L'identification de ces profils d'internautes permettra
d'appréhender différemment les stratégies de
communications.
Il faut néanmoins noter que ces stratégies
ciblées risquent d'être ralenties par les lois qui se font plus
intransigeantes. La Commission Européenne a en effet
décidé d'intensifier la surveillance de ces publicités
ciblées, qui comme nous l'avons vu implique le consentement de
l'internaute. Certains sites, notamment Google ne demandent pas l'autorisation
des internautes, mais fonctionnent sur un système d'option de refus. Ce
système est dénoncé par la Commission Européenne.
On peut donc s'attendre dans les années à venir à une
augmentation des publicités ciblées, toujours plus pertinentes et
plus en adéquation avec mon profil, mais avec un durcissement des
contrôles de l'application de la loi sur l'autorisation préalable
de l'internaute. Les sites qui remportent un grand succès, comme Google
ou Facebook n'auront a priori pas
de difficulté à obtenir l'accord des utilisateurs
(surtout si l'accès au service est lié à l'acceptation de
la publicité ciblée).
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