SOMMAIRE
INTRODUCTION
8
PREMIERE PARTIE
PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES
DE TRAVAIL, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
9
1.1 - PROBLEMATIQUE
10
1.2 - OBJECTIFS DE
L'ETUDE...........................................................................................................
104
1.3 - HYPOTHESES
14
1.4 - REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
15
1.4.1 - DEFINITION DES TERMES IMPORTANTS
15
1.4.1.1- LE PROCESSUS PRODUCTIF OU SYSTEME PRODUCTIF
15
1.4.1.2- LE CONCEPT DE FILIERE
15
1.4.1.3 -LA COMMERCIALISATION
15
1.4.1.4 -LA COMPETITIVITE 16
1.4.2 - GENERALITES SUR LA CULTURE DU RIZ 16
1.4.2.1 - LES CARACTERISTIQUES AGRONOMIQUES DE LA
CULTURE 16
1.4.2.2 - LA CROISSANCE DU RIZ
17
1.4.3 - ETAPES DE VALORISATION DU PADDY :
Transformation du riz.
20
1.4.3.1 - LA RECOLTE
20
1.4.3.2 - LE BATTAGE
21
1.4.3.3 - LE VANNAGE
21
1.4.3.4 -LE SECHAGE 21
1.4.3.5 - LA TRANSFORMATION DU RIZ
21
1.4.4 -ASPECTS ECONOMIQUES DE LA CULTURE DU RIZ
22
1.4.4.1 -LE PRIX DU PADDY A LA PRODUCTION; EVOLUTION
DANS LE TEMPS
22
1.4.4.2-LES COUTS DE PRODUCTION 23
1.4.4.3-LA RENTABILITE DE LA CULTURE
24
1.4.4.4 - LA COMMERCIALISATION ET L'ORGANISATION DES
MARCHES DE RIZ.
255
1.4.5 - PERIMETRES IRRIGUES RIZICOLES :
CONDITIONS DE LEUR GESTION ET REUSSITE
266
DEUXIEME PARTIE
2.1- CADRE INSTITUTIONNEL 3
32
2.2- CADRE GEOGRAPHIQUE : Village de KOVIE dans
la vallée du ZIO 3
32
2.2.1 - MILIEU PHYSIQUE 3
32
2.2.1.1 - LE RESEAU D'IRRIGUATION
363
2.2.1.2- LES SOLS 3
36
2.2.1.3- LA VEGETATION
364
2.2.1.4 - LE CLIMAT
364
2.2.1.5 - L'HIDROLOGIE ET LES RESSOURCES EN EAU
364
2.2.2 - LE MILIEU HUMAIN
354
2.2.3 - INFRASTRUCTURES SOCIO-ECONOMIQUES
355
2.2.4 - ACTIVITES ECONOMIQUES
35
2.3-METHODOLOGIE DE L'ETUDE
366
2.3.1- COLLECTE DES INFORMATIONS
366
2.3.1.1 - LA PHASE DE LA DOCUMENTATION ET DES
ENTRETIENS.
366
2.3.1.2- LA PHASE DES OBSERVATIONS DIRECTES SUR
LE TERRAIN : LES ENQUETES PROPREMENT DITES.
366
2.3.2 - DIFFICULTES DE L'ETUDE.
377
2.3.3 - EXPLOITATION ET ANALYSE DES RESULTATS
377
2.3.3.1 - LE DEPOUILLEMENT
377
2.3.3.2 - LES OUTILS UTILISES
388
TROISIEME PARTIE
3.1 - PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
41
3.1.1- SYSTEME D'EXPLOITATION
4741
3.1.1.1 - LA STRUCTURE PAR AGE DES RIZICULTEURS
4141
3.1.1.2 - LA COMPOSITION ETHNIQUE ET ORIGINE DES
RIZICULTEURS
4242
3.1.1.3 - LA SITUATION MATRIMONIALE DES RIZICULTEURS
43
3.1.1.4 - LA TAILLE DES MENAGES ET NOMBRE D'ACTIFS PAR
MENAGE. 43
3.1.1.5 - LE NIVEAU DE SCOLARISATION DES CHEFS
D'EXPLOITATION 44
3.1.1.6 - LES PRINCIPALES ACTIVITES ECONOMIQUES
DES RIZICULTEURS 45
3.1.1.7 - LA STRUCTURE ET LE FONCTIONNEMENT DES
ORGANISATIONS PAYSANNES. 46
3.1.1.8 - LA GESTION DES EXPLOITATIONS ET LA
REPARTITION DES TACHES
47
3.1.2- SYSTEME DE PRODUCTION 47
3.1.3 - SYSTEME DE CULTURE 53
3.1.3.1- LES FONCTIONS ET L'IMPORTANCE DES CULTURES
SECONDAIRES 53
3.1.3.2- LE MODE DE CULTURE. 53
3.1.4 - COMMERCIALISATION DU RIZ A KOVIE 59
3.1.4.1 - L'APPROVISIONNEMENT DES MARCHES 5
479
3.1.4.2 - LES CARACTERISTIQUES DU RIZ VENDU
61
3.1.4.3 - L'OFFRE ET LE PRIX AU COURS DE L'ANNEE
61
3.1.4.4 - LE CIRCUIT DE COMMERCIALISATION
63
3.1.5 - RENTABILITE DE LA CULTURE DU RIZ:
EVALUATION DE LA RENTABILITE FINACIERE
6464
3.1.5.1 - LE COUT DE PRODUCTION MOYEN A L'HECTARE
64
3.1.5.1 - LE PRODUIT D'ACTIVITE DU RIZICULTEUR
68
3.1.5.3 - L'EVALUATION DU PRODUIT BRUT A L'HECTARE
69
3.1.5.4 - LE PRODUIT NET MOYEN D'EXPLOITATION
(PNM)/TAUX DE RENTABILITE (TR) 72
QUATRIEME PARTIE
4 - PROPOSITION DE TECHNIQUES DE VALORISATION ET DU
MARCHANDISAGE APPROPRIE DU RIZ DE KOVIE
75
4.1-TRIAGE ET CALIBRAGE DU RIZ 75
4.2-COUT DE LA TRANSFORMATION (Calibrage /Triage)
76
4.2.1- CHARGES FIXES 76
4.2.2 - CHARGES VARIABLES 76
4.2.3 - CHARGE TOTALE (CT) 77
4.2.4 - PRODUIT NET ISSU DE LA TRANSFORMATION DU RIZ
77
4.3- ANALYSE MARGINALE DE L'IMPACT DU LA
TRANSFORMATION ARTISANAL DU RIZ 77
4.4 - CONCLUSION - SUGGESTIONS 79
4.4.1 - CONCLUSION GENERALE 79
4.4.2 - SUGGESTIONS 80
4.4.2.1 - POUR UN RESPECT SCRUPULEUX DES TECHNIQUES
CULTURALES. 80
4.4.2.2 -POUR UNE BONNE GESTION DE L'EAU 80
4.4.2.3 - POUR UNE PRODUCTION PLUS SAINE 81
4.4.2.4 - POUR AMELIORER LE NIVEAU DE LA RENTABILITE
FINANCIERE ET SOCIALE DE LA RIZICULTURE. 81
4.4.2.5
- POUR UN ENGAGEMENT POLITIQUE PLUS RESPONSABLE
82
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1- EVOLUTION DES SUPERFICIES, DE LA
PRODUCTION DE PADDY, DES IMPORTATIONS DES VALEURS DOUANIERES, DES PRIX SUR LES
DIFFERENTS MARCHES ET DES PESOINS DE LA POPULATION 12
Tableau 2- VARIATION EN POURCENTAGE DES
SUPERFICIES, DE LA PRODUCTION EN RIZ DECORTIQUE ET DES PRIX RURAUX 12
Tableau 3- LES DIFFERENTES ETAPES DE MATURATION
DU PADDY 19
Tableau 4- SCHEMA DES PRINCIPAUX TYPES DE
RIZICULTURE ET LEURS CARACTERISTIQUES 20
Tableau 5- REPARTITION DES RIZICULTEURS SELON
LE FACTEUR AGE 41
Tableau 6- REPARTITION DES RIZICULTEURS SELON
LES ORIGINES 42
Tableau 7- SITUATION MATRIMONIALE SELON LES
CLASSE D'AGES 43
Tableau 8- PRESENTATION DES MENAGES PAR CLASSE
D'AGES 44
Tableau 9- NIVEAU D'INSTRUCTION SCOLAIRE DES
RIZICULTEURS SELON LES CLASSES D'AGES 4
595
Tableau 10- REPARTITION DES CHEFS
D'EXPLOITATION PAR ANNEES D'EXPERIENCE ET TAILLE DES EXPLOITATIONS 49
Tableau 11- DUREE DES OPERATIONS CULTURALES
51
Tableau 12- LES VARIETES CULTIVEES ET LEURS
CARACTERISTIQUES 56
Tableau 13- CALENDRIER DE PRODUCTION ET MISE
EN VENTE 60
Tableau 14- VARIATION DU PRIX DU RIZ
DECORTIQUE AU COURS DE L'ANNEE 61
Tableau 15- LES PRODUITS PHYTOSANITAIRES
UTILISES A KOVIE 64
Tableau 16- COUT DES CONSOMMATIONS
INTERMEDIAIRES 65
Tableau 17- COUT DES OPERATIONS CULTURALES/HA
66
Tableau 18- AMMORTISSEMENT DU PETIT MATERIEL
DE PRODUCTION 67
Tableau 19- COUT DE PRODUCTION MOYEN/HA
68
Tableau 20- PRODUIT BRUT MOYEN 70
Tableau 21- REVENU BRUT MOYEN D'EXPLOITATION
72
Tableau 22- REVENU NET MOYEN D'EXPLOITATION
72
Tableau 23- PRODUIT NET MOYEN
D'EXPLOITATION/TAUX DE RENTABILITE 72
Tableau 24- REMUNERATION DU TRAVAIL
FAMILIAL/REMUNERATION DU TRAVAIL JOURNALIER 73
Tableau 25- PRODUIT BRUT MOYEN/HA CAS DE LA
VALORISATION 76
Tableau 26- AMMORTISSEMENT 76
Tableau 27- ANALYSE MARGINALE 77
LISTE DES ILLUSTRATIONS GRAPHIQUES
Figure 1- HISTOGRAMME MONTRANT LA VARIATION EN
POURCENTAGE DES SUPERFICIES, DE LA PRODUCTION EN RIZ DECORTIQUE COMPAREE AUX
DONNEES DE 1989 13
Figure 2- DISTRIBUTION DES AGES 42
Figure 3- EVOLUTION DU PRIX AU COURS DE
L'ANNEEX 62
Figure 4-
CIRCUIT DE DISTRIBUTION 63
Figure 8- SCHEMA DESCRIPTIF DU DISPOSITIF DE
CALIBRAGE ARTISANAL 75
LISTE DES ILLUSTRATIONS PHOTOGRAPHIQUES
Image 1- CENTRE RIZICOLE DE ZIO 32
Image 2- CANAL D'AMENEE 33
Image 3- MARCHE DE KOVIE 35
Image 4- UNE CANARDIERE 55
Image 5- CANARDS EN DIVAGUATION DANS UN CASIER
55
Image 6- PEPINIERE DE 10 JOURS 57
Image 7- OPERATION DE REPIQUAGE 57
Image 8- DECORTIQUEUR A DEUX MODULES
59
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Carte du périmètre
irrigué de la vallée du ZIO
Annexe 2 : Carte de la Région
Maritime montrant la zone d'étude
Annexe 3 : Tableau montrant
l'évolution de la production et des rendements du riz paddy par
région.
Annexe 4 : Machine trieuse de riz SEA
SIGLES
ADRAO : Association
pour le Développement de la Riziculture en Afrique de l'Ouest
C.E.E.M.A.T : Centre d'Etudes et
d'Expérimentation du Machinisme Agricole et Tropical
C.G.I.A.R : Groupe Consultatif
sur la Recherche Agricole, Internationale
C.N.C.A : Caisse
Nationale du Crédit Agricole
C.R.Z : Centre Rizicole de
ZIO
DESCOOP : Diplôme d'Etudes
Supérieurs en action Coopérative
D.R.A.E.P : Direction Régionale
de l'Agriculture de l'Elevage et de la pêche
D.R.D.R : Direction
Régionale du Développement Rural
DSAID : Direction des
Statistiques Agricoles de l'Informatique et de la
Documentation
E.S.A : Ecole
Supérieure d'Agronomie
F.A.O : Food and Agriculture
Organisation (Organisation des Nations Unies pour l'Agriculture et
l'Elevage)
F.M.I : Fonds Monétaire
International.
F.U.C.E.C : Fédération des
Unités Coopératives d'Epargne et de Crédit.
I.C.A.T : Institut de Conseil
et d'Appuis Techniques.
ONG : Organisation Non
Gouvernementale
PNUD : Programme des Nations
Unies pour le Développement
SMIG : Salaire Minimum Garanti
UEMOA : Union Economique
Monétaire Ouest Africaine
UNESCO : United Nations Educational,
Scientific and Cultural Organization (Organisation des Nations Unies pour
l'éducation la science et la culture)
RESUME
Après un essor remarquable de 1994 à 1998, la
riziculture irriguée togolaise, connaît ces dernières
années d'énormes difficultés principalement sur le plan
de la disponibilité des moyens financiers.
En effet, après la dévaluation, la population
des riziculteurs a connu une amélioration sur le plan qualitatif et
quantitatif. La moyenne d'âge au sein des chefs d'exploitation est de 38
ans et 78 % d'entre eux savent lire et écrire.
L`arrivée de ces nouveaux exploitants plus jeunes et
mieux équipés avec un bagage scolaire que les anciens en
régression sur le périmètre, a permis une
professionnalisation du métier de la riziculture. La gestion de
l'exploitation est devenue rigoureuse et organisée. Les pratiques
culturales sont devenues semi-intensives avec l'usage régulier des
intrants agricoles modernes.
Malheureusement avec la surexploitation des terres
aménagées : conséquence de l'augmentation du nombre
des riziculteurs, la production est en baisse avec un rendement moyen de 3,6
tonnes de paddy / ha / saison. Cette régression de la
productivité est accentuée par l'absence de moyens financiers
pour acheter les produits phytosanitaires, nécessaires pour l'entretien
des cultures.
Le riziculteur, pour financer sa production a recours aux
secteurs informels (les bonnes femmes et les fonctionnaires du milieu rural)
pour faire un prêt au taux d'intérêt usuraire de 67% par
saison (4 mois).
Nonobstant ces problèmes, la production est
rentable sur le plan financier et social. Le Taux de rentabilité
financière observé sur le périmètre de KOVIE est de
3.4% par saison de culture. Ce taux peut être amélioré si
les riziculteurs améliorent la présentation de leur riz
décortiqué sur le marché.
Nous avons proposé pour ce faire, une méthode
artisanale de triage, qui permet d'apporter aux riziculteurs un revenu
supplémentaire et de créer des emplois aux jeunes du village.
La riziculture est la principale activité
pratiquée par 81% des exploitants enquêtés. D'autres
activités sont pratiquées parallèlement à la
culture du riz et apportent aux riziculteurs un revenu d'appoint.
La distribution du riz se fait suivant un circuit
informel. Cette distribution est animée par les riziculteurs et leurs
pourvoyeurs de fonds. Une partie de la production est distribuée sur le
marché de KOVIE et le reste sur les marchés environnants.
L'organisation du marché de la distribution s'impose
aujourd'hui comme un besoin crucial aux producteurs. Les riziculteurs devraient
se regrouper en association d'irrigants et s'impliquer davantage dans la
gestion du périmètre.
Mots clés : Riziculture,
riziculteur, producteurs, riz, périmètre irrigué,
transformation, valorisation, rentabilité, commercialisation.
ABSTRACT
After a remarkable rise from 1994 to 1998, irrigated rice
growing, knows these last years enormous difficulties mainly in the field of
the availability of financial means.
Indeed, after the devaluation, the population of the rice
growers had known an improvement on the qualitative and quantitative level. The
age average within the heads of exploitation is 38 years and 78 % of them can
read and write. The arrival of these new operators, younger and better equipped
in alphabetisation tools than the old ones of which the number is in regression
on the perimeter, allowed a professionalization of the rice-growing job. The
exploitation management became rigorous and organised not leaving any place to
improvisation. The cultivation methods became semi-intensive with regular use
of modern agricultural entrants.
Unfortunately with the overexploitation of the usable
airfields, (consequence of the increase of the rice growers number), the
production is falling. The output average is now 3,6 tons of paddy / ha /
season. This regression of the productivity is accentuated by lack of financial
means to buy products for plant processing. To finance his production, the rice
grower has recourse to the informal sectors (Good women and civil servant of
the rural areas) to make a loan at the usurious rate of 67% per season.
Notwithstanding these problems, the production is
profitable on the financial and social level. The Rate of financial
profitability observed on the perimeter is 3.4%. This rate can be improved if
the rice growers decide to improve the presentation of their peeled rice. We
propose, a method of artisans sorting which not only bring to the rice grower
an additional income but also is causes of employment creation for the youth
Rice growing is the principal activity practised by 81% of
the surveyed operators. Other activities are practised and bring theme a
supplement income.
The distribution of rice is done according to an abstract
circuit. The rice growers and their financial providers animate this
distribution. One half of the production is distributed on the market of KOVIE
and the remaining half on the surrounding markets.
There is a crucial need for the organisation of the KOVIE's
rice distributors and the rice growers in association for the perimeter
management.
Key words: Rice growing, rice grower,
producers, rice, irrigated perimeter, transformation, valorisation,
profitability, and marketing
INTRODUCTION
« Les politiques rizicoles décidées
par les Etats... n'ont pas eu l'effet désiré sur l'essor de la
production dont le niveau se situe très en deçà de ce
qu'il devrait être » (Roger-Estrade ,1993).
Si l'échec des politiques rizicoles, mises en oeuvre par
les Etats, en Afrique subsaharienne, permet une remise en cause de l'action
gouvernementale dans ce secteur, la recherche de nouvelles orientations est
opportune.
Comment sauvegarder les productions nationales face aux
importations et assainir les économies sans être induit au
protectionnisme stérile ?
Quel avenir pour la culture du riz au Togo, si une
réflexion appropriée n'intègre à sa
démarche, les éléments d'une amélioration
quantitative et qualitative de la production nationale ?
Cette étude, intitulée : ECONOMIE DE LA
CULTURE DU RIZ : CAS DU PERIMETRE IRRIGUE DE KOVIE, veut contribuer
à démêler l'écheveau.
C'est donc à partir de la définition des
caractéristiques techniques, socioculturelles et économiques de
la production sur le périmètre de KOVIE et de l'analyse des
données recueillies sur le terrain que transparaîtront :
- les forces et faiblesses de cette culture dans son
environnement politique et économique ;
- les possibilités de développement de la
riziculture.
Tour à tour, on présentera : la
problématique, les objectifs de l'étude, les hypothèses de
travail et la revue bibliographique ; ensuite le cadre institutionnel et
la méthodologie de l'étude seront décrits et enfin nous
présenterons et analyserons les résultats de l'étude.
PREMIERE PARTIE
PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES
DE TRAVAIL,
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1 - PROBLEMATIQUE
« Presque inconnu il y a vingt ans sauf au
Sénégal, le riz prend une place sans cesse plus importante
dans la consommation des pays de l'Afrique de l'Ouest » (Roger-Estrade,
1993).
En effet, il n'est point besoin aujourd'hui de
démontrer la place principale qu'occupe le riz dans les habitudes
alimentaires dans nos pays en voie de développement. Longtemps
considéré comme un produit de luxe, le riz tend à devenir
la denrée de base, consommée par presque, toutes les classes
sociales. Face aux céréales traditionnelles que sont le
maïs, le sorgho le mil etc., la concurrence est ouverte et
favorisée par le mode de vie citadine.
Notons cependant, que si la consommation du riz dans les pays
africains ne cesse de croître, le produire suffisamment devient l'une des
préoccupations des gouvernants parce que l'auto-approvisionnement de
cette denrée est encore très problématique.
Aussi pouvons-nous lire : « le cas du riz est
un bon exemple de dépendance accrue de ce continent vis-à-vis de
l'extérieur » ou encore «dans les 25 dernières
années, l'Afrique est devenue un des principaux pôles
d'importation avec environ un quart des importations mondiales du
riz » (MENDEZ-DEL-VILLAL, 1989).
Les prévisions de la FAO concernant les pays de l'UEMOA
parmi lesquels se trouve le Togo, permettent de juger de l'importance des
besoins complémentaires auxquels l'Afrique doit faire face chaque
année, pour répondre aux demandes de sa population «la
production rizicole ne couvre qu'à peu près la moitié de
la consommation. » (FAO, 1994)
Si le bilan rizicole est déficitaire presque partout en
Afrique, qu'en est-il exactement de la production rizicole du Togo ?
Depuis 1970, le Togo fait partie des 16 pays de l'ADRAO
(Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique de
l'Ouest) dont le principal objectif est d'aider les pays membres à
atteindre l'autosuffisance en riz, par le biais de la recherche dans le domaine
de la riziculture.
Malgré les plans de développement agricole
élaborés par les pouvoirs publics, notamment :
- L'appel au retour à la terre en
1973 ;
- La proclamation de l'année du paysan en
1975 ;
- La révolution verte en vue de
l'autosuffisance alimentaire en 1977... (TOKPA, 1996)
- L'exonération des taxes
douanières sur les équipements et matériels
destinés uniquement à l'agriculture ;
- La mise en place des services d'encadrement
technique des paysans ;
- L'aménagement des
périmètres rizicoles mis gratuitement à la disposition des
riziculteurs... (BAKAYOKO, 1998) ; la production rizicole
reste déficitaire.
L'examen des statistiques relatives à la culture du riz
au Togo, (tableaux 1 et 2, page 5) suggère les observations
suivantes :
- Les besoins de la population en riz
décortiqué n'ont cessé de croître depuis 1989. La
production durant cette période est restée insuffisante sauf en
1997.
- Bien que la consommation croisse durant cette
période, la production nationale est restée presque stationnaire.
Le Togo a donc multiplié les importations de riz avec une moyenne
annuelle de 2,163 milliards de F CFA avant la dévaluation du FCFA le 11
janvier 1994 contre 2,576 milliards après cette date.
Sachant que la dévaluation du F CFA était de 50
%, l'analyse du montant des importations montre une baisse significative des
importations, qui pourrait être mise au bénéfice de la
production nationale dont la compétitivité a été
rehaussée par ce fait, face aux riz importés d'Asie.
Cette analyse est avant tout, confortée par les
observations suivantes relatives aux pratiques d'avant dévaluation et
d'après. Avant le 11 janvier 1994, la production nationale était
instable ; 27 700 T*(*)
de paddy en 1989 contre 25 100 T en 1990 ; 39 300 en 1991 contre 25 300 T en
1992 etc. Après cette date, elle croît exceptionnellement.
La moyenne annuelle de production est actuellement de 66 000
T contre 30280 T de 1989 à 1994, soit une augmentation moyenne annuelle
de plus de 117 %.
Quelles sont donc les caractéristiques de l'agriculture
pratiquée sur les périmètres rizicoles au Togo ?
- Sommes-nous en train de passer d'une riziculture
traditionnelle à une riziculture modernisée au Togo ?
- Quels sont les systèmes de production en vigueur
dans les rizières togolaises ?
- Quels sont les fondements politiques, économiques et
techniques d'aménagement des rizières au Togo ?
Tableau 1 : EVOLUTION DES SUPERFICIES, DE LA
PRODUCTION DE PADDY, DES IMPORTATIONS DES VALEURS DOUANIERES, DES PRIX SUR LES
DIFFERENTS MARCHES ET DES BESOINS DE LA POPULATION
Années
Données
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
Superficie (ha)
|
19.900
|
19.200
|
24155
|
13650
|
28200
|
52725
|
41916
|
57442
|
31675
|
-
|
Production Paddy(T)
|
27700
|
25100
|
39300
|
25300
|
34000
|
50100
|
51200
|
76500
|
86200
|
-
|
Production riz
Décortiqué (T)
|
18005
|
16400
|
25563
|
16445
|
22100
|
32565
|
33280
|
49725
|
56030
|
-
|
Evolution des importations (T)
- riz paddy
- riz décortiqué
- riz semi- blanchi
- riz en brisure
|
12,4
644,2
23606,5
13271,2
|
69,9
193,5
9832,5
16719,8
|
9,1
65,8
14555,8
11179,9
|
282,3
610,3
13793,7
9407,3
|
326,5
57,1
16526,9
13307,2
|
-
-
-
-
|
52
253
2268
9430
|
11
375
19300
17529
|
16,3
79
31297,8
5384,9
|
-
-
-
-
|
Valeur Douane
(Milliard FCFA)
|
3,417
|
2,128
|
1,796
|
1,591
|
1,882
|
-
|
1,380
|
3,525
|
2,822
|
-
|
Evolution des Prix
(CFA / kg)
Marchés ruraux
- riz paddy
- riz décortiqué
Marchés de Conso
Riz décortiqué
|
80
173
215
|
68
131
-
|
-
-
-
|
93
140
-
|
66
139
-
|
99
179
285
|
116
204
326
|
147
244
357
|
140
256
405
|
-
-
407
|
Besoins de la population
En riz décortiqué (T)
|
34306
|
95301
|
40000
|
41000
|
46336
|
47336
|
48803
|
50316
|
51876
|
53484
|
|
Sources : Direction de la
Statistique et Direction générale des douanes
Tableau 2 : VARIATION EN POURCENTAGE DES
SUPERFICIES, DE LA PRODUCTION EN RIZ DECORTIQUE ET DES PRIX RURAUX
Années
|
Variation en pourcentage
|
|
Production du riz décortiqué
|
Prix ruraux
|
1989
|
(19.900 ha)
|
18.005T)
|
173 F CFA / kg)
|
1990
|
-3,5
|
-9
|
-24,3
|
1991
|
+26
|
+56
|
-
|
1992
|
-43,5
|
-35,7
|
+7
|
1993
|
+106,6
|
+34,4
|
-0,7
|
1994
|
+87
|
+47,4
|
+29
|
1995
|
-20,5
|
+2,2
|
+14
|
1996
|
+37
|
+49,4
|
+19,6
|
1997
|
-45
|
+12,7
|
+5
|
1998
|
-
|
-
|
-
|
|
Sources : Nos calculs à partir
des données de la DESA et de la Direction de la Statistique.
Figure 1 : HISTOGRAMME MONTRANT LA
VARIATION EN POURCENTAGE DES SUPERFICIES, DE LA PRODUCTION EN RIZ DECORTIQUE
ET DES PRIX RURAUX COMPAREE AUX DONNEES DE L'ANNEE 1989

Année de Base : 1989
: 19900 ha
: 18 005 Tonne
: 173 F cfa/Kg
La riziculture au Togo connaît un nouveau dynamisme. Il
importe de connaître les tenants et les aboutissants de cette
filière à travers l'étude de l'économie de la
culture du riz.
Telles sont les motivations qui sous-tendent notre
étude dans la zone rizicole irriguée de KOVIE.
1.2 - OBJECTIFS DE
L'ETUDE
Objectif général :
Contribuer à l'étude des systèmes
productifs rizicoles au Togo en vue de déterminer les facteurs
favorables et défavorables à la promotion de la culture du
riz.
Objectifs spécifiques :
- Déterminer la disponibilité,
l'accessibilité et l'efficience des facteurs de productions (terre, eau,
capital, main-d'oeuvre etc.)
- Analyser l'incidence du comportement des paysans ou des
organisations paysannes du milieu, sur le développement de la
riziculture.
- Déterminer l'impact de la politique agricole
actuellement en vigueur sur la culture du riz dans le périmètre
considéré.
- Déterminer les effets positifs ou négatifs de
la conjoncture économique actuelle sur la culture du riz.
- Déterminer le coût de production du riz dans
la zone d'étude.
- Comparer le coût de production du riz (de la zone
d'étude) au prix sur les marchés ruraux en vue de
l'évaluation de sa rentabilité.
- Déterminer le mécanisme de formation du prix
sur les marchés ruraux.
- Etudier le circuit de commercialisation du riz et ses
goulets d'étranglement.
1.3 - HYPOTHESES
Voici les hypothèses du travail :
- En quête de produits de bonne qualité à
moindre coût, les consommateurs togolais portent un intérêt
aux riz produits au Togo, étant donné l'amélioration des
variétés cultivées et la hausse des prix du riz
importé. Ceci relance la riziculture locale.
- La riziculture togolaise est en pleine modernisation, ce
qui entraîne une intensification et une augmentation soutenue de la
production
- La tendance des paysans à la professionnalisation
dynamise la riziculture au Togo et serait à l'origine des progrès
réalisés.
- La politique agricole en vigueur conjuguée aux
effets de la dévaluation du franc CFA, ont permis le renforcement du
caractère de rente de la riziculture.
1.4 - REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
1.4.1 - DEFINITION DES TERMES IMPORTANTS
Pour bien comprendre les termes fondamentaux
évoqués dans ce document, il convient de les définir.
1.4.1.1 - LE PROCESSUS PRODUCTIF OU SYSTEME PRODUCTIF
Selon R. BADOUIN, cité par Y. SAMLABA (1992), le
système productif agricole se définit comme l'ensemble des
éléments et des activités qui concourent à la
formation des flux de produits agricoles.
Le système rizicole comme tout système productif
agricole peut être appréhendé sous le triple aspect de
système d'exploitation, de système de production et de
système de culture.
- On considère alors que le système de culture
se rapporte aux combinaisons culturales et représente l'ensemble plus ou
moins structuré des productions végétales et animales
retenues par les agriculteurs.
- Le système de production quant à lui est
relatif aux combinaisons productives : la terre ou capital foncier, le travail,
les consommations intermédiaires ou capital circulant, les biens
d'équipement ou capital fixe.
- Enfin, le système d'exploitation se définit
comme le mode de fonctionnement des unités de production (M. LABONNE,
1985)
1.4.1.2 LE CONCEPT DE FILIERE
Selon M. LABONNE (1985), la filière
agroalimentaire est constituée par les agents ou groupes d'agents
concernés par un produit (ou un groupe de produits) agroalimentaire, de
la production à la consommation et implique les relations qu'ils
entretiennent.
CIRAD (1985), Centre International pour la Recherche
Agronomique, mettra au point une méthode qui insistera surtout sur les
techniques de production, les structures de commercialisation, les coûts
et les prix, dans le cadre de l'étude d'une filière.
Pour Baris et Couty (1981), la notion de filière quelle
que soit son appellation ne se limite pas aux activités commerciales
mais couvre l'ensemble des activités en amont et en aval.
1.4.1.3 LA
COMMERCIALISATION
L. LAGRANGE (1989) voit en la commercialisation un ensemble
d'opérations qui concernent un produit depuis son invention
jusqu'à sa destruction. Mais dans le cadre de notre étude, nous
entendrons par invention la production du riz ou plus encore sa récolte
et par destruction sa consommation.
Pour l'auteur, la finalité de la commercialisation,
c'est de trouver un débouché solvable pour le producteur.
La Distribution, qui est une partie de
la commercialisation, est définie par le même auteur comme
l'ensemble des activités qui permettent la mise à la disposition
des consommateurs ou autres utilisateurs (restaurants, collectivités),
des produits agricoles ou agroalimentaires, produits ou crées par les
agriculteurs et les industries agroalimentaires.
Robert Darpoux (1988) abonde dans le même sens et
insiste sur le fait que la distribution assure la liaison entre l'offre et la
demande. Pour lui, offre et demande peuvent être situés à
des stades différents dans le temps (allusion aux denrées
consommées longtemps après leur production) et dans l'espace
(producteurs et consommateurs pouvant être éloignés les uns
des autres).
1.4.1.4 - LA COMPETITIVITE
Pour Daviron D. et Fousse W. (1993), la
compétitivité d'une filière d'exportation
représente l'aptitude d'un pays à acquérir des parts de
marchés. Cependant, au lieu de nous intéresser aux marchés
extérieurs dans le cadre de notre étude, nous parlerons de la
compétitivité d'un produit sur le marché local en
affirmant qu'elle est sa capacité à affronter la concurrence,
c'est-à-dire à s'imposer devant les produits semblables. Elle
peut donc se fonder sur le prix, la qualité, l'emballage.
Plus loin, nous rendrons compte des actions que peuvent
poser les producteurs et l'Etat en vue de favoriser la
compétitivité des produits agricoles. Nous verrons
également les méthodes d'amélioration de la qualité
du riz en Afrique subsaharienne.
1.4.2 - GENERALITES SUR LA CULTURE DU RIZ
Lorsqu'on se réfère à la
littérature agronomique, on constate que la riziculture se
présente comme l'une des cultures céréalières les
plus complexes, sur le plan de ses variétés et
caractéristiques morphologiques.
Une connaissance, même liminaire sur la morphologie du riz,
et surtout des différentes étapes de sa croissance, nous
paraît nécessaire pour mieux comprendre son comportement et les
exigences culturales qui en découlent. Car une juste appréciation
de l'importance des facteurs qui concourent à la vie de la plante est le
seul remède qui pourra corriger certaines pratiques aberrantes et mettre
en oeuvre les techniques rationnelles qui permettent d'assurer la
rentabilité optimale des aménagements et du travail.
1.4.2.1-LES CARACTERISTIQUES AGRONOMIQUES DE LA CULTURE1(*)
Le riz appartient à la famille des
graminées et au genre Oryza sativa. On distingue deux
sous-espèces : Oryza japonica, à grains ronds et
paille courte, et Oryza indica à grains longs et minces,
à tige généralement de grande taille.
A- LES ORGANES
VEGETATIFS
Les principaux éléments des organes
végétatifs de la plante du riz sont : les racines, la tige, les
talles, et les feuilles. La talle dont les fonctions sont aussi
déterminantes que les autres éléments, retiendra notre
attention.
Ø Les talles.
Issus des bourgeons sis à la base des feuilles de la
plante, les talles ont des fonctions très importantes sur le plant du
riz.
Ils sont responsables de l'émission des tiges qui
porteront les panicules.
On distingue selon leur ordre d'apparition, les talles
primaires, secondaire, tertiaires ... etc.
D'une façon générale, le tallage est
favorisé par :
- Le repiquage avec des plants jeunes ;
- Un nombre limité de brins par touffe ;
- Des écartements rationnels en fonction de la
variété, du climat et du terrain ;
- Des sarclages précoces qui éviteront la
concurrence entre le riz et les plantes adventices ;
- L'état d'ameublissement du sol ;
- La richesse du sol en azote ;
- La hauteur de la nappe d'eau (les riz tallent peu en eau
profonde).
En culture repiquée, le tallage est donc un facteur
primordial pour le rendement.
B- LES ORGANES DE
REPRODUCTION
Les organes de reproduction comprennent les
éléments suivants : La panicule, l'épillet, la fleur,
le grain ou paddy, l'albumen, l'embryon.
Ø La fleur
Les organes mâles et femelles sont présents sur
la même fleur. C'est une fleur autogame.
Ø Le grain ou
paddy
Le grain de riz ou paddy, est constitué d'enveloppes
(glumes et glumelles) et de caryopse encore appelé albumen.
Lorsque le grain est débarrassé de ses
enveloppes externes après décorticage, il est appelé riz
cargo. Le riz blanchi est le grain débarrassé de ses
téguments, après blanchissage. Les téguments donnent le
son et la farine.
100 kg de paddy donnent, après usinage :
- 65 kg de riz et brisures ;
- 15 kg de son et farine ;
- 20 kg de balles
1.4.2.2 - LA CROISSANCE DU RIZ
Entre le semis et la maturité, la vie d'un plant de riz
peut se diviser en quatre phases :
- La germination ;
- Le tallage ;
- L'épiaison / et la floraison ;
- La maturité.
Ø La
germination
La germination se déclenche dès que le grain
absorbe le quart de son poids d'eau. Une bonne germination commence par
l'utilisation de bonnes semences c'est-à-dire celles qui
réunissent les critères suivants :
- Bonne faculté germinative : elle devrait
atteindre entre 90 et 95 %
- Absence de variétés et d'espèces
étrangères : il est question ici d'avoir une bonne
pureté variétale, ce qui invite à l'utilisation de
semences sélectionnées ; et une bonne pureté
spécifique végétale dans les semences.
- Etat sanitaire parfait : une bonne semence doit
être indemne de parasites animaux ou cryptogamiques susceptibles, soit de
compromettre la faculté germinative, soit de communiquer à la
future plante des maladies.
Ø Le
tallage
C'est la période de croissance où le riz a la
possibilité d'émettre des tiges secondaires et tertiaires afin de
donner naissance à autant de panicules. Le tallage commence une
quinzaine de jours après le semis et se poursuit jusqu'à la
floraison. Il faut noter que c'est pendant cette phase végétative
que le riz est plus sensible aux soins culturaux, notamment aux sarclages et
aux apports d'engrais azotés en couverture.
Le tallage est fonction de la variété, de la
richesse du sol, de la température, de l'éclairement et du nombre
de brins par touffe.
Ø Epiaison -
Floraison
La phase de l'épiaison - floraison est l'une des plus
critiques dans la vie de la plante. De mauvaises conditions de culture, plus
spécifiquement les défauts d'irrigation entre l'épiaison
et la floraison ou les défauts du milieu peuvent provoquer un avortement
partiel ou total de la panicule, phénomène connu sous le nom de
coulure.
Il est recommandé de ne pas drainer une rizière
au moment de l'épiaison, d'éviter l'irrigation avec des eaux
chargées en chlorure de sodium au moment de la floraison. Cela
entraîne un avortement total.
Ø La maturité
Cette phase dure, selon les variétés, entre 30
à 40 jours ; les variétés hâtives
mûrissent plus vite que les variétés à cycle
long.
Une connaissance parfaite de l'état de maturité
optimale est indispensable pour déterminer la période de
récolte.
Tableau 3 : LES DIFFERENTES ETAPES DE MATURATION
DU PADDY
ETAT DE MATURITE
|
COULEUR DU RACHIS
|
DURETE DE L'EPILLET
|
Début de maturité
(Non récoltable)
Prématurité
(Non récoltable)
Maturité pleine.
Sur-maturité
|
¼ supérieur jaune clair
½ Supérieur jaune.
¾ Supérieur jaune.
Le rachis a tendance à brunir
|
Grains pâteux sur moitié de la panicule. Laiteux
à la base.
Grains pâteux au tiers inférieur.
Grains durs et craquants sur les 2/3 supérieurs de la
panicule.
Tous les grains sont cassants. Panicule souvent
brisée.
|
(Source) JP. DOBELMANN, 1980)
Tableau 4 : SCHEMA DES PRINCIPAUX TYPES DE
RIZICULTURE ET LEURS CARACTERISTIQUES.
Type de culture
|
Source d'eau principale
|
Préparation
Du sol
|
Repiquage ou semis
|
Maîtrise
De l'eau
|
Exemple et termes de dénomination habituelle2(*)
|
1ère Période3(*)
|
2ème Période
|
Culture entièrement en sec
|
Pluies
|
Pluies
|
Parfois aucune ; en sec
|
Semis
|
Sans
|
Culture itinérante (avec jachère arborée
ou herbacée)
|
|
Pluies
|
Pluies
|
en sec
|
Semis
|
Sans
|
Culture (semi) permanente (en rotation avec d'autres
cultures).Riz pluvial, riz de plateau, riz de montagne (A : upland rice)
|
Formes intermédiaires entre culture sous eau et en
sec
|
Pluies
|
Pluies et eau de surface (0-30 cm)
|
en sec
|
Semis
|
Partielle ; avec diguettes
|
Méthode gogo rancah en Indonésie
|
|
Pluies
|
Pluies et eau de surface (0-30 cm)
|
en sec
|
Semis
|
Sans
|
- Riz pluvial en Inde, Ghana du centre
- Méthode bolilande en Sierra Leone
|
|
Pluies
|
Principalement eau de surface (20-100 cm)
|
en sec
|
Semis
|
Partielle ou sans
|
- Riz dressé en Afrique de l'Ouest
- Culture de crue
|
|
Pluies
|
Principalement eau de surface (100-500 cm)
|
en sec
|
Semis
|
Partielle ou sans
|
- Riz (semi) flottant en Asie (A: floting rice, deep water
rice)
- Riz flottant en Afrique de l'Ouest
- Culture de crue
|
Culture sous eau avec maîtrise totale de l'eau
|
Eau d'irrigation4(*)
|
Eau d'irrigation
|
Entièrement en sec
|
Semis
|
Totale
|
Riz irrigué (A:irrigated rice)
|
|
Eau d'irrigation31
|
Eau d'irrigation
|
Entièrement sous eau
|
Repiquage ou Semis
|
Totale
|
Riz irrigué (A:irrigated rice)
|
|
Eau d'irrigation31
|
Eau d'irrigation
|
en sec et sous eau
|
Repiquage ou Semis
|
Totale
|
Riz irrigué (A:irrigated rice)
|
Culture sous eau avec maîtrise partielle de l'eau ou
sans maîtrise
|
Eau de surface pour submersion31 peu profonde
|
Pluies et eau de surface (0-30 cm)
|
sous eau
|
Repiquage ou Semis
|
Partielle; avec ou sans diguettes
|
- Riz pluvial en Inde (A: rainfed rice)
- Riz (inondé) de mangrove en Afrique de l'Ouest
(A:mangrove swamp rice)
- Riz (inondé) de bas-fonds en Afrique de l'Ouest (A: in
land swamp rice, valley swamp rice)
|
|
Eau de surface pour submersion31 peu profonde
|
Pluies et eau de surface (20-100 cm)
|
sous eau
|
Repiquage
|
Partielle
|
Riz en eau profonde (A:deep flooded rice)
|
|
Eau de surface (40-70 cm)31
|
Eau de surface (20-70 cm)
|
Aucune
|
Repiquage 2 à 3 fois
|
Sans
|
- Riz à double repiquage en Vietnam, Indonésie
(A: Double transplanted rice)
- Culture de décrue
|
Sources : Ten Have (1981)
1.4.3 - ETAPES DE VALORISATION DU PADDY : Transformation du riz.
Le manuel de conservation des produits agricoles tropicaux et
en particulier des céréales (C.E.E.M.A.T, 1974), rapporte les
différentes étapes suivantes :
1.4.3.1 - LA RECOLTE
La valorisation du paddy commence d'abord par sa
récolte qui doit être faite au bon moment, c'est-à-dire
quand les grains sont matures à point.
Par complexité croissante, nous distinguons les
méthodes de récolte suivantes :
- Récolte à la main, panicule par
panicule ;
- Récolte à la faucille ;
- Récolte à la faucheuse attelée ou
motorisée ;
- Récolte à la moissonneuse - lieuse
attelée ou motorisée ;
- Récolte à la moissonneuse-batteuse.
1.4.3.2 - LE BATTAGE
Il consiste à séparer les graines de la paille. Il
doit être réalisé avec précaution afin de ne pas
endommager les graines, surtout lorsqu'il serait question d'utiliser une partie
de celles-ci comme semences.
1.4.3.3 - LE VANNAGE
Le vannage permet l'élimination des grains immatures ou
détériorés et les impuretés (insectes, grains
d'adventices, débris végétaux, pierres...). Il
représente une étape fondamentale dans le processus de
conditionnement du paddy en général et des semences en
particulier.
1.4.3.4 - LE SECHAGE
Après la récolte, le grain de riz est encore
humide. Il doit être séché dans le souci d'assurer sa bonne
conservation.
Au cours du séchage, il est recommandé de
retourner de temps en temps les grains afin de favoriser une bonne
pénétration de l'air et des rayons solaires. Une exposition
trop prolongée à une source de chaleur, occasionne le clivage des
grains.
On distingue différentes méthodes de
séchage : Séchage en panicules, séchage
naturel après battage, Séchage artificiel.
1.4.3.5 - LA TRANSFORMATION DU RIZ
La transformation du riz commence avec le décorticage,
qui permet de dépouiller le paddy de ses glumelles, qui sera suivi du
blanchiment au cours duquel l'embryon et une partie de la couche alurique sont
enlevés.
Le produit riz blanc obtenu à la suite de ces
opérations, peut être soumis au polissage pour arriver au riz
poli.
Ces traitements améliorent la conservabilité du
riz, mais en même temps diminuent sa qualité nutritionnelle.
D'autres méthodes de transformation existent. Parmi
celles-ci, nous pouvons citer la plus importante qui est :
L'étuvage5(*)
C'est un procédé d'origine indienne, qui
consiste à tremper le riz paddy dans l'eau pendant 48 à 72 heures
pour élever son taux d'humidité aux environs de 30 % ;
ensuite à égoutter le paddy pendant environ 1 heure à la
vapeur, jusqu'à ce que la balle commence à se fendre et le grain
à devenir tendre. Enfin, le paddy est séché au soleil pour
ramener son taux d'humidité à près de 14 %.
Ces avantages sont nombreux et importants :
- La valeur nutritive du riz étuvé est
supérieure à celle du riz non étuvé pour un
même degré d'usinage car, pendant l'étuvage, une partie des
vitamines et des sels minéraux diffuse dans l'albumen et ne sera pas
éliminée avec le son.
- La balle étant fendue, le temps et l'énergie
nécessaire pour effectuer le pilonnage ou l'usinage sont sensiblement
réduits.
- Le rendement à l'usinage est meilleur car les grains
durcis se brisent moins facilement, en particulier lors du pilonnage à
la main.
- Les grains durcis se conservent mieux et sont plus
résistants à l'attaque des insectes.
- Le riz étuvé donne de meilleurs
résultats à la cuisson car il gonfle bien, absorbe plus d'eau
sans devenir collant et abandonne moins de particules solides dans l'eau de
cuisson (ce qui est une qualité supplémentaire sur le plan
nutritionnel).
Il est vrai que l'étuvage du riz exige un travail
supplémentaire. Cependant, il se présente comme un moyen qui
puisse apporter une plus-value au riz.
En raison des avantages de l'étuvage, il est
indispensable d'encourager sa pratique.
1.4.4 - ASPECTS ECONOMIQUES DE LA CULTURE DU
RIZ.
1.4.4.1- LE PRIX DU PADDY A LA PRODUCTION; EVOLUTION DANS LE
TEMPS
Pour Antoine Roger Estrade (1993), il faut distinguer deux
groupes de prix :
- Les prix officiels, qui selon l'auteur, sont des prix bord
de champ fixés par les pouvoirs publics et théoriquement garantis
par eux. Ces prix, ne sont respectés dans la pratique que lorsque les
achats sont effectués par les organismes officiels.
- Le second groupe de prix, sont ceux là qui
obéissent à la loi de l'offre et de la demande. Ils
dépendent de l'approvisionnement du marché en riz et en
céréales, et des prix de ces derniers. Cela implique qu'il y a
une interaction entre le riz, les céréales et leur prix. Il faut
donc comprendre que les prix du deuxième groupe n'auront qu'une relation
très lâche avec les prix officiels.
Pour Antoine (1993) toujours, l'écart entre le prix
réel (c'est-à-dire celui issu de la confrontation de l'offre
avec la demande) à la production et le prix officiel dépend
également des prix du riz à la consommation et aux
différents stades de commercialisation lorsque ceux-ci sont
réglementés.
Pour conclure, l'auteur souligne cependant que la fixation des
prix officiels, non assortie d'une garantie d'achat, est pratiquement sans
effet sur les développements de la production. Elle est selon lui par
contre coûteuse pour l'Etat lorsque le prix du riz à la
consommation correspond à un prix de paddy inférieur au prix
officiel. Ce qui pose ici le problème d'adéquation de la
politique commerciale de l'Etat, avec pour objectif, d'encourager le
développement d'une culture donnée.
1.4.4.2 - LES COUTS DE PRODUCTION
L'encadrement dont fait l'objet, les systèmes de
production de riz avec maîtrise d'eau (c'est-à-dire les
systèmes de production disposant d'infrastructures d'irrigation) permet
d'appréhender toutes les composantes des coûts de production. Mais
pour ce qui est des autres modes de production sans maîtrise d'eau,
l'encadrement des riziculteurs est beaucoup plus relâché et les
itinéraires techniques plus divers, rendant les composantes de leurs
coûts très variables et difficiles à appréhender.
Antoine Roger Estrade, précise là, que, les
références concernant les coûts de production sont
relativement nombreuses, mais leur rapprochement est rendu difficile pour
plusieurs raisons :
- Elles n'ont pas le même degré de
représentativité, puisque certaines d'entre elles sont
ponctuelles et ne se référent qu'à des cas précis,
tandis que d'autres ont un caractère plus général.
- Les origines dans le temps sont différentes.
- Les méthodologies utilisées varient suivant
les pays.
- Les prix des moyens de production sont différents
sans que l'on puisse faire la part, dans ces différences, entre ce qui
est dû à l'intervention de l'Etat (par la politique tarifaire, les
subventions, etc.) et ce qui correspond à des prix réels.
- Les systèmes de production sont voisins mais non
identiques.
Pour éviter tout problème, nous ne prendrons
pour notre étude que le cas du système de production avec
maîtrise de l'eau dans lequel les modes de culture ne diffèrent
que très peu et les rendements sont homogènes et
réguliers.
Deux paramètres indispensables sont à prendre
en considération dans ce cas :
- Le rendement : Il varie entre 4 et 10
tonnes/ha, et cette variation est due à une mauvaise gestion de l'eau et
à la fertilité des sols.
- Le temps des travaux : c'est le temps
consacré à la culture par le riziculteur, il tourne autour de
200j/ha
Pour C.P Timmer, W. FALCON et S.R. PEARSON (1987), même
pour une culture unique sur une exploitation donnée, le coût de
production est un concept fictif. Il existe seulement une liste de coûts
et ces coûts varient d'une ferme ou d'une zone agro-climatique à
une autre. Ces auteurs attribuent cette fiction du coût de production aux
faits suivants :
- Le coût de production ne comporte pas souvent le bail
de la terre
- Le coût de production ne tient pas compte de la
capacité de gestion de l'agriculteur.
- Le calcul du coût de production est souvent
basé sur certaines hypothèses sur le coût de travail
familial par exemple l'utilisation des salaires minimums garantis (SMIG)
- Les facteurs de production utilisés ne sont pas les
mêmes
- Et les techniques culturales choisies varient.
Insistant sur la variabilité du coût de
production en agriculture Y. SAMLABA (1998) , professeur à l'Ecole
Supérieure d'Agronomie, soutient que le rôle du coût de
production en agriculture est difficile à saisir car les prix de revient
individuels sont très différents les uns des autres.
1.4.4.3 LA RENTABILITE DE LA CULTURE
La rentabilité est définie comme étant
la capacité d'un capital placé ou investi de produire un revenu
(Y. BERNARD et J.C. COLLI, 1975). Cette définition de la
rentabilité se rapporte plus à la rentabilité
financière désignée par certains auteurs (C.P. TIMMER et
Al, 1987) par le terme de rentabilité privée. En dehors de cette
rentabilité à caractère purement financier, il existe
aussi la rentabilité sociale, qui se définit comme la
capacité d'un travail à satisfaire à certains besoins
sociaux.
Pour déterminer la rentabilité ou la
productivité de l'exploitation, il ne faut pas se fonder uniquement sur
le Cash flow, mais il est aussi nécessaire de prendre en compte les
éléments non monétaires (John DILLON et Al, 1996).
En agriculture de semi-subsistance, toute évaluation
économique fiable doit considérer les problèmes
liés à la production autoconsommée. C'est cela que FISK
E.K (1975) a essayé de montrer dans son ouvrage intitulé en
anglais : «THE SUBSISTENCE COMPONENT IN NATIONAL INCOME
ACCOUNTS : THE DEVELOPING ECONOMIE », dans lequel, il propose
d'évaluer le produit auto consommé au prix du marché.
John DILLON et AL (1996) ajoute qu'une fois ces
éléments pris en compte, on peut bien déterminer le
produit brut d'exploitation sur une période donnée, que les
produits soient vendus ou non. Ce dernier comprend l'ensemble des produits
obtenus au cours de la période considérée ; à
savoir :
- Ventes ;
- Auto consommation ;
- Auto fourniture ;
- Paiement en nature ;
- Cadeaux ;
- Stock en fin de période.
Ces derniers préconisent eux aussi, que soient
évalués au prix du marché, les produits qui n'ont pas
été vendus. Ils ajoutent que normalement, ce calcul ne
présente pas de difficultés lorsque le produit brut des cultures
est obtenu en multipliant le rendement par le prix de marché.
Ce produit permet de mesurer la productivité totale des
moyens de production de l'exploitation, et permet également de mesurer
le niveau d'intensification de l'exploitation par la détermination des
ratios comme le produit brut par hectare ou par unité de
main-d'oeuvre.
Un autre paramètre qui permet l'évaluation de la
rentabilité d'une exploitation agricole, soulignent encore John DILLON
et AL (1996), est le revenu d'exploitation net. Il représente pour ces
derniers la rémunération du travail et celle de la gestion
assurée par la famille, ainsi que la rémunération de la
totalité du capital investi dans l'exploitation, qu'il soit
emprunté ou non. C'est un bon paramètre de comparaison puisqu'il
exclut les frais financiers.
Pour conclure, les auteurs ajoutent que pour avoir une
meilleure estimation du niveau de production des petites exploitations, il faut
se référer au produit net d'exploitation obtenu en
déduisant du «revenu d'exploitation » les frais
financiers des capitaux empruntés. Ce produit net d'exploitation
représente pour ces auteurs le bénéfice tiré de
l'exploitation et disponible pour les besoins de la famille. Il constitue la
rémunération des moyens de production investis dans
l'exploitation.
1.4.4.4 - LA COMMERCIALISATION ET L'ORGANISATION DES MARCHES
DE RIZ
Dans de nombreux pays en développement, les politiques
gouvernementales ont des impacts significatifs sur les prix et, de ce fait, sur
la rentabilité des techniques d'exploitation. Selon cette
déclaration de John DILLON et J. Brian Hardaker(1996), une politique
agricole appropriée propulse véritablement l'agriculture.
Voyons maintenant ce qui se fait dans le domaine de la
production du riz.
A - Réglementation
et organisation des marchés des céréales et du riz.
La politique interventionniste en vigueur dans tous les pays
s'est assouplie depuis quelques années au profit d'une plus grande
libéralisation du marché intérieur des
céréales. C'est ce qu'Antoine Roger Estrade (1993) a
observé lors des études qu'il a faites sur les marchés de
certains pays de l'Afrique de l'Ouest.
Selon Jeannot ENGOLA OYEP(1989), cette politique de
libéralisation qui recommande l'ouverture des frontières et une
suppression des restrictions quantitatives sur les importations et
l'instauration des droits de douane minima, est la conséquence des
politiques d'ajustement prônées par le F.M.I. La
libéralisation du marché, synonyme d'un désengagement de
l'Etat face aux besoins des structures de production en général
et du riz en particulier, pose aujourd'hui le problème de survie de ces
structures. La question est de savoir si nos structures mal organisées
peuvent survivre à ce désengagement en présence des riz
d'importation très compétitifs dont les prix de revient
correspondent le plus souvent à des prix de dumping, visant à une
liquidation des stocks anciens qu'à des prix économiques
intégrant les coûts de production.
Les observations faites à ce sujet par Jeannot ENGOLA
OYEP(1989) dans le cas du Cameroun sont très significatives. Il
déclare : « compte tenu du rôle impulsif de l'Etat dans
la production moderne de riz au Cameroun, son désengagement brutal
conduirait à brève échéance à un
démantèlement de cette activité »
Par la suite, il révèle que la faible
compétitivité du riz produit localement est le principal obstacle
à la survie des structures de production en place dans le pays. Il
subordonne la survie des structures au désengagement de l'Etat à
l'écoulement régulier de la production.
Nous retenons que pour les pays africains producteurs du riz,
il est impératif de pratiquer une politique agricole qui incite à
la production et inféode la protection du marché national ainsi
qu'une aide aux riziculteurs leur permettant de comprimer le prix de revient
afin que leurs produits soient plus compétitifs à moyen terme.
Pour BAKARI TRAORE(1989), l'utilisation des mesures douanières pour
protéger (pendant une période transitoire pas trop longue,
environ 5 à 7 ans) une production nationale naissante, face à des
importations plus compétitives, sont souhaitables et légitimes.
Aussi ajoute-t-il que l'application de droits et taxes raisonnables (ne
dépassant pas un certain seuil critique) est généralement
préférable aux prohibitions et restrictions massives.
Ces mesures temporaires encouragent les productions
nationales. C'est ce qui se passe actuellement au Sénégal et au
Mali où Antoine Roger-Estrade (1993), a révélé que
l'application des mesures envisagées dans le cadre des plans
d'ajustement structurel a entraîné une action négative sur
la balance commerciale de ces pays, suite à l'augmentation de la part du
riz dans l'alimentation de leur population. Pour faire face à cette
situation, des mesures de protection douanière contre les importations,
par des tarifications légères ont été
adoptées, dans le but d'encourager la production locale.
En définitive, nous retenons que l'avenir des
structures de production du riz dans les pays de l'Afrique subsaharienne, est
très tributaire de l'action incitative des Etats, sans laquelle, la
survie de ces structures est hypothétique.
B - Circuit de
distribution
La relative libéralisation du marché et
l'absence de monopole d'achat de la production locale par un organisme
officiel, souligne Antoine Roger Estrade(1993), n'excluent pas, le plus
souvent, l'existence d'un circuit officiel et d'une certaine forme
d'intervention des pouvoirs publics dans le système de distribution du
riz. Il note que les circuits de distribution sont organisés de la
façon suivante :
Ø Importation
Lorsque l'importation est un monopole de l'Etat, le riz est
cédé aux grossistes à un prix fixé par les
pouvoirs publics. Mais lorsqu'il est permis au secteur privé d'importer,
l'Etat, réglemente les prix de cession aux distributeurs et des marges
sont dégagées aux différents stades de la distribution.
Ø Riz local.
Notons qu'une partie de la distribution nationale emprunte le
canal officiel. C'est le cas de la production issue des zones qui font l'objet
d'un aménagement hydro-agricole. Le paddy est alors collecté au
prix officiel à la production et acheminé vers les rizeries.
1.4.5 - PERIMETRES IRRIGUES RIZICOLES : CONDITIONS DE
LEUR GESTION ET REUSSITE
Un périmètre irrigué
peut être défini comme un domaine d'exploitation agricole sur
lequel est aménagée une infrastructure d'irrigation.
L'irrigation est indispensable à la riziculture et
permet le contrôle de la production ainsi que la rentabilisation de cette
culture. Les riziculteurs doivent rationaliser l'usage de l'eau car comme
l'écrit le FAO (1994) : "le riz est la céréale la plus
coûteuse à produire compte tenu de ses exigences en eau, en
aménagements..."
Une carence en eau entraîne souvent de mauvais
rendements dans la sous-région.
N. BOUDERBALA et ALII (1992) révèlent dans leur
étude sur les périmètres irrigués en Afrique
l'importance de la rationalisation. Pour ces derniers, la construction des
périmètres irrigués est une réponse : "Les
périmètres irrigués sont conçus comme un moyen de
rationaliser l'agriculture. Cette rationalisation vise principalement à
chercher la maîtrise des données géo climatiques
défavorables ". Pour ces auteurs, l'élément moteur de
cette rationalisation est la pratique de l'irrigation qui permet une
maîtrise des données naturelles intervenant dans la
production : "la maîtrise des données naturelles par
irrigation permet de tempérer la dépendance de l'agriculture
à l'égard des contingences climatiques et des conditions
géographiques difficiles "
Pour CHRISTY qui abonde dans le même sens,
"l'agriculture irriguée est un moyen effectif de rationalisation de la
gestion des espaces aménagés en optimisant les
bénéfices socio-économiques qui peuvent être obtenus
grâce à leur mise en valeur". L'irrigation permet, selon CHRISTY,
une bonne gestion des espaces puisqu'elle conduit inévitablement
à une pratique intensive de l'agriculture au détriment des
pratiques extensives, consommatrices d'espaces. Ainsi, elle donne une ouverture
à la résolution des problèmes fonciers rencontrés
dans les campagnes
Les problèmes fonciers ne sont malheureusement pas du
seul domaine des terres non irriguées; l'on les rencontre
également sur les périmètres irrigués et ils
constituent l'un des obstacles à l'exploitation efficace de ces
derniers. KANKARTI (1990) a fait ce constat dans la vallée du ZIO et
d'Agomé-glozou où, ils constituent l'un des problèmes
fondamentaux liés à l'inefficacité de l'exploitation des
périmètres irrigués de ces régions. Pour pallier
ces problèmes, Yao TOKPA conditionne la réussite de la mise en
valeur des périmètres irrigués à deux facteurs
fondamentaux : "la nécessité de sensibiliser la population avant
l'aménagement et la nécessité d'une réorganisation
foncière du périmètre". Car selon ce dernier, la
sensibilisation permet aux paysans d'être informés des avantages
de l'irrigation et de l'organisation des travaux sur le périmètre
et la réorganisation foncière assure aux paysans la
sécurité de jouissance, de droit d'exploitation d'une parcelle
sur laquelle ils pourront investir sans inquiétude.
Parlant de la place de l'irrigation dans les exploitations
agricoles, John L. Dillon et J. Brian Hardaker (1996) dans la «recherche
en gestion pour le développement de la petite exploitation »
pensent que l'irrigation tient une place de choix dans l'élaboration des
plans d'exploitation. Pour eux, il faut un plan d'utilisation de l'irrigation
afin de réaliser de bons résultats et dans l'établissement
de ce plan d'utilisation, ils relèvent un problème dont les
aspects sont, la faisabilité et la
rentabilité
Concernant la faisabilité, ils ont écrit ceci :
"Le point le plus important est d'essayer de prouver pour le système de
production envisagé, que les moyens en irrigation sont supérieurs
ou égaux aux besoins". Ils précisent qu'il ne suffit pas de
déterminer globalement la quantité d'eau ; mais qu'il est
également nécessaire de considérer la répartition
des disponibilités en eau tout au long de l'année. Le
problème de faisabilité relatif à l'établissement
du plan d'utilisation de l'irrigation est pour nous très important
à considérer en ce sens que nous savons qu'il y a un aspect
dynamique concernant l'irrigation qui, en général, n'existe pas
pour les autres facteurs de production, c'est-à-dire que la
réponse d'une culture à l'irrigation est souvent fonction de la
quantité d'eau fournie à un stade précoce ou plus tardif
de la vie de la plante.
Il faut chercher également à rentabiliser les
moyens d'irrigation. A cet effet, ils préconisent ce qui suit : "Si le
coût marginal de l'eau n'est pas nul, ce qui est souvent le cas, il sera
rentable de trouver un compromis entre la diminution des charges d'irrigation
et les pertes de rendements dues à la diminution des quantités
d'eau ou de la fréquence de l'irrigation."
Les autres éléments importants relevés
par ces deux auteurs dans l'établissement d'un programme d'irrigation
sont :
- La qualité de l'eau d'irrigation, qui selon eux, est
aussi une considération importante, parce que : "La gestion de l'eau et
sa salinité sont liées".
- La fiabilité des approvisionnements en eau.
En vue de relever les facteurs intervenant dans le rendement
de la culture du riz, le FAO cite trois facteurs à savoir :
l'utilisation des variétés adaptées, la gestion de la
fertilité des sols et la gestion de l'eau. Pour ce dernier facteur, il
déclare que sa gestion est manifestement défaillante sur de
nombreux périmètres, ce qui conduit à des distributions
inefficaces, aggravées par l'insuffisance de nivellement des parcelles
et d'entretien du réseau hydraulique.
Abordant à son tour les problèmes de
dysfonctionnement des périmètres irrigués, (dont les
conséquences sont néfastes à la production rizicole) Tokpa
(1996) relève sur le périmètre irrigué d'Agome -
glozou :
- L'inorganisation administrative du centre.
- Le non-regroupement des exploitants du
périmètre en véritables coopératives.
- Le manque de capital financier aggravé par la
mauvaise organisation des exploitants.
- L'inexpérience des paysans en matière de
riziculture irriguée.
A propos de l'inorganisation administrative, l'auteur
déclare qu'elle a pour conséquences : le non-entretien des
infrastructures hydro-agricoles et le manque d'encadrement technique des
paysans, ce qui influence négativement le développement de la
riziculture dans le milieu. En ce qui concerne le non-regroupement des
exploitants en coopérative, Tokpa déclare qu'il est
démontré que l'une des conditions de l'exploitation rationnelle
et intensive d'un périmètre irrigué est que les
exploitants doivent travailler en groupements. Ceci parce que, l'exploitation
d'un périmètre irrigué implique certains problèmes,
notamment le respect des dates de semis par quartier d'irrigation,
l'utilisation de l'eau conformément au tour d'eau et l'entretien des
équipements qui n'est possible que si les irrigants sont en
véritables groupements.
En aval de ce qui précède, on peut relever un
réel problème de gestion et d'organisation des
périmètres irrigués.
T. Kelley White (1993), directeur de la division de l'analyse
des politiques à la FAO, confirme ce constat lorsqu'il déclare :
"les politiques d'aménagement et de mise en valeur des
périmètres irrigués surtout ceux à grande
échelle posent quelquefois de sérieux problèmes de gestion
d'exploitation dont tous les aspects ne sont pas encore totalement
maîtrisés".
Pour venir à bout de ces problèmes, J.A.
Sagardoy (1987), responsable de la division de la mise en valeur des terres et
des eaux de la FAO préconise ce qui suit : "Le bon fonctionnement d'une
organisation dépend en partie de sa structure (c'est-à-dire
de la manière dont les tâches et les responsabilités sont
réparties entre ses membres) et en partie de son mode de gestion
(c'est-à-dire de la manière dont les décisions sont prises
au sein de la structure établie)".
Pour cet auteur, il faut donner une place importante à
la structure de l'organisation, veiller à la répartition des
tâches entre les membres et les responsables du système
d'organisation mis en place, car, disait-il, c'est de la manière dont
les tâches et les responsabilités seront réparties entre
les membres que dépendra le bon fonctionnement de l'organisation.
Pour ce faire, il préconise une structure
organisationnelle à deux dimensions :
- Une dimension horizontale, qui servira à
différencier les diverses activités indispensables à la
réalisation des objectifs de l'organisation, puis à les
coordonner de façon à conjuguer les efforts de ces unités
spécialisées ;
- Et une dimension verticale qui concerne la
répartition des responsabilités entre les membres travaillant aux
différents échelons de l'organisation et de ses unités
constitutives. Pour J.A. Sagardoy (1987), il est impératif d'associer
les premiers concernés par l'organisation, à la gestion de cette
dernière pour escompter de bons résultats.
Concernant les activités qui sont
généralement pratiquées sur les périmètres
irrigués, J.A. Sagardoy (1987) énumère trois grands
types :
- La distribution de l'eau et l'entretien des
réseaux,
- L'établissement et la collecte des droits d'eau ;
- La vulgarisation et l'aide aux agriculteurs pour la gestion
de l'eau.
La plupart de ces activités tournent autour de la
gestion de l'eau. Mais aujourd'hui, l'on parle de plus en plus de gestion
intégrée des périmètres irrigués,
c'est-à-dire une gestion qui permettra l'intégration de
l'irrigation aux pratiques culturelles par l'introduction d'autres types
d'activités. Il s'ensuit une nouvelle organisation des activités,
en trois types, à promouvoir sur les périmètres
irrigués :
- Les services agricoles :
s'occuperont de la vulgarisation agricole ;
- Les services commerciaux :
s'occuperont de la fourniture d'intrants, du crédit et de la
commercialisation plus précisément de la recherche du
marché;
- Les infrastructures de base et de services
sociaux : on parlera ici surtout de : logement, routes,
écoles, services de santé etc. nécessaires pour soutenir
l'organisation. Cette infrastructure en venant en appui à l'organisation
permet l'intégration de celle-ci dans les us et coutumes du milieu
visé par l'organisation.
Pour J.A. Sagardoy (1987), l'intégration des services
d'autres types dans la gestion des périmètres irrigués
s'avère indispensable parce que la bonne gestion et la réussite
des périmètres irrigués en dépendent. Il
écrit : " Par exemple, un des aspects importants de la gestion de
l'irrigation consiste à assurer à tous les stades de
l'évolution des petits agriculteurs la fourniture en temps voulu des
facteurs de production autres que l'eau. Mais dès que d'autres organes
spécialisés seront en mesure d'assurer directement ces services,
c'est en coordonnant leur action et celle de l'organisme de gestion que les
meilleurs résultats seront obtenus".
Pour Sagardoy(1987), le service de commercialisation devrait
être un élément intégrant, voire central de
l'organisation des périmètres irrigués. Il déclare
à ce sujet : "Lors de la création de nouveaux
périmètres, il sera sans doute indispensable d'implanter des
installations de commercialisation adéquates car l'apport de
l'irrigation permettra la pratique de cultures qui, jusqu'alors étaient
peu répandues dans la région : Si les agriculteurs ne sont pas
assurés de trouver des débouchés fiables pour ses
spéculations, ils ne prendront pas le risque de s'y atteler".
D'où le rôle intégrateur de ce service.
Pour terminer, nous allons énumérer les
conditions indispensables que préconise l'auteur pour la bonne gestion
d'un périmètre.
Conditions indispensables à la bonne gestion d'un
périmètre
La gestion d'un périmètre, dit J.A.
Sagardoy(1987), sera d'autant plus efficace que ses administrateurs
bénéficieraient d'un environnement favorable à la prise de
décision.
Par contre, si certaines conditions ne sont pas remplies,
leur tâche peut se révéler extrêmement difficile. A
cet égard les conditions les plus importantes sont les suivantes :
- Le réseau d'irrigation doit être
judicieusement conçu ;
- La structure organisationnelle doit être
adaptée à la nature du périmètre ;
- Les objectifs généraux doivent être
cohérents et bien définis ;
- Le système de gestion doit être bien
étudié (processus administratif détaillé,
description de postes, système d'information et de suivi) ;
- Les politiques de recrutement, de productivité et de
salaires du personnel doivent être suffisamment motivantes pour favoriser
la réalisation des objectifs du projet ;
- Un soutien financier adéquat doit être
prévu pour les dépenses récurrentes, les ressources
provenant soit de crédits gouvernementaux, soit des droits d'eau soit
encore d'une combinaison des deux.
- Les moyens juridiques voulus doivent être mis en
place pour garantir l'application effective de la réglementation
touchant à la distribution de l'eau ou au contrôle de l'extraction
des eaux souterraines.
Tous ces éléments, poursuit l'auteur, font
partie intégrante de l'organisation du périmètre et
doivent recevoir la plus grande attention lors de la planification du projet,
durant la phase dite de "planification de la gestion".
DEUXIEME PARTIE
CADRE INSTITUTIONNEL, GEOGRAPHIQUE
ET
METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE.
2.1 - CADRE INSTITUTIONNEL
Centre Rizicole de Zio (CRZ)
Image N°1
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Le périmètre irrigué de la vallée
du ZIO, qui englobe celui de KOVIE, est doté d'un centre rizicole
appelé Centre Rizicole de ZIO (CRZ). Son rôle est d'apporter un
encadrement technique aux producteurs et de participer à la
gestion administrative de tout le périmètre.
Le CRZ nous a servi de cadre institutionnel, en nous apportant
un appui logistique et moral lors de nos recherches.
Jadis sous la juridiction de la DRAEP ancien DRDR, le CRZ est
maintenant rattaché à l'I.C.A.T (Institut de Conseil et d'Appui
Technique) de la Région Maritime. L'I.C.A.T est l'une des structures
issues de la réorganisation du ministère de l'Agriculture, de
l'Elevage et de la pêche. Il remplace aujourd'hui sur le terrain la DRAEP
et s'attelle à la vulgarisation agricole.
L'I.C.A.T est subdivisé en agences selon des zones
préalablement définies par la structure régionale. Le chef
d'agence Golfe est établi au CRZ.
Le chef d'Agence Golfe, responsable administratif du centre
est aidé dans ses fonctions par des conseillers agricoles dont le
rôle est d'encadré les producteurs en leur apportant appuis et
conseils dans la gestion des infrastructures mis à leur disposition et
la conduite de leurs exploitations.
Plus outillés et plus performants que les encadreurs,
ancienne appellation sous la (DRDR), ces conseillers répondent aux
besoins de la nouvelles restructuration.
C'est dans ce cadre que nous avons conduit nos travaux, sous
la supervision des conseillers, toujours prêts à nous fournir les
informations et éclaircissements utiles.
2.2 - CADRE GEOGRAPHIQUE : Village de KOVIE dans la
vallée du ZIO
2.2.1 - MILIEU PHYSIQUE
D'accès difficile, surtout en saison pluvieuse, le
village de KOVIE est situé dans la préfecture du ZIO, plus
précisément dans le canton de Mission-Tové à
environ 30 km au Nord est de Lomé.
Des pistes élargies, non revêtues (trois en
tout), permettent aux autochtones et aux visiteurs de regagner ce village. La
première part d'Agoenyivé et traverse
Mission-Tové ; la seconde quitte la route nationale N°
1, à 4 km environ de Tsévié, à partir du village
de Davié, traverse Assomé et la troisième passe par
Sanguéra.
Le périmètre irrigué de KOVIE fait partie
d'un ensemble de périmètres issus de la mise en valeur de la
vallée du ZIO, par la Chine Nationaliste (Taiwan), suite à la
signature d'un accord de coopération technique en 1965 entre les deux
Etats, pour la production du Riz.
De 1972 à 1978, suite à la reconnaissance de la
Chine populaire par le Togo, un autre accord sera signé entre ces deux
pays, qui permettra la réalisation d'un ouvrage important de prise d'eau
sur le ZIO, par l'édification d'un barrage, qui alimentera l'immense
réseau d'irrigation installé par les Taïwanais, ce qui
mettra fin à l'ancien système de prise d'eau basé sur le
pompage.
2.2.1.1 - LE RESEAU
D'IRRIGATION
Le réseau d'irrigation de la vallée du ZIO
comprend :
-
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Canal d'amenée
Un canal d'amenée en béton armé de 10801
m dont une partie souterrain, permet de dominer une superficie irrigable de 660
ha ;
-
Image N° 2
Le canal d'amenée se ramifie en deux canaux
primaires ; l'un de 3271 m à l'Est pouvant drainer un débit
maximum de 1m3/s et l'autre de 6770 m à l'ouest avec un débit de
1,65 m3/s. Ces deux canaux sont en béton armé ;
- Vingt quatre canaux secondaires, également en
béton, le long des deux canaux primaires pour alimenter les 660 ha
en eau;
- Sur les secondaires, se greffent des canaux tertiaires qui
sont en terre ;
- Enfin, nous avons les arroseurs, qui sont des ramifications
des canaux et qui conduisent l'eau aux casiers rizicoles de 500 m2 chacune.
Ce réseau ainsi décrit est capable d'alimenter
660 ha de la vallée du ZIO, mais aujourd'hui seuls un peu plus de 373 ha
ont été aménagés, et répartis de la
façon suivante entre 4 des 11 villages du canton de Mission-Tové
:
- ASSOME 40 ha
- ZIOVONOU 67 ha
- MISSION TOVE 92 ha
- KOVIE 174 ha soit environ 46,6 % de la superficie
aménagée.
2.2.1.2 - LES SOLS
Les sols du périmètre aménagé de
la vallée du ZIO sont des sols de vallée alluviale
présentant les caractéristiques suivantes :
- Les sols peu évolués,
caractérisés par une différenciation non marquée
des horizons de surfaces profonds ;
- Les sols lessivés à alcali,
caractérisés par un horizon de surface sableux intensivement
lessivé qui passe graduellement à une texture plus fine en
profondeur ;
- Les sols hydromorphes caractérisés par un
engorgement temporaire.
Les autochtones, eux, reconnaissent fondamentalement deux
types de sols :
- Les sols sableux, qu'ils appellent
«KEPLA ».
- Les sols argileux hydromorphes appelés
« AGBI ». Ces derniers couvrent environ 75 % des parcelles
exploitées sur le périmètre tandis que le type sableux
occupe 25 %.
Dans leur ensemble, les sols sont aptes à la culture
irriguée, mais on remarque que les producteurs préfèrent
les sols argileux hydromorphes.
L'importance de la superficie aménagée pour la
culture du riz à KOVIE, est lié à l'étendu de ses
sols argileux hydromorphes, plus adaptés aux techniques culturales et
à la production rizicole par ses résultats sur l'ensemble du
périmètre.
2.2.1.3 - LA
VEGETATION
Elle est caractérisée par des vestiges de
forêts primaires, le long du fleuve ZIO. On distingue :
- La forêt galerie en régression le long du
fleuve ZIO ;
- La forêt avec des palmeraies couvrant les terrains en
friche ;
- La prairie herbacée qui domine la plaine
alluviale.
2.2.1.4 - LE CLIMAT
A l'instar de la Région Maritime, toute la
vallée du ZIO jouit d'un climat équato-guinéen,
caractérisé par quatre saisons, réparties comme
suit :
- Mi-novembre - mi-mars : grande saison sèche
- Mi-mars - mi-juillet : grande saison des pluies
- Mi-juillet - mi-septembre : petite saison
sèche
- Mi-septembre - mi-novembre : petite saison des
pluies
La petite saison pluvieuse connaît beaucoup
d'irrégularités qui sont souvent préjudiciables à
la production.
La pluviométrie moyenne est de 1070 mm avec 70 jours
environ de pluie.
2.2.1.5 - HYDROLOGIE ET
RESSOURCES EN EAU
Seul cours d'eau de la vallée, le fleuve ZIO alimente
tout le périmètre. Un barrage y a été bâti en
1965 par les Chinois.
2.2.2 - MILIEU HUMAIN: La population de
KOVIE
Sur la base du taux moyen d'accroissement, estimé à
2,7 % par les démographes, nous sommes arrivés à estimer
la population totale de KOVIE à 6972 habitants, à partir des
résultats du recensement de 1981.
Cette population est caractérisée par une
tranche de jeunes de moins de 15 ans représentant 47 % de l'effectif
total.
La population est à 52 % constituée de femmes.
Composée d'une majorité d'élèves, la
population de KOVIE connaît d'importants flux migratoires. On y retrouve
des Ewés du Ghana, des Watchis, des Mina etc.
2.2.3 - INFRASTRUCTURES SOCIO-ECONOMIQUES
L'une des caractéristiques du village de KOVIE est
l'importance de son parc de décortiqueuses à riz. Toute la
vallée du ZIO dispose de 11 décortiqueuses, dont cinq
apportées par le village de KOVIE.
Parmi les cinq décortiqueuses dont dispose le village,
trois ont été achetées en 1999, ce qui justifie l'ampleur
de la demande en décortication du riz dans la zone ces dernières
années.
A part ces décortiqueuses, on trouve aussi des moulins
à grains, des boutiques qui vendent des articles divers allant des
produits pharmaceutiques et phytosanitaires aux produits de consommation
générale.
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Marché de Kovié
Image N° 3
Le village abrite également une école primaire, une
case de santé et deux grandes églises, une protestante et une
catholique. A part ces infrastructures, l'une des caractéristiques de
KOVIE est son imposant marché, seule référence de tout le
périmètre irrigué de la vallée du ZIO.
Ce marché s'anime tous les samedis et on y trouve des
produits agricoles et manufacturés. Marché par excellence du riz
local, il reçoit des acheteurs d'origines diverses : des villages
et fermes environnants.
Dans le domaine agricole, le village bénéficie
également des appuis logistiques et techniques de divers organismes
d'encadrement et de recherche.
La DRAEP, l'I.C.A.T basés au CRZ (Centre Rizicole du
ZIO), et le Centre d'application Agropastoral de KOVIE sous le contrôle
de l'ESA, sont les principaux structures d'appui intervenant sur le
périmètre.
2.2.4 - ACTIVITES ECONOMIQUES
L'agriculture constitue la principale activité
économique de la population. On y pratique la culture du maïs, du
riz, du manioc, de la banane plantain et du haricot. Tous ces produits, qui
pour la plupart sont autoconsommés, font également l'objet de
commercialisation, surtout le riz. Il faut noter que depuis son introduction
dans le milieu, le riz tend à devenir une véritable culture de
rapport pour les producteurs, surtout à KOVIE où l'ampleur de son
commerce a donné à l'ensemble de la production de la
vallée du ZIO le nom de «KOVIE molu » (Riz de KOVIE).
A part les cultures vivrières, on y pratique aussi la
culture maraîchère (gombo, tomates, piments, etc.). Elles sont
pratiquées le long du canal et constituent des revenus d'appoint.
L'élevage n'y est pas tellement développé. On
dénombre néanmoins sur certaines parcelles une association de riz
canard. L'artisanat est présent et en plein essor, surtout à
cause du développement de la culture du riz qui dans son passage a
occasionné la naissance d'autres types d'emplois tels que : la
forge, la mécanique (pour la maintenance des motoculteurs et autres
machines des riziculteurs) ; la menuiserie, la maçonnerie (pour la
réparation des canaux et d'autres types de constructions), la vannerie
pour ne citer que ceux-là. Le commerce, domaine de prédilection
des femmes y est également très développé.
2.3-METHODOLOGIE DE L'ETUDE
2.3.1- COLLECTE DES INFORMATIONS
Nous avons adopté la démarche
méthodologique suivante :
- Dans un premier temps nous nous sommes
intéressés à la zone de production ciblée. Nous y
avons recueilli des informations utiles, qui ont orienté par la suite
nos stratégies d'approche de l'unité principale d'analyse que
nous avons choisie.
- Dans un second temps, nous avons ciblé et lu un
certain nombre d'ouvrage (études) faits sur le riz dans les pays de la
sous-région et au Togo.
Les informations recueillies au cours de cette étape
ont inspiré la confection de notre questionnaire d'enquête.
- Enfin nous avons organisé les enquêtes par
questionnaire qui seront suivies, plus tard du dépouillement et de
l'analyse des données.
2.3.1.1 - LA PHASE DE LA DOCUMENTATION ET DES ENTRETIENS.
Nous avons effectué nos recherches dans les
bibliothèques de la F.A.O, de la D.E.S.A de l'E.S.A et sur Internet.
Nous y avons parcouru plusieurs documents, se rapportant
à la culture du riz en vue de déterminer, les points forts et
faibles de cette culture au Togo.
Au cours de notre documentation, nous avons identifié
l'ensemble des méthodes de production et de transformation qui
permettent la rentabilisation de la culture du riz.
La phase de documentation nous a également permis
d'identifier les modèles à utiliser pour évaluer la
rentabilité du riz et l'influence des politiques agricoles sur la
filière.
2.3.1.2-LA PHASE DES OBSERVATIONS
DIRECTES SUR LE TERRAIN : LES ENQUETES PROPREMENT DITES.
Les enquêtes ont débuté par une phase
d'imprégnation au cours de laquelle, nous nous sommes familiarisé
au milieu de vie des riziculteurs et avons suivi toutes les étapes de la
production.
Etalée sur 8 mois, cette phase d'imprégnation a
couvert deux saisons de culture. Elle a été possible grâce
au projet que nous avons initié avec les producteurs dont l'objectif est
la valorisation du riz local en vue de faciliter sa distribution.
Notre principale unité d'analyse est le riziculteur
car, le plus souvent, il décide seul des techniques de production
à adopter, du type de variété à cultiver, des
spéculations à entreprendre et de la forme finale du produit
à commercialiser. Ses décisions orientent son exploitation et
influent sur la rentabilité de la culture.
72 producteurs sont récemment recensés à
KOVIE. Tenant compte de cette population de base, nous avons prévu
d'enquêter le 1/3 soit 21 producteurs. Mais l'intérêt
qu'avait suscité le projet de valorisation du riz auprès des
paysans a mobilisé ces derniers, nous obligeant finalement à
travailler avec 32 producteurs.
Nous avons choisi de rencontrer les producteurs sur les aires
de séchage ou dans leur maison. Etant plus disposé à
répondre aux questions à ces endroits, le producteur est choisi
dans le souci d'avoir un échantillon représentatif.
Chaque fois que nous nous rendons dans le village nous
visitons les aires de séchage ou les maisons des riziculteurs en
compagnie d'un guide. A ces endroits, nous travaillions avec les producteurs
disponibles.
Notre seconde unité d'analyse est le village et les
infrastructures.
Limité par les moyens financiers, nous ne pouvons
travailler sur tout le périmètre du ZIO. Mais le choix de KOVIE
n'est pas le fait d'un hasard puisque ce village occupe une place
prépondérante dans la riziculture.
Enfin, nous avons analysé en amont et en aval de la
filière riz, l'action des partenaires de développement agricole,
et celle des consommateurs du riz en vue de déterminer leurs impacts sur
la production dans la zone cible et par-delà dans toute la
filière du riz au Togo.
2.3.2 - DIFFICULTES DE L'ETUDE.
Nous avons fait face à deux difficultés majeures
:
- Les difficultés financières.
- Les difficultés logistiques.
Le manque de moyens financiers à rendu plus difficile
la conduite des travaux. Toutes les opérations de recherche ont
été financées par fonds propre sans aucun soutient
extérieur.
2.3.3 - EXPLOITATION ET ANALYSE DES
RESULTATS
2.3.3.1 - LE DEPOUILLEMENT
Nous avons fait un dépouillement manuel.
2.3.3.2 LES OUTILS UTILISES
Pour expliquer les données recueillies sur le terrain,
nous avons utilisé les statistiques descriptives et divers ratios. Pour
y arriver, nous nous sommes beaucoup inspirés du travail de Yawo Tokpa
(1996), qui a fait une étude similaire à Agoméglozou, pour
évaluer la rentabilité de la culture du riz ; et des travaux
de Michel LABONNE(1989) pour évaluer les effets des politiques
agricoles sur la filière du riz en vue de déterminer les
facteurs qui peuvent freiner la culture dans le pays.
A- Les outils d'analyse de la rentabilité
financière.
Le coût total de production par hectare
(CT/ha)
- CTm/ha = total des charges
nécessaires pour une parcelle d'un hectare.
Le rendement moyen :
(Rdm)
- Rdm = quantité de riz
décortiqué (Riz blanc) obtenue par unité de surface
(ha)
Production totale
décortiquée(Kg)
Rdm (Kg/ha) =
Surface totale
emblavée(Ha)
Les
frais Financiers : (FF)
- FF = Intérêt sur le capital
investi
CE x taux d'intérêt x temps d'occupation du sol
FF =
12
CE = Ensemble des Coûts
effectués y compris les amortissements
Produit brut moyen à l'hectare
(PBm/ha)
C'est la valeur de la production d'un hectare. Il comprend
l'ensemble des produits obtenus sur un hectare :
+ Ventes
+ Autoconsommation ;
+ Autofourniture ;
+ Paiement en nature ;
+ Cadeaux ;
+ Stock en fin de période
+ Sous produits
PBm/ha = Rdm x Pm
- Pm = Prix moyen (FCFA/kg) du marché de production
Revenu brut moyen par
hectare : (RBm/ha)
RBm/ha = PBm/ha - (CE - FF)
C'est la différence entre le produit brut moyen et les
coûts effectués sans les frais financiers.
Revenu net moyen par hectare
(RNm/ha)
RNm/ha = RBm/ha - coût des emprunts
C'est la différence entre le revenu brut moyen à
l'hectare et le coût des emprunts.
. Le produit brut nous permet de mesurer la
productivité totale des moyens de production. (Productivité du
capital = PBm/ha /CT)
- A partir du produit brut, nous déterminons le
produit brut par hectare qui permet de mesurer le niveau d'intensification de
la culture.
- Lorsque le RNm/ha est >
0, on dira que la culture est rentable financièrement,
- Lorsque le RNm/ha est <
0, on dira que la culture n'est pas rentable
financièrement.
TROISIEME PARTIE
Présentation et Analyse des Résultats
PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
3.1 - PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
3.1.1 - SYSTEME D'EXPLOITATION.
Au cours de nos enquêtes sur le périmètre
irrigué de KOVIE, nous avons étudié le mode de
fonctionnement des différentes unités de production sous les
aspects suivants :
- Structure par âge des riziculteurs.
- Composition ethnique et origine des riziculteurs.
- Situation matrimoniale des riziculteurs.
- Taille des ménages et nombre d'actifs par
ménage.
- Niveau de scolarité des riziculteurs.
- Principale activité des rizicultures.
- Structure et fonctionnement des organisations paysannes.
Cela, en vue de déterminer leurs contributions,
positives ou négatives à la production du riz à KOVIE.
3.1.1.1 - LA STRUCTURE PAR AGE DES RIZICULTEURS
Les informations recueillies sur le terrain nous font penser
à une tendance au renouvellement de l'effectif des chefs d'exploitation
sur le périmètre.
En effet, de plus en plus de jeunes se lancent dans la production
du riz et viennent remplacer leurs parents. D'où l'évidence
d'une transmission des techniques culturales du riz, des pères aux fils.
La moyenne d'âge au sein de la population des chefs d'exploitation sur le
périmètre est aujourd'hui de 39 ans, avec la moitié de la
population qui à moins de 38 ans.
Ces jeunes chefs d'exploitation à la différence de
leur père, ont apporté à la culture en plus de leur
dynamisme un certain professionnalisme du au fait qu'ils ont passé plus
de temps à l'école que leur père. (Voir 3.1.1.5)
Tableau 5 : REPARTITION DES RIZICULTEURS
SELON LE FACTEUR AGE
Classes d'Ages
|
[20 à 30]
|
[30 - 40]
|
[40 - 50]
|
[50 - 60]
|
[60 - 70]
|
TOTAL
|
EFFECTIFS
|
8
|
8
|
10
|
3
|
3
|
32
|
FREQUENCES
|
25 %
|
25 %
|
31,25%
|
9,37%
|
9,37%
|
100%
|
Source : Résultat de
l'enquête
Age moyen = 39 ans
Age minimal = 22 ans
Age maximal = 65 ans
Ecart-type = 12,30 ans
Médian = 37,5 ans
Figure 2 : DISTRIBUTION DES
AGES
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3.1.1.2- LA
COMPOSITION ETHNIQUE ET ORIGINE DES RIZICULTEURS
Les enquêtes nous ont permis de faire les constats
suivant :
- Sur le plan de la répartition ethnique, la population
des exploitants est homogène sur le périmètre. Tous les
chefs d'exploitation sont de l'ethnie éwé.
- Sur le plan de leur provenance, le tableau ci-dessous donne
la répartition suivante :
87,5 % des exploitants sont des autochtones ; les 12,5 %
restants sont des étrangers (Allochtones). Ces derniers proviennent des
villes et villages voisins (Mission Tové, Assomé, ZIOvounou, Wli,
Tsévié, Agoè, et Lomé). Ils y sont attirés
par les opportunités qu'offrent les installations du
périmètre.
Tableau 6 : REPARTITION DES RIZICULTEURS
SELON LES ORIGINES
|
EFFECTIF
|
FREQUENCE
|
AUTOCHTONE
|
63
|
87,5
|
ALLOCHTONES
|
9
|
12,5
|
TOTAL
|
72
|
100
|
Source : Résultat de
l'enquête
3.1.1.3 : LA SITUATION MATRIMONIALE DES
RIZICULTEURS.
Autrefois, en milieu rural, la polygamie était
considérée comme un signe de prospérité et un moyen
d'acquérir une main-d'oeuvre familiale pour faire face aux
activités agricoles. Aujourd'hui, avec l'évolution des
mentalités, la percée du christianisme dans les milieux ruraux et
les problèmes financiers liés à l'éducation des
enfants leur scolarisation etc., on note un recul de la polygamie.
Sur le périmètre de KOVIE, on a remarqué
que les premiers producteurs à s'installer, aujourd'hui devenus vieux,
sont en majorité polygames, soit 66% de ces derniers, alors que les
jeunes de moins de 50 ans sont à plus de 80% monogames.
Les données du tableau 7 indiquent la distribution
suivante de la situation matrimoniale ;
- 3 % de la population des exploitants est
célibataire ;
- 66% des exploitants sont monogames tandis
que,
- 28% sont polygames.
Tableau 7 : SITUATION MATRIMONIALE SELON LES
CLASSES D'AGES
|
|
F R E Q U E N C E S
|
|
|
Classes d'Ages
|
[20 ; 30[
|
[30 ; 40[
|
[40 ; 50[
|
[50 ; 60[
|
[60 ; 70[
|
Situation Générale
|
CELIBATAIRE
|
12,5 %
|
-
|
-
|
-
|
-
|
3 %
|
M
A
R
I
E
|
Monogamie
|
75 %
|
87,5 %
|
50 %
|
67 %
|
33%
|
66%
|
97 %
|
Polygamie
|
12,5 %
|
-
|
50 %
|
33%
|
67 %
|
28 %
|
VEUF
|
-
|
12,5
|
-
|
-
|
-
|
3 %
|
TOTAL
|
100 %
|
100 %
|
100 %
|
100 %
|
100 %
|
100 %
|
Source : Résultat
de l'enquête
- Pourcentage des célibataires 3 %
- Pourcentage des monogames 66 %
- Pourcentage des mariés 97%
- Pourcentage des polygames 28 %
- Pourcentage des veufs 3 %
3.1.1.4 - LA TAILLE DES MENAGES ET NOMBRE D'ACTIFS PAR
MENAGE
Les données montrent la situation suivante quant
à la taille des ménages : En moyenne sur le
périmètre, un ménage compte 7 personnes dont 4 sont des
actifs agricoles.
Les jeunes producteurs justifient la taille de leur
ménage par le souci de faire moins d'enfants afin de leur offrir de
meilleures conditions de vie ; ce qui les amène à adopter les
méthodes contraceptives et de limitation de naissance
prônée par les agents de l'A.T.B.E.F.
Tableau 8 : PRESENTATION DES MENAGES PAR
CLASSES D'AGES
M O Y E N E S
|
Classes d'âge
Etat des
Ménages
|
[20 ; 30[
|
[30 ; 40[
|
[40 ; 50[
|
[50 ; 60[
|
[60 ; 70[
|
Situation Générale
|
Taille Moyenne
Des Ménages
|
3
|
5
|
9
|
14
|
11
|
7
|
Nombre d'Actifs
Agricole Moyen
|
2
|
2
|
5
|
9
|
11
|
4
|
Nombre de personnes à charge
|
1
|
2
|
4
|
4
|
0,5
|
2
|
Source : Résultat de
l'enquête
- Nombre moyen d'individus /ménage = 7
- Nombre moyen d'actifs par ménage = 4
- Nombre maximal d'individus /ménage =22
- Nombre maximal d'actifs /ménage = 16
- Nombre minimal d'individus /ménage = 1
- Nombre minimal d'actifs /ménage = 1
-Ecart- type d'individus /ménage = 4,64 - Ecart -
type d'actif /ménage = 3,52
3.1.1.5 - LE NIVEAU DE SCOLARISATION DES CHEFS
D'EXPLOITATION
Nous avons remarqué au cours de nos travaux plus de
rigueur dans la gestion et dans l'organisation des travaux chez les plus jeunes
riziculteurs et ceux qui ont reçu une éducation scolaire ou
fait une formation. Ce que nous avons qualifié de professionnalisation
du métier de la riziculture.
En effet, comme l'ont relevé Didier CHAVATTE et
Pierre-Henri DEPREZ (1992), "l'évolution de l'alphabétisation
représente une des conditions de la professionnalisation", car non
seulement elle sert à désigner des opérations nouvelles
donc à les reconnaître mais aussi à communiquer et
à comprendre l'étranger, supposé détenir de
nouveaux concepts pouvant apporter un plus à
l'alphabétisé.
Le magazine (culture) de TOGO-PRESSE, dans sa parution du
vendredi 7 septembre 2001, citant le projet PNUD, UNESCO TOG/87/008
intitulé « Alphabétisation fonctionnelle
intégrée aux groupements villageois de production »,
révèle que : « le programme mixte de
l'alphabétisation fonctionnelle permet en plus de la maîtrise des
connaissances instrumentales que sont la lecture et le calcul écrit,
l'amélioration des aptitudes et capacités professionnelles,
socioculturelles des apprenants »
Ceci nous amène donc à réitérer
notre observation, à savoir que le niveau de scolarisation joue un
rôle déterminant dans le nouveau dynamisme observé chez les
riziculteurs.
Sur le périmètre, si les riziculteurs
s'intéressent à l'éducation scolaire de leurs enfants et
sont tous d'accord sur les bienfaits des études, eux tous n'ont pas
reçu une éducation scolaire. Sur le plan du niveau de la
scolarisation, la situation est la suivante :
- Environ 72 % des chefs d'exploitation ont reçu une
éducation scolaire et savent lire et écrire.
- 3 % des riziculteurs ont fait le lycée pour certains
ou fait une formation professionnelle pour d'autres.
- 16% ont fait des études secondaires.
- 13 % ont eu leur Brevet d'Etude du Premier Cycle B.E.P.C
- 15% ont eu le Certificat d'Etudes du Premier
Degré(C.E.P.D).
- 25% ont fait le cours primaire.
- 28% n'ont pas fréquenté.
Une grande ouverture d'esprit, un désir
d'expérimenter de nouvelles techniques culturales et une planification
du travail... sont observés chez les riziculteurs instruits.
Tableau 9 : NIVEAU
D'INSTRUCTION SCOLAIRE DES RIZICULTURES SELON LES CLASSES D'AGES.
Classes d'âge
Situation
Alphabétique
|
F R E Q U E N C
E S
|
[20 ; 30[
|
[30 ; 40[
|
[40 ; 50[
|
[50 ; 60[
|
[60 ; 70[
|
Situation
Générale
|
N'a reçu aucune instruction scolaire.
(Ne sait lire ni écrire)
|
12,5 %
|
25 %
|
30 %
|
33%
|
67%
|
28 %
|
A reçu une instruction
Scolaire.
(Sait lire et écrire)
|
87, 5 %
|
75 %
|
70 %
|
67 %
|
33 %
|
72 %
|
Source : Résultat de
l'enquête
3.1.1.6 - LES PRINCIPALES ACTIVITES ECONOMIQUES DES
RIZICULTEURS
De tous les exploitants
enquêtés, seulement 19% ne font que la riziculture, la
majorité exerce en dehors de la culture du riz une seconde
activité économique. Ces activités économiques
secondaires sont entre autres : Agriculture (autre culture que le
riz) ; l'élevage de volailles (Canards et poules) ; l'artisanat
(menuiserie, mécanique, couture) ; le commerce et l'enseignement.
Ces activités leur apportent un revenu d'appoint.
Les données ci dessous montrent la répartition
des ces activités selon qu'elles occupent une place principale ou
secondaire dans les activités économique du riziculteur.
Activités principales
Riziculture......................... 81% des
exploitants.
Artisanat............................ 19% des
exploitants.
Activités secondaires
Riziculture...........................19% des
exploitants.
Autres productions végétales
(Maïs et ou manioc ou, niébé)34% des
exploitants.
Maraîchage...........................6% des
exploitants.
Aucune autre activité................19% des
exploitants.
3.1.1.7 - LA STRUCTURE ET LE FONCTIONNEMENT DES ORGANISATIONS PAYSANNES.
Pour bien mener leurs activités, les riziculteurs
s'organisent en groupements. Ces groupements (au nombre de 9 sur le
périmètre) sont formés sur la base des critères
suivants:
- Discrimination sexuelle ;
- Clan ou appartenance familiale ;
- Origine allochtone ou autochtone du riziculteur.
Sur les 9 groupements identifiés, on a 2 groupements de
femmes autochtones et 7 groupements d'hommes dont 1 groupement
d'allochtones.
En moyenne, on note par groupement 9 riziculteurs. Sur le
périmètre, 77% des producteurs de riz sont membres d'un
groupement.
Chez les riziculteurs, la création des groupements est
motivée principalement par l'idée de bénéficier des
aides financières auprès des bailleurs de fonds. Vient ensuite
l'entraide.
Les producteurs sont unanimes à reconnaître que
leurs groupements ont été crées sous l'impulsion des
encadreurs agricoles. A l'unanimité, tous les producteurs reconnaissent
que leur groupement a été crée sous l'impulsion des
encadreurs agricoles.
Sur le plan de l'organisation, chaque groupement est
dirigé par une équipe de trois(3) personnes :
- Un(e) président(e),
- Un(e) secrétaire,
- Un(e) trésorier(ère).
Ces responsables ne sont pas
rémunérés.
Sur les 9 groupements que compte le village, 1/3 seulement
fonctionnent réellement. Ceux-ci tiennent des réunions suivant
une certaine périodicité et entreprennent
régulièrement des actions visant à la promotion de leurs
activités : Soumission de projets aux bailleurs de fonds ;
entraide entre les membres lors de l'exécution des opérations
culturales ; participation des membres aux programmes de formation
initiés par les encadreurs, etc. Les autres n'existent en
réalité que sur papier.
3.1.1.8 - LA GESTION DES EXPLOITATIONS ET LA
REPARTITION DES TACHES.
Aujourd'hui, le chef d'exploitation se comporte comme un chef
d'entreprise qui planifie son travail à chaque niveau de la
production.
Dès le début de la saison de culture, il va voir
les groupes de personnes qui travaillent habituellement dans ses casiers. Il
signe un contrat tacite avec ces derniers en vue de s'assurer de leur
disponibilité au moment où il aurait besoin de leur service.
Dans sa quête, il prend contact avec :
- les femmes, chargées des tâches demandant
beaucoup de finesse (le sarclage manuel après semis ; la
récolte et le transport des panicules et du paddy) ;
- les jeunes qui sont le plus souvent exploités
dés l'âge de 12 ans pour le repiquage et la surveillance des
champs contre les prédateurs.
Pour les travaux de mise en place de la
pépinière, d'épandage d'engrais, de traitement
phytosanitaire, de séchage et ceux nécessitant
l'utilisation d'une machine (le labour, le battage, le vannage, le
décorticage), le riziculteur utilise la main-d'oeuvre familiale ou loue
les services d'un exécutant qui possède la machine dont il
à besoin.
Bien qu'efficace, cette organisation du travail
présente parfois des insuffisances. Durant la grande saison de
production, il est observé un manque cruel de matériels de
production, et de main-d'oeuvre parce que, environ 80% des producteurs
commencent leur campagne au même moment.
Cela nous donne l'occasion de réfléchir sur les
problèmes de la disponibilité et de l'accessibilité des
moyens de production à KOVIE.
3.1.2- SYSTEME DE PRODUCTION
Le système de production pratiqué dans le
périmètre rizicole de KOVIE est de type semi-intensif.
Sur le périmètre, les pratiques culturales
intensives, aux caractéristiques bien connues (utilisation des semences
sélectionnées, d'engrais chimiques, d'herbicides, d'insecticides
et l'usage de machines agricoles modernes telles : le motoculteur, la
batteuse, la vanneuse etc.), côtoient des pratiques traditionnelles
basées sur l'usage de la force humaine.
Si la tendance générale est à une
modernisation, le manque de moyen financier et quelquefois de matériels
de production amène certains producteurs démunis à
maintenir les pratiques traditionnelles.
LA DISPONIBILITE ET L'ACCESSIBILITE DES FACTEURS DE
PRODUCTION.
A- Le Capital
foncier : Disponibilité
Les terres sont encore disponibles dans le
périmètre irrigué de KOVIE. Présentement, à
peine 57% de la superficie irrigable (660 ha environ), est mise en valeur
depuis le départ des Taïwanais. L'aménagement de nouvelles
parcelles en casiers ne se fait que timidement. Les travaux de terrassement et
de nivellement qui coûteraient entre 600.000 FCFA et
700 000 FCFA / ha ne sont pas à la portée des
petits producteurs.
B - Le Capital
foncier : accessibilité
A KOVIE, on peut accéder à la terre de 3
façons différentes :
- par héritage d'un parent propriétaire
terrien ;
- par achat auprès d'un propriétaire ;
- par location auprès d'un propriétaire.
Ainsi, on a les modes de faire-valoir suivants :
le faire-valoir direct
Dans ce cas l'exploitant est propriétaire terrien par
héritage ou par achat. En tant que nouveau propriétaire, Il est
le seul responsable du terrain ; il l'exploite et jouit pleinement des ses
fruits.
Environ 15% des exploitants sont dans ce mode de faire-valoir
et parmi ceux-ci, 10% sont propriétaires par héritage et 5 % par
achat. Ces derniers représentent les allochtones qui vivent sur le
périmètre.
Le Fermage
La majorité des riziculteurs, soit 85 %, sont dans ce
mode d'exploitation. Ils sont autorisés à exploiter le terrain
à l'issue d'un contrat de location, qui les oblige à verser une
redevance annuelle de 200 kg de riz blanc par ha.
Ce mode de faire-valoir ne met pas l'exploitant à l'abri
d'une rupture de contrat unilatéral du propriétaire terrien.
L'exploitant est obligé de faire deux saisons de culture par an, pour
satisfaire aux exigences du propriétaire qui pour tirer plus de
bénéfice de son terrain, met la pression sur l'exploitant et
l'oblige à produire même si ce dernier n'a pas les moyens. Pour ne
pas se faire retirer le terrain l'exploitant va s'endetter auprès des
usuriers pour faire la deuxième saison ou s'il a du riz en stock il paye
sa redevance ou enfin emprunte du riz chez un ami.
Suivant le contrat qui lie l'exploitant au propriétaire du
terrain, lorsqu'il n'y pas eu production, il ne peut y avoir payement de rente.
C - Caractéristiques
et répartition des terres cultivables.
Nous avons, à partir de nos enquêtes,
remarqué que les riziculteurs à chaque saison n'exploitent qu'une
partie des terres qu'ils ont à leur disposition.
En moyenne un riziculteur dispose d'une superficie de terre
irrigable d'environ 2.21 ha soit 44 casiers de 500 m2 chacun, répartis
souvent sur deux chantiers.
Le nombre de casiers exploités varie en fonction des
saisons. En moyenne, ils exploitent 28 casiers à la première
saison, et 33 à la deuxième.
Les casiers sont généralement de forme
rectangulaire ou carrée ; les casiers de forme losange sont rares.
Sur 1 ha, on compte 20 ou 25 casiers suivant que ceux-ci respectent les
dimensions de 20m sur 25m ou de 20m sur 20m.
Une répartition de la population en fonction du nombre
d'années d'expérience et de la taille des exploitations, a permis
de faire l'observation suivante :
Les surfaces exploitées augmentent en fonction du nombre
d'année d'expérience.
65% des riziculteurs ayant moins de 10 ans d'expérience
dans la riziculture exploitent en moyenne 1.6 ha, tandis que ceux qui ont 30
ans d'expérience exploitent en moyenne 2.64 ha. Une remarque
s'impose : les premiers exploitants ont une surface plus grande parce
qu'ils se sont installés les premiers sur le périmètre
lorsqu'il y avait encore à profusion des terrains aménagés
et des moyens de production. Mais avec l'arrivée de nouveaux
exploitants, on a une diminution des terrains aménagés et par
conséquent une réduction de la taille des exploitations. D'autres
facteurs pourraient avoir contribué à cette diminution des
superficies, si nous tenons compte du fait qu'il y a encore des terrains non
exploités. Ces facteurs sont : les moyens financiers, les machines
agricoles et la main-d'oeuvre.
Tableau 10 : REPARTITION DES CHEFS
D'EXPLOITATION PAR ANNEES D'EXPERIENCE ET TAILLE DES EXPLOITATIONS
Année
D'expérience
Paramètres
|
[0 ; 10[
|
[10 ; 20[
|
[20 ; 30[
|
[30 ; [
|
Fréquence des
Exploitants en
%
|
65
|
4
|
9
|
22
|
Taille moyenne des exploitations
En ha
|
1.6
|
1.75
|
2.5
|
2.64
|
Source : Résultat de l'enquête
D - Le capital financier et
le cercle vicieux d'endettement des riziculteurs de KOVIE.
L'argent constitue l'un des facteurs essentiels à la
production du riz. Sans ce dernier, il est presque impossible de produire
à KOVIE. De plus en plus, les riziculteurs de KOVIE font face à
une monétisation excessive de leur culture.
Jadis, ils pouvaient compter sur les semences
sélectionnées, les motoculteurs et autres machines agricoles, du
CRZ sous la direction des Taïwanais et, sur un remboursement en nature
des services dont ils bénéficiaient à la fin de la saison
de culture. Mais aujourd'hui presque tous les services sont payés
comptant et parfois à l'avance pour être sûr d'en
bénéficier effectivement en temps opportun. Le
désengagement de l'Etat vis-à-vis des subventions et assistances
qu'il apportait aux riziculteurs en est pour quelque chose.
La conséquence qu'entraîne cette nouvelle
situation est l'endettement généralisé presque obligatoire
dans laquelle se trouvent 86 % des producteurs, obligés de faire recours
à des prêts pour faire face aux dépenses de production.
Les difficultés d'accès aux systèmes
financiers centralisés, depuis l'échec de la C.N.C.A,
ajoutées aux expériences désagréables faites par
les structures de financement décentralisées comme la FUCEC et
les ONG du monde rural (face au non-remboursement des micro crédits),
obligent aujourd'hui les producteurs à se rabattre sur des revendeuses
de riz communément appelées «bonnes femmes », et
sur certains fonctionnaires du milieu rural pour obtenir des crédits de
production.
En moyenne auprès de ces nouvelles sources
financières, un paysan sollicite un prêt de 145.000 F CFA/ha, pour
une durée moyenne de 5 mois remboursable à un taux
d'intérêt qui varie entre 66 % et 100 %. Ce qui correspond
à un taux d'intérêt mensuel compris entre 13% et 20%.
Le remboursement du prêt se fait en nature une fois les
récoltes et le décorticage du paddy faits ; à raison
d'un sac de 100 kg de riz blanc dont le prix varie entre 24000 FCFA et 28000
FCFA.
Si trouver un financement est difficile pour le producteur, la
tâche du prêteur se révèle souvent très
difficile quand vient le moment de recouvrer les fonds prêtés.
Il doit faire appel au service d'un guetteur qui le met au
courant des faits et gestes du riziculteur pour qu'une fois les
récoltes faites, il puisse récupérer la part qui lui
revient.
Les structures de financement décentralisées
telles que la FUCEC et les ONG qui développent un volet de micro finance
dans leurs activités, ne sont pas préparées à la
gestion du remboursement en nature. Elles ne peuvent donc pas organiser la
surveillance des cultures de toutes les personnes à qui elles octroient
des crédits comme le font les usuriers. Leur tâche est rendue plus
difficile par le délai de remboursement qui est d'une année. Nous
pensons qu'une redéfinition de leur stratégie de recouvrement des
fonds peut apporter un plus à leur programme de micro finance.
Après chaque récolte, le riziculteur
endetté cède plus de la moitié des produits à ses
créanciers que sont, les usuriers, le propriétaire terrien et
ses ouvriers agricoles.
Etant obligé de mettre chaque fois la parcelle en
culture pour ne pas se la faire retirer, il doit vendre une bonne partie de ce
qui lui reste de sa production juste après la récolte
(période durant laquelle les prix chutent) pour recommencer la nouvelle
saison.
La conséquence est le peu de moyens financiers qu'il
réunit pour faire face à la nouvelle saison. Il doit de nouveau
s'endetter : c'est le cercle vicieux d'endettement du riziculteur de
KOVIE.
Les taux d'intérêt très
élevés pratiqués par les usuriers et l'échec des
institutions de financement qui n'arrivent pas à trouver une bonne
stratégie de recouvrement des crédits, apparaissent à nos
yeux comme les principales causes de ce cercle vicieux d'endettement. Mais une
analyse approfondie des conditions de vie des riziculteurs et de leur gestion
des crédits nous permet de déterminer d'autres causes à
leur dépendance financière.
Sur le périmètre, les producteurs qui font
exclusivement la culture du riz, sont les plus endettés. On comprend
qu'ils ne mangeront pas que le riz, mais également d'autres produits
agricoles. Ils doivent les acheter, ce qui peut les amener à faire une
mauvaise gestion des crédits qu'ils reçoivent.
En outre, des témoignages concordants
révèlent que beaucoup de riziculteurs utilisent les
crédits octroyés par les structures de financement à
d'autres fins, soit pour se marier ou pour faire la fête et se
soûler.
La mauvaise gestion des crédits par les riziculteurs
serait également à l'origine de ce cercle vicieux.
E - La Main-d'oeuvre.
Comme le montre le tableau ci-dessous, la culture du riz est
très exigeante en main-d'oeuvre.
Tableau 11 :DUREE DES OPERATIONS
CULTURALES
OPERATIONS
|
Journée de manoeuvre /ha en riziculture
manuelle
|
Journée de manoeuvre /ha en riziculture manuelle
assistée
|
Défrichement
|
4
|
4
|
Sarclage des digues
|
9
|
9
|
Labours
|
50
|
4
|
Planage et mise en boue
|
15
|
5
|
Réfection des digues
|
4
|
4
|
Mise en place de la pépinière
|
2
|
2
|
Transport et Repiquage des plantules
|
22
|
22
|
Epandage d'engrais
|
4
|
4
|
Traitement (herbicide et insecticide)
|
4
|
4
|
Désherbage manuel
|
60
|
12
|
Effarouchant des oiseaux
|
35
|
35
|
Irrigation et drainage
|
30
|
30
|
Récolte et transport au lieu de battage.
|
30
|
20
|
Battage + Vannage
|
15
|
20
|
Séchage
|
15
|
15
|
Transport du paddy
|
10
|
2
|
Total
|
309
|
192
|
Source : Résultats des
enquêtes.
Sur 1 ha en culture manuelle pure (c'est à dire sans
utilisation de machine ni de désherbant chimique), la riziculture
irriguée demande environ 309 journées de travail, dont les 35 %
sont exécutées exclusivement par les femmes.
Pour la culture manuelle assistée pratiquée sur le
périmètre de KOVIE, il faut environ 192 journées de
travail (sans compter le temps qu'il faut pour le décorticage à
la machine), avec 46 % du travail exécuté par les femmes.
S'il est montré qu'à KOVIE, le riziculteur ne peut
compter que sur 4 personnes actives dans sa famille (voir tableau n°8), on
peut donc s'attendre à ce qu'il fasse appel à une main-d'oeuvre
étrangère face aux travaux qui en nécessitent beaucoup
plus. C'est le cas du repiquage, du sarclage manuel, de la récolte et du
transport des bottes de riz du champ vers les aires de séchage, travaux
qui représentent en termes de durée d'exécution 80% des
activités de la riziculture.
Il va sans dire que le rôle joué par cette
main-d'oeuvre est déterminant, compte tenu du délai
d'exécution et de la pénibilité des travaux qu'ils
exécutent.
Cette main-d'oeuvre est recrutée sur place et est
constituée en grande partie des femmes et jeunes garçons du
village.
La rémunération de la main-d'oeuvre
salariée se fait au comptant en argent habituellement avant
l'exécution de la tâche ou à la fin de la saison en
nature.
F - Les intrants
modernes.
L'usage des intrants modernes rentre de plus en plus dans les
habitudes du producteur de riz de KOVIE.
Les intrants modernes habituellement rencontrés
sont :
- Les produits phytosanitaires (herbicide,
insecticide) ;
- Les engrais ;
- Les semences sélectionnées.
La fourniture des engrais et semences de base est
assurée par le CRZ et celle des produits phytosanitaires et d'engrais
spécifiques comme la potasse par des services spécialisés
(CHIMAGRO, AGRI-TOGO etc.) qui sont à Lomé et à
Tsévié.
On remarque un rapprochement des ses services de
spécialisés de la zone de production. Ils désignent des
représentants parmi les riziculteurs, et les chargent de la distribution
des produits.
La fourniture en eau, est assurée par les techniciens
du centre qui, durant les mois de mars à novembre, garantissent un
approvisionnement soutenu et suffisant. En retour on demande aux producteurs,
le payement d'un droit d'eau qui s'élève à 20.000
FCFA/ha/an.
G - Evolutions et
changements intervenus dans les techniques et pratiques culturales.
Beaucoup de changements sont intervenus dans les techniques de
production sur le périmètre depuis le départ des
Taïwanais en 1972.
De plus en plus de jeunes s'intéressent à
culture, ce qui serait sans doute à l'origine des changements
observées.
L'un des premiers changements observés est la
diminution de la taille de l'exploitation par riziculteur.
En effet, avec l'augmentation de la population des exploitants
sur le périmètre, la taille des exploitations par riziculteur est
passée de 2.64 ha à 1.6 ha. Avec cette réduction de la
taille des exploitations corollaire de l'augmentation des exploitants, on a un
arrêt des rotations avec pour conséquence directe
l'appauvrissement des sols par surexploitation. Le nombre de saisons culturales
passe de deux à trois par an sur certaines exploitations.
On note également une baisse du rendement qui est
passé de 5 tonnes à 3 tonnes de paddy par hectare par an.
L'utilisation des engrais chimiques est devenue incontournable
pour escompter un bon rendement. La quantité d'engrais utilisée a
également augmenté passant de 3 à 7 sacs de 50 Kg/Ha.
3.1.3 - SYSTEME DE CULTURE
La riziculture est souvent associée sur le
périmètre de KOVIE soit à la culture du maïs et du
manioc soit au maraîchage. La superficie sur laquelle est
pratiquée ces cultures secondaires est estimée à 70 ha
pour l'ensemble du périmètre, soit 2/5 des superficies
consacrées à la riziculture si on compare les tailles des
terrains consacrés à ces deux types de cultures. Les cultures
maraîchères sont faites aux abords des canaux d'irrigation tandis
que les autres sont pratiquées sur les terrains
périphériques aux rizières.
3.1.3.1 - LES FONCTIONS ET L'IMPORTANCE DES CULTURES
SECONDAIRES.
Lorsqu'on les considère sur le plan des superficies
occupées, le maïs et le manioc, occupent une place de choix dans le
système de culture du riziculteur. Environ 42% des riziculteurs font ces
deux cultures et les destinent à l'autoconsommation pour ce qui est du
maïs et à la vente essentiellement pour le manioc.
Contrairement aux idées reçues, le maïs dont
la farine sert à préparer la pâte, est l'aliment de base
des riziculteurs ; le riz quant à lui n'est consommé que 3
fois dans la semaine.
Les revenus de la vente du manioc servent au financement du champ
de riz et aux dépenses de la famille lorsque le riz n'est pas encore
récolté.
Les cultures maraîchères sont pratiquées
par environ 8 % des riziculteurs. Les produits de sa récolte sont
destinés en partie à l'autoconsommation et en partie à la
vente.
Les revenus apportés par ces ventes permettent aux
riziculteurs de bien utiliser les fonds reçus pour la culture du riz et
les consacrent entièrement à elle.
3.1.3.2- LE MODE DE CULTURE.
A - Mode et importance de
la culture
Sur le périmètre de KOVIE on y pratique
essentiellement la riziculture irriguée.
Environ 84% des producteurs font deux saisons de
culture par an, 12% trois saisons de culture et 4% une saison de culture par
an.
Bien qu'une partie de la production soit
destinée à l'autoconsommation, le riz produit est destiné
essentiellement à la vente.
A KOVIE, le riz est considéré comme une culture
de rente et il demeure la principale source de revenu de la majorité
des villageois.
B - Les opérations
culturales du riz
Préparation
physique du sol
Les préparations physiques à KOVIE, comportent 4
étapes fondamentales à savoir :
- L'essouchement ;
- Les labours mécaniques ;
- Le planage ;
- Le défrichement des digues.
Essouchement
De plus en plus abandonné au profit du brûlage
des souches, l'essouchement est pratiqué après la
récolte, juste avant le début du premier labour. Il consiste
à enlever les vieilles souches de riz qui sont restées
plantées dans le sol après récolte. Bien fait, il facilite
le labour en améliorant la progression du motoculteur dans les
casiers.
Lorsqu'il n'est pas fait, les vieilles souches s'incrustent
dans les socs du motoculteur et empêchent ces derniers de bien travailler
le sol.
Les labours
Au temps des Taïwanais, les riziculteurs faisaient trois
labours avant de faire le repiquage. Mais aujourd'hui le manque de moyens
financiers et de matériels des riziculteurs réduit le labour
à deux.
Cette opération permet aux riziculteurs de bien
retourner le sol, de l'ameublir et d'y enfouir les débris
végétaux. Un bon labour assure une bonne reprise et un
développement harmonieux des plants repiqués. Lorsque le labour
est mal fait, le rendement est mauvais.
Le planage/nivellement
C'est l'opération qui permet au riziculteur d'aplanir
le terrain, en vue d'obtenir une surface uniforme. Le planage permet une bonne
répartition d'eau d'irrigation dans les casiers.
Cette opération est l'une des plus difficiles à
réaliser parce qu'elle est entièrement manuelle. Le riziculteur
se sert des pieds et des mains pour ramollir les mottes de terre formées
à la suite des labours.
Au cours de cette opération, le riziculteur
procède à l'enfouissement de la fumure de fond, qui est chez 5
riziculteurs sur 6 (83% de riziculteurs) minérale. Seulement 17%
utilisent des engrais organiques. La fumure organique constituée de
bouse de vache mélangée à du son de riz, est enfouie dans
les casiers à raison de 3 à 4 tonnes à l'ha.
La fumure minérale est constituée de NPK. Elle
est enfouie à raison de 200kg/ha.
Défrichement des digues
Cette opération non moins importante permet au
riziculteur de rendre plus propre les abords de ses casiers. Elle permet aussi
une lutte efficace contre les parasites et prédateurs qui attaquent les
jeunes pousses de riz. Il consiste à sarcler les digues qui divisent les
parcelles en casiers.
L'opération est répétée en moyenne
3 fois par cycle de production. Elle est faite par la famille du riziculteur
plus spécifiquement par le chef d'exploitation ou ses enfants qui ont
entre 12 et 15 ans.
C - Préparations
chimiques du sol.

Elles se résument à l'apport d'un engrais
organique ou minéral (engrais de fond), comme nous l'avons décrit
plus haut.
Une canardière (Riz Canard)
Il faut 4 sacs de NPK et 3 sacs d'Urée.
L'engrais est généralement fractionné
en
trois et apporté aux plants en des périodes
bien déterminées.
Le moment des apports est fonction des
variétés
cultivées.
Image N°4
Pour les variétés à cycle court comme le
TGR34 qui dure 90 jours, la première tranche est
apportée 45 jours après le repiquage.
La deuxième tranche est apportée 10 jours plus
tard soit au début de l'épiaison et la dernière tranche
à 25% d'épiaison du champ.
Pour les variétés à cycle long comme le
IR841 qui dure 120 jours, la première tranche est apportée 52
jours après le repiquage, la deuxième 10 jours plus tard et la
troisième à 25 % d'épiaison.
L'élevage de canards, avec la construction de
canardières sur les rizières par certains producteurs, assure
également à ces derniers, un apport additionnel en fumure
organique. Les déjections des canards forment l'essentiel de cet apport
en engrais organique.
Les canards sont élevés directement sur le
terrain, un casier leur est réservé, entouré de grillage.
Le casier occupé par les canards (canardière) est alimenté
en eau et drainé régulièrement. L'eau du drainage riche en
fiente vient alimenter les plantes pendant les 40 premiers jours à
partir du repiquage.
Canards en divagation dans un casier

Après ces 40 jours, les canards sont
libérés dans les casiers. Ces derniers en nageant dans l'eau des
casiers, y laissent leur déjections et par leurs mouvements dans l'eau
permettent son oxygénation.
Les canards sont retirés des casiers au cours des
phases d'épiaison et de maturation. Les résultats sont
encourageants, 6 tonnes/ha de paddy par saison. Les canards se reproduisent
bien et sont nourris à moindre frais.
Image N° 5
D - Mise en place de la culture
La mise en place de la culture commence chez le riziculteur
avec le choix de la variété, suivi tout après de la mise
en place de la pépinière puis du repiquage qui intervient 15
jours après la mise en place de la pépinière.
Choix de la variété
Il est notable chez le paysan, un réel
intérêt pour le choix de sa variété ; car il a
compris que la destination final de sa récolte (autoconsommation ou
vente), dépendra essentiellement du choix qu'il aurait fait.
Les caractéristiques suivantes sont prises en compte
prioritairement par le riziculteur, lors du choix de sa
variété :
- Rendement au grain,
- Parfum du riz après cuisson : la
variété doit être parfumée,
- Présentation du riz après cuisson,
- Couleur du grain,
- Poids des grains : les grains pesants sont
appréciés,
- La longueur des grains,
- La résistance aux maladies.
Ce résultat, nous montre que le choix des
variétés ne se fait pas au hasard par le riziculteur, mais
participe à l'accomplissement des objectifs que ce dernier veut
atteindre.
Les riziculteurs de KOVIE accordent une importance
particulière au rendement à la récolte. Ils se
préoccupent aussi des qualités externes et internes de la
variété comme son parfum et sa présentation externe
après cuisson. Etant donné que ces deux dernières
caractéristiques sont celles qui intéressent le plus le
consommateur, nous avons conclu que nos seulement la culture est
destinée prioritairement à la vente, mais également que
tout est mis en oeuvre pour que le consommateur soit satisfait.
Une récolte abondante et la satisfaction des clients
sont de bons augures pour la vente.
Les variétés suivantes, sont rencontrées
dans le village :
Tableau n° 12 : LES VARIETES
CULTIVEES ET LEURS CARACTERISTIQUES
NOM
|
Rdt en paddy/ha (tonne)
|
PARUMEE
|
VERSE
|
DUREE (cycle)
|
ORIGINE DISTRIBUTEUR
|
ELITE
|
3
|
Non
|
Non
|
120 jours
|
GHANA
|
SASSAKAWA
|
5
|
Oui
|
Oui
|
120 jours
|
PHILLIPINE
|
IR 841
|
4,8 à 5
|
Oui
|
Non
|
120 jours
|
(ADRAO)
|
TGR 34
|
4
|
Non
|
Non
|
90 jours
|
TOGO (INCV)
|
IR 800
|
4,5
|
Oui
|
Oui
|
120 jours
|
TOGO (INCV)
|
IR ATIKPO
|
5
|
Oui
|
Non
|
120 jours
|
GHANA
|
ANATCHEM
|
3
|
Non
|
Non
|
60 jours
|
Mango (TOGO)
|
Résultats de l'enquête
La mise en place de la
pépinière.

Pépinière de 10 jours d'âge
La pépinière est mise en place, juste
après le premier labour. Elle est installée à
côté des casiers pour éviter les longs parcours lors du
repiquage. Le gain de temps et l'économie d'énergie, font
partir des premiers soucis du riziculteur. Un signe important de la
monétisation de la culture.
Image N° 6
Pour une superficie de 1 ha, le riziculteur utilise environ 80
kg de semences, qu'il repartit uniformément sur quatre planches à
pépinière.
Une planche mesure 25 mètres sur 1,2 mètre soit une
superficie de 30 m². Avant le repiquage la pépinière est
traitée 5 jours plus tôt avec du Furadan, (Protection des
plantules contre les vers).
Ils utilisent en moyenne 500g du Furadan pour traiter 4
planches.

Opération de Repiquage
Image N° 7
Le Repiquage
Le repiquage commence à 15 jours d'âge de la
pépinière. Il se fait en ligne suivant les schémas de
semis : 25 cm x 25 cm ou 25 cm x
20 cm x 20 cm. Le dernier schéma est le
préféré des riziculteurs, il leur assure une
densité plus élevée. On note chez le riziculteur, une
tendance à confondre densité et rendement, c'est en
réalité ce qui motive le choix du second schéma. Il est
connu que plus la densité est grande, moins chaque plant dispose
d'éléments nutritifs dans le sol moins le rendement est bon.
En moyenne les riziculteurs utilisent 7 plantules par touffe lors
du repiquage, au lieu de 3 recommandés par les encadreurs.
Ce nombre de plantules ajouté au schéma suivi,
conforte l'observation faite plus haut sur la tendance du producteur à
confondre densité et rendement.
E - Entretien des
cultures
A KOVIE, pour éviter que leur culture ne subisse
l'infestation des parasites du riz, ou qu'elle ne soit envahie par des
prédateurs (rats, oiseaux, insectes etc.), les riziculteurs adoptent les
mesures suivantes :
- Sarclage régulier des abords du champ et des
digues ;
- Surveillance du champ par des guetteurs de
l'épiaison jusqu'à la maturation des grains. A l'aide de lance
pierre, ces guetteurs font la chasse aux oiseaux, véritables ravageurs
du riz.
- Usage des herbicides6(*) et insecticides7(*). .pour lutter contre les mauvaises herbes et les attaques des insectes et nématodes.
F - Récolte.
La récolte est manuelle. Elle est faite avec une faucille
ou un couteau et est assurée par les femmes engagées par le chef
d'exploitation. Les épis coupés sont rangés en tas dans
chaque casier d'où ils seront transportés vers la batteuse sur
les aires de séchage.
G - Les Opérations Post -
Récolte.
Le battage
L'opération de battage se déroule une fois que la
récolte est acheminée sur les aires de séchage. Il est le
plus souvent tributaire de la disponibilité des batteuses trop souvent
sollicitées. Cette situation est très souvent
préjudiciable aux riziculteurs, qui, en saison de pluie, subissent des
pertes importantes suite à la germination précoces des graines.
L'humidité ambiante et les averses inopinées (lorsque la
récolte n'est pas mise en lieu sûr) en sont les principales
causes.
Le Séchage
Le séchage se fait sur des aires
aménagées à cet effet près des champs. Ces aires
sont faites en ciment et ne sont pas couvertes. Ce sont des lieux publics,
construits depuis le temps des Thaïlandais.
Il n'existe aucune structure des riziculteurs en charge de la
gestion des aires de séchage. La seule règle en vigueur
est celle du « premier venu est le premier servi ».
Cette situation n'est pas sans conséquence graves sur les producteurs.
Au cours de la grande saison de production, on note une pagaille
généralisée sur les aires, cause de l'insuffisance de
places pour tous les producteurs. Conséquences, les séchages sont
mal faits, ce qui est un corollaire d'une mauvaise conservation et d'un mauvais
décorticage des graines.
La durée du séchage dépend des facteurs
climatiques, les aires de séchage n'étant pas couvertes.
Généralement, elle varie entre une et trois semaines selon qu'on
soit en saison sèche ou en saison pluvieuse.
Le vannage
Après séchage, le paddy est vanné pour
être débarrassé de ses impuretés. Le vannage se fait
sur les aires de séchage, près des rizières.
Le stockage
Les producteurs stockent le paddy dans des sacs de jute,
qu'ils entreposent chez eux ou parfois dans les magasins des
propriétaires de décortiqueuse. Pour ces derniers, c'est le moyen
le plus sûr de s'approprier une plus grande part du marché de
décorticage.
Le décorticage et emballage
Ces opérations constituent les seules qui
relèvent de la transformation du paddy. L'usinage du riz paddy est d'une
grande importance puisqu'il participe à la revalorisation du produit
récolté, en y ajoutant une plus-value.
Le décorticage qui est fait à KOVIE, est du
type semi-industriel. Les grains obtenus présentent un taux de brisure
qui varie entre 25% et 35%. A ce taux, les consommateurs ne considèrent
pas le riz comme parfumé, étant habitués à des taux
variant entre 0% et 5%, pour les riz parfumés importés
«grains longs ».
La cause de ce taux un peu élevé de brisure est
à identifier dans les unités de transformation
rencontrées dans le village, qui sont : des «lignes de deux
modules » :

Décortiqueur à deux
modules
Image N°8
- Un module décortiqueur blanchisseur.
- Un module nettoyeur.
Pour réduire le taux, il faut adjoindre à ce
système les modules suivants :
- Le module séchoir ;
- Le module trieur ; et
- le module d'emballage
Ces derniers permettent d'avoir un produit fini, haut de
gamme, capable de concurrencer les produits d'importation. Il s'avère
donc opportun de réfléchir à la confection d'un module
trieur qui pourra répondre aux besoins et aux attentes des producteurs.
L'emballage du produit final est fait dans des sacs de 50 et
100 kg, en fibres polystyrènes.
3.1.4 - COMMERCIALISATION DU RIZ A KOVIE
3.1.4.1 - L'APPROVISIONNEMENT DES
MARCHES.
Chaque année, il est produit sur le
périmètre de KOVIE environ 8OO à 12OO8(*) tonnes de riz blanc.
Cette production est utilisée comme suit :
- 1 à 2% est autoconsommé, à raison de
2,6 repas de riz par semaine ;
- 48 à 54 % utilisé pour le remboursement des
dettes et crédits contractés.
Entre 45 et 50% seront déversés effectivement
sur le marché de KOVIE, faisant de ce marché le plus grand
marché de gros de la région maritime.
L'approvisionnement du marché de KOVIE n'est pas
continu dans le temps. Il obéit à une périodicité
dictée par les cycles de la culture et les déterminants qui
commandent la production chez le riziculteur.
En effet on note deux grandes périodes
d'approvisionnement, que privilégient les producteurs. Ces
périodes sont :
- Les mois d'octobre, de novembre, et de décembre, qui
correspondent aux périodes de récolte de la production de la
grande saison pluvieuse. Les périodes de fêtes de la fin
d'année constituent le déterminant qui incite le producteur
à vouloir mettre sa production sur le marché en ce moment.
En décembre, le riziculteur réalise sa plus
grande vente de l'année et les prix sont plus intéressants.
- Les mois de juillet - août, qui correspondent
à la période de récolte de la production de petite saison
pluvieuse.
Certains producteurs poussés par les prix
intéressants des mois de mars et avril dus aux fêtes musulmanes et
de Pâques font une troisième production dont les produits
déversés sur le marché en février et mars se
vendent bien, d'autant plus que l'offre en cette période est faible.
Hormis la bonne pluviométrie, les fêtes qui
favorisent la consommation et un prix de vente intéressant,
l'approvisionnement du marché en riz est également
influencé par les spéculateurs de KOVIE qui pratiquent un
stockage abusif du riz.
Ces personnes achètent le riz paddy à bon prix
chez les producteurs obligés de vendre pour faire face à un
besoin financier, le conserve pour les périodes de soudure en vue de le
revendre à des prix plus intéressants.
Ceux qui pratiquent cette spéculation sont les
propriétaires de décortiqueuses et quelques riziculteurs nantis.
Les mois de février, mars et avril et ceux de
septembre et octobre, constituent les périodes ou l'approvisionnement du
marché de KOVIE est faible.
Le tableau ci-dessous montre l'opportunité de l'offre
suivant les dates de semis.
Tableau 13 : CALENDRIERS DE PRODUCTION ET MISE EN
VENTE
DATE DES SEMIS
|
DATE DES RECOLTES
|
REMARQUES
Récoltes
--- Ventes
|
15 Février - 15 mars
(79% à 100% des producteurs)
|
15 Juin--15juillet
|
Bonne récolte, vente très peu conseillée,
car peu intéressante ; l'offre étant très importante
tandis que la demande est faible.
|
15 Juin - 15 juillet
(100% des producteurs)
|
15 Octobre - 15 novembre
|
Bonne récolte et prix très intéressants
vers décembre, car demande très importante.
|
15 Octobre--15 novembre
(environs 21% des producteurs)
|
15 Février -15 mars
|
Mauvaise récolte pour cause de manque de pluies et
présence plus abondante des prédateurs, mais prix très
intéressant pour mars et avril (car offre peu importante, mais demande
importante)
|
Source : Résultats de l'enquête.
3.1.4.2 - LES CARACTERISTIQUES DU RIZ VENDU
Aucune stratégie appropriée de marketing n'est
adoptée pour valoriser le produit déversé sur le
marché.
Après le décorticage, le riz blanc de KOVIE est
sur le plan qualitatif, un riz de seconde qualité avec environ 25
à 35 % 9(*)de
brisures.
Il est vendu tel, dans des emballages de fortune, sans aucun
effort de présentation des caractéristiques du riz sur
l'emballage.
Outre ce taux de brisure élevé, le riz contient
encore des cailloux, des restes de paille et des grains non
décortiqués.
La qualité de ce riz est le parfum naturel qui s'y
dégage et son bon goût.
3.1.4.3 - L'OFFRE ET LE PRIX AU COURS DE L'ANNEE.
Le prix du riz sur le marché de KOVIE est régi
par les forces du marché, c'est à dire qu'il est fonction de
l'offre et de la demande. Il est objet de fluctuations sur le marché de
KOVIE mais au niveau des points de vente de Lomé, il est plus ou moins
stable.
Le graphique ci-dessous montrant l'évolution du prix du
riz blanc sur le marché de KOVIE, et ceux des villages voisins du bassin
de ZIO (Mission tové, Assomé, Wli, etc.) nous permet de faire les
observations suivantes :
- Du mois de janvier à avril, on observe une
augmentation du prix de vente, qui passe de 338 FCFA/kg à 391
FCFA/kg.
- De mai à septembre, on observe une chute du prix,
qui passe de 330 FCFA à 250FCFA/kg.
- D'octobre à novembre, les prix augmentent de
nouveau, passant de 323 à 460 FCFA/kg, avant de diminuer
légèrement en décembre.
Tableau 14 : VARIATION DU PRIX DU RIZ
DECORTIQUE AU COURS DE L'ANNEE
(PREF. DU ZIO)
Mois
|
JAN
|
FEV
|
MAR
|
AVR
|
MAI
|
JUI.
|
JUIL.
|
AOU.
|
SEP.
|
OCT.
|
NOV
|
DEC.
|
Moyen
Annuel
|
Riz blanc
(FCFA/Kg)
|
338
|
370
|
379
|
391
|
330
|
339
|
313
|
271
|
250
|
323
|
460
|
397
|
354
|
Source D.S.I.D (Direction des
Statistiques Agricoles de l'Information et de la Documentation)
Figure 3 : EVOLUTION DU PRIX AU COURS DE
L'ANNEE

Graphe n°3
Lorsqu'on fait une analyse de ces observations, on remarque
qu'elles sont dues aux effets conjugués de l'offre et la demande du riz
sur le marché.
En effet, à partir du mois de novembre une
quantité importante de riz est déversée progressivement
sur le marché, au fur et à mesure que les fêtes de fin
d'année s'approchent. Ceci justifie la légère chute des
prix observés en décembre. L'importance de l'offre, face à
une demande très forte mais qui reste inférieure à
l'offre justifie cette situation.
L'effet de la croissance de l'offre continue jusqu'en janvier,
contrairement à une demande qui commence par décroître. Ce
qui explique la chute des prix en janvier.
De février à avril, période où les
prédateurs du riz (Rats, oiseaux, etc.) prolifèrent ; plus
de 90% des riziculteurs, programment leur pause annuelle. Il est donc tout
à fait normal d'observer une augmentation des prix, puisqu'il y a moins
de récolte en cette période.
Les mois d'avril et de mai correspondent aux périodes
des récoltes de la production de contre saison. Les fêtes de
pâques annoncent une période de demande. Une offre importante de
riz est apportée avec pour conséquence une légère
chute des prix.
L'importante baisse des prix, observée de juillet
à septembre se justifie par l'importance de l'offre de la
première saison, qui se trouve être la plus grande.
Durant cette grande saison, le souci majeur du producteur est
de s'assurer qu'il disposera de moyens financiers suffisants, pour aborder la
petite saison dont la période des récoltes correspond à
celle des fêtes de fin d'année.
Ce désir de réussite des ventes de
décembre, plus onéreuses que les précédentes,
pousse les producteurs à déverser sur le marché, toute
leur production de la grande saison, entrainant du coup, une baisse des prix
sur le marché de production.
Le phénomène inverse se déroule au cours des
mois d'octobre et de novembre, l'offre étant faible en cette
période.
L'offre sur le marché de KOVIE, n'est
réglementée par aucune structure de paysanne, ni
étatique.
Elle se fait librement au gré des producteurs, faisant
de ce marché de riz, un marché de libre concurrence.
L'incapacité des producteurs à se regrouper en
coopérative de vente, en est la cause. Plusieurs ont
déploré le fait de ne pouvoir faire un front commun pour lutter
contre l'instabilité des prix, qui selon eux fluctuent trop. Ils
varient entre 22.000 FCFA et 28.000 FCFA les 100kg.
3.1.4.4- LE CIRCUIT DE COMMERCIALISATION
De l'exploitation du riziculteur jusqu'à l'assiette du
consommateur, nous avons identifié les différents
itinéraires de distribution suivis par le riz de KOVIE. Comme nous
l'avons souligné précédemment, une bonne partie de la
production est livrée aux financiers des riziculteurs. Cette partie
alimente : les points de vente du marché de Tsévié,
ceux du grand marché de Lomé, du marché d'Agoè,
ainsi que les multiples points de vente qui abondent dans la ville de
Lomé.
Le reste de la récolte alimente le marché de
KOVIE, principal marché de gros de ce riz.
Sur ce marché viennent s'approvisionner les
semi-grossistes et les détaillants des villages avoisinants, de la
ville de Lomé et de Tsévié.
Ces deux villes et le marché d'Agoè alimenteront
à leur tour leurs différents points de vente immédiats et
leurs vendeurs ambulants.
Ces derniers en parcourant les maisons livrent les produits
aux consommateurs, certains au comptant et d'autre à crédit
recouvrable une semaine plus tard.
Ci-dessous, nous avons de manière schématique le
circuit de distribution.
Figure 4: CIRCUIT DE DISTRIBUTION
LEGENDE
Flux très important
Flux dynamique
Flux important
Flux peu important
Revendeurs détaillants ambulants
ou fixes
Marché de Lomé
(Principale plaque tournante, grand consommateur)
Marché d'Agoé
(Principal centre d'approvisionnement des
Revendeurs détaillants)
Marché de Kovié
(Principal marché de gros et
demi-gros)
Marché de Tsèvie
(Important point de
Distribution)
Exploitation du riziculteur de Kovié
Distributeurs ambulants et
fixes
(Détaillants)
Marché des villages voisins.
(Petits marchés de consommation.)
Revendeurs demi-gros,
(Vendent dans les supermarchés après
transformation.)
3.1.5 - RENTABILITE DE LA CULTURE DU RIZ:
EVALUATION DE LA RENTABILITE FINACIERE
3.1.5.1 - LE COUT DE
PRODUCTION MOYEN A L'HECTARE
Il est malaisé d'évaluer le coût de
production moyen à l'hectare, compte tenu des difficultés
liées à la détermination des coûts réellement
effectués et ceux qui ne le sont pas. La variation des coûts
d'une exploitation à l'autre complique davantage le problème.
Nous avons pour résoudre cette difficulté, affecté
à chaque opération, un coût réel en tenant compte de
ce qui se fait habituellement sur le périmètre.
Nous avons distingué deux types de coûts :
les coûts variables et les coûts
fixes.
A- Les coûts variables
Les coûts variables sont liés :
- Aux consommations intermédiaires ;
- A l'emploi de la main-d'oeuvre salariée pour
l'exécution des travaux relatifs à la culture ;
- Aux coûts des emprunts.
Les consommations intermédiaires
Comme consommations intermédiaires, nous avons
identifié :
- Les engrais
Sur un ha, le paysan utilise 4 sacs de NPK, et 3 sacs d'UREE.
En dehors du coût d'achat des engrais, nous avons retenu le coût du
transport des sacs du lieu 'approvisionnement au champ du riziculteur.
- Les semences
Les semences améliorées sont achetées une
fois toutes les 3 saisons. Le transport des semences est également pris
en compte.
- Les produits phytosanitaires
Le riziculteur dispose d'une gamme très variée
de produits phytosanitaires dont les prix varient en fonction de leur
efficacité. Néanmoins nous avons noté un
intérêt poussé pour les produits suivants :
Tableau 15 : LES PRODUITS PHYTOSANITAIRES
UTILISES A KOVIE
Nature
|
HERBICIDES
|
INSECTICIDES
|
Noms
|
Herbestra
|
Ronstar
|
Furadan
|
Karacté
|
Alfacalp
|
Dosage/ha
|
1L
|
3à4L
|
5 Kg
|
1L
|
1L
|
Résultat des enquêtes.
Les frais de transports sont également pris en
compte.
Tableau 16 : COUT DES CONSOMMATIONS
INTERMEDIAIRES
Consommations
Intermédiaires
|
Type
|
Q
|
Prix
Unitaire
(F CFA)
|
Valeur
total
|
(1) Engrais
-N.P.K
- Urée
- Transport
(2) Semences
- Améliorée
- Transport
(3) Produit de traitement
- Herbicide
- Insecticide
- Transport
(4)Sac de conditionnement
- Sac polystyrène de 100Kg
|
15/15/15
« Normal »
xxx
841P
xxx
Ronstar
Furadan
xxx
xxx
|
4x50Kg
3x50Kg
xxx
80Kg
xxx
3L
4Kg
xxx
300
|
7750
7750
300
200
300
8000
2500
900
25
|
31000
23250
1800
16000
300
24000
10000
1800
7500
|
Total coût consommations
intermédiaires
|
115 650
|
Résultats de l'enquête.
Coût lié aux différentes phases de
la Culture.
Lorsqu'on se réfère au système de
rémunération adopté par les riziculteurs, on identifie
deux types de travaux : les travaux payés au comptant en
espèces et les travaux payés(en nature) après la
récolte avec du riz paddy.
Pour évaluer le montant des payements effectués
en nature, on s'est basé sur le prix moyen du bol de riz blanc
pratiqué sur le marché de KOVIE, après avoir
déterminé la quantité de riz blanc correspondant au paddy
reçu.
Le coût des travaux pour lesquels le chef d'exploitation
ne fait habituellement pas appel à une main-d'oeuvre externe a
été déterminé à partir du montant que les
chefs consentent à payer dans la région pour ces types de
travaux.
Tableau 17 : COUT DES OPERATIONS
CULTURALES/HA
Main d'oeuvre
Travaux (nature)
|
M.O. REMUNEREE
|
M.O. Non
REMUNEREE
|
Nombre
De jours
Par homme
Par hectare
|
Part du
Travail
exécutée
|
Salaire
|
Coût
total
|
Part du
Travail
exécuté
|
Coût
D'opportunité
Du W fam
|
En
nature
|
En
espèces
|
1-Préparation du sol
* Défrichage
* Nettoyage des digues
* Réfection des digues
* Labour
* Planage +mise en boue
2- Installation de
la Culture
*Mise en place de la
La pépinière
*transport des plantules
*Repiquage
3-Entretien de la
Culture
*Traitements :
herbicide
insecticide
*Désherbage manuel
*Epandage d'engrais
4- Irrigation et
drainage
5- Effarouchages des
oiseaux
6- Récolte +transport
de la récolte au lieu
de battage
7- battage
8- Séchage
9- Vannage
10- Transport du paddy
au lieu du décorticage
11- Décorticage
|
100%
75%
75%
100%
100%
-
-
100%
50%
100%
-
-
67%
100%
100%
33%
50%
100%
100%
|
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Oui
-
-
-
Oui
Oui
Oui
Oui
-
-
|
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
-
-
Oui
Oui
-
-
Oui
-
-
-
-
Oui
Oui
|
71600
6000
7350
2250
50.000
6000
20.000
-
-
20.000
15.500
4000
(2.000)
(2.000)
11500
-
17500
24000
23.000
11250
2925
10600
31500
|
-
25%
25%
-
-
100%
100%
-
50%
-
100%
100%
33%
-
-
67%
50%
-
-
|
3200
-
2450
750
-
-
3.000
2000
1000
-
6.000
4.000
(2000)
(2000)
-
2000
6.000
8750
0
0
22.500
3500
0
0
|
26
4
9
4
4
5
24
2
2
20
20
4
(2)
(2)
12
4
30
35
20
16
15
4
2
2
|
TOTAL
|
65.8%
|
|
|
227875
|
34.2%
|
52950
|
194
|
Source : résultats de nos
enquêtes
Le tableau ci-dessus nous donne une idée
générale de l'ensemble des coûts effectués et non
effectués.
A partir du tableau 17, nous avons dégagé la
situation générale suivante:
- Coût total de la main-d'oeuvre
rémunérée : 227 875 FCFA
/ha dont 72 675 FCFA payé en nature
(paddy).
- Coût de la main-d'oeuvre non
rémunérée : 52 950 FCFA /ha, ce qui
représente la part du travail exécutée par le chef
d'exploitation et sa famille.
- Le coût total de cette évaluation
s'élève à 280 825 FCFA /ha
L'importance de la part des payements en espèces
comparée au payement en natures dans la rémunération de la
main d'oeuvre salariée (68,11%), témoigne de la
monétarisation très poussée de la culture du riz sur le
périmètre.
Le coût des emprunts pour la culture
En moyenne, un chef d'exploitation emprunte 145.000
FCFA/ha, pour faire face aux besoins de son exploitation. A la
récolte, il doit rendre à son créancier
242000FCFA soit 97000FCFA
d'intérêt à payer. Cet intérêt
payé après 4 mois, représente un taux
d'intérêt de 66,66% pour les 4 mois ce qui
représente un taux annuel de 200%
B - Les coûts fixes
Trois éléments entrent dans la constitution de
ces coûts.
- La rente de la terre,
- La redevance d'eau.
- Et les amortissements du matériel de culture.
- Intérêt sur les capitaux propres (ICP)
La rente de la terre.
Elle est d'un sac de 100Kg de riz blanc, soit 25000
FCFA/ha, par récolte
La redevance sur l'eau d'irrigation.
.Elle fait encore l'objet d'un débat sur le
périmètre. Les producteurs ne sont pas disposés à
payer le montant que leur impose le C.R.Z et qui est de 20.000FCFA/ha/an. Les
discussions se poursuivent et tendent vers un montant consensuel de
10.000FCFA/ha/an que nous avons retenu pour nos calculs.
Amortissement des petits matériels de
travail.
Nous avons concentré le calcul des amortissements sur
le matériel léger des producteurs.
Tableau 18 : AMORTISSEMENTS DU PETIT
MATERIEL DE PRODUCTION
Matériels
|
Nombre/ ha
(a)
|
Prix unitaire
(b)
|
Valeur totale
(c)(axb)
|
Vie utile
(en nombre de saison)
(d)
|
Amortissement saisonnier
(C/d)
|
Houe
Daba
Coupe-coupe
Pelle
Sacs de jute pour conditionnement paddy
|
3
2
2
2
40
|
1500 FCFA
2000 FCFA
1500 FCFA
3000 FCFA
300 FCFA
|
4500 FCFA
4000 FCFA
3000 FCFA
6000 FCFA
12000 FCFA
|
3
5
2
5
3
|
1500 FCFA
800 FCFA
1500 FCFA
1200 FCFA
4000 FCFA
|
Valeur totale des amortissements
|
9000 FCFA
|
|
Résultats de notre étude
Il nous a semblé plus judicieux pour nos calculs, de
déterminer les amortissements suivant l'unité de mesure
adoptée par les producteurs à savoir la saison. Ces derniers
déterminent généralement la durée de vie de leur
matériel en saison de culture.
Intérêt sur les capitaux propres
(ICP)
Il représente le coût d'opportunité,
lié aux investissements propres, fait par le riziculteur dans son
milieu, ici représenté par KOVIE. Il s'agit de
l'évaluation des bénéfices que généreraient
les fonds investissement s'il l'avait prêté à un autre
riziculteur.
Pour calculer cet intérêt, nous avons
jugé peu commode d'utiliser le coût d'opportunité moyen
compris entre 8% et 15% dans les pays en voie
de développement, utilisé par Tokpa dans ses calculs sur le
périmètre d'Agomé glozou. L'utilisation de ce taux ne
reflète pas en réalité ce qui se fait à KOVIE,
où les prêts sont obtenus au taux de 66.67% pour
une saison culturale.
- Le temps d'occupation du sol étant de 4
mois, on a le résultat suivant :
ICP = (453 27510(*) - 145 00011(*)) x 66,67 %
ICP = 205.527 FCFA
Tableau 19 : COUT DE
PRODUCTION MOYEN/HA
Types de Coûts
Nature
Des dépenses
|
Coût effectué(CE)
(FCFA)
|
Coût Non Effectué(CNE)
(FCFA)
|
Coût variable
*Consommations. Inter
*M.O Salariée et familiale
*Coût des emprunts
Coûts. Fixes
Rente terre
Amortissent
Rente eau
Intérêt sur capitaux propres
|
414 275
115650
227875
97000
39 000
25 000
9 000
5 000
|
52 950
52 950
205 527
205 527
|
Total
|
A=CE = 453 275
|
B=CNE = 258 477
|
TOTAL des coûts (A+B)
|
CT=711 752
|
Résultats de notre étude
3.1.5.2- LE PRODUIT
D'ACTIVITE DU RIZICULTEUR
Le produit d'activité du riziculteur est constitué
essentiellement du riz paddy duquel est tiré le riz blanc et le son
(petit son) que le riziculteur vend aux éleveurs de porcs ou de
volaille.
A- Rendement moyen en paddy et riz
décortiqué / ha/saison de culture
Le rendement varie entre 3 et 4,5 tonnes de paddy par ha,
soient 1,95 et 2,84 tonnes de riz
décortiqué par saison de culture. En moyenne, on a observé
un rendement de 3,6 tonnes /ha de paddy,
ce qui correspond après conversion12(*) à 2,34
tonnes de riz blanc par saison.
.
Par rapport au rendement de 5,32 tonnes de paddy/ha/saison de
culture, enregistré par Tokpa sur le périmètre
d'Agoméglozou, on remarque que le rendement sur le
périmètre de KOVIE est faible. On peut expliquer cette
différence par deux raisons :
On a considéré lors des enquêtes les
résultats des trois saisons observées dans la zone de production
avant de définir un rendement moyen pour la zone, alors que Tokpa n'a
considéré que les résultats d'une seule saison.
La deuxième raison est la différence
observée dans les rendements lorsqu'on passe d'une saison à une
autre, les deux premières saisons étant plus productives que la
troisième qui est moins arrosée que les autres.
B - Rendement moyen en son
La détermination du rendement en son se fait à
partir du coefficient de conversion de paddy en son ou du taux de
disponibilité en son qui est de 12% en moyenne ;
ainsi, le rendement moyen observé sur le périmètre est de
432Kg/ha
3.1.5.3 -L'EVALUATION DU
PRODUIT BRUT A L'HECTARE
Le produit brut moyen que nous évaluons
représente la valeur de la production (Riz décortiqué et
son), d'un ha, y compris la partie de la production autoconsommée ou
affectée à d'autres usages.
Pour ce faire, nous avons considéré le rendement
moyen en riz décortiqué, et en son, et les différents prix
auxquels sont vendus ces deux produits.
Suivant la forme de vente adoptée par le producteur,
nous avons distingué trois prix différents :
- En vente au détail, le prix moyen est 354 FCFA/Kg,
prix de vente chez les détaillants sur les marchés ruraux du ZIO.
- En vente en gros, le prix moyen observé est 275FCFA/
Kg du riz blanc.
- Sachant que les riziculteurs font une vente mixte,
c'est-à-dire, une partie de la production vendue en gros et l'autre au
détail ; nous avons déterminé un prix
pondéré, en fonction des proportions du riz vendu en gros et en
détail.
Le prix pondéré obtenu est 310 FCFA/Kg 13(*)
Les prix du son variant également en fonction de
l'offre du riz, et est en moyenne de 24 FCFA/ Kg :
Valeur de la production du Son par ha du son = 24
x43214(*) =
10368 FCFA/ ha
En aval de ce qui précède, on peut tirer le
produit brut moyen par ha comme suit :
Tableau 20 : LE PRODUIT BRUT
MOYEN
NATURE
|
Produit Brut (vente au détail)
«PBm1 »
|
Produit Brut (vente en gros)
«PBm2 »
|
Produit Brut(vente Mixte)
«PBm3 »
|
1- Rendement riz blanc
2- Prix de vente moyen
3- Valeur du riz / ha
4- Valeur Son / ha
|
2.340 Kg / ha
354 FCFA / Kg
V1= 828.360 FCFA / ha
V2= 10.368 FCFA / ha
|
2.340Kg / ha
275 FCFA / Kg
V1 = 643.500 FCFA / ha
V2 =10.368 FCFA / ha
|
2.340 Kg / ha
310 FCFA / Kg
v1 = 725.400 FCFA / ha
v2 = 10.368 FCFA / ha
|
TOTAL PB moyen par (ha) v1+v2
|
838.728 FCFA / ha
|
653.868 FCFA / ha
|
735.768 FCFA / ha
|
Résultats de notre étude
A- Ratio de produit brut par jour de travail :
(RPBm/JT)
Le ratio du produit brut par jour de travail nous permet
d'apprécier le niveau d'intensification de la culture de riz à
KOVIE. C'est le résultat du rapport du PBm par le nombre de jour de
travail soit 192 jours.
Les résultats suivants sont observés :
- (RPBm1 / JT) = 4.368 FCFA/JT
- (RPBm2 / JT) = 3.406 FCFA/JT
- (RPBm3 / JT) = 3.832 FCFA /JT
Dans tous les cas, on constate que le RPBm / JT
est supérieur à 3000 FCFA/JT.
Comparé au salaire journalier de l'ouvrier agricole qui varie selon les
tâches entre 650 et 800 FCFA, nous
pouvons déduire que la riziculture pratiquée est assez intensive,
ce qui dénote, un usage courant d'intrants modernes (engrais, semences
améliorées, pesticides etc.) et de moyens mécaniques.
B- Revenu Brut moyen à l'ha (RBm)
Nous voulons déduire par-là, la
rémunération du travail et la rémunération de la
gestion assurée par le riziculteur et sa famille, ainsi que celle de la
totalité du capital réellement investi dans l'exploitation, qu'il
soit emprunté ou non.
RBm = PBm - (CT- coût non
effectué - coût des emprunts)
(CT- Coût non effectué)=CE
(Coût Effectué), on peut alors écrire :
RBm = PBm (CE coût des emprunts)
Suivant les trois modes de vente considérés
antérieurement, et en considérant les origines des emprunts, on
a :
Tableau 21 : LE REVENU BRUT MOYEN
D'EXPLOITATION
RIZICULTEURS MOYENS A KOVIE
|
TYPE DE VENTE
|
DETAILLANTS
|
GROSSISTES
|
VENTE MIXTE
|
PBm
|
838.728 FCFA / ha
|
653.868 FCFA / ha
|
735.768 FCFA / ha
|
CE - coût des emprunts
|
356.275 FCFA/ha
|
356.275 FCFA/ha
|
356.275 FCFA/ha
|
RBm selon les types de vente
|
482.453 FCFA / ha
|
297.593 FCFA / ha
|
379.493 FCFA / ha
|
Résultats de notre étude
Ces résultats montrent que la gestion et le travail
apportés par la famille du riziculteur à KOVIE sont
rémunérés à hauteur de 379.393
FCFA/ha, ce qui est comparable à ce que Tokpa a
trouvé sur le périmètre d'Agoméglozou soit
339.941,57FCFA.
Il faut maintenant se poser la question de savoir si les
riziculteurs de KOVIE tirent un bien être de ce montant vue sa valeur non
négligeable dans le conteste économique du pays. Ceci nous
amène, à détermination du Revenu Net moyen d'exploitation
à KOVIE (RNm).
C - Revenu Net moyen d'exploitation
(RNm)
C'est l'un des meilleurs estimateurs du niveau de production
des petites exploitations (John L. Dillon et Al, 1996). Il représente le
bénéfice tiré de l'exploitation par la famille du
riziculteur, et disponible à cette dernière. C'est donc le revenu
de la famille du riziculteur : RNm= RBm- coût des
emprunts.
Tableau 22 : REVENU NET MOYEN
D'EXPLOITATION
VENTE
|
DETAILLANTS
|
GROSSISTES
|
VENTE MIXTE
|
RBm
|
482.453 FCFA / ha
|
297.593 FCFA / ha
|
379.493 FCFA / ha
|
Coût des emprunts
|
97.000 FCFA / ha
|
97.000 FCFA / ha
|
97.000 FCFA / ha
|
RNm selon les types de vente
|
385453 FCFA / ha
|
200593 FCFA / ha
|
282.493 FCFA / ha
|
Résultats de notre étude
Une analyse du RNm révèle que le riziculteur de
KOVIE ne disposera pas assez de moyen financier pour faire face à sa
production la saison suivante s'il ne devait compter que sur son revenu
personnel.
Les dépenses incompressibles auxquelles il avait fait
face s'élevant à 356.275 FCFA (CE
coût des emprunts), il doit donc solliciter obligatoirement un
prêt, à condition qu'il vende toute sa production au
détail, ce qui ne lui permettrait pas de commencer à temps sa
nouvelle saison.
3.1.5.4 - LE PRODUIT NET
MOYEN D'EXPLOITATION (PNM) / TAUX DE RENTABILITE(TR)
Le PNm représente la différence entre le Produit
Brut moyen et le Coût Total (John L. Dillon et Al, 1996). Il est
indispensable pour une détermination plus réaliste de la
rentabilité exacte de la production, car il prend en
considération tous les coûts (Coûts effectués et non
effectués).
PNm = PBm CT
Le TR représente, le rapport entre le PNm et le CT.
TR= (PNm /CT) x 100
Tableau 23 : PRODUIT NET MOYEN
D'EXPLOITATION /TAUX DE RENTABILITE
VENTE
|
DETAILLANTS
|
GROSSISTES
|
VENTE MIXTE
|
PBm
|
838 728 FCFA / ha
|
653 868 FCFA / ha
|
735 768 FCFA / ha
|
CT
|
711 752 FCFA / ha
|
711 752 FCFA / ha
|
711 752 FCFA / ha
|
PNm selon les types de vente
|
156 344 FCFA / ha
|
-28 516 FCFA / ha
|
24 016 FCFA / ha
|
Taux de rentabilité(TR)
|
23%
|
-4.2%
|
3.4%
|
Résultats de notre étude
On retient que le riz tel que cultivé à KOVIE,
est financièrement rentable, que le riziculteur adopte le mode de vente
mixte ou la vente au détail.
Sachant que la plupart des riziculteurs ont adopté la
vente mixte, il faut donc qu'ils respectent une combinaison (45% de la
production vendue en détail et 55% en gros) qui leur permette de tirer
meilleur profit de leur production et vendre dans le temps disponible pour
faire face à une nouvelle saison sans accuser de retard.
Dans l'ensemble, le taux de rentabilité
financière minimum de 50% acceptable en agriculture n'est pas atteint
quel que soit le type de vente adopté.
Cette situation doit-elle dissuader les riziculteurs de KOVIE
de produire sur le périmètre ? Seule la
rémunération du travail familial nous permettra de nous fixer.
A - Rémunération du Travail Familial
(RTF)
Calculée en déduisant du revenu de la famille la
rémunération du capital propre du producteur, elle nous permet,
connaissant le nombre de personnes de la famille travaillant sur
l'exploitation, l'estimation du revenu par personne ou par heure de travail
familiale (Von Fleckenstein et Gauchon, 1992 et Collinson, 1983).
Tableau 24 : REMUNERATION DU TRAVAIL
FAMILIAL/REMUNERATION DU TRAVAIL JOURNALIER
RATIOS
|
Riziculteurs de KOVIE
|
Rémunération du travail familial (RNm15(*)-ICP16(*))
|
76.966 FCFA ha
|
Revenu / jour de travail familial17(*)
|
1.166 FCFA /ha
|
Résultats de notre étude
La rémunération du travail familial est 76.966
FCFA.
Le revenu journalier pour le riziculteur moyen de KOVIE, est
satisfaisant comparé à ce qui se fait sur le marché du
travail agricole en milieu rural qui est inférieur à 800F CFA par
jour.
Les producteurs peuvent continuer à produire, tout en
cherchant les voies et moyens pouvant les aider à améliorer la
rentabilité de leurs exploitations.
QUATRIEME PARTIE
PROPOSITION D'UNE TECHNIQUE DE VALORISATION DU
RIZ
CONCLUSION-SUGGESTIONS
4 - PROPOSITION DE TECHNIQUES DE VALORISATION ET DU
MARCHANDISAGE APPROPRIE DU RIZ DE KOVIE
Ces techniques se basent sur l'utilisation de moyens
traditionnels pouvant aider à une amélioration de la
présentation du riz produit à KOVIE par un calibrage du produit
pour en obtenir plusieurs qualités allant : du riz blanc grain
long qualité supérieure au riz brisure encore appelé
riz couscous.
4.1 - TRIAGE ET CALIBRAGE DU RIZ
BLANC.
Le triage est manuel et il se fait en même temps que le
calibrage. Le matériel utilisé est à la portée de
tous les paysans et est constitué de:
- Trois grandes bassines
- Un bol
- Une série de calibreuses ou cribles artisanaux de
mailles différentes
- Quatre plateaux
Figure 8 : SCHEMA DESCRIPTIF DU DISPOSITIF DE
CALIBRAGE ARTISANAL

Image 9
Résultats de notre étude
Avec ce matériel, nous avons une unité de triage
pour 4 personnes. Certes les performances de cette unité de triage
restent encore incomparables aux unités modernes proposées par
SEA (voir annexe) qui peut en une heure trier entre 2 et 9 tonnes de riz selon
la puissance des machines.
Les performances obtenues avec notre unité artisanale
de triage manuel donnent en moyenne 300kg de riz /journée de travail,
pour l'équipe de quatre personnes. Cela peut paraître très
insignifiant mais les résultats obtenus à partir du module
proposé sont intéressants.
D'abord, nous obtenons trois qualités de riz :
- Le riz grains long, représentant 70% du produit
trié (riz de première qualité) ;
- Le riz brisure, communément appelé riz
couscous, représentant 25% environ du produit trié ;
- Les écarts de triage, constitué de brisure
plus fine, et de déchets de diverses natures. Cette dernière
partie du résultat de tri est vendue aux éleveurs comme sous
produit entrant dans l'alimentation de la volaille.
Le tableau suivant, montre les résultats obtenus
à la suite du processus de triage.
Les prix considérés sont ceux pratiqués
sur les marchés urbains, plus précisément sur celui de
Lomé. On a choisi les prix de Lomé parce que nous avons tenu
compte des exigences des consommateurs de Lomé en matière de
qualité de riz et avons pensé à la vente en milieu
urbain.
Tableau 25 : PRODUIT BRUT MOYEN / HA DANS
LE CAS DE LA VALORISATION
Résultats
|
Qualité du riz
|
Non trié
(25à30% de brisures)
|
Trié grains longs
(2 à 3% de brisures)
|
Brisures
(riz couscous)
|
Ecart de trie
(déchets résultant du triage)
|
Production moyenne Kg/ha, riz décortiqué
|
2340
|
1638
|
585
|
117
|
Prix moyen du riz (FCFA/kg) à Lomé
|
35018(*)
|
600
|
200
|
40
|
Valeur de la production (FCFA)
|
819 000
|
982 800
|
117 000
|
4 680
|
Produit Brut (PB)
|
819 000 FCFA
|
1 104 480 FCFA
|
Résultats de notre étude
4.2-COUT DE LA TRANSFORMATION (Calibrage /Triage)
4.2.1- CHARGES FIXES
Tableau 26 : AMORTISSEMENTS
Matériels
|
Durée de vie utile
|
Coût d'achat
(FCFA)
|
Amortissement
annuel
|
Amortissement
mensuel
|
Bassines en plastique
|
5 ans
|
15 000
|
3 000
|
250
|
Bol de mesure
|
10 ans
|
1 500
|
150
|
12,5
|
Plateaux de tri
|
5 ans
|
4 500
|
900
|
75
|
Cribles métalliques
|
1
|
6 000
|
6 000
|
500
|
Total
|
10 050 FCFA
|
837,5 FCFA
|
Résultats de notre étude
Emballages
36 270 FCFA
4.2.2 - CHARGES VARIABLES
Pour une équipe de quatre manoeuvres, le triage et le
conditionnement de trois cent kilos de riz équivalent à une
journée de travail suivant notre expérience.
Sur une base de salaire de 20.000 FCFA par mois, nous avons
obtenu les résultats suivants :
En huit (08) jours de travail, l'équipe de quatre
manoeuvres trie 2340 Kg et chacun reçoit 7 800 FCFA.
- Main-d'oeuvre (7 800 FCFA x 4)
31 200 FCFA pour les 4 manoeuvres
- Transport de la production à
Lomé 11 700 FCFA
NB : Pour trouver ces résultats, nous avons
engagé des gens qui ont bien voulu se prêter à cette
expérience moyennant ce salaire.
4.2.3 - CHARGE TOTALE (CT)
Pour déterminer la charge totale, nous avons
considéré l'amortissement journalier et non l'amortissement
annuel, parce que le triage des 2340 kg de riz se fait en 8 jours.
Charge totale = charges variables + charges fixes
= (31 200 FCFA19(*)+11 700 FCFA20(*)) + (223 FCFA21(*)+36 270 FCFA22(*))
=79 393 FCFA que
nous pouvons considérer comme le
coût marginal résultant de l'introduction de l'unité de
triage.
4.2.4 - PRODUIT NET ISSU DE LA TRANSFORMATION DU RIZ
(PN)
PN= PB - CT= 1.025.087 FCFA
4.3-
ANALYSE MARGINALE DE L'IMPACT DU LA TRANSFORMATION ARTISANAL DU RIZ
Tableau 27 : ANALYSE MARGINALE
Situations considérées
Paramètres mesurés
|
Situation avant introduction de l'unité de
triage
|
Situation après introduction de l'unité
de triage
|
Produit Brut
|
819 000 FCFA
|
1 104 480 FCFA
|
Variation du PB ou (PB.ma)
|
|
+285 480 FCFA
|
Coût marginal (C.ma)
|
|
-79 393 FCFA
|
Produit Net marginal (PB.ma-C.ma)
|
|
+206 087 FCFA
|
Taux marginal de rentabilité
|
|
259.6 % =206 087x100
79 393
|
Résultats de notre étude
Cette analyse nous permet de conclure qu'un investissement de
100 FCFA supplémentaire rapporterait un revenu
supplémentaire de 259 FCFA.
Ce résultat montre que l'adoption de cette unité
de tri artisanal avec un système de conditionnement bien
approprié, apporterait un supplément de revenu non
négligeable au producteur.
Il faut noter que pour cette expérience, nous avons
considéré le prix test de 600FCFA /kg (riz grain long), prix
que nous avions adopté au moment de la mise du produit sur le
marché à Lomé. Le prix réel du riz parfumé
sur le marché de Lomé varie entre 700 FCFA/kg et 840 FCFA/kg
(prix consommateur).
Les consommateurs, face à la qualité et au prix
du riz mis sur le marché ont fait montre d'une grande satisfaction.
4.4 - CONCLUSION - SUGGESTIONS
4.4.1. - CONCLUSION GENERALE
La production rizicole du bassin du ZIO est porteuse de gains
de productivité.
En effet, l'emploi des intrants (semences
sélectionnées, engrais, produits phytosanitaires) et de nouvelles
techniques culturales améliorées intégrant l'usage de
machines agricoles perfectionnées (motoculteur, batteuse, Vanneuse et
décortiqueuse, etc.) y sont introduites et suscitent
l'intérêt des riziculteurs qui s'y attellent, abandonnant sur leur
passage, les pratiques extensives manuelles que mécaniques, pour celles
plus intensives.
La dévaluation du franc CFA a été
très bénéfique à la production nationale à
cause des effets induits sur les prix ; la professionnalisation du
métier de riziculteur y a joué également un rôle
dynamique, sur le périmètre.
Le travail est bien organisé dans chaque famille de
riziculteur et on note de la part de chaque producteur une volonté
manifeste de produire en tenant compte des besoins exprimés par le
consommateur à travers les recherches des variétés
appréciées par ces derniers.
Le niveau d'éducation scolaire en nette progression et
la reconversion à la riziculture des chefs de famille d'autres domaines
d'activité ne sont sans doute pas étrangers à tous ces
changements observés sur le périmètre.
L'effectif des riziculteurs est en nette progression avec
comme corollaire une diminution de la superficie moyenne par riziculteur. Ceci
se justifie par l'intérêt que porte la population autochtone sur
cette culture qui est considérée par l'ensemble des paysans
enquêtés comme la principale culture de rente dans la zone.
La décision de production est dictée chez le
riziculteur par l'observation des paramètres que sont la
disponibilité en eau d'irrigation et de pluie, les périodes de
grande consommation et le nombre de riziculteurs pouvant emblaver au même
moment. Ceci est commandé par le désir de produire en
quantité pour s'assurer une bonne vente, soit parce que c'est une
période d'importantes demandes, soit parce que les prix sont plus
intéressants.
Beaucoup de travaux restent encore à faire dans le
domaine de l'organisation et de la gestion du périmètre par les
producteurs.
Les difficultés éprouvées par les
responsables du Centre CRZ pour recueillir les redevances d'eau et l'absence
d'organisations paysannes bien fonctionnelles pour la gestion du patrimoine
laissé à eux par les Taïwanais et la quasi-absence d'une
organisation paysanne de commercialisation, témoignent de l'importance
des domaines où les interventions doivent être concentrées
à l'avenir.
Le refus des organisations financières de soutenir les
producteurs pour les raisons citées précédemment, vient
corroborer ces observations et attestent du manque de confiance qui
résulte de cette absence d'une organisation paysanne digne de ce nom ;
très peu de groupements des riziculteurs fonctionnent
réellement.
L'ensemble de ces observations nous a conduits à faire
les recommandations et suggestion suivantes :
4.4.2- SUGGESTIONS
4.4.2.1. POUR UN RESPECT SCRUPULEUX DES TECHNIQUES CULTURALES
Les techniques culturales entre autres facteurs
(édapho-climatiques, maladies, insectes etc....), peuvent avoir une
influence notoire sur la productivité du riz. Parmi elles, le nombre de
plantules par touffe au repiquage occupe une place de choix.
En effet des observations faites en stations montrent que les
meilleurs résultats de productivité sont obtenus, lorsqu'on
utilise entre 1 et 3 plantules (Bourono, 1994).
Or sur le périmètre, la tendance est à
l'utilisation d'un grand nombre de plantules (entre 6 et 10) par touffe, sous
prétexte d'obtenir un rendement fiable. Mais avec une densité
élevée, le tallage des plants est affecté, ce qui a des
répercussions sur la forme des talles, la dimension de la panicule et
par conséquent sur le nombre de grains par panicule, leur taux de
maturation et leur poids.
Pour éviter les baisses de rendement, le respect d'un
nombre de plantules au repiquage compris entre 1 et 3 est indispensable.
Outre le respect du nombre de plantules au repiquage,
l'influence de certaines fumures sur la croissance et le rendement
mérite d'être prise en considération.
Des expériences ont montré que le riz
irrigué cultivé sur un sol pauvre en phosphore (P2O5) donne un
rendement très faible. De façon plus approfondie, l'importance du
phosphore dans le cadre général, sur la croissance, le cycle
végétatif et le rendement des récoltes a été
montré par Roger GERVY(1990).
Il est recommandé pour une bonne récolte la dose
de 100 kg de P2O5 par ha.
Nous encourageons les riziculteurs à l'utilisation du
phosphate naturel.
4.4.2.2. POUR UNE BONNE GESTION DE L'EAU
« Il faut deux fois plus d'eau pour produire du riz
que pour toute autre céréale » M. Ismail
Serageldin (mardi 25 mai 1999), soit deux tonnes d'eau pour une tonne de riz.
Cette déclaration du président du CGIAR montre combien l'eau
tient une place déterminante dans la production du riz. Pour ce faire,
toute proposition pouvant amener à une réduction de la
quantité d'eau ne peut qu'être recommandable surtout lorsque nous
savons tous les aléas auxquels est soumis le régime hydrique des
pays de notre pays.
La nouvelle méthode que nous voulons recommander ici et
qui a fait l'objet de la publication sur Internet permet de réaliser 25%
d'économie d'eau.
Elle prévoit d'abord de semer des graines à
peine germées dans des champs boueux au lieu d'attendre que la plante
ait 25 à 3O jours pour la repiquer dans les champs emplis d'eau.
Cette recommandation est non seulement intéressante
pour le bénéfice d'eau que cela permet de réaliser, mais
allège le travail du riziculteur en lui évitant le transport des
plantules du lieu de pépinière aux différents casiers, ce
qui permet par conséquent une réduction du coût et de
temps.
La mise en place d'une organisation paysanne de gestion du
périmètre ou une association d'irrigants est indispensable, vu
l'état de délabrement avancé dans lequel se trouve le
barrage. Du point de vue organisationnel, cette association doit comprendre les
organes suivants :
- L'Assemblée générale,
composée de tous les riziculteurs faisant partie de l'association. C'est
l'organe suprême. Elle a pour principale fonction de choisir les
représentants des riziculteurs (conseil de direction) et d'approuver ou
de rejeter les plans de gestion.
- Le Conseil de direction : c'est l'organe
d'exécution le plus élevé. Il à pour principale
fonction de superviser et de diriger l'exécution des travaux
approuvés par l'assemblée et d'établir chaque année
des plans de gestion.
- Direction : elle est directement chargée
d'exécuter les instructions que lui donne le conseil de direction et
s'acquitter des tâches de routine.
- Les unités d'exécution : elles
sont chargées de tâches spécifiques concernant par exemple
l'exploitation, l'entretien et l'administration.
- Les tribunaux d'irrigation : ils sanctionnent
les infractions commises à l'encontre des règles et statuts de
l'association. Le jury se compose généralement de personnes
choisies parmi des personnalités éminentes du conseil.
4.4.2.3. - POUR UNE PRODUCTION PLUS SAINE
De plus en plus, le consommateur de par le monde
réclame un produit sain et biologique. Mais les tendances actuelles
observées sur le périmètre ne permettent pas d'envisager
une diminution des quantités d'engrais mais plutôt son
augmentation à cause de la diminution de la fertilité des sols.
Pour cela, nous préconisons le compostage et la pratique du riz canard
qui permettent une restauration du sol pour le premier et surtout une
diminution de l'usage des engrais chimiques.
Une étude comparative sur la réduction de
coût et de travail supplémentaire occasionné par ces
propositions serait indispensable pour voir les possibilités de leur
adoption par les paysans.
La construction de nouvelles aires de séchage serait
également indispensable pour éviter les retards dans les
programmes de séchage, causés par le nombre important de
personnes candidates au séchage après chaque récolte.
Certains producteurs obligés de rembourser leur
créancier sont obligés de faire leur séchage à
même le sol loin des regards, ce qui favorise l'introduction des corps
étrangers dans le paddy et n'est pas sans action négative sur
l'appréciation du produit final par les consommateurs.
4.4.2.4 - POUR AMELIORER LE NIVEAU DE LA RENTABILITE FINANCIERE ET SOCIALE DE
LA RIZICULTURE.
Pour être plus compétitif, dans la logique de
libéralisation en vogue dans les pays de la sous-région, il est
indispensable que le niveau de rentabilité de la culture du riz soit
rehaussé.
Pour ce faire, des mesures drastiques doivent être
prises pour, non seulement préserver les acquis des riziculteurs mais
surtout pour augmenter de façon notable les bénéfices tant
financiers que sociaux apportés par cette culture. Il faudra donc
l'adoption de techniques de production et de transformation comprimant
davantage le prix de revient du produit final. Cela ne serait possible que si
un accent particulier est mis sur le travail de groupe ou en association.
A présent, l'utilisation d'une technique de triage
artisanal comme celle que nous avons proposée dans ce document peut non
seulement apporter une amélioration notable au revenu du riziculteur,
mais également créer du travail aux jeunes. Ensemble, les
riziculteurs peuvent arriver à acheter une trieuse plus performante et
créer un label pour leur produit, lequel sera imprimé sur leurs
emballages.
Il faut, enfin, pour une plus grande efficacité du
système, une bonne répartition des variétés dans
l'espace sur le périmètre, ceci en vue d'éviter les
mélanges. Ce qui facilitera l'homogénéité des
récoltes suivant les quartiers et leur différenciation au niveau
du conditionnement et de la commercialisation.
4.4.2.5 - POUR UN ENGAGEMENT POLITIQUE PLUS
RESPONSABLE.
Aujourd'hui, il faut noter un désengagement de l'Etat
face à un certain nombre de choses : les paysans doivent
eux-mêmes s'organiser pour faire face aux besoins directs, liés
à l'entretien du périmètre irrigué (le
réseau d'irrigation). Ils doivent également, eux même
trouver les moyens financiers et matériels liés à leurs
activités. Ils se chargent aussi de la commercialisation de leur
production.
Certes, cette nouvelle politique a des cotés positifs,
mais il serait avantageux que l'on repense cela pour l'adapter à chaque
domaine d'activité agricole afin qu'elle incite à la production.
Car si l'on compare le producteur du coton au producteur du riz, on remarque
que les deux ne sont pas logés à la même enseigne.
Tout est fait pour inciter le producteur de coton à
produire plus, alors que le producteur du riz est presque laissé
à lui-même. Il faut donc les encourager par des mesures
concrètes.
Dans un premier temps, protéger les producteurs
nationaux contre la concurrence nocive des importateurs de riz. Il faut pour
cela que des mesures douanières soient prises, car une application
aveugle de la libéralisation du marché comme le recommande
l'UEMOA, sans tenir compte de l'état de précarité dans
lequel se trouve notre riziculture, serait très préjudiciable
à la production nationale. La Côte d'Ivoire, le Mali et le
Sénégal, Etats qui ont compris très tôt le
rôle important que joue le riz dans leur économie, ont mis les
moyens financiers et matériels pour que la riziculture soit
développée. Ils sont plus avancés que nous dans le
domaine.
Sachant que dans le domaine de la production, l'argent est
essentiel, nous pensons que si rien n'est fait pour soulager les producteurs,
l'avenir de la production sur le périmètre est très
problématique. La preuve, cette année 2001 à peine 10%
des producteurs du périmètre ont produit.
Pour y arriver, nous pensons à un système de
fourniture aux producteurs des moyens de production en nature, (engrais,
semence et produits phytosanitaires). On peut également inclure certains
services comme la fourniture de motoculteur pour le labour et après la
récolte assurer le décorticage du paddy.
Ces propositions sont motivées par le souci du
recouvrement facile du crédit qui leur est alloué en nature et
surtout pour les amener à une utilisation effective du crédit aux
fins destinées.
La structure qui sera chargée de ce travail, pourrait
récupérer sous forme de riz décortiqué, tout ce
qu'elle a investi selon les termes du contrat qui le lie aux producteurs,
pendant le décorticage.
Elle sera donc une structure de commercialisation et de
financement. Les deux plus importantes choses qui font défaut sur le
périmètre. Il va sans dire que si elle n'intègre pas dans
ses activités, un programme de suivi et d'encadrement des riziculteurs,
il lui sera difficile de faire le recouvrement des produits.
On peut dire comme Bourahiman Ouattara(1998) que les
changements actuels dans l'environnement politique et économique du
monde et surtout de l'Europe et ceux à venir doivent amener les
dirigeants à développer certaines cultures
céréalières, notamment ceux qui font l'objet de grande
consommation en vue de résorber le déficit d'approvisionnement du
marché UEMOA en riz et en passant, d'économiser des devises ;
à cause des conséquences imprévisibles que ces changements
peuvent avoir sur le commerce mondial.
4.4 - REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1 - A. BERGERET, J.F. CRUZ, F. TROUDE :
Etude d'une ligne semi-industrielle d'usinage du riz, 1989, Page 232
2 - ALI BAKAYOKO : L'agriculture,
pilier de l'économie ; Marchés nouveaux Togo (Cap sur l'an
2000) N°2, 1998, page 320-330
3 - ANTOINE ROGER-ESTRADE - Les politiques du
riz en Afrique Subsaharienne, étude des cas du Burkina-Fasso, Niger,
Mali, Sénégal et Tchad n° 114, Rome 1993, Page 129.
4 - BAKARY TRAORE. L'intégration
économique de la paysannerie en Afrique Subsaharienne. Harmattan, 1989,
Page.
5 - BOURAHIMAN OUATTARA. Les prix des
produits alimentaires baissent,
10 Dec
1998 ; sur internet ! www.Africaonline.co.ei/Africa
online/info/lejour/1159ECO2.HTM
6 - BOUROUNO NESTOR. Influence du nombre de
plantules par touffe au repiquage sur les paramètres du rendement ;
cours de production du riz, Centre International de formation Agricole de
Tsukuba ; 1994, page 41-52
7 - C.E.E.M.A.T : Manuel de
conservation des produits agricoles tropicaux et en particulier des
céréales, 355 pages
8 - C.P. TIMMER et Al : Analyse de la politique
alimentaire, Edition
Economica.
Paris, 1987, Page 170
9 - DAVIRON D. et FOUSSE W. :
La compétitivité des cafés africains 1993,
Paris,
252 P.
10 - E. WOSTPHAL et Al. Cultures
vivrières tropicales avec référence spéciale au
Cameroun, Pudoc, wageningen, 1985, page 370
11 - FAO/SMIAR - Perspectives de
l'Alimentation N°3 - juin 1999 - P.10 ; sur
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http://www.cirad.fr/giews/franch/pa/pa9906/pa9906tg.htm
12 - FAO : Situation
mondiale de l'alimentation et de l'agriculture, Collection F.A.O Agriculture,
N°27, Rome, 1994, Page 101
13 - FISK, E. K: The Subsistence Component in
National Icome Accounts:
The Developing Economie, 1975,
page 13
14 - ISMAIL SENGELDIN - 25% d'économie
d'eau ; sur internet :
http://www.jir.fr/économie/992505riz.htm
15 - J.A. SAGARDOY : A. Bottrall ;
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34 - Y.BERNARD et J.C COLLI: Dictionnaire
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* * DSAID : Direction des
Statistiques Agricoles de l'Informatique et de la Documentation. (ex) DESA.
* 1 Les informations sur les
caractéristiques agronomiques de la culture, sont inspirées de
J.P. DOBELMANN, Riziculture pratique ; 1 ; RIZ irrigué, 1980,
Paris, Pages 2 -21 et 201 - 203
* 2 Divers termes sont
utilisés pour plus d'un type de riziculture
* 3 Jusqu'à quelques
semaines après le semis
* 4 Jusqu'au moment de semis ou
repiquage.
* 5 Procédé
décrit par J. C. Favier : Valeur nutritive de
céréales au cours de leurs transformations, 1989, Page 293,
* 6 Voir consommations
intermédiaires, pour les herbicides utilisés et leur dosage.
* 7 Voir consommations
intermédiaires, pour les insecticides utilisés et leur dosage.
* 8 Déterminée
à partir des chiffres d'affaire annuelle des décortiqueuses, qui
varient entre 2.400.000 et 3.600.000fcfa
* 9 Obtenu grâce au
triage effectué sur riz blanc par le système artisanal que nous
avons conçu.
* 10 Total coût
effectué
* 11 Montant moyen des
emprunts
* 12 Le taux de conversion riz
paddy en riz décortiqué est de 65%
* 13 44.3% de la récolte
est vendu en détail
* 14 Le taux de
disponibilité en son est de 12% : (Rendement paddy) x
12%=rendement en son.
* 15 RNm cas de la vente mixte,
telle que pratiquée par les producteurs.
* 16 ICP = Intérêt
sur Capital Propre
* 17 Le nombre total de jour de
travail familial est de 66.
* 18 Prix du Kg du riz de
KOVIE à Lomé
* 19 Montant total des salaires
de la main-d'oeuvre en 8 jours de travail.
* 20 Coût du transport de
KOVIE à Lomé du riz décortiqué non encore
trié.
* 21 (Amortissement mensuel
divisé par 30) x 8
* 22Coût de revient de
l'emballage pour le conditionnement du riz trié.