La resistance à la conquête et à la domination coloniale en Grande Comore: 1880-1940( Télécharger le fichier original )par said mohamed Said Hassani Université Paris VII - DEA d'Histoire 2004 |
B. L'insurrection du nord de Ngazidja en juillet 1915.Le nord de Ngazidja est aussi connu pour ses spectaculaires contestations. Bien avant les événements de 1915, la ville de Ntsaoueni est le théâtre d'affrontements entre les autorités et les habitants, suite aux retards et aux refus de paiement d'impôts. Cet état de faits est imputable, selon le Résident, aux problèmes économiques, ( un problème qu'il ne pouvait pas ignorer) : les habitants étant jugés trop pauvres pour s'acquitter de l'impôt. Mais cette raison ne satisfait pas les autorités qui reprochent aux habitants de mettre autant de mauvaise volonté dans leur devoir de contribuables. Sur ce point, le Gouverneur de Mayotte et le Résident de la Grande Comore s'accordent pour conclure que la situation fiscale dans l'Île est critique. Et le Gouverneur de Mayotte n'hésite pas d'écrire au ministre des Colonies en janvier 1907 : « ...Le recouvrement de l'impôt personnel à la Grande Comore continue à présenter les plus grandes difficultés, ...tant à cause de la pauvreté des indigènes, d'une part, que leur mauvaise volonté d'autre part... »64(*) A la suite de ces retards, le 13 décembre 1905, le Résident fait enfermer quarante femmes, huit hommes, tous originaires de Ntsaoueni en plus d'une trentaine de femmes de Djomani. Selon la même source65(*), des habitants de la ville de Mitsamihouli connaissent le même sort : une partie est condamnée dans le village de Ouela et une autre dans la ville Bangoinkouni. On remarque que c'est tout le nord de Ngazidja ( les région de Mboudé et de Mitsamihouli) qui est touché par le refus de s'acquitter de l'impôt. Malgré les menaces d'emprisonnement auxquelles ils s'exposent, les indigènes n'obtempèrent pas, et continuent à opposer l'inertie aux observations de l'administration. Les correspondances et les rapports coloniaux mentionnent fréquemment cette mauvaise volonté généralisée. Ce climat de tension et de désobéissance annonce déjà la couleur de l'insurrection de 1915 en gestation, dans la même région. Ce soulèvement populaire de juillet 1915, est un fait qui marque l'histoire comorienne. Il montre à quel point les exigences coloniales excèdent les paysans, et traduit la résolution des Comoriens à manifester leur colère, longuement contenue et maquillée par le silence et un faux-semblant de résignation. Ce mouvement est à placer incontestablement dans le cadre des résistances qui, menées par les paysans comoriens, découlent directement des efforts déployés par le régime colonial pour renforcer sa mainmise et imposer un nouveau système en vue d'exploiter les ressources humaines et naturelles. C'est une des formes de résistance qui mobilise un nombre important de Comoriens, prés de 1200 hommes selon Jean Martin66(*). Pour l'administration, c'est une surprise de taille, trois ans après l'annexion définitive de Ngazidja. L'insurrection éclate à un moment où la paix la plus profonde semble régner à la Grande Comore qui accueille la nouvelle de la guerre avec indifférence. Les habitants se disent que la guerre est loin et que de toute façon, c'est l'affaire des blancs. Mais cette quiétude n'empêche pas les indigènes de participer au conflit. Selon MARTIN J, « quelques centaines de Comoriens »67(*) participent à la Guerre aux côté d'un régiment de tirailleurs malgaches à Diégo - Suarez. Le contexte de conflit est une occasion propice aux troubles. Pour la première fois les Comoriens, comme les autres Africains colonisés, voient le colonisateur se battre, et recourir à leur aide. La participation africaine est à la fois « ...militaire et financière ainsi qu'en fourniture de matières premières et des produits alimentaires...»68(*) Confiscation foncière, réorganisation administrative, mauvaises conditions de vie et de travail, impôts..., tout concourt à expliquer le soulèvement de juillet et août 1915 dans le nord de la Grande Comore. La tournée de l'administrateur Teyssandier pour la collecte de l'impôt, est la goûte d'eau qui fait déborder le vase. L'opération jugée de routine se transforme en cauchemar, une sorte d' « opération juillet noire ». Avec son équipe composé du garde principal, du chef des services politiques et quelques employés et miliciens indigènes, l'administrateur est accueilli par des cris de haine dans le village de Djomani. Une localité qui devient le noyau du soulèvement et dont l'effervescence est signalée bien avant cette tournée. Les manifestants n'hésitent pas à s'en prendre à une patrouille de miliciens indigènes qu'ils lapident et dont ils confisquent les armes, fusils et baïonnettes.69(*) Le village de Djomani est assiégé et les chemins y menant sont sous contrôle rebelle. Les barrages érigés coupent toutes les communications avec Mitsamihouli, ville où l'administrateur Teyssandier est bloqué dans son bureau. Il ne doit son salut qu'à un renfort de tirailleurs sénégalais venu de Madagascar, à la tête desquels se trouvent l'inspecteur de province Guesdes, et l'administrateur Marcel Alglave. Les coups de feu des tirailleurs dispersent les assaillants et l'administrateur peut partir. La levée de l'impôt est momentanément suspendue, en attendant le rétablissement de la situation. L'enquête réalisée suite à cet événement permet d'établir une liste des meneurs les plus compromis. Ces derniers rendent difficile leurs arrestation en se cachant dans la forêt ou dans des endroits sûrs. Les gardes indigènes et les tirailleurs Sénégalais chargés de les arrêter, ne reçoivent pas l'aide escomptée des notables. Néanmoins quatorze meneurs sont arrêtés, dont trois sorciers ( walimu), taxés de charlatans par l'administration, qui voit grandir leur popularité, et c'est un « maillon fort de la chaîne sociale. »70(*) Les arrestations sont systématiquement suivies de sanctions exemplaires, allant des emprisonnements aux déportations. Plus d'une trentaine de meneurs, activement recherchés par l'administration constituent une menace sérieuse. Les fonctionnaires craignent un rebondissement de désordres et emploient tous les moyens pour les arrêter, en vain. La vigilance des administrateurs est recommandée pour éviter une pareille humiliation. Vers le 15 août, le calme revient, le village de Djomani est évacué et les dissidents restituent les armes qu'ils ont confisquées aux gardes indigènes le 24 juillet. Le calme précaire ne signifie pas la fin des mouvements de contestation. Car les Comoriens sont déterminés à aller plus loin dans cette affaire, malgré les sanctions, et le Gouverneur de Mayotte reconnaît que : « ...Ni menace, ni punition ne parviennent à secouer l'apathie des Comoriens, et qu'il est évident qu'il y' a mauvaise intention arrêtée de leur part de ne pas payer 15 francs d'impôt... »71(*) Ainsi, une semaine plus tard les troubles reprennent dans le canton de Oichili Dimani. C. Le mouvement insurrectionnel dans la province de Dimani en août 1915. Le soulèvement de Djomani avait reçu la participation d'hommes venus de la région de Mboudé, mais aussi de la côte est de l'île de Ngazidja. Celui-ci semble s'effriter plus tôt que prévu, et c'est dans le canton de Oichili - Dimani qu'il se répercute. Ces nouveaux troubles sont attribués à des réfractaires à l'administration, de retour des émeutes de Djomani. Cette fois, un cap important est franchi, car en général les soulèvements ont pour origine l'accroissement ou la perception rigoureuse de l'impôt. Rarement, depuis la colonisation effective de l'Île, les paysans ont cherché ou su consolider leurs efforts contre le système établi. Les émeutiers de Dimani, en réalité, se servent de la fiscalité pour chasser un chef de canton indésirable, étranger et de surcroît, Malgache. Le mouvement rassemble les personnes les plus compromises par celui de Djomani, venus d'un peu partout de la Grande Comore.72(*) Contrairement à d'autres agitations sporadiques, cette rébellion s'appuie sur une mobilisation populaire importante et entraîne d'autres villages,73(*) quoi que le nombre des manifestants soit inférieur à celui de juillet. Dans cette province, Ratolojanahary le chef de canton d'origine malgache, souffre d'un manque d'autorité. Une foule de soixante manifestants réunis à M'tsangadjou, menace le fonctionnaire, le maltraite avec ses porteurs. Il s'en échappe grâce à l'intervention du frère de l'ancien chef de canton (nom et origine non indiqués). La nouvelle de la récente révolte court comme une traîné de poudre. «... En se livrant au désordre, les habitants de la province de Mboudé ont obtenu le résultat qu'ils voulaient, c'est à dire n'avoir pas à payer l'impôt, et que par suite il suffit de manifester violemment pour avoir satisfaction et ne pas acquitter l'impôt... »74(*) Après ces menaces, les réfractaires, estimés à 20075(*), s'installent dans le village de Sidjou, armés de bâtons et de couteaux. Le nombre diverge selon les sources, 250 selon la Direction des Affaires Civiles de Tananarive.76(*) Ils semblent s'attendre à la visite des autorités. C'est Tyssandier qui est chargé d'enquêter sur ces évènements, il est accueilli à coups de pierres par les insurgés. Les manifestants incendient la brousse pour lui barrer le passage. Sous l'ampleur de la menace, il se résout à négocier son passage et invite les agresseurs à se calmer. Mais ceux ci n'obtempèrent pas et lapident Tyssandier et son escorte, blessant des miliciens. Après avoir épuisé les moyens de conciliation, il ordonne à ses gardes d'ouvrir le feu, pour disperser la foule. On dénombre six miliciens blessés et, du coté des manifestants, quatre blessés,( cinq selon l'autre source) et deux morts. Il s'agit de Massimou et Mtsala qui, par leur fin tragique, inscrivent leurs noms dans la légende comorienne. Hamadi Patiara succombera à ses blessures un peu plus tard et alourdit la liste des victimes de cet événement. Ils sont tous morts pour vivre aussi longtemps que l'Histoire s'en souviendra. Selon cette légende, ils auraient dépassé les limites territoriales que les sorciers ont établi, au delà desquelles, il ne fallait pas poursuivre l'ennemi (les blancs). La détermination des manifestants à faire la guerre contre les blancs, suscite de vives réactions chez las habitants de Mbadjini, province voisine. Des vieillards mbadjiniens auraient déclaré : « ...Ces individus étaient trop jeunes pour se rappeler du débarquement des troupes français et des bombardements de 1886, 1987 et 1891. Sinon ils ne parleraient pas aussi légèrement de guerre... » 77(*) Ces émeutes et leurs conséquences de blessés et morts, mettent à jour l'hypocrisie de l'administration. Celle-ci prétend avoir donné des instructions, selon lesquelles, il faut user de la conciliation et éviter tout recours à la violence. Pourtant elle était déjà mise au parfum de l'effervescence populaire, par le soulèvement de juillet. Du coup les escortes sont renforcées, car on s'attend au pire. Autre fait qui marque la volonté de museler ces événements c'est le silence des journaux. Certainement pour ne pas faire de vagues qui risquent de susciter la colère des anticolonialistes. Il s'agit d'une stratégie dissimulatrice car, en cette période de guerre, ils faut montrer que l'emprise sur les colonies est solide et que les colonies se rangent derrière la « Mère Patrie ». L'administration se voile donc la face, sachant que ce qu'elle veut montrer est bien loin de la réalité. Ainsi sont mis en veilleuse les évènements de 1915 et les rares sources qui y font allusion sont celles des tenants coloniaux. Les Comoriens qui pourraient en parler sont déportés. La plupart des déportés, sinon presque la totalité, meurent en exil, dans des circonstances non élucidées. Un des rares témoignages des insurgés comoriens, est la célèbre « chanson » d'Ivessi Mgomri, originaire du village de Chomoni (Oichili), connu sous le pseudonyme de Bungala, à travers laquelle il raconte ses mésaventures.78(*) Ce silence mystérieux laisse croire qu'il y en a eu d'autres événements de résistance desquels le régime colonial n'a souhaité parler. C'est aux historiens de déterrer ces pages de l'histoire, délibérément passées sous silence, pour la mémoire du peuple comorien. Mais derrière ce langage et cette volonté stratégiques, se cachent l'humiliation, la colère et une détermination manifeste de punir les coupables, pour asseoir le pouvoir déjà largement contesté, manifestement. Durant le mois de septembre 1915, une véritable chasse à l'homme s'organise en Grande Comore. Notables, chefs locaux et des villageois sont impliqués dans ces arrestations, dénonçant et délivrant peu à peu les réfractaires recherchés. Certains insurgés se sont volontairement rendus à l'administration. Ainsi, près d'une centaine de révoltés sont arrêtés, jugés et condamnés à passer des années de leur vie en internement à Madagascar et à Mayotte. Ceux qui ne sont pas déportés purgent leurs peines en prison dans l'Île. La liste des rebelles les plus influents, est composée d'anciens chefs de villages, de notables, de sorciers, d'anciens tirailleurs, des maître d'écoles coraniques...Elle nous témoigne de l'implication des dignitaires de la société comorienne et laisse percer la diversité des intérêts visés pour les organisateurs et les participants. Certains y prennent part, en espérant profiter de la situation pour occuper une place de choix dans l'administration. C'est le cas d'Abdallah, fils du sultan Moussafoumou qui a failli être nommé chef de canton dans le nord après les émeutes de Djomani. Mais, selon MARTIN J,79(*) il est considéré comme un sujet de satisfaction pour les réfractaire et la place est attribuée à Mzé Higné Bantsi, un notable de Ouella qui a joué un rôle de conciliateur durant les émeutes. D'autres veulent chasser les blancs pour restaurer le système précolonial. C'est le cas du prince Said Housseine,80(*) rebelle et figure charismatique du sud de la Grande Comore. Ce dernier est soupçonné d'avoir excité les paysans de Mboudé à la désobéissance, tout en « nourrissant de grandes ambitions, il rêvait de restaurer un pouvoir monarchique dont il aurait pris la tête. Il poussa ainsi les paysans à ne pas payer l'impôt... »81(*) Il y' a ceux qui n'ont rien à y gagner que la fierté et peut être la célébrité. C'est probablement l'exemple de Massimou et Mtsala, seules victimes des affrontements. Parmi ces agitateurs, se trouvent les principaux perdants, les déportés et les autres prisonniers qu'on appelle « les mauvais sujets ».82(*) Il y a surtout ceux qui parviennent à échapper aux arrestations. Car elles ne frappe que des figurants et des acteurs de second plan qui n'ont pris qu'une part très modeste aux manifestations, selon MARTIN J. Ce dernier dresse une liste de personnages de premier plan de ces troubles, et qui n'ont pas été condamnés : Kari Mondoha notable de Kourani, Abderrahman Moilimou fidèle conseiller du sultan Said Ali, Said Hussein fils de Said Ali... Revenu de cette excursion du coeur de l'impôt et son corollaire en Grande Comore, il en ressort que les Comoriens se sont efforcés de combattre les mesures et les institutions du nouveau système, après avoir échoué dans le combat contre l'instauration du régime colonial. Les évènements de juillet et août 1915 ont pour objectif le refus de payer l'impôt. La fiscalité est une contribution de la population à la mise en valeur de leur territoire par la biais du budget local. Pourtant, les Comoriens constatent que rien n'est fait en échange. Les contribuables, sous toutes les latitudes, souhaitent que le paiement de l'impôt, se traduise par des améliorations dans leurs conditions de vie. Les propositions les plus avancée sont le remaniement de l'assiette fiscale, et le règlement de la question agraire en résolvant les litiges avec la Société de la Grande Comore. Deux questions épineuses qui se trouvent aux coeur toutes les hostilités. Partielle, locale, éphémère ou quel que soit le dénominateur attribué à la résistance grande comorienne, l'insoumission, l'inertie et les insurrections paysannes constituent un volet important des pages de l'anticolonialisme aux Comores. ANNEXES. Le sultan Said Ali. Source : « le journal » du 18 août 1907, CAOM, MAD, SG C 315 D815. Le prince Said Houssein. Source : MAURICE M, Un Mzungo aux Comores journal 1945-1948, de mémoire d'homme, Paris, 1995. Léon Humblot ( au milieu). Source : GUEBOURG J L, la Grande Comore, des sultans aux mercenaires, l'Harmattan, Paris, 1994. TRAITE COMMERCIAL ENTRE SAID ALI ET LEON HUMBLOT. A bord du Boursaint, rade de Moroni, Grande Comore, le 5 novembre 1885. Entre les soussignés : son altesse Said Ali ben Said Omar, sultan de la Grande Comore et tous ses ministres, Mohamed ben Ahmet, Said Abane ben Cheikh Ahmet, Osman ben Ralid, Haissa ben Said, Souali ben Mohamed Fahaia, Mzé ben Kalfane, Ahada ben Moinidjou, Mohamed ben Isa, Bambaouma ben Mougne Mambo, Tamouben Ali, Abdallah ben Ahmet, Issouf ben Moinidjou, Moinjefoumou ben Aoussa, Abdrohamani ben Bemba, M'Bouana ben Moinigoussa, Azirbin ben M'Bambaouma, Ali ben Ivesi, d'une part ; M. Léon Humblot, naturaliste français de l'autre ; Art. I - Son Altesse s'engage à ne donner son pays, ou à ne le mettre sous aucun protectorat que celui de la France. Art. II - Son Altesse donne à Léon Humblot le droit d'exploiter dans toute l'étendue de l'île toute richesses naturelles quelconque ( sic) et toutes les terres qu'il voudra mettre en culture ; ces terres sont données en toutes propriété sans impôt, ni location, avec faculté à L. Humblot de pouvoir, s'il le juge à propos, former une ou plusieurs sociétés pour les différentes branches de l'exploitation de l'île. Art. III - Son Altesse s'engage à ne donner à personne sans l'assentiment du dit Léon Humblot des terres ou le droit d'exploitation. Art. IV - Son Altesse s'engage à fournir des travailleurs qui seront engagés pour cinq ans à raison de 100 francs par tête et par an. Art. V - Si dans l'avenir le sieur L. Humblot est arrivé à donner au pays la prospérité du travail et du commerce, Son altesse s'engage à prendre les mesures nécessaires pour arriver, dans un temps donné à abolir l'esclavage dans l'île de la Grande Comore. Art. VI - Son Altesse garantit et répond des exploitations ou cultures qui pourraient être détruites par le fait de ses sujets. Art. VII - L. Humblot s'engage à employer au bout de cinq ans d'installation dabs le pays au moins cinq cents hommes ; dans le cas contraire, son Altesse pourra donner les concessions à d'autres personnes. Art. VIII - Léon Humblot s'engage à donner à son Altesse 10% sur les bénéfices réalisés dans les différentes branches de l'exploitation de l'île. Art. IX - L. Humblot s »engage à verser à son Altesse, trois mois après la signature du présent traité, la somme de 5 000 piastres qui sera remboursable sur les travailleurs. Art. X - L. Humblot s'engage à respecter les lois et moeurs du pays. Art. XI - En cas de désaccord entre les deux parts ou héritiers de l'une ou l'autre part les différends seront tranchés par les tribunaux français. « Signatures : L. Humblot, Said Ali ben Said Omar, Ch. Legros, Said Omar, Mohamed ben Said Omar, Tu Bae Ali Agi - Haada ben Niounidjou, Soili ben Mohamed Fahaia, Moindjefoumou ben Aoussa, Abdallah ben Amadi, Mohamadi ben Amadi, Said Habane ben Chei, Said Amadi ben Sidi, Mohamed ben Isa, Assouamni ben Alidini Ioussoufou ben Moignedjou, Tamou ben Ali, M'Bae ben Assoumani, Ali ben Ivesi, Boina ben Suognedjou, Houadjiri ben Bambaouma, Abderrahman ben Bemba, Mzé ben Kalfane, Bambaouma ben Mougne Mambo..." « Signé le 10 novembre 1885 TRAITE DU 6 JANVIER 1886. Entre son Altesse Said Ali ben Said Omar, sultan thibé de la Grande Comore, assisté par : MOHAMED ben ACHMET, 1er Ministre, et ABDERRHAMAN, 2ème Ministre ; Et en présence des princes SAID BAKARI, BOINAFOUMOU, sultan particulier de MISSAHOULI et MOHAMADI SIDI ben SAID OMAR, frère de son Altesse, d'une part Et le gouvernement de la République française représenté par M. GERVILLE REACHE, commandant de Mayotte, en présence de M. de Bausset, ROQUEFORT DUCHÂINE d'ARBAUD, capitaine de frégate, officier de l'Etat le LABOURDONNAIS et MM. RICHE, médecin de l ère classe de la Marine, chevalier de la Légion d'honneur, de LESTRAC, sous commissaire de la Marine, ROPARS et ROUHET, enseigne de vaisseau ; d'autre part : Il a été convenu ce qui suit : * 64 CAOM, Fond Ministériel MAD, Série Géographique, Carton n°412 Dossier n°1106. * 65idem. * 66 MARTIN J, Grande Comore 1915 et Anjouan 1940 : étude comparative de deux soulèvements populaires aux Comores, in Etudes Océan Indien, vol 111, INALCO, Paris 1984. * 67 MARTIN, J, « Grande Comore 1915 et Anjouan 1940 : étude comparative de deux soulèvements populaires aux Comores », in, Etude Océan Indien vol III, INALCO, Paris, 1983. * 68 ALMEIDA-TOPOR (d' H°), L'Afrique au XX ème siècle, Armand Colin, Paris, 1999. * 69 Bibliothèque Universitaire d'Ankatso d'Antananarivo : 18118 Fond Local. Note de la Direction des Affaires Civiles de Tananarive. CAOM, Mad Série Géographique Carton n° 412, Dossier n°1106. Note du Résident de la Grande Comore. * 70 El AZIZ B A, L'organisation sociale traditionnelle face à la colonisation dans l'île de la Grande Comore de 1885 à 1945, Maîtrise d'Histoire, Université de Paris VII, année universitaire 1993/94. * 71 CAOM, Fond Ministériel MAD, Série Géographique, Carton n°412 Dossier n°1106. * 72 Voir en annexe, la liste des déportés. * 73 La liste des insurgés mentionne les villages originaires des manifestants. * 74 CAOM, Série D, dossier D/6 (2) 22, note du Gouverneur Général de Madagascar du 26 août 1915.. * 75 CAOM, Série D, dossier D/6(2)22. * 76 Bibliothèque Universitaire d'Ankatso, Tananarive : 18118, Fond Local. Note de la Direction des Affaires Civiles de Tananarive, * 77 Propos extrait d'une note de Guesdes (chef de Province), cité par IBRAHIME M, Etat français et colons aux Comores (1912-1946), L'Harmattan, Coll. « Archipel des Comores », Paris 1997. * 78 Voir l'article de MOUSSA S, « Mshé Mhaza, la complainte d'Ivessi Mgomri dit Bungala », in, Etudes de l'Océan Indien N° 3, INALCO, Paris 1984 * 79 MARTIN J, « Grande Comore 1915 et Anjouan 1940 : étude comparative de deux soulèvements populaires aux Comores », in Etudes Océan Indien, vol 111, INALCO, Paris 1984. * 80Fils du sultan Said Ali et de la princesse Oumanga de Mbadjini. Son père qui le méprise, l'éloigne de sa succession, disant qu'il est voleur, menteur, gourmand. Exilé par l'administration coloniale à Madagascar à la veille de la Première Guerre mondiale. Il rentre en Grande Comore en 1946 et demeure toujours critique envers l'administration coloniale. Il est l'un des fondateurs de « l'Entente Comorienne », parti à tendance nationaliste fondé en 1951. Sources : GUEBOUR J L, et MAURICE M. * 81 MAURICE M, Un Mzungo aux Comores Journal 19451948, De Mémoire d'homme, Paris 1995. * 82 Voir en annexe, le résumé des réponses des chefs, des notables et de la population de la Grande Comore à la proclamation du Gouverneur Général, après les insurrections. |
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