L'impact de la publicité radiodiffusée sur la population urbaine. Cas de "MTN par Seconde" dans le district de Huye( Télécharger le fichier original )par Charles TWAGIRAMUNGU Université Nationale du Rwanda - Licence en Journalisme 2006 |
3.4.3. L'avènement de la FM« La FM (Frequency Modulation) est un procédé de radiodiffusion utilisant la variation de la fréquence de l'onde porteuse (la modulation d'amplitude utilise la variation de l'amplitude). Elle permet notamment l'utilisation de la stéréophonie (deux voies d'émission) offrant une qualité de diffusion proche du son d'un CD14(*). » Cependant, les émetteurs FM ont des portées faibles, en comparaison aux Grandes Ondes et Ondes Moyennes. Les premières expérimentations datent des années 30. 3.4.3. Les premières radios diffusées en FM en France Le premier programme a été diffusé à Paris le 29 mars 1954 (le Programme spécial MF). Un émetteur existait depuis 1948 rue de Grenelle, il fut remplacé en 1959 par un émetteur de 12 kW situé sur la Tour Eiffel. En 1960 la FM arrive à Lille. Le Programme national et Paris Inter rejoignirent par la suite ce premier programme. " Baptême RTF 64 ", un concours organisé à l'occasion de l'ouverture de la Maison de la Radio en 1963, rebaptise ces trois stations d'Etat : France Musique succède au Programme spécial (devenu entre temps France IV-Haute Fidélité et RTF Haute Fidélité), France Culture remplace le Programme national (France III-National puis RTF Promotion) et Paris Inter (France I-Paris Inter puis RTF Inter), est rebaptisée France Inter. Les premières émissions en stéréo ont lieu en 1969 (France Musique). Notons que la France reste à cette époque peu équipée en récepteurs. Dans la période 1954 - 1965, les récepteurs FM sont en effet introuvables, et ceux existants sont chers et très lourds. En 1970, ce sont 30% des foyers français qui peuvent recevoir la FM. Enfin, le développement de la couverture FM est très retardé par la mise en place de la télévision 819 lignes, en comparaison avec d'autres pays européens. En 1975, L'ORTF est divisée en plusieurs secteurs : ce sera désormais Radio France qui gèrera les radios d'Etat, sauf les premières radios locales, passées sous le giron de FR3, du fait de la structure locale de cette dernière.
3.4.4. La révolution de la FM : les radios libres 1964 : Radio Caroline, émettant depuis un bateau en mer du nord, trouble le monopole des radios des autorités anglaises (Michel Mathe, 1995 :22). D'autres radios ont essaimé en Europe comme Radio Véronica (Pays-Bas, 1960) Radio Alice à Bologne (Italie, 1976). Vers la fin des années 1970, des émetteurs clandestins viennent troubler la bande FM sur laquelle seule France Culture et France Musique ont droit de cité. Se réclamant d'expression populaire, ils ne prétendent rien moins que de rendre la parole à ceux qui en ont été dépossédés.
« Ces radios en protestation avec le pouvoir de l'Etat et de l'argent sont souvent revendicatrices voire politisées. Ainsi, Radio Active (Lyon, 1976) lutte contre la centrale nucléaire toute proche, Radio Lorraine Coeur d'Acier (Nancy, 1978), créée par la CGT, lutte contre les fermetures dans la sidérurgie15(*). » L'ampleur prise par le phénomène finit par faire réagir l'Etat : saisies, traductions en justice contraignent les pirates à changer sans cesse de lieu d'émission et de fréquence pour échapper aux policiers. Les politiques s'en mêlent : de nombreux hommes de gauche dénoncent ces répressions, le n°1 du PS et futur président François Mitterrand annonce son soutien aux radios libres. Il se voit même inculpé d'entrave au monopole (Michel Mathe, 1995 :22). Les policiers envahissent le PS en juin 1979 pour saisir Radio Riposte, sans se douter que le PS a logé sa radio ailleurs. Cependant les radios libres ont aussi eu des partisans à droite ; par exemple le giscardien François Delmas, fraîchement battu par le socialiste Flèche à la mairie de Montpellier, y créa Radio Fil Bleu en 1976. 3.4.5. La régulation : les radios locales privées Après son élection à la présidence de la République, François Mitterrand tient ses promesses, et à l'aide de Georges Fillioud, son ministre de la communication, il autorise les radios libres à émettre en leur interdisant cependant la publicité, une trop forte puissance d'émission et la constitution de réseaux. S'ensuit un véritable problème de place sur la bande FM, car des stations de radio naissent par centaines. Plus de huit cents radios naissent la première année (Michel Mathe, 1995 :22). Le problème est tel qu'à Paris, plusieurs radios doivent se partager des fréquences, ce qu'elles acceptent souvent difficilement, du fait de certains mariages parfois bizarres. Les radios rencontrent aussi des problèmes de financement et ont parfois recours à de la publicité déguisée. Certaines sont sanctionnées (saisies, brouillages) pour leur trop forte puissance d'émission (RFM) ou tout simplement parce qu'elles ne sont pas ou plus autorisées. Reste aussi des problèmes techniques et de contenu : gardant souvent un contenu revendicateur, beaucoup d'amateurisme faute de véritable formation et des moyens d'émission faibles, beaucoup de radios sont difficilement audibles par le grand public. Certains, bien loin de l'esprit des radios libres, pensent depuis le début que la radio peut servir à gagner de l'argent, et ce sont souvent eux qui arrivent à se distinguer de ce brouhaha en proposant des programmes pouvant plaire au plus grand nombre, une sélection des animateurs et des disques (dans la mesure de leurs moyens). Cependant les associations de radios réclament à l'Etat des subventions ou le droit à la publicité, la question de leur financement restant dans l'impasse. 3.4.6. L'arrivée de la publicité et la constitution des réseaux Comprenant qu'une subvention coûterait trop cher à l'Etat et constatant la présence de réclames clandestines à tout bout de champ, François Mitterrand autorise la publicité en 1984. Les radios ont le choix entre garder un statut associatif et obtenir des subventions, ou bien devenir des entreprises privées vivant de la publicité. A partir de cette date, tout s'accélère : le nombre de radios diminuent, les radios qui ont décidé de devenir des sociétés doivent rentabiliser. Quelques grosses stations commencent à sortir du lot, et les premiers réseaux se forment (NRJ dès 1984 par exemple): ce sont à l'époque de simples groupements de radios locales qui portent le nom du réseau, auquel est parfois rattaché leur propre nom. Ces programmes 100% locaux restent encore assez indépendants sur leur ligne éditorialiste et musicale. « Mais tout va changer avec l'arrivée du satellite : ces radios locales se retrouvent réduites à diffuser un programme parisien et à ne réaliser que quelques heures de local. Le satellite permettant la diffusion de la publicité à grande échelle et une identification nationale, l'enjeu est considérable16(*). » * 14 http://www.schoop.fr/histofm.php?chapitre=1 * 15 Source : Ibidem * 16 Source : Ibidem |
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