Chapitre II : La valorisation des parcs nationaux et
les menaces subsistantes
Dans le présent chapitre, il sera question pour nous
d'évaluer la valorisation des parcs nationaux, telle qu'elle s'est faite
depuis la création du réseau des parcs nationaux. Par la suite,
nous jetterons un regard sur les différentes menaces qui pèsent
sur le réseau des parcs nationaux à travers des faits
retraçables qui se sont produits dans les parcs nationaux, qui
continuent de s'y produire, où alors nous évoquerons les projets
qui, s'ils sont mis en oeuvre provoqueraient des désastres aussi bien
écologiques qu'environnementaux.
Section 1 : La valorisation des parcs nationaux du
Gabon
Selon la définition de l'Union Mondiale pour la
conservation de la nature (UICN), le parc national peut se définir comme
une aire protégée gérée principalement dans le but
de protéger les écosystèmes et à des fins
récréatives. L'ordonnance n°6/ 2001 du 31 décembre
2001 portant code forestier en République gabonaise reconnaît
principalement deux types d'activités pouvant se mener dans un parc
national : les activités d'ordre touristique et scientifique. Nous
verrons donc successivement comment ces différentes activités se
sont déployées dans les parcs nationaux
A-les parcs nationaux et le tourisme
Malgré les potentialités dont dispose le pays
dans le tourisme de nature, il reste à l'état embryonnaire.
Toutefois, au cours des dernières années, le gouvernement a
toutefois montré un intérêt croissant pour le tourisme dans
l'optique d'une valorisation durable de ses vastes ressources naturelles et de
lutte contre la pauvreté. Cette tendance a été
accompagnée par de nombreuses agences et institutions internationales
ainsi que des individus.
Force est de reconnaître que, « le tourisme est une
activité complexe qui implique des acteurs nombreux et très
différents. Une industrie du tourisme ne se monte donc pas en quelques
mois, ni en quelques années. C'est un processus lent, qui demande
beaucoup de patience, d'argent, d'efforts et de professionnalisme. En Afrique,
trop souvent les ONG se sont engagées elles mêmes dans le
développement du tourisme. Or c'est une activité commerciale qui
doit être laissée aux professionnels, tout comme on laisse les
soins de santé au corps médical et
l'exploitation forestière aux sociétés
forestières. Les ONG de la conservation peuvent toutefois jouer un
rôle très important, voire fondamental, en associant leur savoir
et leurs efforts à ceux d'un opérateur touristique. C'est dans
cet esprit qu'a été conçu Opération Loango. »
(J.P Vande Weghe, 2007, p.66)
L'Opération Loango part du principe selon lequel le
tourisme paye la conservation, elle développe l'écotourisme pour
valoriser les terres sauvages dans et autour du parc national de Loango. Elle a
été fondée en collaboration avec le WCS et le gouvernement
gabonais en l'an 2000. C'est désormais l'entreprise d'écotourisme
la plus rentable au Gabon. En 2005, 10000 visiteurs ont séjourné
dans son lodge haut de gamme uniquement accessible en avion. De plus, les
profits générés sont directement réinvestis.
(Gabon, Automne 2006, p34). Le parc de Loango n'est pas le seul parc qui est
l'objet de la visite de touristes. « Environ 2000 touristes visitent le
parc de la Lopé chaque année, des séjours y sont
organisés par Opération Loango qui gère également
le parc national de Loango. L'établissement principal, la Lopé
Hôtel se situe dans un espace magnifique au-dessus du majestueux
Ogooué, avec des bungalows et des suites, une piscine et un restaurant.
« Avec son panorama sur le fleuve de plus de 500m de large, dominé
par le mont Brazza et l'étendue de savane et de collines couvertes de
forêt, l'hôtel se trouve sur l'un des emplacements les plus
spectaculaires d'Afrique, affirme la New-York Magazine.» (Gabon, automne
2007, p.33)
La récente inscription du parc national de la
Lopé en 2007, au patrimoine mondial de l'humanité, laisse augurer
pour ce parc, une plus grande fréquentation touristique. « Cet
honneur prestigieux conféré à l'écosystème
et au paysage culturel de Lopé-Okanda est une première pour le
Gabon. Il en fait une vedette internationale comme le parc du Kilimandjaro et
les chutes Victoria, autres sites africains choisis. Les parcs nationaux qui
disposent d'infrastructures dignes de ce nom, et qui font l'objet d'une
fréquentation régulière de la part des touristes sont ceux
cités ci avant. Il faut reconnaître que, « le
développement du tourisme se heurte cependant à de nombreux
obstacles, en premier lieu au manque de personnel qualifié dans tous les
domaines, tant dans l'accueil et l'hôtellerie que dans
l'interprétation. Si un bon chef de cuisine et un accueil chaleureux
sont essentiels au niveau de l'appréciation de l'hébergement, de
bons guides sont la clef incontournable de toute excursion réussie en
forêt. (...) Ces obstacles sont d'autant plus contraignants que la
concurrence internationale est sans pitié et que les produits
touristiques concurrents sont innombrables. Le développement du tourisme
s'apparente donc à une course contre la montre, car si les parcs
nationaux ne parviennent pas à rapporter rapidement ils pourraient bien
disparaître. » (J.P Vande Weghe, 2007, p.66-68)
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