3.7.3- Modèle SWA T 3.7.3.1-Présentation de
SWAT
SWAT « Soil and Water Assessment Tool » est un
outil d'évaluation d'un bassin versant fluvial. Il a été
développé par le Dr Jeff Arnold pour le service de recherche
agricole (ARS) du Département de l'Agriculture des États-Unis
(USDA). Il permet de manipuler et d'analyser de nombreuses données
hydrologiques et agronomiques en vue de prédire les effets de la gestion
des terres sur la ressource hydrique, les sédiments et des produits
chimiques sur les rendements de l'agriculture de grands bassins versants
fluviaux, en mettant en exergue la nature des sols, l'utilisation du sol et la
gestion sur de longues périodes de temps. SWAT peut analyser le BV dans
toute sa globalité ou en le subdivisant en sous-bassins versants
contenant des portions homogènes appelées Unités de
Réponse Hydrologiques (HRU). La figue ci- dessous présente la
délimitation automatique du BV et des sous-BV de la rivière
Grise.
Figure 6: Délimitation et subdivision du BV de
la rivière Grise en des sous-bassins versants
Il est à souligner que SWAT est un modèle
déterministe, issu d'une série de modèles
développés antérieurement. Ce sont entre autres les
modèles SWRRB (WILLIAMS et al. 1985), EPIC (WILLIAMS et al. 1984),
CREAMS (Knisel,1980) et GLEAMS (Leonard et al., 1987). Il existe plusieurs
versions de SWAT. La plus récente est celle de 2005 et est
utilisée dans ce travail.
3.7.3.2- Utilisation de SWAT dans le monde.
Le modèle est utilisé en Amérique du
Nord et en Europe dans la production de flux diffus de sédiments, de
nutriments et de pesticides (Beaudin, 2006). En Indiana par exemple il a
été utilisé pour modéliser les déplacements
de pesticides dans un bassin de 250 km2. Il est utilisé en Allemagne sur
le bassin de Dietzhöle et en France par le Cemagref pour évaluer
les risques de pollution diffuse par l'azote d'origine agricole dans deux
bassins versants des pays de la Loire (INRA, 2004). Il a été
également essayé en Afrique de l'Ouest dans la
modélisation de la dégradation du sol, surtout en faisant des
scenarios sur l'influence de changement de climat et de l'occupation du sol
(2000-2025).
3.7.3.3- SWAT et le SIG
Le couplage avec le logiciel SIG (ArcMAP, ArcVIEW) permet de
gérer des données de type raster, vecteur et
alphanumériques. Il facilite et automatise la préparation des
données d'entrées, il rend plus convivial la phase
d'intégration, de manipulation et le paramétrage des
données liées à la simulation. Dans le cadre de ce
travail, il est couplé au logiciel 'ArcGis 9.1. ArcGIS est une famille
de logiciels développés par la compagnie ESRI (Environmental
Systems Research Institute). Son coeur est constitué des
modules suivants: ArcMAP, ArcCatalog et ArcToolbox.
ArcCatalogue est un gestionnaire. Il permet de parcourir,
d'organiser, de visualiser rapidement les jeux de données, d'effectuer
la gestion des fichiers et de les décrire à l'aide de
métadonnées. Alors que, ArcMAP permet d'effectuer les analyses
thématiques (création de cartes) et faire des analyses spatiales.
Quant à ArcToolbox, il permet de réaliser des transferts de
format et de projection.
Pour le traitement de la base de données
cartographique utilisée dans ce travail, ArcMAP a été
grandement valorisé. Alors que les données cartographiques
intégrées dans SWAT ont été converties en format
raster puis projetées à l'aide d'ArcToolbox. Tous les nouveaux
shapefiles (fichiers) utilisés pour des traitements sur ArcMap ont
été créés à partir d'ArcCatalog qui joue
dans ce cas le rôle de module complémentaire à ArcMAP.
3.7.3.4- Fonctionnement de SWAT
SWAT n'est pas différent des autres modèles
hydrologiques puisqu'il ne fait que reproduire le cycle de l'eau sur le bassin
versant de manière simplifiée. Son fonctionnement peut être
schématisé par trois gros modules principaux, qui communiquent
entre eux par la circulation d'eau (Figure 7 en Annexe III).
Source : ARNOLD et al, 2005
Figure 7: schémas du cycle
hydrologique
3.7.3.5- Equation hydrologique de SWAT
Le bilan hydrique contrôle les différents
processus hydrologiques qui se déroulent sur le bassin. Dans le cas de
SWAT, il simule le cycle de l'eau par le biais de l'équation
hydrologique suivante:
SWt= contenu en eau du sol (mm)
SWo= eau disponible pour les plantes (mm)
Rday= précipitation (mm)
Qsurf= ruissellement de surface (mm).
Ea= évapotranspiration (mm) Wseep= percolation (mm) Qgw=
débit d'étiage (mm) T= temps (jr)
V' Précipitation ( Rday)
Sont dénommées précipitations, toutes
les eaux météoriques qui tombent sur la surface de la terre, tant
sous forme liquide (bruine, pluie, averse) que sous forme solide (neige,
grésil, grêle) et les précipitations déposées
ou occultes (rosée, gelée blanche, givre,...). Elles sont
provoquées par un changement de température ou de pression. Les
précipitations constituent l'unique « entrée » des
principaux systèmes hydrologiques continentaux que sont les bassins
versants. Un versant donné peut être affecté soit par des
précipitations convectives, soit par des précipitations
orographiques ou soit par des précipitations frontales .Située
dans une région tropicale, la zone d'études et Haïti de
façon générale ne connaissent pas de précipitation
sous forme solide et fait face à des précipitations orographique
en amont des versants. L'équation de la précipitation est
présentée en annexe (III) (Equation1)
Dans le modèle SWAT, la précipitation
utilisée a été collectée à partir de site
internet (
tutiempo.net) utilisant la station
synoptique de Port-au-Prince mais l'idéale étant de disposer, les
données mesurées directement sur le terrain, Il est à
remarquer que la possibilité d'avoir des données mesurées
erronées n'est souvent pas négligeable.
V' Ruissellement (Qsurf)
Le ruissellement consiste à un refus d'infiltration
d'eau à travers les couches du sol. Ce refus se manifeste soit lorsque
l'intensité des pluies est supérieure à
l'infiltrabilité de la surface du sol (ruissellement « Hortonien
»), soit lorsque la pluie arrive sur une surface partiellement ou
totalement saturée par une nappe (ruissellement par saturation). Ces
deux types de ruissellement apparaissent généralement dans des
milieux très différents, bien que l'on observe parfois une
combinaison des deux (AGRO-transfert, 2008). Il est remarqué que le
ruissellement est fonction des différentes variations d'occupation des
sols ainsi que les types de sols. Le ruissellement de surface est
calculé par l'équation 3 de l'annexe III.
Selon (Arnold et al. 2005), le ruissellement de surface est
estimé par SWAT par la valorisation de la méthode SCS (SCS, 1992)
et celle de l'infiltration de Green et Ampt (1911).
V' Contenu en eau du sol (SWt)
Celui-ci représente la quantité d'eau retenue
dans le sol. Ce contenu varie en fonction des caractéristiques des sols
(texture, structure). L'eau du sol peut soit contribuer à l'alimentation
de la nappe phréatique par percolation, soit se perdre dans
l'atmosphère par évapotranspiration (sol et plantes) ou encore
être utilisée pour l'alimentation de la plante par les absorptions
racinaires. Lorsque la couche superficielle dépasse la capacité
aux champs, l'eau percole vers les couches sous-jacentes. L'eau du sol qui est
perdue par percolation peut être calculée par l'équation
(7) en annexe (III).
V' Débit d'étiage (Qgw)
Le débit d'étiage correspond au niveau le plus
bas atteint par un cours d'eau, lorsque tout écoulement de surface a
cessé et qu'il n'est plus alimenté que par le débit de
base en provenance des eaux souterraines. Il est susceptible d'être
induit par plusieurs causes, entre autres, les températures trop
élevées couplées à des saisons sèches
prolongées, une baisse du niveau des nappes dans les périodes
précédentes, ou des prélèvements excessif d'eau
surtout en périodes de sécheresse. L'équation de
débit d'étiage se trouve en annexe (III) (Equation 8).
V' Evapotranspiration (Ea)
L'évapotranspiration constitue une composante
importante du cycle de l'eau. Elle dépend de paramètres
météorologiques (rayonnement, vent, température, ...), de
caractéristiques du sol (humidité, albédo, ...) et de la
végétation. Elle est mesurée en hauteur d'eau
rapportée à une durée, par exemple en mm/jour.
De nombreuses méthodes sont développées
pour estimer l'évapotranspiration potentielle (PET) parmi lesquelles les
trois méthodes suivantes: la méthode Penman-Monteith (Monteith,
1965 ; Allen 1986 ; Allen, 1989), la méthode de Priestley-Taylor
(Priestley-Taylor, 1972) Hargreaves (Hargreaves, et al. 1985). Ces trois
méthodes de PET sont susceptibles d'être intégrées
dans SWAT mais se diffèrent par leurs quantités d'inputs
utilisées (Arnold et al. 2005). Seule l'équation de la
méthode de penman-Monteith est présentée en annexe (III)
(Equation 9).
3.7.3.6 -Données d'entrée (Input) de
SWAT
Les données d'entrée requises pour le bon
fonctionnement de SWAT concernent:
· modèle numérique de terrain (MNT),
· pédologie, occupation du sol,
· données météorologie
Le paramétrage des données numériques par
l'utilisateur et la visualisation des résultats s'effectuent par le
biais des formats, « .Dbase» ou format ASCII (txt). SWAT accepte les
cinq (5) types d'inputs météo suivants: précipitations
journalières, températures (min, max, moyenne
journalières), d'humidité relative, de la vitesse du vent et la
radiation solaire. Les quatre premiers paramètres ont été
collectées à partir de sites européens qui utilisent la
station synoptique de l'aéroport international de Port-au-Prince
(latitude : 18.56 ; Longitude : -72.3 ; Altitude : 31). La figure 8
présente les types de données d'entrée et résultats
des traitements avec SWAT.
Source : INRA 2002
Figure 8: Données d'entrées et les
résultats de traitement avec SWAT. 3.7.3.7 - Formats des inputs
utilisés par SWAT.
Les données météo utilisées par
SWAT ont des structures spécifiques. Ces données après les
avoir collectées, ont été transformées en fichier
dBASE dont la représentation des formats, pour ces différents
types d'inputs, se trouve dans les tableaux ci-dessous.
Tableau 2: Format des données d'entrée pour
les précipitations.
Nom
|
Format
|
Définition
|
DATE
|
(mm/dd/yyyy)
|
Date où la mesure a été prise
|
Précipitation
|
Point flottant (f5. 1)
|
Précipitation journalière
|
Tableau 3: Format des données d'entrée pour
les températures (3 champs).
Nom
|
Format
|
Définition
|
DATE
|
(mm/dd/yyyy)
|
Date où la mesure a été prise
|
MAX
|
Point flottant (f5. 1)
|
Température maximale
journalière (°C)
|
MIN
|
Point flottant (f5. 1)
|
Température minimale
journalière (°C)
|
Tableau 4: Format des données d'entrée pour
la radiation solaire (2 champs).
Nom
|
Format
|
Définition
|
DATE
|
(mm/dd/yyyy)
|
Date où la mesure a été prise
|
SLR
|
Point flottant (f5.3)
|
Radiation solaire journalier
(Mj/m2/day)
|
Il est à remarquer que ce même format est
utilisé pour la vitesse du vent (m/s) et l'humidité relative
(%).
Tableau 5 :Table de localisation spatiale de la station
des précipitations.
Nom
|
Format
|
Définition
|
ID
|
Nombre entier
|
Gage identification number (not used by interface)
|
Name
|
String max 8 chars
|
Nom de la station
|
LAT
|
Point flottant
|
Latitude en degré décimal
|
LONG
|
Point flottant
|
Longitude en degré décimal
|
ELEVATION
|
Nombre entier
|
Elévation des stations correspond aux données de
précipitation (m)
|
Ce tableau (5) est le même pour la localisation de la
station des températures de l'air. Cependant, pour les tables de
localisation de la ou des stations des données de vent, de la radiation
solaire et de l'humidité relative, il faut tout simplement enlever
l'élévation.
|