Enjeux géopolitiques et tensions dans le Golfe de Guinée: approche communautaire de règlement par la diplomatie parlementaire( Télécharger le fichier original )par Ghislain Claude ESSABE Université Omar BONGO de Libreville - DEA 2008 |
1.3. Objectif de l'étudeAu-delà des principes, nous constatons finalement que le mandat parlementaire implique beaucoup plus que les attributions constitutionnelles classiques. Le parlementaire devrait être, aujourd'hui, un médiateur et un pourvoyeur de développement. Mais pour atteindre ces objectifs, les élus doivent avoir la pleine connaissance des réalités locales, des enjeux nationaux et sous-régionaux. Grâce à la culture du pragmatisme ils devraient constituer des interlocuteurs crédibles aux yeux des décideurs et des populations étrangères, ceci du fait de leur fonction de représentation qui se prolonge naturellement sur la scène internationale, faisant d'eux des représentants directs des populations et des maillons importants de la chaîne de décision de l'Etat, qui devrait « être l'émanation de l'ensemble de la population »26(*). La dualité du parlementaire - entre acteur institutionnel et représentant du peuple - nous semble être un atout qui lui accorde une grande marge de manoeuvre à travers des actions diplomatiques simplifiées, formelles voire informelles. Car, comme l'explique Christian Poncelet, Président du Sénat français : « la diplomatie parlementaire est en effet un moyen parmi d'autres de rapprocher les peuples. Un moyen certes modeste, mais qui, parce qu'il est pragmatique et souple, peut - et a déjà donné - des résultats tangibles (...). La diplomatie parlementaire est complémentaire de la diplomatie traditionnelle et non pas concurrente »27(*). De ce fait, son travail ne se limite plus à la simple autorisation de ratification des traités internationaux, désormais il s'informe grâce à ses réseaux, étudie et propose aux gouvernants des choix de politique étrangère et des stratégies de coopération conformes aux intérêts des populations et des exigences du développement. En somme, les principaux objectifs de ce travail peuvent se résumer à la volonté de montrer comment les institutions parlementaires et interparlementaires des Etats membres de la C.G.G. peuvent dynamiser l'action diplomatique dans le domaine du règlement pacifique des conflits et tensions dans la sous-région. Et aussi de repositionner les populations au coeur des enjeux géopolitiques sous-régionaux et de réorienter les actions actuellement exclusives des gouvernements. Car, même si le « gouvernement, branche exécutive du pouvoir politique, agit au nom de l'Etat, mais [il] ne peut s'y substituer dans un régime démocratique »28(*). Enfin, parce que le XXIème siècle apparaît comme le siècle de l'océan et des mers, la paix et la démocratie doivent aussi s'y étendre. Cependant, tout ceci n'est envisagé qu'après avoir préalablement cerné notre problème et clairement énoncé nos hypothèses de recherche.
* 26 S. Rosière, 2007, op. cit., p. 289. * 27 Allocution du Président Poncelet à l`occasion du déjeuner offert en l'honneur du corps diplomatique des pays d'Asie et d'Océanie accrédité auprès de la République française, le 4 décembre 2003. * 28 S. Rosière, 2007, op. cit., p. 290. |
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