L'automédication est une pratique courante chez le
patient. On distingue dans l'automédication les produits vendus devant
le comptoir et n'ayant pas d'AMM et les médicaments
d'automédications vendus sans ordonnance. Mal pratiquée,
l'autoprescription peut être néfaste à l'organisme, c'est
très souvent le cas de la médication familiale. Mais les risques
encourus par la consommation de ces médicaments PMF ne sont pas assez
significatifs pour craindre de véritable catastrophe sur la santé
publique.
L'étude du corpus montre que l'évolution de
l'automédication n'est pas spectaculaire depuis la dernière
décennie. Sa courbe de croissance est plutôt constante et grimpe
petit à petit chaque année depuis 10 ans. Il est difficile de
parler de succès même si la courbe croît. Cependant, ce
corpus montre qu'il y a un marché à conquérir, d'autant
plus que les réformes de l'État vont en ce sens. Grâce aux
nouvelles mesures de déremboursement des médicaments PMF de
l'État, ce dernier encourage ce qu'il appelle «
l'automédication responsable » à l'aide d'un
représentant des laboratoires pharmaceutiques : l'AFIPA.
Tout comme l'État avec le ministre de la santé
Roselyne Bachelot, les autres acteurs ont également intérêt
à promouvoir l'autodiagnostic que ce soit pour des raisons
économiques ou sociologiques. Les faits de l'actualité nous
replongent dans ce thème lorsque ces derniers relatent des nouvelles
mesures de l'État comme le passage des médicaments PMF devant le
comptoir.
Un nouveau contexte se présente aux patients, qui ont
désormais la possibilité de choisir eux- mêmes leurs
médicaments de PMF devant les comptoirs de pharmacie. Ces acteurs
interagissent indirectement avec le marché de l'automédication
car ils proposent des solutions permettant la hausse de ce marché. Seul
la réaction des patients peut conclure les résultats de ce
marché dans les années à venir. Parmi eux, beaucoup
pratiquent de l'homéopathie, une pratique qui a du succès en
France et qui se répand un peu plus chaque année.
Ces mêmes patients peuvent consulter des fiches
pratiques de pathologie bénigne, des quiz qui permettent de
s'évaluer et de se traiter, des informations santés
complémentaires aux pronostics du médecin... Au final, les seuls
acteurs réticents sont les médecins, les associations de patient
et quelques patients craignent le problème causé par la
consommation de plusieurs médicaments dont une en grande partie des
médicaments prescrits sur ordonnance.
Des outils de communication se développent comme
Internet. Autour de ce média, les laboratoires pharmaceutiques, le
gouvernement, les instances réglementaires, les assureurs
complémentaires et autres instigateurs de l'automédication,
s'organisent et offrent des informations santés de qualité et
très souvent certifiées pour les distinguer des sites amateurs.
C'est le cas du site
Axasanteplus, qui offre des services santé ludique assez
complet ainsi que le VIDAL.
De manière globale, l'automédication est un
phénomène qui a toujours existé, il est juste mis en avant
ces derniers temps car certains acteurs ont compris qu'il y avait des enjeux
colossaux à la clé.
Si l'on a l'impression que l'automédication est en
pleine explosion, il n'en n'est pas moins que les chiffres ont
démontré le contraire. Les mesures nouvelles de l'État
influencent en grande partie la courbe d'évolution du marché de
l'automédication, mais pour combien de temps ? Est-ce-que les
français vont s'orienter plus facilement vers la pharmacie ?
Nonobstant, nous n'avons pas répondu à des
interrogations que suscitent les nouvelles mesures de l'État. «
L'automédication responsable » est un sujet de santé
publique. Le comportement du patient évolue dans le sens où il
recherche plus d'indépendance et prend en charge ses propres
problèmes de santé. L'État poursuivra sans doute d'autres
actions pour permettre au patient plus de choix, de transparence et de
sécurité sur la consommation des médicaments PMF. Quelle
sera la place de l'automédication demain ? Finirons-nous par acheter des
médicaments dans les grands magasins ? Le pharmacien sera-t-il toujours
le seul acteur capable de fournir un conseil thérapeutique de
qualité ? La réglementation sanitaire française fait pour
l'instant obstacle à toutes ces éventualités mais pour
combien de temps ?