I. Qu'est-ce-que l'automédication ?
1) Définition générale
a) « S'automédiquer »
Il y a beaucoup de définition sur
l'automédication. La définition qui résume le mieux est
sans doute la suivante : « L'automédication exprime un
comportement individuel qui consiste à se soigner soi-même
étymologiquement. L'automédication peut être défini
comme la conduite d'un individu face à la perception d'un
problème en rapport avec la santé. ». Cette
définition est tirée d'un livre récapitulant le colloque
« Automédication, autoprescription, autoconsommation » de
Décembre 1998.
D'une manière générale,
l'automédication consiste à se soigner seul en achetant des
médicaments sans ordonnance. Un comportement choisi pour se soigner
rapidement d'une maladie bénigne comme un rhume, une migraine... et sans
forcément passer par le médecin. Très souvent, le patient
connait déjà le médicament d'automédication qu'il
va acheté sinon il demande toujours conseil au pharmacien.
Voyons la définition de l'encyclopédie
Universalis : « Dans son sens strict, le terme
automédication signifie utiliser des médicaments sans ordonnance.
Dans ce cas, le malade fait lui- même le diagnostic de sa maladie et
établit lui-même la prescription, choisissant son
médicament et sa posologie ».
La posologie ou le mode d'emploi du médicament est en
général donné par le médecin et rappelé par
le pharmacien qui délivre le médicament. Ce qu'on peut comprendre
dans le terme « en son sens strict » c'est qu'on ne parle pas des
produits d'automédication qui peuvent être délivré
sur ordonnance (en effet, quelques produits d'automédications peuvent
être remboursés par la Sécurité Sociale s'ils sont
sur ordonnance).
« S'automédiquer » s'est donc prendre
soi-même un médicament de type PMF délivré sans
ordonnance dans le but de se soigner d'une maladie bénigne.
Les Français s'automédiquent de deux
manières généralement. Soit en piochant dans la pharmacie
familiale de la maison, soit en se procurant un médicament en pharmacie.
Il s'agit d'automédication « familiale » et « officinale
».
b) Deux types d'automédications : Officinale et
familiale
Il existe deux types d'automédication :
l'automédication officinale et
l'automédication familiale. La première consiste
à acheter son médicament dans une officine (synonyme de
pharmacie), le patient bénéficie alors, des recommandations du
pharmacien. La seconde consiste à stocker tous les médicaments
qui ont été prescrits sur ordonnance (ou acheté en
pharmacie dans le cas de symptômes bénins) dans la boîte
à pharmacie familiale de la maison et de les réutiliser à
tout moment avant la date de péremption.
L'automédication familiale peut
être dangereuse car la prescription sur ordonnance est spécifique
à une personne, or en conservant et en administrant ces
médicaments aux membres de sa famille, il peut y avoir de dangereuses
interactions et provoquer des effets secondaires importants tout simplement
parce que le médicament n'est pas adapté.
Il est à noter qu'un troisième mode d'obtention
de ces médicaments existe, il s'agit des achats sur Internet. Dans le
cadre de ce mémoire, nous ne nous intéresserons pas à
cette catégorie car les débats sont d'une tout autre nature.
Parfois, le patient ne s'automédique pas parce qu'il
est malade mais parce qu'il veut prévenir une pathologie bénigne.
Dans ce cas, il va acheter des compléments alimentaires dans le cadre
d'un régime ou d'une carence en vitamines ou encore pratiquer de
l'homéopathie qui est une forme d'automédication.
c) L'homéopathie, compléments alimentaires et
vitamines L'homéopathie
« 40 % des utilisateurs de l'homéopathie,
relate le Dr Bernard Chemouny dans Le Guide de l'homéopathie, pratiquent
l'automédication, soit de leur propre initiative, soit sur les conseils
de l'entourage. » cité sur le site Internet des laboratoires
Boiron, spécialiste et leader mondial en homéopathie. En effet,
l'homéopathie connait de plus en plus de succès en France
d'ailleurs, passant de 22 % en 1984 à 40 % en 2002, ces derniers sont
classés premier au rang des pratiquants de l'homéopathie en
Europe. De même, 74 % des patients se déclarent « enclins
à se soigner par homéopathie si leur médecin en
prescrivait » selon les sources d'IPSOS, troisième cabinet
d'étude en France.
L'homéopathie a progressé et attire plus de
consommateur dans le public français. Ces derniers sont persuadés
de son efficacité. En effet, les "non-utilisateurs opposés
à l'homéopathie" seraient passés de 33% à 25% entre
1983 et 1994 d'après une série de sondages IFOP.
Si l'on regarde la nature des médicaments
homéopathiques, on remarquera qu'ils sont soumis
comme les autres médicaments à l'AMM
(Autorisation de mise sur le marché), mais sont exemptés de
l'obligation faite aux autres médicaments d'avoir fait la preuve de son
efficacité. Cette exemption est applicable à l'ensemble du
marché européen depuis une directive du Conseil de la
Communauté Économique Européenne datant du 22 septembre
1992. La formule exacte est: "la preuve de l'effet thérapeutique
n'est pas requise".
Les médicaments homéopathiques sont
vendus sans ordonnance, ces médicaments font donc partie des
médicaments d'automédications. L'homéopathie relève
donc de l'automédication.
L'homéopathie a été mise au point par le
médecin allemand le Dr Hahnemann au 1 8éme siècles. Il
s'agit d'une vieille médecine qui a survécu pendant plus de 2
siècles. En France, cette médecine est prise en charge par
l'assurance maladie (Sécurité Sociale), même si en 2004
l'ex Ministre de la santé Philippe Douste-Blasy, avait envisagé
son déremboursement.
La théorie de l'homéopathie est la suivante :
« la drogue (molécule ou médicament) à dose
normale provoque un profil de symptômes, qui par dilution permet
d'obtenir l'effet inverse. Des doses très faibles, homéopathiques
provoquent la suppression des symptômes de la maladie qui correspond au
profil allopathique. »
D'autres produits curatifs sont vendus en pharmacie mais ce ne
sont pas des médicaments, ce sont les compléments alimentaires,
des vitamines...
Les vitamines et les compléments alimentaires
: automédication ?
Lorsque le patient se soigne, il a recourt à divers
produits dans la pharmacie, la question était donc de savoir si les
compléments alimentaires et les vitamines faisaient parti de
l'automédication.
D'après une étude réalisée par le
cabinet d'étude Precepta, le marché français des
compléments alimentaires connaît une très forte croissance.
De 2000 à 2006, la consommation de compléments alimentaires a
doublé en France. Une consommation qui aurait pu renforcé le
marché de l'automédication, cependant ces derniers font partie
d'une autre catégorie.
En effet, les vitamines et les compléments alimentaires
ne sont pas des médicaments, c'est-à- dire
qu'ils n'ont pas été contrôlés rigoureusement par
des agences de santé national ou européenne et ne dispose donc
pas d'AMM.
Cette catégorie n'entre donc pas dans l'étude de
notre problématique. Néanmoins, il est intéressant de
savoir que les patients se soignent d'avantages en achetant des
compléments alimentaires ou des vitamines puisque la vente de cette
catégorie a doublé en une année.
Les principales catégories sont les médicaments
d'automédication disposant d'une AMM, délivré par
l'AFSSAPS, l'agence réglementaire de la santé en France.
Plusieurs mots définissent les médicaments
d'automédications.
|