I.3 Objectifs de la recherche
L'objectif général est de montrer que la
titrisation des prêts et créances bancaires à moyen et long
termes constitue une alternative crédible pour le financement du
développement et de la croissance économique. Les banques
universelles pourraient jouer un rôle actif et décisif dans le
financement à moyen et long termes de l'économie grâce
à la titrisation des prêts de mêmes maturités. La
technique financière est susceptible de favoriser l'avènement de
banques universelles de taille plus modeste, moins risquées mais saines
et dynamiques, gérées majoritairement par les
intérêts privés nationaux.
D'autre part, la recherche vise à faire l'état
des lieux :
o mesurer la place réelle de la titrisation des
prêts bancaires dans la structure de financement des économies de
l'UMOA et
o apprécier l'efficacité des banques et des
marchés pour le financement adéquat des PME - PMI.
I.4 Intérêts de la recherche
L'opportunité de cette recherche peut être
appréhendée par rapport à l'engouement que suscite
l'utilisation de cette technique financière par de nombreux pays en
dehors de l'UMOA. Paradoxalement, les banques de l'UMOA n'ont quasiment aucun
recours à la titrisation. Son adoption pourrait donc, outre
l'amélioration de la gestion des banques, accroître leur
capacité de mobilisation de l'épargne longue. Ainsi les banques
accordant davantage de crédits à moyen et long termes,
contribueront mieux à l'accélération de la croissance et
à la réduction de la pauvreté. Cette recherche permettra
de comprendre les conditions d'un recours accru et maîtrisé de la
titrisation des prêts bancaires. La titrisation n'a sans doute pas que
des avantages. Toute médaille ayant son revers, les inconvénients
potentiels de la technique ne sont guère occultés afin qu'ils
soient gérés et minimisés. Il est en effet important de
savoir dans quelle mesure notre zone peut, à l'instar des autres, tirer
parti de cette technique.
Ce travail entend apporter sa modeste contribution au
débat sur la capacité de nos banques à mobiliser et
à recycler l'épargne au profit des investissements
productifs.
I.5 Méthodologie et plan de travail
La méthodologie suivie est celle-ci.
D'abord, la préoccupation a consisté à
bien cerner le concept de la titrisation des prêts bancaires, sa
portée, son enjeu et ses implications sous divers angles.
Cette démarche a concerné aussi le concept de notation
financière qu'implique tout programme de titrisation.
Ensuite, la focalisation a porté sur la pratique de la
titrisation des prêts bancaires à travers le monde. Elle s'est
terminée par l'état des lieux dans l'UMOA et par une
enquête d'opinion auprès de certains acteurs du système
bancaire et financier.
C'est pourquoi la première partie du
présent mémoire explique, grâce à la revue de
littérature, le concept de titrisation des prêts bancaires, ses
avantages et ses limites de même que celui de notation financière
et les débats et controverses qu'ils suscitent.
La seconde partie fait d'une part la
synthèse des expériences de nombreux pays qui ont su
maîtriser les risques liés à la titrisation
désormais bien intégrée dans la structure de financement
de leurs économies et dans leurs plans de développement.
D'autre part, elle fait ressortir à partir des
données recueillies à la BCEAO
o la place de la titrisation des prêts bancaires dans la
structure de financement des économies de l'UEMOA ;
o l'efficacité des banques et des marchés pour
le financement adéquat des PME - PMI.
Les données de terrain collectées sur entretien
et enquête sont enfin analysées et interprétées.
Au vu des résultats, nous pouvons
conclure aisément que la titrisation des prêts
bancaires est appropriée pour assurer au sein de l'UMOA une meilleure
articulation Banques et Marchés financiers et amplifier les synergies
entre ces deux secteurs pour l'accélération de la croissance.
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