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Titrisation des prêts et créances bancaires dans l'espace de l'Union Monétaire Ouest-Africaine

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par Pantaléon Antoine BAKPE
CESAG Programme Master Banque & Finance - Master Banque & Finance 2008
  

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Conclusion générale

La spécificité du financement à moyen et long termes est indéniable. L'hypothèse, selon laquelle les banques, en tant qu'institutions de financement «universelles», ont vocation et capacité à financer tout type de projet qui leur est proposé, montre ses limites. En effet, elles ne peuvent pas exagérément accorder des crédits à moyen et long termes à partir d'une transformation excessive des dépôts à vue et autres ressources à court terme sans compromettre la stabilité financière. Elles ne peuvent non plus recourir sans cesse aux augmentations de capital. Dans une région où le taux de bancarisation reste faible, les banques parviennent à tirer leurs épingles du jeu sans forcément soutenir la croissance et le développement durable.

Les marchés monétaires et financiers ne comblent eux aussi que partiellement les besoins de financement à moyen et long termes, l'essentiel de l'intermédiation demeurant assuré par les banques. Un ensemble de secteurs clés reste sans doute sans financement aujourd'hui -malgré la venue, en complément de l'action des banques, des marchés financiers spécialisés dans de tels financements.

Cette spécificité, en particulier, la question de la liquidité et des risques nécessairement attachés aux financements à moyen et long termes nécessite une « meilleure articulation banques et marchés financiers ».

Un regard neuf sur la question permet de voir comment les principaux acteurs de l'intermédiation financière aujourd'hui -notamment les banques- peuvent élargir leur mode d'intervention pour mieux répondre aux besoins de financements longs.

Une stratégie d'ensemble donnant les moyens aux différents acteurs de répondre à ces besoins -sur le plan de la liquidité comme sur celui du risque- est nécessaire aujourd'hui.

L'étude a montré que la titrisation bancaire, notamment la titrisation des prêts à moyen et long termes, peut combler ce déficit qui subsiste après les réformes du secteur bancaire et financier de l'UMOA.

La titrisation des prêts et créances bancaires est un puissant outil de transformation de l'épargne et de canalisation de cette épargne vers les investissements productifs. Elle peut accroître l'épargne affectée au financement des investissements des entreprises, déjà par l'amélioration de la structure des émissions maintenant dominée par le secteur public. De nombreux auteurs ont critiqué les distorsions entre sphère économique réelle et sphère financière. La titrisation des créances bancaires sur les entreprises permettra de déplacer l'épargne des placements improductifs et spéculateurs vers les emplois productifs.

La titrisation influence positivement l'investissement productif de trois manières en apportant de nouveaux moyens d'allouer l'épargne, en réduisant le coût du capital et en facilitant la diversification des risques. Ainsi elle affecte favorablement le taux de croissance et améliore la liquidité des marchés financiers.

Nous recommandons en conséquence que les autorités de l'Union organisent et réglementent la mise en oeuvre de la titrisation des prêts et créances bancaires. La promotion rigoureuse de la titrisation améliorera le dynamisme et l'efficience des banques et des marchés financiers quant à leur contribution à l'essor économique de l'Union. La titrisation permettra aux banques de franchir le cap des crédits à court terme et de s'engager davantage sur les crédits à moyen et long terme résolvant ainsi le paradoxe de la sur-liquidité de nos banques et le problème du manque à croître des économies de l'Union. Même si tous les prêts bancaires peuvent être titrisés, nous recommandons de privilégier la titrisation des financements accordés à tout projet économique ou investissement productif dont les premières réalisations confirment tout au moins les prévisions et la rentabilité attendue.

Depuis 2004, le niveau d'aide publique au développement s'amenuise. Le doublement de l'aide publique promis en 2005 (augmentations d'aides et annulations de dettes) n'a été que partiellement respecté. En même temps, et heureusement, le potentiel de croissance en Afrique est tel que les investisseurs s'intéressent de plus en plus au marché obligataire africain. La titrisation aidera nos économies à mieux capter ces capitaux étrangers pour une croissance économique rapide et soutenue.

La titrisation avec la saine gestion des Etats et des entreprises peut jouer un rôle décisif dans la réalisation des objectifs du millénaire et celle de la stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté (SCRP). Nous recommandons et espérons vivement que l'UMOA et les autorités monétaires (Banque Centrale, Commission Bancaire et le CREPMF, autorité des marchés) ne tardent plus à mettre ce puissant outil de la finance au service de la croissance économique, de la réduction de la pauvreté et de l'exclusion.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore