Cinquième partie - Typologie des chemins de fer
touristiques
Introduction - Le « phénomène
» chemins de fer touristiques
Ayant déroulé l'histoire des chemins de fer
touristiques dans une perspective dynamique, il nous faut maintenant, pour
préciser notre vision, figer le mouvement. Autrement dit prendre un
instantané de la situation présente. A cette fin, nous avons
réalisé un fichier 183qui recense les chemins de fer
touristiques et contient diverses informations les concernant.
Sur la base de ce fichier, nous dénombrons sur le
territoire national une
« nébuleuse » d'environ 190
structures de toutes tailles, plus ou moins assimilables à des
chemins de fer touristiques existant ou ayant existé. Nous parlons
volontairement de « nébuleuse » car les données sont
souvent très parcellaires. En faisant une entorse très
éphémère à notre définition plus
restrictive, nous y avons inclus des chemins de fer de parc d'attraction et des
installations de particuliers, cela pour mieux traduire l'effervescence du
secteur.
A l'intérieur de cette « nébuleuse »,
nous définissons un premier ensemble de 121 structures
se décomposant ainsi : 81 chemins de fer touristiques au sens
de
notre définition, 20 vélorails ou
cyclo-draisines, 20 matériels anciens « circulants ».
Les 81 chemins de fer touristiques au sens de notre
définition constituent notre base de travail. Nous
appelons cet ensemble « E1 »184.
Ne disposant pas d'informations sur la fréquentation pour
tous les chemins de fer touristiques appartenant à « E1 »,
nous sommes contraints d'en extraire un échantillon de 51
chemins de fer touristiques. Nous notons cet échantillon «
E2 ».
183 Fichier BaseDonnéesCFT. Ce fichier se
trouve dans le CD remis avec notre étude.
184 Le lecteur ne doit pas s'étonner de la
différence entre les 77 chemins de fer touristiques apparaissant sur la
carte des chemins de fer touristiques en 2006 et les 81 auxquels nous faisons
maintenant référence. Elle s'explique par le fait que nous
intégrons dans nos données 3 « petits trains »
supplémentaires ayant cessé au moins provisoirement leur
activité (il s'agit de partir sur des bases comparables entre 1991 et
2006).
Avertissement concernant le traitement statistique :
sur « E1 » (et par voie de conséquence sur
« E2 »), les données relatives aux exploitations
(catégorie, cadre, dates, localisation, longueur) sont relativement
fiables.
sur « E2 » nous disposons, en plus, des
données relatives à la fréquentation des
exploitations touristiques. Ces données sont à utiliser
avec prudence. En effet, l'obtention de données fiables sur les
chemins de fer touristiques est un exercice délicat, y compris pour
l'UNECTO : le faible taux de réponse aux sollicitations, le goût
du secret, les comptages « artisanaux » constituent des maux
hélas assez répandus. Toutefois, les résultats obtenus
donnent des ordres de grandeur qui correspondent à la
réalité. En effet, il existe une forte concentration des
fréquentations sur les exploitations les plus importantes, et le
caractère professionnel de ces dernières donne à leurs
chiffres une bonne présomption de fiabilité. Les chiffres les
moins fiables émanent de petites exploitations aux structures
généralement associatives. Or la fréquentation de ces
exploitations étant faible par rapport aux grosses structures, des
erreurs, même substantielles, s'appliquent sur de petits chiffres et ne
faussent guère le résultat final.
Chapitre 1 - Nos « petits trains » ont-ils de
bonnes
fréquentations ?
Les 51 chemins de fer touristiques de l'ensemble « E2 »
représentent une fréquentation annuelle de
2.357.000 visiteurs, en légère hausse
(de 8 à 9 %) par rapport à 1991 (2.170.000 visiteurs). Si nous y
ajoutons la fréquentation plausible des « petits trains » pour
lesquels nous n'avons pas de données, les flux
générés par les circulations de matériels
préservés, par les vélorails ainsi que par les trains
touristiques SNCF, nous pouvons raisonnablement tabler sur une
fréquentation annuelle au moins égale à trois
millions de voyageurs185. Cet ordre de grandeur
représente seulement dix jours de fréquentation d'un
système de transport urbain comme celui de l'agglomération
bordelaise mais le nombre d'entrées annuelles du Château de
Versailles. Ainsi, le phénomène des chemins de fer
touristiques apparaît marginal au regard du transporteur mais substantiel
du point de vue du professionnel du tourisme186.
185 Chiffre déjà avancé par
Jean-Michel GASC dans son étude de 1994, et confirmé à
nouveau pour l'année 2006.
186 Outre le fait que nos chemins de fer touristiques
ne sont plus un moyen de transport, c'est également pour cette raison
que nous utilisons par la suite les données en nombre de visiteurs et
non les données en voyageurs x Km. Toutefois, le lecteur qui souhaite
disposer d'un ordre de grandeur des données en voyageurs x Km peut se
référer au fichier BaseDonnéesCFT, dans lequel elles
figurent.
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