Quatrième partie - Un tableau en dynamique
Introduction - Les «
petits trains » en dynamique historique
Dans la deuxième partie de ce mémoire, nous avons
placé l'évolution du chemin de fer dans une dynamique historique.
Nous nous proposons au cours de cette quatrième partie de
répéter cet exercice, mais cette fois nous nous limiterons au
domaine des « petits trains » au sens de notre définition. Ce
« tableau dynamique » permettra au lecteur, nous l'espérons,
de saisir cette vie qui agite les chemins de fer touristiques.
Chapitre 1 - L' « éclosion » des
chemins de fer touristiques
Plus qu'un long discours, la comparaison des cartes des chemins
de fer touristiques exploités en 1957 et en 2006 est
édifiante.
Carte 1 : les chemins de fer touristiques en
1957
A l'Outremer (DOM) : Martinique : 0 / Guadeloupe : 0 / Guyane : 0
/ Réunion : 0
En 1957, seulement 7 structures peuvent
être apparentées à des chemins de fer touristiques :
-4 lignes ferroviaires d'accès aux grands
sites existent déjà depuis de nombreuses années.
Deux systèmes alpins : le Tramway du Mont-Blanc (Haute-Savoie), le Train
du Montenvers - Mer de Glace (Haute-Savoie) ; ainsi que deux systèmes
pyrénéens : le Petit Train de la Rhune
(Pyrénées-Atlantiques), et le chemin de fer Luchon -
Superbagnères (Hautes-Pyrénées)135,
-un petit train « de plage », le
Tramway du Cap-Ferret (Gironde), récemment édifié puisque
ses premières circulations datent de 1952,
-le petit train du Jardin d'Acclimatation,
à Paris, créé dès la fin du 1
9ème siècle, -un réseau
secondaire qui survit encore à la vague des fermetures: le
réseau dit « des bains de mer de la Somme ».
Géographiquement, une ligne semble couper la France des
chemins de fer touristiques de 1955 : 5 des 7 structures mentionnées se
situent au sud d'une ligne reliant Bordeaux à Genève. La
France des chemins de fer touristiques est, en 1957,
plutôt « sudiste » (5
réseaux sur 7) et « montagnarde » (4
réseaux sur 7).
Carte 2 : les chemins de fer touristiques en
2006
A l'Outremer (DOM) : Martinique : 1 / Guadeloupe : 1 / Guyane : 0
/ Réunion : 0136
135 D'autres systèmes ont existé, mais
ils étaient déjà fermés en 1957. Par exemple le
chemin de fer Pierrefitte - Cauterets - Luz (PCL) dans les
Hautes-Pyrénées.
136 Nous ne comptons pas le « Ti'Train » de
La Réunion officiellement fermé depuis 1999.
Un demi-siècle plus tard, la France des chemins de fer
touristiques est méconnaissable. La première chose qui frappe,
c'est le nombre : des chemins de fer touristiques ont « fleuri » un
peu partout. De sept réseaux, nous sommes désormais
passés à près de quatre-vingts (77 plus
exactement)137.
Le deuxième aspect c'est la répartition
relativement homogène des chemins de fer touristiques sur le
territoire. La ligne Bordeaux - Genève mentionnée plus
haut a disparu sous le flot des créations. On peut tout au plus noter
une légère prépondérance du Sud de la France, ainsi
qu'un vide relatif dans le Grand Ouest. Nous pensons que cette
diffusion des chemins de fer touristiques sur l'ensemble du territoire a
accompagné celle du tourisme, plus spécialement celle du tourisme
rural138.
Dernier aspect notable : la relative
pérennité des lignes ferroviaires d'accès aux grands
sites, toujours présentes139, et faisant preuve
d'une longévité notable (elles sont quasiment centenaires). Notre
« junior » de 1952, le Tramway du Cap-Ferret ; notre «
ancêtre », le Petit Train du Jardin d'Acclimatation, mais
également le réseau dit « des Bains de Mer de la Somme
» ont tous survécu.
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