Le management des ressources humaines dans les radios privées, cas de RadioTiemeni Siantou( Télécharger le fichier original )par Crescence Irene Mbezele Universite de Yaounde II - Licence en communication,option journalisme 2005 |
Section II : Les employés et la hiérarchieLes promoteurs et les dirigeants des chaînes de radio privées nouvellement installées sont le plus souvent confrontés aux difficultés d'ordre organisationnel vis à vis de leurs employés. Les conflits de type organisationnel sont dus à la non mutation de certaines situations jugées inadaptées au travail en regard des missions dont se prévalent les radios. Ainsi, chaque fois qu'un mouvement de grève est initié au sein d'une radio, les employés revendiquent le plus souvent une reconsidération des conditions de travail. Selon le Docteur Mesmin Kanguelieu, président du comité de gestion de la ligne éditoriale, les relations entre le personnel et la hiérarchie sont verticales et horizontales. « Ce qui signifie concrètement que les frictions ne sont pas permanentes, qu'il règne également une ambiance conviviale avec la hiérarchie. La preuve est que M. Siantou est accessible à tout le monde, il écoute beaucoup les autres, même des vacanciers en stage ont son attention ;.seulement, les prises de résolutions sont très lentes ».52(*) Dans le cadre des relations horizontales, c'est le conflit qui règne. D'abord, un mémorandum est adressé comme celui début juin 2005 à la hiérarchie, et ayant occasionné les premiers états généraux de la radio qui posent tous les dysfonctionnements relatifs aux conditions de travail jugées médiocres : · la revendication de l'établissement du statut des employés ; · la nomination d'un chef de chaîne avec des pouvoirs précis ; · la gestion familiale de l'entreprise ; · la nomination d'un directeur des programmes, de l'information, des chefs d'unités et du personnel qui devront tous bénéficier d'un cadre de travail approprié ; · la reprise des activités du haut conseil de la radio en lieu et place d'un conseil d'administration ; · la tenue des réunions du personnel sous la présidence du chef de chaîne ; · la publication de l'organigramme de la radio ; · l'ouverture des démarches auprès du PDG pour que le personnel touche désormais son salaire sur bulletin de paie ; · la remise des carnets de CNPS au personnel permanent de la radio ; · le respect de la voie hiérarchique qui suppose qu'aucun intervenant à la RTS ne pose des problèmes liés au service au PDG sans passer par la hiérarchie. S'agissant du fonctionnement de la rédaction centrale, les manquements divers ont été relevés et les suggestions suivantes ont été faites : · le renforcement de l'équipe des journalistes du desk anglais ; · l'octroi des frais de taxi aux stagiaires journalistes ; · l'affectation au desk anglais de deux correspondants extérieurs dans le nord ouest et dans le sud ouest ; · la production du magazine en anglais tous les samedis à partir de 9 heures 30 minutes ; · le maintien d'un rédacteur en chef ; · la mise à la disposition du car de reportages et des frais de carburant au chef de chaîne qui sera désormais contacté pour la sortie dudit car ; · la signature d'un contrat de partenariat entre la RTS et un opérateur de téléphonie mobile qui attribuera une ligne verte à la rédaction centrale ; · l'augmentation des frais de téléphone de rédaction à 20 000 F CFA par semaine au lieu de 10 000 F CFA en attendant la signature du contrat de partenariat ; · l'allocation hebdomadaire de la somme de 5 000 F CFA aux journalistes sportifs qui interviennent dans les journaux de 12 heures et 18 heures ; · l'achat d'un minidisque ; · le respect des heures de tenue de conférence de rédaction ; · la rigueur dans la programmation des journalistes ; · la publication du profil de carrière des journalistes · la signature des contrats de travail des journalistes pigistes qui devront acquérir le statut de permanents ; · la couverture médiatique de grands évènements par une équipe bilingue. Au sujet de l'unité animation, le comité de crise a déploré le caractère insipide de certains programmes d'animation. Le non-respect de la durée des émissions, l'absence des moyens de production pour la réalisation des programmes de qualité... Le projet de redynamisation propose : · la création d'une discothèque et la désignation d'un responsable chargé de sa gestion ; · le respect scrupuleux de la durée des émissions sous peine de sanctions ; · la diffusion des spots publicitaires dans certains programmes pour relever les recettes publicitaires largement en chute ; · le changement de statut des pigistes ; · le recrutement des volontaires. Pour l'unité technique, c'est la faible capacité de l'émetteur qui est le principal problème, l'absence de climatisation, l'absence de matériel ... A cet effet, le projet de renforcement des capacités prévoit : · l'achat d'un émetteur de 2000 W ; · la réfection de la cabine technique ; · le renouvellement du matériel technique mobile ; · l'achat d'une nouvelle console téléphonique dont les références sont entre les mains du PDG ; Pour l'optimisation des prestations du service commercial, le comité a décidé ce qui suit : · la création d'un service marketing attaché au service commercial ; · l'affectation de trois personnes au service commercial ; · la subordination du service commercial au chef de chaîne ; · la présence effective des responsables du service commercial aux réunions ; Le dernier point a fait état des dysfonctionnements de la régie d'antenne. On a déploré l'absentéisme, l'apathie des régisseurs d'antenne et les décisions suivantes ont été proposées : · l'obligation de présenter les conducteurs signés du chef de chaîne ou de son remplaçant avant le passage à l'antenne; · la diffusion des publicités aux heures arrêtées par le service commercial ; · l'arrêt des émissions qui déborderaient leur durée d'antenne. Parmi toutes les doléances, beaucoup sont exprimées depuis et rien n'y fait. Depuis la tenue le 10 juin 2005 de ce comité de crise, aucune résolution n'a encore été prise. Signe que les relations vont demeurer tendues jusqu'à ce que le PDG consente à faire quelque chose allant dans le sens de l'amélioration des conditions corollaire du bon fonctionnement de la radio. Dans la mesure où l'attente s'allonge, les employés vont passer à la phase « pratique » : la grève. La négociation n'ayant rien produit, les 4 (quatre) précédentes grèves de la RTS ont suivi le même cheminement et la cinquième est déjà latente. * 52 Entretien avec Mesmin Kanguelieu, président du CGLE |
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