Depuis sa création, le Résof est
hébergé par le Centre Interprofessionnel de Formation aux
métiers de l'Agriculture (CIFA), qui engage sa signature envers les
tiers et gère les actifs du RESOF ; cette relation va donc au
delà du simple hébergement physique d'un réseau
virtuel.
Le C.I.F.A. est un cas unique au Sénégal : il
occupe les locaux de l'ancien centre de formation de l'imposante
société publique d'aménagement des terres du Delta (SAED)
et il est présidé par la profession agricole ; reconnu
d'utilité publique, il reçoit une dotation annuelle de l'Etat
d'environ cinquante millions de F CFA pour remplir des missions de service
public, à la demande de la SAED. Le RESOF est structuré comme
suit :
Une assemblée générale, ou chacune des
organisations membres à jour de sa cotisation dispose d'une voix.
Un Secrétariat technique, composé à
l'origine de deux membres, et élargi par la suite à cinq membres,
afin qu'y soient représentés les trois pools géographiques
du Résof dans la Vallée du fleuve.
Un animateur17, sur un poste à mi-temps pris
en charge par la coopération suisse.
17 Par ailleurs formateur du CIFA
Pool St-Louis
14
membre
Secrétariat du Résof (5 membres)
Pool Delta
Animateur
8
b 23 membres
Pool PMB (Podor-
Matam-Bakel)
L'organisation du Réseau en pools a été
décidée pour restaurer un caractère de proximité
à son action, et donc de visibilité, vis à vis de ses
membres répartis tout au long de la Vallée du Fleuve
Sénégal, de la côte Atlantique jusqu'à Bakel
(région administrative de Tambacounda), où le fleuve
pénètre au Sénégal.
Dès 2004 en fait, un atelier de diagnostic18
visant à évaluer les points faibles du mode d'organisation et de
fonctionnement du Résof avait mis en évidence le schéma
relationnel suivant :
Secrétariat
En relation
Absence de relation
Animateur
Pool
St Louis
Pool
Delta
Dagan
Pool
Podor
18 atelier organisé à Louga en avril
2004 par le RESOF, avec l'appui de l'International Institute for Environnement
and Development (IIED)
Cette absence d'échanges directs entre les pools est
révélatrice d'un dysfonctionnement du Résof, ainsi que
nous avons eu à le relever dans le cadre de notre
précédent Mémoire de recherche.19
Dans un tel cas, le réseau multipolaire qui devrait
faciliter la communication horizontale entre tous ses membres paraît
dériver insensiblement vers une coordination centralisée et son
corollaire : la communication verticale et hiérarchisée. Cette
tendance, comme l'explique Guy Le Boterf, apparaît souvent en
réponse à des dysfonctionnements répétés,
souvent causés par la lenteur des processus engagés ou le manque
de coopération de certains acteurs.
La répartition des membres entre les trois pools est
assez irrégulière, mais ce qui paraît être le plus
lourd de menaces pour l'avenir du dispositif réside à notre sens
dans l'ampleur des aires d'intervention ; ainsi, le pool Podor-Matam-Bakel, qui
s'étend sur près de 400 km de long, semble le plus exposé
au risque de non fonctionnalité ; l'étendue de cette zone
paraît battre en brèche l'avantage des pools, dont l'idée
originelle consistait à rapprocher le RESOF de ses membres.
19 X Malon - « le réseau formation fleuve
au Sénégal : pour une régulation participative de l'offre
de formation agricole et rurale » ; D.U Ingénierie de la Formation
et des Systèmes d'Emploi -01/2007.