Deuxième partie : Evaluation des
retombées sur l'emploi et la compétitivité :
Après avoir vu dans les premières parties une
présentation assez détaillée du PCSCE et ses objectifs
nous passerons dans cette deuxième à l'évaluation de ses
retombées sur l'emploi et la compétitivité.
La partie sera répartie en deux chapitres : Dans
le premier nous analyserons les retombées du plan sur l'emploi avec
trois sections :
- Les caractéristiques de l'emploi en
Algérie ;
- Evolution de l'emploi entre 2004 et 2007 ;
- Evaluation des retombées.
Le deuxième chapitre sera réservé
à l'analyse des retombées sur les compétitivités et
ce en trois sections :
- Situation des entreprises Algériennes avant le
PCSCE ;
- Les nouvelles données de l'environnement
économiques des entreprises algériennes ;
- Evaluation des retombées ;
Enfin, nous achèverons notre travail par une
conclusion.
Chapitre I : Evaluation des retombées du
PCSC sur l'emploi
L'objet de ce chapitre est de présenter et de situer
l'emploi en Algérie durant les dernières années en
relation avec les transformations ayant affecté le système
économico-social et leurs effets récents sur le marché de
travail.
Avant de commencer notre présentation on doit mettre le
point sur les difficultés de saisir la mesure de l'emploi et son
corollaire, le chômage, du fait de la faiblesse du système
d'information statistique et la discordance et la dispersion des
données.
Cela est d'autant plus dommageable que l'ampleur et
l'accélération des changements dans la structure et
l'organisation de l'économie produisent des conséquences
profondes et durables sur les conditions de travail et des effets à long
terme difficilement réversibles sur les politiques de l'emploi et de la
formation.
Les phénomènes les plus apparents sont
l'extension de la précarité, la prédominance de l'emploi
informel, l'expansion du travail des femmes et le rétrécissement
de la sphère du droit et de la légalité.
Au-delà des chiffres sur la situation de l'emploi, objet
de contreverses, c'est davantage l'examen des tendances du marché du
travail qui retiennent l'attention du fait de l'instabilité des
politiques globales dans le contexte de la transition à
l'économie de marché, des lenteurs et retards qui l'affectent.
Section 1 : Les caractéristiques de l'emploi
en Algérie
Le cadre macro économique a fortement pesé
depuis 20 ans sur l'état dans lequel se trouve le marché du
travail aujourd'hui.
Le plan d'ajustement structurel initié en 1994-1995,
continue de produire ses effets sur la compression des dépenses sociales
et l'extension de la pauvreté alors que l'amélioration des
ressources financières à la faveur du bord des prix des
hydrocarbures depuis 2000 a permis de renouer avec la croissance de
l'emploi.
L'insertion dans le processus de globalisation (l'accord avec
l'union européenne et les négociations pour l'adhésion
à l'OMC) ne produit toujours pas les effets attendus sur
l'investissement et l'emploi.
L'évolution de la population active en 1996 (en plein
période d'ajustement structurel) et en 2003 ( à l'annonce de la
stabilisation) est caractérisée par l'accroissement substantiel
de l'effectif des personnes occupées, avec une légère
baisse du nombre des chômeurs mais surtout notamment par la
modification de la structure de l'emploi au détriment du salariat.
Cette déssalarisation est due en grande partie
à la généralisation des contrats à durée
déterminée et à la baisse du poids de l'emploi industriel,
elle est accompagnée par une dépermanisation de l'emploi.
Le phénomène de dépermanisation s'est
accéléré au cours des dernières années, ce
qui a conduit à une baisse importante du poids des salaires dans le PIB
qui ne dépasse 22% en 2003.
L'emploi urbain a reculé de manière importante
puisqu'il est passé de 75,4% en 1987 à 58% en 2002, malgré
la hausse de la population urbaine de 50% à 62% durant la même
période.
Les aménagements apportés au droit de travail
dans le but de rendre l'emploi plus flexible feront du contrat à
durée déterminée le mode de relation de travail les plus
usités en Algérie (enquête d'El-watan économique du
30 mai au 15 juin 2005), les ex-holding publics avaient souvent
été destinataires des requêtes et autres lettres
dénonçant ce type de dérives, ce qui témoigne de
l'ampleur du problème dés les premières années de
la dépermanisation. Toutefois, si la dépermanisation n'a pas
atteint les objectifs pour lesquelles on l'a mis en oeuvre, plus personne ne
remet en cause aujourd'hui son utilité..
La solution de flexibilité du salariat est devenue le
mode le plus usité avec le nouvel environnement économique
mondial.
L'emploi en Algérie est d'autant plus précaire
que les pays sont en pleine transition vers une économie de
marché. Si le droit au travail est maintenant le droit à un
travail permanent n'est plus garanti.
Les salaires permanents sont passés de 46,6% en 2000
à 38,2% en 2005.
Le salariat non permanent est passé de 19% en 2000
à 28% en 2005. Les contrats à durée
indéterminée (CDI) seront supplantés par ceux à
durée déterminée (CDI).
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