Chapitre 1: DEFINITION DE CONCEPTS
Pour faciliter une meilleure lecture et compréhension
de ce document, nous avons jugé important d'éclaircir certains
termes qui peuvent prêter confusion.
Tourisme : Ce terme vient du vocable
« touring » en anglais, qui apparaît pour la première
fois en Angleterre en 1811. D'après les Recommandations sur les
statistiques du Tourisme de l'OMT élaborées en 1991 à
la Conférence internationale sur les statistiques des voyages et du
tourisme d'Ottawa, et qui ont été approuvées en 1993 par
les Nations Unies : " Le Tourisme comprend les activités
déployées par les personnes au cours de leurs voyages et de leurs
séjours dans les lieux situés en dehors de leur environnement
habituel pour une période consécutive qui ne dépasse pas
une année , à des fins de loisirs , pour affaires et autres
motifs ".
Touriste : C'est tout visiteur dont
le séjour dans le pays visité comporte au moins une nuit ou, est
supérieur à 24 heures soit une journée. Le motif peut
être soit personnel (agrément, visite à de la famille ou
à des amis, etc.) soit professionnel (mission, réunion, etc.).
Les statistiques du tourisme sont principalement exprimées avec une
unité qui est le séjour et
ENEA, 2005
Analyse de la politique de promotion touristique au
Sénégal
non le touriste. Un touriste peut effectuer plusieurs
séjours au cours d'une même année'.
Politique de promotion : Ce terme
signifie l'ensemble des stratégies, voies et méthodes
utilisées pour promouvoir un ou plusieurs produits. Dans le contexte
touristique sénégalais, cela se réfère à la
LPS (Lettre de Politique Sectorielle) dans laquelle tout un programme de
promotion touristique est décliné, et doit servir de tableau de
bord pour les diverses activités de promotion.
Image de marque du
Sénégal : Elle est aussi désignée par
la carte d'identité touristique. En effet, elle constitue les raisons et
motivations qui devront faire de telle sorte que la destination «
Sénégal » soit choisie ou encore
préférée par rapport aux autres destinations
concurrentes.
Industrie touristique : Le Tourisme
est parfois considéré comme une "industrie". Il faut y voir
là un abus de langage reposant sur une traduction imparfait de
l'expression anglaise " tourism industry " qu'il est préférable
de traduire par "activité", "économie" ou "secteur". Les produits
manufacturés issus de la véritable industrie sont des produits
stockables à la différence du Tourisme qui forme un
agrégat de produits non stockables. Par ailleurs l'OMT a affirmé
à plusieurs reprises que, l'emploi du terme " industrie " pour
désigner les activités économiques du Tourisme
était incorrect et à proscrire.
Tour Opérateur : Ce terme
vient du vocable «Tour Operator». Il est souvent assimilé aux
agences de voyage. En réalité, les agences de voyage vendent des
services (les informations) donc sont des vendeurs, alors que les Tours
Opérateurs se chargent de tout ce qui est : transport, hôtel,
restauration.
1 PY P, 1996. -" La définition internationale
du touriste " In : Le Tourisme, un phénomène
économique, Paris, La Documentation Française, 166 pages,
p.87.
Charters : D'après le
Petit Larousse Illustré 2004, ce sont des avions
affrétés par une compagnie ou par un groupe de personnes sur
lequel le prix des billets est très avantageux.
Durée moyenne de séiour
: Sur le plan international du tourisme, elle est
représentée par les lettres : D.M.S. Elle se réfère
à la durée totale de séjour des touristes (visiteurs qui
passent la nuit). Par rapport aux moyens d'hébergement touristique, elle
a trait au nombre moyen de nuitées que les touristes passent dans les
établissements d'hébergement.
Nuitée : C'est l'unité
de compte de la durée du séjour, constituée d'une nuit par
personne passée en hébergement hors de son domicile
déclaré. Cette unité de mesure permet de mesurer la
durée de séjour moyenne des touristes dans les lieux
touristiques.
Chapitre 11 : PROBLEMATIQUE
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Analyse de la politique de promotion touristique au
Sénégal
ENEA, 2005
Au Sénégal, le tourisme occupe une place
importante dans l'économie nationale. Comparé à tous les
autres secteurs de l'économie du pays, le tourisme est estimé au
deuxième niveau ; c'est-à-dire qu'il représente le
deuxième secteur clé de l'économie nationale.
Avec pour capitale Dakar qui était autrefois la
capitale de l'AOF, le Sénégal, de par sa situation
géographique, a beaucoup bénéficié de la
colonisation française (développement relative du réseau
routier, aéroport international Léopold Sédar Senghor
à Dakar Yoff, etc...). D'une manière générale, dans
le pays on rencontre de nombreux sites touristiques.
Carrefour des traditions de plusieurs ethnies qui vivent en
pleine harmonie avec la légendaire teranga (hospitalité en
wolof), le Sénégal présente une diversité de
milieux naturels et est traversé par quatre fleuves : le
Sénégal, la Gambie, la Casamance, le Saloum. Il compte onze
régions administratives et les différents points les plus
attrayants qu'on peut noter, se rencontrent dans presque toutes les
régions du pays. Les visiteurs viennent du monde entier mais en
majorité d'Europe et particulièrement de France. Ils sont
séduits par des facteurs comme entre autres : l'ensoleillement,
l'étendue du littoral, la proximité relative à l'Europe,
l'absence de décalage horaire sur un axe nord-sud, le climat
tempéré pendant l'hiver européen et l'accueil chaleureux
réservé par les populations du pays. En fonction de l'importance
de leur nombre, les zones principales de provenance sont : la France,
l'Afrique, l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie, le Benelux
(Belgique, Pays-Bas, Luxembourg) et l'Amérique.
Longtemps habitué à une sorte de monoculture
(l'arachide), le Sénégal s'est rendu compte qu'il avait une
agriculture pauvre qui certainement, allait être concurrencée dans
quelques temps par d'autres produits de substitution. Alors, très
rapidement, l'Etat a pris conscience du grand enjeu du secteur tourisme, et a
mis en place certaines initiatives qui ont favorisé son bon
développement. Il s'agit notamment de :
v La mise en oeuvre de la politique des charters.
v L'aménagement des zones spécifiques notamment
Saly, CapSkirring, Saint-louis, avec l'appui des bailleurs de fonds.
v La création de fonds de promotion touristique et la
taxe touristique pour l'alimenter.
v La création d'un comité de suivi des conditions
d'accueil et de séjour des touristes.
v L'intégration dans le cadre de la CEDEAO et de
l'UEMOA.
v Le classement des sites touristiques de Gorée et du
parc du Djoudj dans le patrimoine mondial de l'UNESCO.
v La restauration de certains sites à l'exemple de l'Ile
de Gorée.
Aussi, certains événements culturels et
économiques de dimension internationale comme les sommets
internationaux, les rallyes et les salons spécialisés ont-ils
fortement favorisé son développement.
Avec toutes ces bases, le secteur a commencé par avoir
une attention particulière et au fil des années, s'est
retrouvé avec des chiffres clés très intéressants.
De 1990 à 1997, il a connu une phase remarquable de développement
; même si de 1992 à 1993, une baisse des recettes a
été enregistrée à cause surtout de l'aggravation du
conflit casamançais.
Analyse de la politique de promotion touristique au
Sénégal
ENEA, 2005
Le nombre d'emplois générés est
estimé à plus de 10.000 emplois directs et 20.000 emplois
indirects en 1998. Pour le compte de l'année 1997, les recettes brutes
sont évaluées à près de 90 milliards de F CFA et le
secteur ferait vivre plus de 1 millions de sénégalais, avec une
contribution évaluée à plus de 4% au PIB courant. En 1998,
ont été recensées plus de 460.000 entrées de
visiteurs internationaux.
(Source :
www.iDf.net/iDf/EE/pro/senegal/5020Mtourism.asp).
Un diagnostic basé sur l'hypothèse selon
laquelle, pour les dix prochaines années, la croissance globale
concernant le tourisme au Sénégal sera maintenue à 7,5%
par an, montre donc que le pays va connaître une hausse de sa demande en
touristes. Et, pour faire face à cette hausse de demande, des efforts
d'investissements devront être consentis. Ces efforts devront porter non
seulement sur l'augmentation des capacités d'hébergement, mais
aussi sur l'amélioration de leur niveau, sur la formation du personnel
et la qualité du service, ainsi que sur la mise en place
d'infrastructures adaptées (routières, sanitaires,
électriques, etc....). Mais puisque préalablement à tout
investissement, la définition d'une véritable stratégie de
développement pour le secteur est indispensable, le
Sénégal a définit la sienne en 1995 dans le : « Plan
stratégique de développement touristique du Sénégal
». Cette stratégie adoptée est intitulée : projet 1,5
millions de touristes en 2010. Elle devra sans aucun doute obliger le pays
à dépasser son déficit de promotion, et revoir ses modes
de financement qui en réalité sont inadaptés (Paul Faye,
le soleil- 21.06.03). Depuis cette date, le gouvernement
sénégalais s'appuie sur ce programme, et compte beaucoup sur le
tourisme pour contribuer aux revenus en devises étrangères,
l'emploi et la collecte des impôts, le développement
régional, stimuler la croissance et réduire la pauvreté.
Dans son optique de réduction de la pauvreté et de
l'intégration des populations locales comme de véritables acteurs
du secteur, il veut injecter une grande partie de ses efforts d'investissement
dans le secteur.
Analyse de la politique de promotion touristique au
Sénégal
ENEA, 2005
Cependant, il est vraiment malheureux de constater que
jusqu'aujourd'hui, contrairement aux divers secteurs et sous secteurs de
l'économie du pays, le secteur tourisme ne dispose pas de
véritables plans d'actions opérationnels officiels dans le
Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté. Ce qui
amène les professionnels du secteur à dire que ce dernier est mal
piloté et que les actions pour sa promotion ne se situent pas dans un
même champ.
D'après le rapport final de l'étude concernant
l'impact du tourisme sur l'économie sénégalaise de l'OMT
(Avril 2003), le tourisme international au Sénégal n'a pu
enregistrer qu'une croissance de 61% entre 1985 et l'année 2000 ; alors
que pour la même période, les arrivées de touristes
internationaux ont plus que doublé dans le monde et augmenté de
177% en Afrique. Un classement de l'OMT pour les vingt premières
destinations africaines entre la période 1975 et 1997, montre que le
Sénégal a baissé de rang. Le pays est passé de la
7ème à la 16ème place (Source :
www.worldbank.org/findings
-- février 2004). Ce qui veut dire que la destination
Sénégal est en train de perdre sa position internationale.
Qu'en est-il donc de la définition de l'image de
marque du pays ? Le nombre annuel de visiteurs au Sénégal qui
croissait d'années en années, se voit maintenant baisser
considérablement. On se demande alors la véritable ampleur et
l'efficacité de la promotion faite concernant la destination du pays.
En 2001, l'accès aérien pour le
Sénégal a été affecté non seulement par les
évènements du 11 septembre, mais aussi par l'annulation des
opérations de certaines compagnies comme Air Afrique, Sabena et
Swissair. Le développement des vols hebdomadaires vers l'Afrique du sud
a également amélioré les connections avec l'Afrique
australe. Cette zone qui était autrefois moins desservie, commence de
plus en plus par l'être : détournant donc une bonne partie des
visiteurs qui poursuivaient avant, l'Afrique Occidentale. Ce qui laisse encore
comprendre combien au même moment, la concurrence des destinations
africaines en général, devient de plus en plus rude et grande.
Analyse de la politique de promotion touristique au
Sénégal
ENEA, 2005
Face à cette chute de position du Sénégal
sur le plan touristique, les professionnels du secteur pensent entre autres que
cela est dû à une erreur de la part des partenaires qui
présentent le pays comme étant seulement une destination soleil
hiver (balnéaire). Nous partageons entièrement cet avis, car en
réalité, le Sénégal dispose de nombreux sous-
produits aussi intéressants et parfaitement commercialisables à
l'exemple de la découverte, du patrimoine culturel, des produits
artisanaux et des activités sportives. Mais cela est-il le seul aspect
causal ? Certainement pas. Une sérieuse crise est en train d'attaquer le
tourisme au Sénégal puisque les réalités actuelles
du secteur sont comme voilées. A titre d'exemple, au même moment
que les hôteliers crient au secours à cause de la baisse de
fréquentation de la destination et de leurs structures par les
touristes, les autorités eux, se réjouissent des statistiques
générales sur la fréquentation de la destination.
Il est loin de nier que le tourisme est un des rares secteurs
ayant des liens commerciaux avec quasiment tous les autres secteurs de
l'économie et s'affiche comme un débouché essentiel pour
l'industrie agroalimentaire et les services. Les dépenses touristiques
de consommation déclenchent une chaîne d'effets économiques
sous formes de recettes commerciales, d'emplois, de recettes publiques et
d'impacts sur la balance des paiements. Depuis 1991, le tourisme occupe la
deuxième place des entrées de devises au Sénégal,
loin devant les phosphates ou l'arachide, et contribue de beaucoup au
redressement de la balance des paiements. En plus des emplois directement
créés dans le secteur, de nombreux autres emplois
découlent de cette activité (fournisseurs de biens ou de services
aux touristes ou aux unités touristiques).
Des réflexions issues de certaines journées du
tourisme laissent comprendre qu'au fait il existe un lien étroit
entre le tourisme et les autres secteurs, et de manière concomitante,
les emplois direct et indirect
Analyse de la politique de promotion touristique au
Sénégal
ENEA, 2005
contribuent à augmenter la valeur ajoutée du
tourisme. Alors que, pour que ces liens s'enracinent et que les
communautés en bénéficient vraiment, un
secteur conventionnel du tourisme sain, organisé, bien promu, puis mieux
valorisé, est une condition essentielle.
Quelles sont les politiques et stratégies à
adopter pour rendre plus compétitive la destination «
Sénégal » ?
Objectif général de recherche
Contribuer à l'amélioration de la
compétitivité de la destination Sénégal.
Objectifs spécifiques de recherche
v Identifier les atouts et handicaps du secteur.
v Analyser l'environnement touristique au
Sénégal.
v Analyser l'offre et la demande du secteur.
v Evaluer la politique de promotion du tourisme au
Sénégal.
v Proposer des recommandations.
Hypothèse principale
La baisse des flux d'arrivées de touristes dépend
de la politique de promotion de la destination « Sénégal
» mise en place.
Hypothèses secondaires
v
Les produits commercialisés ne sont pas
diversifiés.
v Les fonds de promotion touristique sont insuffisants.
v Il y a un manque des ressources humaines qualifiées
dans le secteur.
Indicateurs de la recherche
v Caractéristiques de l'environnement touristique.
v Types de tourisme offerts / Produits commercialisés.
v Evolution du budget de promotion.
v Evolution des dépenses de promotion.
v Ecoles de formation des ressources humaines en tourisme.
v Qualité de la formation du personnel en tourisme.
v Niveau de formation des formateurs ou enseignants.
v Les moyens financiers disponibles pour la formation.
v Particularités du facteur humain touristique.
v Stratégies de formation mises en place.
v Caractère des investissements (étrangers,
nationaux, etc.).
v Majeurs problèmes ou handicaps du secteur.
v Accessibilité des sites.
v Actions promotionnelles menées.
v La capacité d'accueil.
v Accessibilité de la destination.
v Accessibilité des sites.
v Caractéristiques des autres marchés
émetteurs / concurrents.
v Durée moyenne du séjour.
v Importance des flux.
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