5.2.4. Les enquêtes, études et
prospections
Quel que soit le produit qu'on veut mettre sur le
marché, il faut nécessairement passer par des études de
marchés. En tout temps, tant qu'on a un ou plusieurs produits
â mettre sur le marché, des études approfondies
nécessitent d'être fréquemment faites, pour identifier et
maîtriser la clientèle potentielle puis les environnements
macroéconomique et concurrentiel qui s'imposent. Pour le cas particulier
du tourisme, le pays intéressé doit arriver â
connaître en temps réel la situation de l'ensemble de ses
marchés mais également celle des flux qui le fréquentent
et la situation constante de la concurrence.
Pans ce sens, des résultats d'enquêtes ont
conduit le Sénégal â déterminer ses principaux pays
émetteurs : ce qui est devenu depuis des années, ce qu'on appelle
Smarchés traditionnels » en terme opérationnel. Cela n'a pas
été compliqué car la
source de ces résultats, c'est simplement les
données statistiques sur les flux qui fréquentent le pays.
Cependant, des prospections ou études
régulières ne sont pas souvent faites, pour mieux permettre de
mesurer la politique en matière de promotion et d'opérer toutes
les rectifications, en vue de la réalisation des objectifs fixés
par la lettre politique sectorielle. Alors que généralement, cela
est â chaque fois pris en compte par le budget. L'insuffisance de moyens
financiers est mise en avant pour justifier le fait que des études
importantes comme celle pour l'élargissement des marchés, ne sont
pas convenablement faites.
Analyse de la politique de promotion touristique au
Sénégal
ENEA, 2005
Cette situation laisse découvrir la
véracité des problèmes de transparence dans la gestion, de
modicité et d'utilisation efficiente des fonds, qui ont
été les difficultés majeures claironnées lors de
nos enquêtes.
5.2.5. Les fonds de promotion touristique
Au ministère du tourisme, il existe un
département spécial qui s'occupe de la gestion touristique :
c'est le Comité de Gestion Touristique. Il est responsabilisé
pour tout ce qui relève de la promotion touristique et de la gestion des
fonds. C'est ainsi qu'il effectue les rapports d'activités, propose les
programmes annuels de promotion et enfin, présente le budget annuel de
promotion qui suit toute une procédure jusqu's être adopté,
voté. Il faut mentionner ici, qu'a partir des mois 2 venir, ces
fonctions deviendront celles de l'ANPT.
Pratiquement chaque année, le budget est réparti de
la façon suivante : Tableau 5.1: Répartition du
budget annuel de promotion en fonction des rubriques d'activités.
INTITULES
|
M0NTANT (FCFA)
|
P0URCENTAGE (%)
|
Accueil-Sécurité
|
53000000
|
4
|
Matériel de promotion
|
100000000
|
7
|
Promotion extérieure
|
714000000
|
49
|
Promotion intérieure
|
293000000
|
19
|
Appui institutionnel
|
100000000
|
7
|
ENEA, 2005
Analyse de la politique de promotion touristique au
Sénégal
Instances et Arriérés
|
200000000
|
14
|
T0TAL DES PEPENSES
|
1440000000
|
100
|
Source : Mémoire de fin
d'études, ENEA, Enquêtes de terrain, Jaber Rachid TCHIT011,
Août - Septembre 2005.
En effet, les fonds de promotion touristique sont
alimentés par la taxe touristique qui s'élève â 600
francs CFA la nuitée. C'est une taxe qui est perçue au niveau de
tout hôtel reconnu par le MTTA ; donc ayant reçu
d'agrément. Cette opération est faite â chaque fois qu'il y
a des arrivées, en tenant compte des factures enregistrées.
Alors, le directeur financier de chacun de ces hôtels, envoie
mensuellement une copie de la fiche technique de déclarations des
versements, au titre de la taxe de promotion touristique.
Habituellement, ces fonds sont versés directement
â la SGBS, dans un compte spécial du Comité des Gestion
Touristique. Et, c'est â partir de ces fonds que le budget de promotion
est élaboré.
Pans le budget, le calcul des recettes se fait donc sur les bases
suivantes :
v Taxe touristique : 600 F CFA la nuitée
v Purée Moyenne du Séjour : 4 jours
v Nombre total d'arrivées : 600.000
C'est ainsi qu'annuellement le budget de promotion
s'élève â 1.440.000.000 F CFA.
Les ressources pour la promotion proviennent par excellence
de la taxe touristique, et sont donc dépendantes de trois principales
variables que sont : la durée moyenne du séjour, la taxe
touristique et surtout le nombre total d'arrivées. Toutefois, il arrive
que l'Etat accorde des subventions ou qu'il y ait une source additionnelle
venant des bailleurs de fonds ou partenariats. Cette situation sous
Analyse de la politique de promotion touristique au
Sénégal
ENEA, 2005
entend que si la taxe reste fixe, les variations de la DMS et du
nombre d'arrivées entraîneront une variation conséquente du
budget total.
Sous un autre angle, parmi ces trois variables, c'est le
nombre d'arrivées qui est très instable, donc très
déterminant. Cependant, on sait bien qu'au Sénégal, le
nombre d'arrivées globales n'a jamais atteint le cap de 500.000. Ce qui
vient normalement diminuer les fonds qui existent réellement. En plus de
cela, on note un autre sérieux problème qui vient conjuguer la
diminution des fonds disponibles. En effet, d'après les données
recueillies sur le terrain, il s'est développé un nombre
important de para hôteliers non reconnus par le MTTA ; n'ayant donc pas
reçu d'agrément. Ceux-ci attirent, accueillent et satisfont une
grande partie des touristes, alors qu'ils ne versent pas la taxe touristique.
Cela vient expliquer l'adéquation entre le nombre d'entrées et
celui d'arrivées au niveau des hôtels.
Finalement, le budget devient de plus en plus faible et
insuffisant. Au même moment, le budget des années 2002, 2003 et
2004 nous montre qu'annuellement ce qui est directement consacré â
la promotion touristique, tourne seulement autour de 800 millions de f CFA :
soit 56% du budget annuel.
En se référant aux normes de l'0MT qui demande que
les fonds de promotion représentent 3% des recettes globales en devises,
nous réalisons
qu'effectivement dire que le budget de promotion est
insuffisant, est très loin d'être une exagération. En
effet, le pays, qui devrait consacrer près de 3 milliards de F CFA pour
sa promotion touristique (en tenant compte de la moyenne des recettes globales
qui s'estiment â près de 100 milliards/ année), ne
dépense que 800 millions de F CFA ; soit 0.8% au lieu de 3% comme
demandé par l'0MT.
Dès lors, face â ces difficultés, le
Comité de Gestion Touristique a pensé élever la taxe
touristique â 1500 F CFA la nuitée, pour voir le budget de
Analyse de la politique de promotion touristique au
Sénégal
ENEA, 2005
promotion de promotion plus important et plus capable â
prendre en charge les nombreuses activités qui sont en vue.
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