1.6.1. Présentation du milieu
d'étude
Sotouboua, « la rivière glissante » en
Kabyè, ville hôte de notre stage, est une agglomération
rurale
d'environ 20 000 habitants. Il est situé dans région
centrale du Togo, dans la préfecture du même
nom, Sotouboua. La ville de Sotouboua est située
à 284 Km de Lomé, la Capitale du Togo, en suivant l'axe routier
principal Sud Nord (voir Carte du Togo en annexe).
La préfecture de Sotouboua est une circonscription qui
a une superficie de 7 490 Km2 avec quelques centaines de villages autour de
Sotouboua ville. Les grands villages de Tchébébé au sud
(12 Km) et de Ayengré au Nord (14 Km) font également partis de la
dite préfecture. (AMOUZOU, 2000)
Les cantons qu'il regroupe sont : Aouda, Fazao, Titigbé,
Tchébébé et Sotouboua.
1.6.2. Aspects démographiques
La préfecture de Sotouboua est dirigée par un
préfet qui régit la vie économique, administrative,
politique et socioculturelle de ses administrés estimables à 162
000 d'habitants en majorité d'ethnie Kabyè.
Avec une densité de 21 habitants au km2, la
préfecture est l'une des plus clairsemés du Togo qui a une
densité de 88 habitants au km2. La préfecture a tout au moins de
un taux de croissance des plus élevés du pays, 4 - 5%, lequel
concourt à une occupation relativement rapide de l'ensemble de
région et de facto fait perdre à Sotouboua le qualificatif de
« No Man's Land » qui lui était longtemps
imputé.(AMOUZOU, 2000)
1.6.3. Aspects physiques
1.6.3.1. Le climat
Le climat de Sotouboua est de type tropical soudanien avec
une pluviosité à deux saisons : Une saison dite sèche de
Novembre à Avril avec une moyenne mensuelle de pluie qui n'excède
pas 10 mm et une saison pluvieuse allant de Mai à Octobre.
La pluviométrie annuelle est comprise entre 1200 et 1500
mm. (AMOUZOU, 2000)
1.6.3.2. L'hydrographie et l'orographie
La préfecture de Sotouboua est quadrillée par
un réseau de cours d'eau. Le Mono à l'Est, sépare
Sotouboua de Tchamba, avec des affluents comme Aou, Bafelem et Kaza. A l'Ouest,
la grande rivière Anié avec un affluent, Kpéyi, serpente
la ville du Nord-est vers le Sud-Ouest. Au Sud la rivière Sotouboua
semble être un écriteau de la bienvenue dans la ville de
Sotouboua. Au Nord, on note deux ruisseaux distants de 5 Km environ l'un de
l'autre, appelés les rivières Watchalo.
Au Sud-ouest de la ville de Sotouboua, se dresse une magnifique
montagne appelée Foukpa. Sotouboua est un grand bassin.
1.6.3.3. La végétation
Avec un climat tropical soudanien, la
végétation est une savane arborée avec une strate
arborescente dominée par Cassia sp. Tectona grandis, Parkia
biglobisa, Butyrospermum parkii. Les espèces fructifères
majoritairement représentées sont Mangiféra indica,
Citrus sp., Anacardium occidentale.
Les Andropogon contortus, Imperata cylindrica, Pennisetum
purpureum, Panicum maximum, Clotalaria rotusa sont les principales herbes
constituant le sous-bois. (AMOUZOU, 2000)
1.6.3.4. Le sol
Le bassin de Sotouboua a un sol globalement de type
ferrugineux. Les sols agricoles sont de natures variables ; En matière
de fertilité, les analyses récentes effectuées sur le site
du projet CECODRI (Ferme Marianiste) ont révélé qu'il
s'agit d'un substrat sableux à limono sableux avec un pH acide (environ
6) et des carences plus ou moins marquées en matières organiques
en calcium (Ca) et en phosphore (P). Toutefois, ici et là, en dehors du
site du projet CECODRI, on relève des plages plus ou moins importants de
sols argileux ou argilo limoneux.
En général, le potentiel agricole des sols de
Sotouboua est satisfaisant quoique le caractère minier de leur mise en
exploitation conduise à une dégradation de leur fertilité.
(AMOUZOU, 2000).
1.6.4. Les cultures
La principale culture dans le milieu est le maïs Il entre
à 80 % dans le régime alimentaire de la population et intervient
systématiquement dans les assolements des exploitations.
Le riz y est aussi cultivé avec une part croissante non
négligeable dans les systèmes culturaux ; ceci dans les bas fonds
inondables du milieu.
Le sorgho est une matière première pour les «
usines de Tchouk » et sa culture obéit avant tout à la
logique de fourniture de matières premières au marché de
la bière traditionnelle.
L'igname est une plante cultivée dans la région
pour l'approvisionnement de la population togolaise en général.
Sotouboua est réputé « zone des ignames et du maïs
» au Togo.
L'arachide y est très peu cultivée
malgré toutes ses valeurs alimentaires et agronomiques. Toutefois,
l'arachide est la source principale d'huile fournie aux populations de
Sotouboua avec leurs galettes épicées (Klouikloui) qui accompagne
leur traditionnelle bouillie « koko ».
Le niébé est cultivé mais la superficie est
moindre du fait de la productivité marginale faible dans le milieu.
Le soja est une légumineuse connue sous peu dans la
région, n'a pas eu le succès escompté dans les
assolements, un fait surtout dû au manque de débouchés et
à sa faible productivité en culture traditionnelle ;
Enfin, le coton est l'unique culture industrielle du milieu.
L `or blanc permet aux paysans de s'assurer un revenu substantiel quand les
cours du coton sont favorables. Mais, depuis quelques années, les cours
sont au plus bas, politique de subvention du coton américain oblige,
entraînant de facto, la réduction des surfaces agricoles
cotonnières qui sont passées de 6000 ha en 2000 à 3000 ha
environ en 2003 (AMOUZOU, 2000). Espérons que l'échec des
négociations de l'OMC à Cancun en 2003 réveilleront les
Américains à ne pas laisser lettre morte les accords conclus
à Rome en juillet 2004 afin donner un peu plus d'oxygène aux
paysans de Sotouboua en particulier et de l'Afrique en
général.
L'élevage est peu développé à
Sotouboua comme partout ailleurs au Togo.
Le gros bétail se concentre aux mains d'un groupe de
peuls qui vivent aux abords des villages et des terres de cultures.
Il est parfois fréquent de rencontrer deux ou trois
têtes voire un mini troupeau de petits ruminants sur les exploitations
agricoles familiales. (AMOUZOU, 2000).
L'aviculture, de type traditionnel, est aussi pratiquée
avec une demi-douzaine de têtes en moyenne par exploitation et par an.
(AMOUZOU, 2000).
La conduite de l'élevage étant de type
traditionnel, on note une dissociation marquée entre l'élevage
et
les cultures avec des conséquences néfaste sur la
durabilité du système agraire des paysans qui s'y
risquent.
L'absence du fumier et autres matières organiques que fournissent les
animaux entraîne une
dégradation des principaux paramètres de
fertilité du sol (capacité de rétention en eau et en
fertilisants, la microbiose du sol, la stabilité structurale)
C'est justement là qu'intervient le projet CeCoDRI
Sotouboua en vue de réorganiser la vie paysanne en matière
agricole et pastorale.