3.4 PROCESSUS ECOLOGIQUES
En général, les principes écologiques se
basent sur l'existence de certains processus et cycles naturels et c'est
à partir de ceux-là que les plans et les stratégies
agroécologiques sont conçus.
Cycle du carbone
Le cycle du carbone est généralement
résumé par le cycle du dioxyde de carbone (CO2) sur les
continents. On apprend donc que le CO2 présent dans l'air est
capturé pendant la photosynthèse des plantes, transformé
en matière, consommé par des herbivores, consommé à
leurs tours par des carnivores, qui sont décomposés après
leur mort et retransformé en CO2. Sachant que toutes ces
créatures respirent pendant tout leur cycle de vie. Malheureusement ce
cycle est tellement réducteur qu'il en devient faux : d'abord parce que
le carbone ne circule pas uniquement via le CO2 et ensuite parce que les
continents ne représentent qu'un petit tiers de la surface de la
planète et que le reste comporte aussi des échanges.
La planète Terre contient autant de carbone
proportionnellement à sa taille que Vénus et Mars mais, au
contraire de ces deux planètes, le carbone terrestre ne se trouve pas
uniquement dans l'atmosphère. Le carbone peut être stocké
dans notre environnement comme gaz carbonique dissous dans l'océan,
comme composant de molécules organiques des êtres vivants et de
leurs cadavres, comme gaz carbonique présent dans l'atmosphère ou
comme composant de minéraux des sols.
Le carbone donc se trouve réparti dans la
planète de la manière suivante :
- l'atmosphère renferme actuellement 750 gigatonnes
(Gt.) de carbone,
- l'océan intermédiaire (moyen et profond)
renferme 50 fois plus de carbone, 38 100 Gt.,
- les sols renferment 3770 Gt., alors que la
végétation et les animaux qui les recouvrent renferment seulement
610 Gt.
On appelle toutes les zones qui stockent d'une manière
plus ou moins durable le carbone, sous une forme ou une autre, puits de
carbone. Il y a trois puits absorbant de carbone de l'atmosphère sous
forme de CO2, les écosystèmes continentaux, l'océan et les
stocks fossiles ou minéraux.
Le sol contient l'essentiel du carbone des
écosystèmes terrestres, y compris forestiers. Il s'agit à
la fois de parties de plantes ou détritus de plantes et d'organismes
vivants.
Or si la température monte, l'activité
microbienne du sol va probablement augmenter. Dans un écosystème
à maturité, c'est à dire à l'état de climax,
les plantes absorbent autant de CO2 que le milieu en produit et produisent
autant d'oxygène que le milieu en consomme : le bilan total est stable,
il est donc faux de considérer l'Amazonie comme le "poumon de la
planète", cette région étant à l'origine recouverte
par une forêt primaire mature, d'un point de vue global elle ne produit
ni ne consomme de CO2 ou d'oxygène. Les forêts ne fixent plus de
carbone qu'elles n'en produisent uniquement pendant leur croissance (en moyenne
un siècle), après le carbone est fixé dans le sol et les
divers éléments de l'écosystème mais l'absorption
globale devient nulle.
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