Chapitre 4 : le système bancaire et
financier
Section 1 : le système
bancaire.
Le système bancaire comorien est caractérisé
par 4 principaux établissements bancaires dont une seule banque
commerciale qui ont tous leur siège à la place de France à
Moroni: la Banque Centrale des Comores (BCC), la Banque pour l'Industrie et les
Commerces (BIC), la Banque de Développement des Comores (BDC) et la
Caisse Nationale d'Epargne (CNE) rattachée à la
Société Nationale des Postes et Télécommunications
(SNPT)
La BDC est une banque de développement de type
classique. Elle a rencontré de nombreuses difficultés mais n'a
pas été liquidée.
Ses statuts lui permettent de financer tous les secteurs sauf
celui du commerce.
Elle ne reçoit pas de dépôts mais des
lignes de crédit des bailleurs de fonds, qui lui imposent, dans une
certaine mesure, la nature des activités susceptibles d'être
financées.
A partir de 1982, la
banque s'était orienté vers le financement de petites industries
: fabrication de yoghourts, concassage, boulangerie, matelas etc.
principalement à Anjouan pour bénéficier du port en eau
profonde. La plupart de ces entreprises ont échoué. Bien qu'il
soit généralement possible d'identifier une raison apparente de
l'échec (diminution du nombre de coopérants pour les yoghourts,
transports inadaptés pour les matelas, ...), la répétition
des insuccès illustre la difficulté de réaliser des
projets industriels. Quelques expériences ont été
tentées à la limite entre l'industrie et l'artisanat, vers le
concassage de la lave et la fabrication de matériaux de constructions,
tels que carrelages ou parpaings.
La BDC souhaiterait, si des lignes de crédit lui sont
accordées, se tourner vers le financement de l'artisanat, ainsi que vers
celui du bâtiment.
L'étroitesse du système bancaire, marqué par
un monopole de fait d'un seul établissement, engendre plusieurs
imperfections au système telles que : un faible taux de bancarisation,
une couverture géographique très limitée, un coût
élevé des services bancaires, une prédominance de la
monnaie fiduciaire et un déficit de financement bancaire de
l'économie.
La BIC devrait bientôt connaître la loi de
la concurrence puisque la BNI-CL, filiale du Crédit Lyonnais (groupe
Crédit agricole) implantée à Madagascar, va ouvrir une
succursale à Moroni. La Banque centrale des Comores a déjà
donné son agrément à ce nouvel opérateur.
Reste à savoir quand est ce qu'elle ouvrira son guichet
comorien.
Section 2 : les
réseaux mutualistes
En plus de ces établissements bancaires
traditionnels, se sont développés au cours de ces
dernières années, des réseaux mutualistes de caisses
d'épargne et de crédit (les Sanduk et les Meck). Ces caisses
offrent des services bancaires de proximité à destination d'une
population rurale et urbaine non bancarisée. Les SANDUK ont
été financés au départ la Caisse Française
de Développement. Les Meck (Mutuelles d'épargne et crédit
des Comores) qui sont la Composante Epargne et Crédit du Projet Appui
aux initiatives Economiques de Base sont financés par l'état
Comorien et le Fond International de Développement Agricole (FIDA). Ce
sont des organismes dont leur objet d'aider les personnes qui ne peuvent pas
accéder aux crédits des institutions bancaires à cause des
formalités juridiques et administratives complexes, mais qui ont
la volonté de produire ou investir
De nos jours douze (12) Mutuelles d'Epargne et des
Crédits sont en exercice (6 en Grande Comore, 5 à Anjouan et 1
à Mohéli). L'ensemble des mutuelles au 31 décembre 1998
disposait de 1810 membres. L'épargne collectée à ce moment
était de 258 millions de FC.
2-1 : Les MECK
Crées dans le cadre du projet AIEB (Appui
aux Initiatives Economiques de Base) financé par le FIDA (Fonds
International de Développement Agricole), son objectif est de collecter
de l'argent sous forme d'épargne et de les rétrocéder en
crédit. L'objectif du projet AIEB par rapport aux autres est de
créer un réseau mutualiste national d'épargne et
crédit en vue de pérenniser ces mutuelles.
Chaque Meck a sa propre structure et jouit d'une
autonomie administrative et financière. Les membres des instances
administratives et financières, sont tous élus en
Assemblée Générale. Ils bénéficient d'une
assistance technique du projet AIEB.
2-2 : Le système « Sanduk »
(caisses d'argent).
Les SANDUKS, sont des associations crées dans des
différentes localités ou chacune dispose sa propre caisse
d'épargne et de crédit. Elle regroupe l'union les SANDUK qui
reste le partenaire privilégié des bailleurs de fond au niveau de
chaque Ile. Les instances dirigeantes sont : un bureau, un comité
de gestion et un conseil des sages. Chaque Sanduk reçoit de l'union des
Sanduk un montant 4 fois plus que celui collecté localement.
Le nombre des Sanduck est passé de 55 à 62 entre
janvier 2001 et début 2002 avec un nombre d'adhérant passé
de 10454 à 17 410 personnes. Mais le total des usagers est de 26
250 dont 66% sont des membres.
Les deux réseaux ont enregistré une croissance
importante, tant sur le nombre de caisses et d'adhérents que sur le
volume des opérations réalisées. Ils se sont
imposés dans le paysage financier comorien, occupant désormais en
terme de parts de marché, la deuxième place dans la collecte de
l'épargne et la distribution des crédits à
l'économie. Ces institutions ne se sont pas uniquement
spécialisées en micro crédits destinés à des
populations moins fortunées. Elles ont aussi développé une
politique similaire à celle des établissements bancaires
classiques. L'exercice de leur activité a été
réglementé par un décret présidentiel du 22 juin
2004.
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