Chapitre 2 : le tourisme
Les îles Comores disposent des atouts ; du patrimoine
culturel et naturel qui demeurent jusqu'à pressent inexploités.
Ainsi il a été recensé 45 sites d'intérêts
touristiques au niveau des trois (3) îles (18 en Grande Comore, 12
à Anjouan et 15 à Mohéli), dont la plupart sont des sites
balnéaires.
La bio diversité des Comores est peu étudiée
et pourtant le pays est à la fois un "jardin botanique" et un "aquarium
tropical" selon le rapport de la Banque Mondiale (1996) sur le tourisme,
environnement et Infrastructures. Plus d'une centaine d'espèces
d'orchidées recensées et une faune comportant des espèces
remarquables : les coelacanthes,les tortues marines etc.
Les Comores disposent d'un patrimoine historique et culturel
riche et diversifié : sites archéologiques, édifices
religieux, édifices liés aux anciens sultans batailleurs, des
fortifications, le grand mariage etc.
Ces atouts sont entrain d'être
détériorés en raison des prélèvements de
sable et de coraux, du braconnage des tortues marines surtout à
l'île de Mohéli ou beigne les plus des tortues, de la
déforestation, de la pêche à la dynamite, de
l'assèchement des rivières, des constructions anarchiques etc.
Faute des liaisons inter îles
adaptées, la fréquentation hôtelière internationale
des Comores est limitée principalement à la Grande Comore.
Le tourisme des Comores est actuellement de mono produit
balnéaire. Il positionne les Comores en concurrence avec presque toutes
les destinations insulaires tropicales. L'accroissement de la part de
marché implique donc des coûts de commercialisation
élevés.
La banque mondiale a proposé de développer
l' « écotourisme » qui s'intègre dans le
double objectif : développement durable, car il respecte
l'environnement naturel et culturel, et de réduction de la
pauvreté car les retombées économiques qu'il suscite
touchent directement les populations locales.
Le rapport de la Banque mondiale "Comores, étude
sectorielle, tourisme, environnement et infrastructures" de juin 1996,
prévoit :
- une multiplication des recettes nettes en devises par 8 en
15 ans, de 1,5 milliard de FC en 1995 à 11,8 milliards en 2010 ;
- en 2010, le tourisme représentera 33% des
exportations, les cultures de rente 28% ;
- en 2010, les taxes engendrées par le tourisme
représenteront plus de la moitié des recettes fiscales de l'Etat
en 1995 ;
- le nombre d'emplois touristiques passerait de 435 en 1995
à 1800 en 2010 ;
- le nombre d'emplois directs + indirects + induits
(constructions) passerait de 600 en 1995 à 2800 en 2010.
Les prévisions de la Banque mondiale sont sans doute
à considérer comme une hypothèse haute, puisqu'elles ont
été faites en 1995 et que pratiquement rien n'a été
fait depuis. Un certain nombre de conditions devraient être remplies pour
que le projet de développer le tourisme acquière un début
de réalité. Les professionnels du tourisme sont d'accord pour
dire que, mis à part L'Afrique du Sud, c'est vers l'Europe qu'il
convient de se tourner. Ils sont également d'accord pour dire que le
problème essentiel n'est pas celui du réceptif mais celui du
transport, actuellement trop cher.
Section 1 : l'évaluation de la contribution du
tourisme
Afin de ne pas se méprendre sur les ordres de
grandeur, il est bon de garder à l'esprit que la population comorienne
augmente d'environ 1000 personnes par mois. C'est à ce chiffre que
doivent être comparés les 2800 emplois crées d'ici 2010.
Le chiffre de 2800 peut sans doute être augmenté
si l'on tient compte de ce que les emplois indirects sont indirectement
liés au tourisme (fournitures de consommations intermédiaires),
mais non ceux qui seraient créés par la dépense du pouvoir
d'achat des emplois liés au tourisme. Un multiplicateur égal
à 2 est sans doute un maximum.
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