Introduction
Pays insulaire ayant une économie peu diversifiée,
l'union des Comores est constituée de quatre îles qui
sont :
Grande Comore ; Anjouan ; Mohéli et
Mayotte ; cette dernière reste sous l'administration
Française après l'indépendance des autres îles le 06
juillet 1975.
Longtemps considérées comme des îles
paisibles, elles traversent ces 10 dernières années une crise
économique et politique sans précèdent,
Le pays n'a cessé de s'appauvrir, le PIB Comorien a
augmenté à un rythme annuel de 0,75% contre un accroissement
démographique de 2,7%.
Le PIB est passé de 141 900 FC en 1989 à 133
000 FC en1999 soit une détérioration de 6.27% de niveau de vie en
l'espace de 10 ans.
La population est estimée à 646 400 habitants
(recensement 2004), elle serra à 838 380 habitants en 2015.
Le rythme de la croissance s'il se maintient nécessite une
croissance économique annuelle de l'ordre de 4% en terme réel,
pour espérer diminuer de moitié la pauvreté d'ici 2015.
L'intensité des conflits liés au séparatisme
pendant ces 10 dernières années n'est que le reflet d'une
mauvaise gouvernance.
Les Comores ont connu depuis 1997 une situation politique
tourmentée marquée par un certain nombre de crises majeures qui
ont déterminé et/ou conditionné la mise en place du
nouveau cadre institutionnel actuel. La première est une crise
séparatiste née de la sécession de l'île d'Anjouan
qui a autoproclamé son «indépendance» le 3 août
1997 et instaurée « l'Etat d'Anjouan » rejetant toute
autorité de la république sur cette île. Anjouan a
vécu, durant pratiquement trois années, des situations difficiles
avec un débarquement raté de l'armée
fédérale, plusieurs affrontements internes opposant les
différents clans séparatistes et un embargo décidé
par l'organisation de l'unité africaine (OUA) à son
encontre ; Cette situation a sérieusement déstabilisé
l'économie fragile de l'île et contribué à
détériorer les conditions de vie déjà difficiles de
ses habitants. La seconde est une crise institutionnelle puisque dans la nuit
du 29 au 30 avril 1999, l'armée a pris le pouvoir dans le pays, a
suspendu la constitution de 1996 et a dissout toutes les institutions y
afférentes. Elle a promulgué une Charte Constitutionnelle aux
termes de laquelle son Chef d'état major assumait les fonctions de Chef
de l'Etat.
Il faudra attendre presque quatre ans pour que les Comoriens
se mettent d'accord pour rassembler les îles dans un nouveau cadre
institutionnel supposé garantir l'unité et
l'intégrité du pays.
Selon la constitution de 2001 qui régit ce nouvel
ensemble, le pays porte la dénomination « Union des Comores »
et constitue une République au sein de laquelle chaque île jouit
d'une large autonomie et dispose de sa propre constitution.
Les autorités devraient avoir à l'esprit que le
pendule démographique avance très vite et les pressions sociales
et environnementales s'accentuent, l'aide publique au développement qui
représente 15% à 20% du PIB et qui finance l'essentiel des
investissements publics recule.
Les ressources issues des exportations ne peuvent à elles
seules financer les importations (seulement 8.5% de couverture).
L'économie des Comores est une économie de
substance héritée de la colonisation, elle est très peu
productive et tire ses principales ressources de l'exportation des produits de
rente ; sans aucun doute elle a atteint ses limites, car les exportations
de produits de rente ont amorcé une tendance à la baisse.
C'est ainsi que les transferts privés et publics
deviennent une ressource de première nécessité.
Les transferts privés représentent 30 milliards de
francs comoriens par an, (majoritairement de la diaspora comorien de
France) selon une étude du programme d'action pour le
développement de l'union des Comores 2001-2010.
Le système économique fonctionne grâce
à ces trois (3) leviers :
Les exportations, l'aide public aux développements et les
transferts privés et publics ; chacun de ces leviers a un avenir
incertain :
Les exportations font face à la dévalorisation des
produits de rente, l'aide publique suit une tendance à la baisse ;
les transferts de la diaspora risque de diminuer avec l'arrivé de la
deuxième génération.
Il est indéniable que la stabilité de tendance
défavorable actuelle reste une priorité et nécessite une
stratégie de développement nouvelle, bien
articulée et s'appuyant sur la mise en valeur des ressources
propres du pays dans une perspective de redéfinition du rôle des
institutions et de la modernisation de ses fonctions ; il s'agit surtout
d'une stratégie de développement.
Le défit à relever est énorme, si l'Etat
comorien ne parvient pas à retrouver le chemin d'une croissance
durable ; la population sera prise dans le piège de la
pauvreté ; il s'agit dans ce travail de réexaminer les
causes profondes de cette situation d'enlisement économique, sociale et
institutionnelle car les obstacles au développement considérable
devant lesquels se trouve le pays ne pourront être levés que si
s'instaure une réflexion réelle et collective sur les racines
profondes du sous-développement des Comores en tirant les leçons
du passé mais aussi en regardant au delà des frontières,
l'expérience des petits pays insulaires comme l'île Maurice, qui
ont réussi à se débarrasser de la pauvreté et de
la misère par la seule stratégie de développement
susceptible d'engager une croissance soutenue, durable et équitable.
La première partie examine les contraintes
économiques globales : le premier chapitre est lié à
l'équilibre macro-économique globale ou contraintes
extérieures, le second chapitre traite les finances publiques qui est le
second contrainte macro-économique susceptible de limiter la
croissance.
La deuxième partie s'attache à identifier les
potentialités des différents secteurs de l'économie des
Comores afin d'essayer, dans la mesure du possible, d'évaluer les
perspectives.
La troisième partie traite l'environnement dans lequel les
opérateurs économiques sont contraints de se situer que cet
environnement soit économique ou institutionnel.
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