IX TECHNIQUES DE REHYDRATATION
Faire le choix d'une technique de réhydratation est un
acte thérapeutique; ce geste implique que les avantages pour le petit
patient soient supérieurs aux inconvénients qu'il faudra donc
savoir évaluer préalablement.
On peut schématiquement considérer deux grands
groupes:
IX-1 LA DESHYDRATATION LEGERE OU MODEREE
La perte de poids est inférieure à 10 % ; cette
situation n'entraîne pas ou peu de signes cliniques, en particulier, il
n'y a pas de pli cutané.
IX-1-1 LA REHYDRATATION PAR VOIE ORALE (RVO)
La solution de réhydratation orale (SRO)
proposée par l'OMS comprend pour un litre d'eau : chlorure de sodium
3,50 g, bicarbonate 2,50 g, chlorure de potassium 1,50 g, glucose 20 g. Elle
doit être renouvelée toutes les douze à vingt quatre
heures; l'eau doit être préalablement bouillie mais la solution
elle-même ne doit pas être portée à
ébullition.
a) Modalités pratiques: sous
surveillance au centre de soins pendant les quatre à six
premières heures du traitement, on apportera à l'enfant: 50 ml
à 100 ml/kg de solution, à intervalles très
rapprochés de cinq à dix minutes, et par petites quantités
(cuiller à café).
Au terme de cette période, le refus de l'enfant, des
vomissements répétés, l'aggravation de la perte de poids
ou l'apparition des signes cliniques nets de déshydratation doivent
faire abandonner la RVO pour une autre technique.
En revanche, si l'enfant prend du poids et si son état
s'améliore, la RVO peut alors être poursuivie à domicile
sur la base d'un total de 100 à 200 ml/kg/24 heures dans la mesure
où les parents sont attentifs aux contre-indications simples
précédentes.
IX-1-2 LA VOIE NASO-GASTRIQUE
a) Matériel: une sonde en plastique ou
en caoutchouc; son diamètre interne de 1,3 mm à 3,9 mm (calibre 4
à 12) ; sa longueur est de 40, 50 ou 125 cm; une seringue de 10 ou 20 ml
adaptable; un stéthoscope et des flacons de SRO.
b) Technique: La longueur de tube à
prévoir pour atteindre l'intérieur de l'estomac est égale
à la distance comprise entre la pointe du nez et l'ombilic de l'enfant.
Il faut s'assurer que son extrémité est bien dans l'estomac, non
dans les poumons: pour cela l'auscultation de la région gastrique
révèle un bruit de gargouillement lors de la
pénétration d'air introduit à l'aide de la seringue; on
examinera également la cavité buccale afin de vérifier que
la sonde n'y est pas enroulée. Une fois en place, la fixation se fait en
" moustache " sur la lèvre supérieure et non sur la narine
c) Modalités pratiques:
Préconisée chez les enfants qui
vomissent constamment ou qui refusent de boire; un système de tubulure
à perfusion peut être fixé à la sonde et
relié à la solution de réhydratation, évitant les
injections à la seringue souvent trop rapides. On administre 100 ml/kg
pendant les six premières heures fractionnés en douze gavages
continus d'une demi-heure chacun. Mêmes contre-indications que la
RVO.
IX-2. LA DESHYDRATATION IMPORTANTE OU
SEVERE :
Ce groupe comprend les enfants dont la perte de poids
est supérieure ou égale à 10 %, et ceux qui n'ont pas
répondu aux techniques précédentes.
Le pli cutané est franc et des signes de gravité
(collapsus ou troubles de la conscience) apparaissent lorsque la perte de poids
est supérieure ou égale à 15 %. La perfusion intraveineuse
(PIV) est ici obligatoire; elle nécessite dans
tous les cas une désinfection large et soigneuse de la
peau avec un antiseptique puissant.
On distingue deux catégories de techniques:
· l'abord veineux périphérique de pratique
courante,
· et l'abord veineux face aux situations d'urgence
où le pronostic vital est engagé.
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