I DÉFINITION :
La déshydratation aiguë du nourrisson
se caractérise par la perte rapide et brutale d'une grande
quantité d'eau et d'électrolyte.
C'est une urgence médicale et peut compromettre
le pronostic vital de l'enfant, si elle n'est pas traitée.
90% des déshydratations sont liées
à des pertes digestives, notamment des diarrhées ou l'association
de diarrhées à des vomissements, en particulier dans le cadre des
gastro-entérites aiguës.
Le témoin clinique majeur est une perte de poids
rapidement significative.
Le nourrisson est tout spécialement exposé
à ce risque en raison des particularités de son
métabolisme hydro-électrolytique.
II RAPPELS PHYSIOPATHOLOGIQUE
Il est important de connaître quelques
particularités du métabolisme de l'eau du nourrisson et les
grands mécanismes de déshydratation rencontrés à
cet âge.
Ces particularités sont d'autant plus
vraies que l'enfant est petit. De façon plus précise, un
nourrisson est constitué de 70 à 80 % d'eau, dont 45 % se trouve
dans le secteur extra cellulaire ; ses besoins sont de 100 ml/kg/jour. Le grand
enfant est constitué de 60% d'eau dont seulement 20 % se situe dans le
secteur extra cellulaire et ses besoins sont de 20 ml/ kg/jour.
II-1 LES PRINCIPAUX MÉCANISMES DES
DÉSHYDRATATIONS :
Il est classique de séparer les
déshydratations en déshydratations intra-cellulaires et
déshydratations extra-cellulaires. Cette distinction est artificielle
car les déshydratations sont le plus souvent globales. D'autre part
cette nuance a peu d'intérêt pratique.
Il est également habituel de classer
les déshydratations suivant la perte respective d'eau et de sel.
* Si la perte d'eau est égale à la perte de
sel, la natrémie est normale, et l'osmolarité sanguine est
normale et la déshydratation est dite isotonique. C'est le cas des
déshydratations par brûlures (le plasma perdu au niveau de la
brûlure contient 150 mEq/l de sel), et des diurèses osmotiques
(les urines dans ce cas contiennent 100 mEq de sel par litre. C'est surtout le
cas de bon nombre de déshydratations par diarrhée.
* Plus souvent, la perte d'eau est supérieure
à la perte de sel. Il existe alors une hypernatrémie et la
déshydratation est hyperosmolaire ou hypertonique. C'est le cas de la
majorité des gastro-entérites aiguës (les vomissements
contiennent 50 mEq/l de sel), des coups de chaleur (la sueur contient 10 mEq de
sel par litre) et des diabètes insipides (il s'agit d'une perte d'eau
libre non liée au sel).
* Plus rarement, la perte de sel est plus importante que
la perte d'eau. Il existe alors une hyponatrémie et l'osmolarité
sanguine est basse ; la déshydratation est dite hypotonique. C'est le
cas des syndromes de perte de sel.
III
ÉTIOLOGIE
Théoriquement un
déséquilibre de la balance hydrique peut être
entraîné par une augmentation des pertes ou par une insuffisance
d'apports. Dans l'immense majorité des cas, les déshydratations
du nourrisson sont dues à une augmentation des pertes. Les causes
peuvent être
III-1 DIGESTIVES
a) Diarrhées aiguës (90%)
En effet, les diarrhées, notamment par
gastro-entérite virale, représentent 80% des causes de
déshydratation du nourrisson. Il s'agit le plus souvent de
diarrhée à rotavirus évoluant par épidémie
hivernale. Il peut s'agir également de diarrhée invasive
liée à différents germes entéropathogènes
(salmonelle, shigelle, colibacille).
b) Vomissements, asp gastrique, stomies,
fistules.
III-2 URINAIRES :
· Tubulopathies : congénitales (diabète
insipide néphrogénique).
· uropathies malformatives.
· Diabète insipide pitressosensible.
· Polyuries osmotiques : diabète sucré,
levée d'obstacle.
· Insuffisance surrénale
III-3 CUTANEES :
a) Coup de chaleur. - déshydratation - insolation
Le coup de chaleur est une défaillance du
système naturel de thermorégulation qui permet à la
température interne du corps de rester à 37°C. Il touche
surtout les enfants. Il est dû à une trop forte chaleur ambiante
(>30°C), l'humidité, l'absence de vent. Le symptôme
principal est une fièvre supérieure à 39°5. La peau
est sèche et brûlante. En l'absence de traitement, des douleurs
musculaires puis des troubles du comportement surviennent. Le coma et la mort
suivent.
La déshydratation peut être mortelle et menace
surtout les enfants et les personnes âgées. Sa prévention
impose une hydratation adaptée et il faut penser à proposer de
l'eau à l'enfant avant qu'il le la réclame. Il ne faut jamais
laisser un enfant dans un véhicule à l'arrêt fenêtres
fermées au soleil.
b) Brûlures étendues, Lyell.
c) Hyperventilation pulmonaire
IV DIAGNOSTIC :
Les signes cliniques apparaissent
pour une perte de poids supérieure à 5%.
La sensibilité de chaque signe pris
individuellement est médiocre d'où l'importance de leur
association et surtout la nécessité de quantifier la
déshydratation en pesant l'enfant. La distinction classique entre signes
des déshydratations extra ou intra cellulaire à peu
d'intérêt pratique comme nous l'avons cité. En fait, tout
dépend de la rapidité d'installation de la déshydratation.
Si la perte d'eau s'installe lentement, elle touchera également le
secteur extra et intracellulaire. Si, à l'inverse, elle est rapide,
c'est le secteur extracellulaire qui sera le plus touché.
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