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Le fédéralisme communal en Principauté d'Andorre

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par Pierre LAFFONT
Institut d'Etudes Politiques de Toulouse - Diplôme de l'IEP de Toulouse 2006
  

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Sous-section 3. Implication du local dans la fabrication politique

nationale

Antérieurement à la Constitution, l'autonomie législative de l'échelon central s'est peu à peu construit, fruit de pratiques de plus en plus proches des réalités et des nécessités sociales des attentes des populations nouvellement arrivées.

92 Le mot de tramit signifit en catalan : « démarche », comme « démarche administratif ».

Formellement par la Constitution, le Conseil Général et le gouvernement central se sont vus dotés de la capacité de mener la politique de la nation andorrane, de manière autonome et sans aucune interférance des intérêts particuliers.

La réalité est toute autre. Ce constat m'a été délivré par le Chef du Gouvernement en personne, m'énonçant la fabrication de la substance politique de décision par un jeu de perpétuelle interaction avec les Comuns.

Le premier constat procède de la capacité législative des Comuns. En effet, d'après l'article 58, De la procédure législative, de la Constitution de 1993, trois Comuns peuvent présenter conjointement une proposition de loi93 (proposicio de llei). Pour ainsi dire, les entitées gestionnaires des paroisses ont la capacité d'influencer la décision politique (législative).

Cependant, outre ce cadre permissif, il est clair que la proposition de loi doit être amendée par le Conseil Général, ce qui revient à dire que le Conseil Général, organe suprême de la représentation populaire andorrane, reste maître du jeu. L'initiative législative est tout de même en partie possible pour les Comuns94.

Le deuxième argument réside dans la pratique politique.

Tout d'abord, notons que le Gouvernement et les Maires se réunissent assez souvent, de manière informelle, pour parler de la politique à mener. En effet, le Gouvernement, garant de la politique nationale, fait preuve d'un besoin réel de présentation des projets nationaux aux responsables des paroisses, d'une pat pour les tenir au courant du déroulement, mais aussi et surtout pour les associer aux projets.

En effet, les acteurs politiques andorrans se sont rendus compte tout manquement de communication pouvait parvenir à un blocage pur et simple du processus. L'exemple fut donné lors de la tentative de réforme unilatérale concernant la « Loi sur a protection civile »

93 La distinction projet/proposition de loi est identique à celle utilisée en droit public français

94 La question de la partialité est importante en droit public andorran. En effet, les Comuns, dans le cas de l'initiative législative et de la saisine du TC pour inconstitutionnalité doivent trouver un intérêt commun à agir, car l'action doit être collective et non particulière.

Il s'agit de l'intermédiaire entre l'intérêt particulier d'une paroisse et l'intérêt général défendu par l'Etat.

de 198895.

La tradition catalane, et par là le droit coutûmier, font appel à un respect des compétences mais aussi de l'intégrité morale des Comuns. Ainsi, tout tentative de réforme du Gouvernement qui viendrait toucher en plein coeur une compétence paroissiale ou qui toucherait de près comme de loin une compétence traditionnellement délaissée aux Comuns ne serait pas bien vue et pourrait être suivie d'un blocage institutionnelle.

En effet, le droit commun, écrit, et le droit coutûmier, de la tradition, se superposent en Andorre. Ceci crée d'énormes problèmes d'entendements entre isntitutions, mais aussi avec la population.

Pour rellayer ce qui vient d'être dit, l'on peut faire appel à un exemple très concret et cepedant essentiel dans cette partie: le Conseil ou Réunion des Consols Majors.

Il s'agit d'une institution qui perdure depuis l'instauration d'une structure confédérale de gouvernement, chargée de prendre les décisions politiques de type décrets96. Cependant, sa portée n'est plus aussi importante aujourd'hui. Le problème réside donc dans sa jusitification et surtout sa légitimité juridique. Quel statut?

En effet, lors de ces réunions mensuelles, les Consols Majors tentent de discuter des problématiques qui affèctent directement les compétences des Comuns et de parvenir à des accords sur le fonctionnement et l'organisation de telle ou telle compétence.

Ils peuvent néanmoins, arrêter un texte de revendications à soumettre au

Gouvernement (qui, par respect institutionnel, le reçoit et l'étudie), mais aussi prendre une décision qui, à leurs yeux, possèdent une valeur juridique (de type central). Cependant, cette organisation n'a aucun légitimité juridique, en tout cas, en ce qui concerne les décisions arrétées.

Alors quelle légitimité?

95 Le fait a déjà été ennoncé antérieurement.

96 Nous avons déjà parlé de cette structure dans l'historique de la construction empirique de l'entité institutionnelle andorrane.

Il s'agit d'une pratique politique, qui tient lieu de tradition, et donc issue du droit coutûmier. Cependant ce statut ambigü aboutit à des malentendus très importants. Nous allons voir, dans une dernière étude, le cas du droit coutûmier, et sa place dans les relations local et national.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon