CONCLUSION
Les sages-femmes libérales risquent d'être
amenées à collaborer dans les années à venir avec
les médecins généralistes pour assurer le suivi de la
femme enceinte. Nous avons donc choisi d'effectuer un état des lieux de
cette collaboration, d'évaluer les freins et les attentes des
professionnels. L'évolution du contexte de travail, les modifications de
la démographie médicale, l'augmentation des compétences de
la sage-femme, le souhait des médecins généralistes
d'assurer le suivi de la femme enceinte, les dernières recommandations
sont les raisons qui nous ont poussées à mener ce travail.
Cette enquête nous a confirmé le manque de
collaboration entre les sages-femmes libérales et les médecins
généralistes. C'est pourtant une attente des professionnels :
échanger, partager, pour mieux prendre en charge la femme enceinte dans
sa globalité. Tous souhaitent améliorer la collaboration, qu'ils
exercent en milieu urbain ou rural. D'ailleurs, en ville, ce travail semble
s'être déjà amorcé, médecins et sages-femmes
se connaissent davantage. Des réunions s'organisent, des groupes de
travail se forment et une plaquette sur les coordonnées des sages-femmes
et leurs activités est diffusée. Un réseau de
périnatalité, non plus seulement en structure
hospitalière, mais aussi en libéral, commence discrètement
à se mettre en place. Ce réseau, bien construit et efficace,
permettra sans doute d'améliorer la qualité du suivi des
patientes, et de réduire le nombre de grossesses, pas ou mal suivies.
L'utilisation d'un moyen d'échanges d'informations paraîtra alors
naturel, probablement différent du carnet de maternité actuel,
peut être sous la forme de dossiers informatisés
partagés.
Il serait intéressant de se renseigner sur la
perception du rôle des différents professionnels par le grand
public, en particulier par les femmes enceintes, et de promouvoir le
métier de sage-femme, bien méconnu, et trop rarement
consultée pour le diagnostic et le suivi de la grossesse.
Une nouvelle enquête du même type
réalisée dans trois ou quatre ans permettrait d'évaluer
l'efficacité des moyens mis en place pour favoriser cette
collaboration.
Notre travail ne s'arrête pas aujourd'hui. Les
résultats seront communiqués aux associations de sages-femmes,
aux syndicats, à l'Union Régionale des Médecins
Libéraux, au conseil de l'ordre des sages-femmes, au réseau
Matermip, réseau de périnatalité de la région
Midi-Pyrénées, et pourquoi pas proposer une publication sur les
compétences de la sage- femme à des revues s'adressant aux
médecins généralistes ?
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