2.2. L'influence du lieu
La majorité des professionnels interrogés
travaillent en milieu urbain. (57%)
La disparité géographique joue un rôle
dans la collaboration des médecins et des sages- femmes. Ainsi, 64 % des
médecins exerçant en milieu urbain connaissent une sage-femme
contre 47 % chez les médecins ruraux. Le test d'indépendance du
Chi2 nous confirme le lien entre « exercer en ville » et
« connaître une sage-femme libérale », p =
0,05. Il est vrai que la densité des professionnels est plus importante
en milieu urbain. Cette proximité rend probablement plus aisée
les rencontres, permettant aux médecins et aux sages-femmes de se
connaître.
2.3. Se connaître, quelle influence ?
Nous notons l'existence d'un lien entre «
connaître les sages-femmes du secteur » et «
orienter les patientes vers une sage-femme » : ceux qui
connaissent les sages-femmes orientent plus facilement des patientes (65 %
versus 28 %). Le test du Chi2 nous confirme l'existence de ce lien, p = 0,05.
Ainsi, il parait important que les professionnels se connaissent afin de mieux
orienter les patientes, de permettre une prise en charge dans sa
globalité et une meilleure qualité de suivi. Des moments
d'échanges et de rencontres permettraient aux médecins et
sages-femmes de faire connaissance et d'échanger sur leurs pratiques.
Etonnamment, il n'y a pas de lien statistique entre ceux qui
suivent les grossesses et ceux qui connaissent une sage-femme (p = 0,50). Il
est possible que les sages-femmes ayant cherché à se faire
connaître auprès des praticiens exerçant dans leur secteur
n'aient pas fait de différence entre ceux suivant ou pas les femmes
enceintes.
En revanche les médecins installés depuis
longtemps ne connaissent pas plus les sages- femmes libérales de leur
secteur que ceux installés récemment, peut-être car
l'installation des sages-femmes est souvent un phénomène
récent et postérieur à celle des médecins
généralistes.
2.4. L'influence de l'information préalable
La moitié des sages-femmes (rurales ou urbaines) ont
informé de leurs activités les médecins exerçant
dans leur secteur. (Tableau 2)
Paradoxalement, on remarque que parmi les sages-femmes n'ayant
pas donné l'information, 75 % reçoivent
régulièrement des patientes alors que ce n'est le cas que pour 43
% de celles ayant contacté les médecins. D'après le test
d'indépendance du chi2 cette différence est significative (p =
0,02). Il n'y a pas de différence selon le moyen choisi (rencontre,
téléphone, plaquette), le lieu d'exercice et l'année
d'installation. Nous pouvons envisager plusieurs hypothèses. La
première est que l'information donnée n'a pas été
efficace, la seconde plus subjective est l'interprétation des mots
« souvent », « parfois » ou « rarement », pouvant
prêter à confusion.
Celles qui n'ont pas informé les médecins ont
donné comme raison essentielle l'habitude de travailler avec des
spécialistes gynécologues obstétriciens. Pourtant, nombre
de femmes consultant pour un diagnostic de grossesse rencontrent leur
médecin traitant, médecin référent et de premier
recours, avec qui il est souvent plus aisé de prendre rapidement
rendez-vous.
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