ANALYSE ET DISCUSSION
Rappelons notre problématique de départ : quel
est l'état de la collaboration entre les médecins
généralistes et les sages-femmes libérales. Quels en sont
les freins ? Quelles seraient les solutions à apporter ? Nous allons
tenter de répondre au mieux à ces questions, en
interprétant les résultats que nous avons obtenus.
Nos hypothèses, étaient :
- la collaboration entre les sages-femmes libérales et les
médecins généralistes n'est pas une pratique courante.
- les professionnels exerçant en milieu urbain travaillent
davantage en collaboration.
- la méconnaissance des compétences de la
sage-femme par les médecins généralistes est un frein
à la collaboration réciproque.
- les moyens d'échanges d'information, en particulier le
carnet de maternité, sont peu utilisés.
Nous allons développer notre argumentaire en quatre
temps, le mode de recrutement de l'échantillon, sa description,
l'état des lieux de la collaboration, les freins et les attentes des
professionnels.
1. Intérêts et limites de
l'enquête
1.1. Le choix de l'échantillonnage
Les sages-femmes libérales ont été
recrutées sur le site des pages jaunes, sur Internet (17). En effet,
nous souhaitions interroger les sages-femmes dont les coordonnées sont
accessibles à un maximum de personnes. Néanmoins, il est tout
à fait possible que certaines sages-femmes n'y soient pas citées
ou se soient installées depuis peu.
Aux questionnaires envoyés par courrier ont suivi des
appels téléphoniques afin de relancer les sages-femmes. Or,
toutes n'ont pas pu être sollicitées : certaines étaient
difficilement joignables durant l'étude (vacances, horaires
incompatibles...), pour d'autres le numéro de téléphone
s'est avéré être erroné. Celles contactées
ont pu nous exposer les raisons de l'absence de renvoi du questionnaire. Les
réponses les plus fréquentes étaient :
- la non réception, la perte ou la mise de coté (le
questionnaire pouvant être renvoyé, trois d'entre elles nous l'ont
redemandé).
- le manque de temps.
- l'absence d'intérêt pour le questionnaire
Nous avons eu un taux de réponse de 61 %, ce qui
implique des limites dans l'analyse des résultats. Nous sommes
conscients qu'un échantillon différent ou plus important ne nous
aurait peut-être pas donné les mêmes résultats.
Comme précisé auparavant, nous avons
contacté les médecins issus de listes de formation, soit 61
praticiens, auxquels s'ajoutent des diffusions inter cabinet ou inter
collègues, proposées par les médecins
généralistes eux-mêmes lors de la relance
téléphonique : 7 supplémentaires. Lors de la relance
téléphonique tous n'ont pu être sollicités : pour
bon nombre d'entre eux, nous avons seulement eu les secrétaires et
laissé un message.
Notre taux de réponse est de 65 %. Notons que notre
échantillon n'est en aucun cas représentatif de l'ensemble des
médecins généralistes des départements
sélectionnés, ni de la région puisque nous avons
cherché à interroger des médecins ayant eu une formation
en gynécologie ou obstétrique.
Nous souhaitions apprécier la collaboration entre les
sages-femmes et les médecins généralistes pendant et
après la grossesse. Dans les faits, on constate qu'il y a eu des erreurs
de recrutement par rapport à notre idée de départ. Nous
nous sommes rendu compte au téléphone ou lors de la
réception des réponses que certains d'entre eux ne suivaient pas
de grossesse ou n'avaient pas reçu de formation depuis 2000. Au vue de
la petite taille de l'échantillon, nous avons néanmoins choisi
d'analyser tous les questionnaires reçus. Nous avons supposé que
les praticiens ayant répondus étaient intéressés de
toute façon par le suivi de grossesse.
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