L'utilité des peines de prison pour les criminels( Télécharger le fichier original )par Paul-Roger GONTARD Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse - Maitrise de droit privé, option Carrières Judiciaires 2007 |
B/ La criminalité des mouvements idéologiquesComme ce peut être le cas pour les mouvements indépendantistes, les mouvements politiques ou dogmatiques basent leurs actions sur la détermination de leurs participants à se dépasser pour leurs causes, à se sacrifier parfois. Ces mouvements peuvent être politiques, dogmatiques ou religieux. Ils basent leurs actions sur le même postulat : la société, ou un groupe de personne, ne sont pas conforment à leur idéal de communauté humaine. Ils considèrent que l'existence de certaines formes d'organisation de société ou la présence de certains groupes, dans les circonstances actuelles, leur est dangereuse, ou dangereuse pour leurs proches. Ces mouvements extrémistes peuvent accepter toutes les idéologies : d'extrême gauche ou d'extrême droite, affiliée à une religion ou en combattant une autre. Pour prouver l'inefficacité de la prison sur certains condamnés politiques, il suffit d'observer le devenir des membres de l'ancien groupe extrémiste « Action Directe ». Joëlle AUBRON n'a jamais présenté de mot d'excuse ni de repentir sur ses actions37(*). Elle est décédée en mars 2006. Jean-Marc ROUILLAN, encore emprisonné, lui non plus ne renie rien à propos de son combat ni de ses méthodes38(*). Les autres membres de ce groupe ne se sont pas publiquement exprimés sur ces questions. Mais cet exemple est pris parmi d'autres illustrations des folies idéologiques que l'on place en prison, mais dont on peut être septique de l'impact dissuasif que pourrait avoir cette incarcération. Rien que pour cette année, que penser des profanations des tombes juives dans le cimetière de Lille en Avril dernier ? Ce petit jeu raciste semble jouer un nouvel épisode chaque année, alors que presque chaque année les auteurs de ces actes sont identifiés et condamnés sous l'oeil des caméras de télévision. La publicité faite à ces crimes racistes semble plus propager l'idée, que la dissuader. Que penser encore des menaces d'actes terroristes du groupe des Brigades Abou Hafs al-Masri, proche de la nébuleuse Al-Qaïda, proférées le 16 mai 2007 suite à l'élection du « sioniste » Nicolas SARKOZY ? Le risque de la prison va-t-il les dissuader d'agir alors que les membres de ces organisations sont prêts à condamner leur vie pour arriver à leurs fins ?39(*) Là encore, la prison semble être une prison bien imparfaite. Elle semble être limitée dans sa mission de dissuasion au crime. Cependant, les actions de ses groupes ne sont pas en nombre démesurément élevées, mais leurs retentissements médiatiques créent un climat délétère dans la population entraînant des conséquences économiques néfastes, et poussant les citoyens à radicaliser leur pensée pour retrouver un forme de sécurité, nuisant ainsi à la philosophie portée par nos Républiques depuis plus de 200 ans maintenant. * 37 le Figaro, 02 mars 2006 * 38 Source : ESISC, European Strategic Intelligence and Security Center ; http://www.esisc.org/page.asp?ID=45 * 39 idem |
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